• Camille Pascal, haut fonctionnaire mais aussi auteur d'ouvrages historiques nous fait revivre dans ce livre qui vient de paraître chez Plon, les amours de Louis XV et de la Marie-Anne de Mailly-Nesle, marquise de la Tournelle, Duchesse de Châteauroux (1717-1744).

    Les sœurs Mailly-Nesle furent tour à tour les favorites du roi: Louise Julie, comtesse de Mailly, Diane-Adélaïde, duchesse de Lauraguais, et Marie-Anne, marquise de La Tournelle puis duchesse de Châteauroux. Faire son marché en un seul lieu facilite les choses.

    Le roman historique qui s'appuie sur une large documentation comme en témoigne la bibliographie à la fin du livre, nous fait revivre la montée en puissance de Marie-Anne, sa détermination à prendre un pouvoir absolu sur le roi en dépit de l'opposition du Cardinal de Fleury ministre de Louis XV qui remit de l'ordre dans les finances du royaume après la banqueroute du système Law. Elle avait aussi pour opposant farouche le comte de Maurepas. Son soutien majeur était son oncle le Duc de Richelieu qui la poussa à prendre le pouvoir et l'ascendant sur le roi; Elle jouera un rôle des plus importants dans la guerre de Succession d'Autriche et persuadera le Roi d'aller conquérir la gloire sur les champs de bataille en Flandre et en Alsace.

    C'est à Metz que son pouvoir manque de basculer quand le roi gravement malade s'inclinera devant la détermination de  l'évêque de Soissons Monseigneur de Fitz-James, de le soumettre  à un acte de contrition public. Repentir de courte durée car le roi qu'on croyait au bord du tombeau, guérit; de retour à Versailles il exilera les protagonistes de son humiliation, obligera Maurepas qu'il décide de garder à son service, à porter en mains propres à la Duchesse la lettre la rétablissant dans tous ses droits et son pouvoir. Retour en grâce de courte durée pour la jeune femme de 27 ans, car la Duchesse meurt d'une péritonite à la veille de Noël 1744 après deux ans de règne.

    Ce livre rappelle par la qualité de son style, indépendamment de la précision des faits qu'il relate, celui des biographies de Jean Christian Petitfils consacrées successivement à Louis XIV, Louis XV et Louis XVI. Ce qui fait en plus l'originalité de ce style c'est que l'auteur n'hésite pas à nommer un chat, un chat tout particulièrement quand il décrit les actes les plus privés de sa Majesté et de ses courtisans ou Ministres. on a droit à des traits d'esprit reproduisant bien entendu la férocité de tous ces protagonistes assoiffés de pouvoirs, mais aussi plein d'esprit, (Maurepas est traité de "cupidon sans flêche" nul besoin de préciser pourquoi), assoiffés de titres et de charges en tous genres assorties de rentes fort généreuses comme il se doit. De même l'auteur n'hésite pas à montrer la rapacité et l'hypocrisie du clergé prêt à toutes les compromissions pour là encore imposer sa puissance et tout particulièrement celui du parti dévot.

    Un livre remarquable et comme le suggère le titre, après "la Journée des dupes" des dimanche 10 et lundi 11 novembre 1630 au cours desquels le roi de France Louis XIII réitère contre toute attente sa confiance à son ministre Richelieu, s'ensuivra "La chambre des dupes" pilotée par le Duc de Richelieu petit neveu du Grand Cardinal.


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  • Ceci est le texte envoyé ce matin à BFMTV concernant la façon dont les médias et tout particulièrement la chaine commente la situation de crise actuelle.

    Bonjour,

    Chaque jour j’observe sur votre chaîne et sur les autres chaînes d’info nationales ou pas, la même rengaine. Toujours les mêmes débats sur la pandémie où le manque total de courage de dire les choses en face s’affiche de façon permanente.

    Vous abordez tout sauf un point : l’absence de sanctions systématiques face aux non respect des mesures mises en œuvre par ceux qui nous gouvernent et n’ont qu’une seule idée en tête :

    Surtout ne pas critiquer le comportement de leurs futurs électeurs.

    Je vis dans le XXe à Paris ; ai 79 ans dans trois semaines et suis de santé très fragile. Je vais dire comme Zola : J’accuse !

    Oui j’accuse une jeunesse qui se fiche comme de sa dernière chemise de protéger ses aînés en ayant un comportement responsable, en respectant à la lettre les mesures phares permettant de réduire le risque de contamination d’autrui sans parler de leur propre contamination.

    Tous les jours j’observe de ma fenêtre une personne sur trois, de moins de 30 ans, ne portant pas de masque dans la rue ou l’ayant sous son nez ou sous son menton. C’est valable aussi bien dans les  rues fréquentées les rares fois où je sors de chez moi pour renouveler mon traitement suite à mon infarctus de 2017 ( où je fus quatre jours avec un pronostic vital proche de zéro. Merci à toute l’équipe de la Salpêtrière qui m’a sauvé la vie), mais c’est le cas aussi dans ma rue peu fréquentée.

    Que savons nous quand nous entrons dans un espace en plein air qui nous a précédé, depuis combien de temps, combien de personnes ; tous ces facteurs entrent en compte dans le volume, la durée de présence d’un véritable nuage viral contaminant et le risque de se voir contaminé par une ou plusieurs personnes qui ne respectent pas et/ou ne veulent pas respecter les règles car le Français est un tricheur par constitution. Faites une interdiction ou une restriction, la première réaction est de la critiquer, la seconde qui suit immédiatement est de voir comment on va pouvoir la contourner sans se faire prendre en faute.

    Un tel comportement est criminel que ce soit en voiture, en vélo, en trottinette ou en ne pouvant pas oublier une seconde ce maudit Smartphone que l’on regarde en marchant, voire même à vélo en risquant non seulement sa propre vie mais celle d’autrui.

    Mais il y a plus grave : absence totale de sanctions effectives. Là encore mon analyse est le résultat d’observations in situ. Depuis le début de la pandémie dans mon quartier, la place Gambetta et alentours, situé à 5 minutes à pied du commissariat central du XXe, je n’ai pas vu un seul contrôle et donc verbalisation des infractions caractérisées dont je parle ci-dessus.

    Le problème c’est que l’exemple vient d’en haut. Combien de fois voit-on des membres de l’exécutif ou des assemblées ne pas porter de masques ou l’enlever pour répondre ou faire une déclaration quelle qu’en soit la durée. Va-t-on sanctionner ces manquements ? Non, pensez donc ils sont intouchables. Un pays lui n’a pas eu cette attitude. La Nouvelle Zélande qui poussa à la démission un ministre ayant l’arrogance d’aller à la plage en plein confinement. Cela s’appelle avoir un comportement responsable. «…  Directives de santé publique, budget impliqué et communication envers la population…. » dit Anne Sénéquier, médecin et codirectrice de l’ Observatoire de la santé mondiale à l’ Institut des relations internationales et stratégiques (Iris). Pas seulement Madame, vous oublier un critère essentiel : LA DISCIPLINE et sans aucun doute corrélativement LES SANCTIONS EN CAS D’INFRACTIONS touchant tous les individus, petits et grands, dirigeants à tous les niveaux comme le montre l’exemple cité plus haut.

    Qu’on ne se fasse pas d’illusion on ne jugulera pas la crise économique qui ne nous montre pour le moment que le bout de son nez, tant que l’on n’aura pas jugulé de manière durable la pandémie en cours.

    Juguler la pandémie signifie d’abord prévoir et anticiper et tenir compte de l’expérience première qui coûta tant de victimes, mais aussi tant de courage, d’efforts surhumains pour tout le corps médical et paramédical pour qu'il puisse sauver ou tenter de sauver tant de vies humaines. A quoi nous servirait une croissance positive du PIB si nous nous retrouvions dans un cercueil?

    De même qu’on ne gère pas un pays a coup d’emprunts aboutissant à une dette publique abyssale et un taux d’imposition global insoutenable tant pour les particuliers que pour les entreprises, de même on ne gère pas une crise sanitaire majeure à coups de compromissions pour ne pas perdre les voix des électeurs qu’on veut à tous prix ménager.

    Avoir toléré en Juin la fête de la musique, les rave parties je ne sais plus où, les représentations du Puy du Fou et autres manifestations qui si elles avaient un motif légitime n’avaient pas lieu d’être en une période aussi grave. C’était non seulement irresponsable de la part de ceux qui les ont autorisées, c’est scandaleux et inacceptable de la part de ceux qui y ont participé ou les ont mises en place.

    Dernier point exaspérant. On passe son temps à nous dire que la jeunesse est sacrifiée ! Savez vous ce que veut dire sacrifiée. Revenez 75 ans en arrière et faites le bilan de ce qu’ont vécu trois générations de jeunes entre 1914 et 1962 ; voici pour mémoire le catalogue vécu par ma famille :

    Arrière grands parents sans doute la guerre de 1870, celle de 1914-1918 et peut-être un bout de 1939-1945 avec en prime la grippe espagnole.

    Celle de mes grands parents : deux guerres+grippe espagnole+holocauste pour ce qui concerne mes grands paternels assassinés par les Nazis à Budapest en 1944.

    Celle de mes parents ou plutôt celle de mes beaux parents car moi j’avais la chance d’être né en Egypte où mon père était cardiologue, chef du service qu’il avait mis en place à l’hôpital Français du Caire, les deux guerres mondiales et la grippe espagnole ; mais on  l’a échappé belle grâce à Montgomery et la victoire sur Rommel à El Alamein en octobre-novembre 1942. Pour mes beaux parents se furent les deux guerres, prisonnier de guerre pour mon beau père, l’occupation, les tickets de rationnement jusqu’en 1949, la grippe espagnole.

    Enfin pour ma génération ce fut dans notre jeune enfance, le rationnement avec comme conséquence sous nutrition et pour nombre d’entre nous la tuberculose. Quand je faisais mes études de Sciences économiques en 1962-1965 à Grenoble, on  envoyait l’enregistrement audio des cours aux étudiants du sanatorium de Saint Martin d’Hères. En prime nous eûmes la guerre d’Indochine et celle d’Algérie.

    C’est bouleversé jusqu’aux larmes que je lisais ou vois les livres ou documentaires voire films sur les grands moments de la seconde guerre mondiale. La vue de ses milliers de tombes au dessus des plages de D-day m’anéantit. Tout ça pourquoi ? Parce que la encore comme pour la pandémie dès le mois de décembre 2019, personne en Europe et tout particulièrement en France n’a voulu prévoir, et prévenir.  A croire qu’un virus vient demander un visa pour entrer sur notre territoire comme pour le nuage de Tchernobyl brocardé à juste titre par Coluche. Un de mes amis en fut la victime en mourant d’un cancer du poumon en 2009 à l’âge de 40 ans.

    Pour cette seconde vague on a fait de même. Quand on décide de confiner de quelque manière que ce soit, on exécute la décision en même temps qu’on l’annonce et pas trois jours après comme on vient de le faire. On n’avait pas besoin de faire Polytechnique ou l’ENA pour voir se profiler dès le mois de septembre une courbe d’évolution de la contagion strictement parallèle à la précédente de février-Mars, d’autant plus que l’on avait plus de cas de découverts puisqu’on pouvait enfin tester préventivement. On n’étudie pas un phénomène statistique à coups de valeurs absolues mais en regardant la courbe prise par l’évolution de ses valeurs. Cours de stat de première année de sciences économiques au temps où je faisais mes études supérieures.

    J’arrête ici ce réquisitoire. Une chose est certaine, je me sens victime de ces actes irresponsables et de ce manque de courage des médias, des gouvernants voire même de vos intervenants du monde médical qui ne pointent pas du doigt l’absence de sanctions et rêvent du soit disant civisme des Français.

    Aurez-vous seulement le courage de lire sur l’antenne ce courrier dans son intégralité. J’en doute.

    Pour ma part le confinement commencé en Mars se poursuit, quand je ferme la porte de mon appartement mon masque est en bonne place et correctement mis, je rentre chez moi et prends une douche, çà ne va pas nuire au nombre de mes rides, ni empiéter sur mes activités peut-être limitées mais je fais avec. Le gel est présent en plusieurs endroits sous mon nez et pas pour décorer mon bureau ou ma table de nuit. Oui j’ai des moments de blues, mais je me raisonne. Si je le pouvais et avais la santé nécessaire, je trouverai bien un moyen de me rendre utile. Mais une chose est certaine on ne pourra pas m’accuser d’avoir été négligent et mis en péril la vie de mes proches ou non proches.


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  • Never Mind est le dernier livre que vient de publier chez Robert Laffont l'auteur du précédent que j'ai récemment commenté ici (Le dernier bain).

    Poursuivant dans le genre du Roman Historique Gwenaële Robert s'attaque cette fois ci à l'un  des évènements qui marqua entre autres la vie politique française, la montée au pouvoir de Bonaparte.

    Nous sommes à la veille de Noël 1800; Bonaparte et sa smala se rendent à l'Opéra; ils sont en retard; arrivés à la rue Saint Nicaise une charrette barre la route avec une petite fille de 12 ans qui veille sur la vieille jument à la demande de son conducteur qui vient de la quitter; les deux carrosses dépassent la charrette que l'escorte a repoussé sur le coté lorsqu'une formidable explosion se produit provoquant la panique, de multiples blessés et plusieurs morts dont la fillette dont on ne retrouvera que le corps disséminé  au milieu des gravas de toutes sortes. Un homme a observé du coin de la rue le drame qui vient de se jouer, littéralement tétanisé en découvrant la présence de la fillette près de la charrette et incapable de courir la faire fuir de l'endroit; il est un des conspirateurs, il voue une haine féroce à Bonaparte aujourd'hui 1er Consul, il devait donner le signal de la mise à feu de la machine infernale, sa découverte le lui fait donner trop tard de quelques secondes, ce qui sauvera le 1er consul et ses proches.

    Les faits: Cadoudal a envoyé plusieurs de ses officiers à Paris afin de trouver un moyen de se « défaire » de Bonaparte. Joseph Picot de Limoëlan, colonel ayant exercé divers commandements en Ille-et-Vilaine, Pierre Robinault de Saint-Régeant, colonel de la Légion de La Trinité-Porhoët, Édouard de La Haye-Saint-Hilaire et André Joyaut d’Assas sont chargés d’enlever ou de tuer le premier Consul.

    À son tour, le groupe enrôle un « vieux » Chouan du nom de François-Joseph Carbon, « un homme trapu avec une barbe blonde et une cicatrice au sourcil », qui a combattu dans le Maine sous le commandement de Louis de Bourmont.

    Le conspirateur qui devait donner le signal est Joseph Picot de Limoëlan qui sera le héros du roman. S'appuyant sur des faits avérés qu'elle embellit ou complète bien entendu de plusieurs événements romancés, l'auteur nous fait revivre la chronologie de la vie de son héros, la fureur de Bonaparte qui est convaincu de la responsabilité des Jacobins dans la tentative d'assassinat et ordonne à Fouché de faire arrêter "cette poignée de scélérats". Fouché  lui est convaincu que c'est le parti Chouan qui est responsable, mais n'est pas écouté par le dictateur qui justifie l'arrestation et la condamnation à la déportation des 133 proscrits en déclarant devant le conseil municipal:

    " J’ai été touché des preuves d’affection que le peuple de Paris m’a données dans cette circonstance. Je les mérite, parce que l’unique but de mes pensées, de mes actions, est d’accroître la prospérité et la gloire de la France. Tant que cette troupe de brigands s’est attaquée directement à moi, j’ai pu laisser aux lois le soin de les punir ; mais puisqu’ils viennent, par un crime sans exemple dans l’histoire, de mettre en danger une partie de la population de la capitale, la punition sera aussi prompte que terrible. Assurez en mon nom le peuple de Paris que cette poignée de scélérats, dont les crimes ont déshonoré, dont les crimes ont failli déshonorer la liberté, sera bientôt réduite à l’impuissance de nuire."

    No comment!

    On peut toujours prétendre faire le bonheur et la gloire d'un pays quand on est assoiffé de pouvoir et à l'ambition exponentielle! (Commentaire personnel qui n'engage que ma personne comme dirait La Palice...).

    Je vous laisse découvrir la suite du roman, remarquablement écrit, qui se dévore comme je l'ai fait en moins de 48 heures. Limoëlan échappera à la police de Fouché et s'exilera au Etats Unis où il sera ordonné prêtre, Il a exprimé un sentiment de culpabilité au sujet de la mort de la jeune Peusol, qui avait trouvé la mort en tenant la bride de la jument et il mourra à 58 ans en 1826.

    Décidément on découvre en Gwenaële Robert un talent de romancier qui nous dépeint un Paris du début du XIXe siècle de façon remarquable en une série de courts chapitres comme dans son précédent livre, ce qui donne un rythme soutenu au déroulement de l'action. On s'étonne de voir en quelques heures que l'on a déjà parcouru la moitié du livre de près de  350 pages. On ne peut s'empêcher de rapprocher son style de celui de Jean-François Parot auteur des aventures de Nicholas Le Floch commissaire au Châtelet ou des romans des sœurs Izner qui campent leurs enquêtes dans le Paris de la fin du XIXe siècle. Parot est hélas décédé en 2018 et nous ne saurons jamais sauf livre posthume, comment son héros traversera les horreurs de la Révolution Française.

    Ce livre s'inscrit tout droit dans la lignée du genre français ou de langue anglo saxonne, permettant de combler les lacunes en histoire de la jeunesse actuelle. Lire par exemple les livres de Robert Harris sur certains personnages de l'antiquité Romaine ou un de ses best seller "D. (An Officer and a Spy" qui a servi de scénario au film de Polanski "J'accuse" . Dans un autre roman l'auteur suppose que Hitler et les USA font la paix et développe sur ce qu'aurait été l'avenir du monde partagé entre les deux nations, l'Europe des Nazis et les USA. De même lire la série de romans "Bernie Gunther" de Philip Kerr disparu en 2018, dont l'action se situe dans l'Allemagne du 3e Reich également de très grande qualité.

    Bonnes lectures

    Claude

     

     

     


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  • Paru en 2018 ce petit livre vient d'être réédité en livre de poche dans la collection Pocket.

    Le sujet: l'assassinat de " L'Ami du Peuple" par Charlotte Corday.

    Roman historique car l'auteur (personne ne m'obligera à utiliser un féminin stupide sorti des cerveaux incultes de gens qui oublient que la langue française est d'origine latine et que le genre "neutre" y a sa part autant que le féminin.) brode autour de cet événement pour nous mettre dans l'ambiance de la sinistre Terreur de 1793 et suivantes.

    Sur un espace temps de quelques jours, heure par heure, elle nous fait suivre le parcours de trois femmes qui chacune ont de bonnes raisons de haïr ce monstre, véritable" serial killer" que fut Marat, littéralement cloîtré dans sa baignoire sabot.

    Le livre peine à démarrer dans les tous premiers chapitres mais rapidement le rythme s'accélère et l'on ne peut plus refermer le livre bien que sachant ce que sera le dénouement. Enfin ceux qui le connaissent ont en principe une culture générale, ceci n'est pas certain pour les près de 90% de reçus du Bac, cru 2020!

    En lisant ce livre je me suis dit qu'entre les mains d'un metteur en scène de talent, à qui on donnerait des moyens pour ne pas faire dans le minimalisme à la mode des théâtres d'aujourd'hui, on pourrait l'adapter pour la scène. J'insiste sur ce point car ce serait trop facile au cinéma et à la télévision.

    Quand j'étais adolescent en 1957, à l'époque la Comédie Française disposait de la salle de l'Odéon qui pouvait accueillir près de 2000 spectateurs et disposait d'un plateau bien plus grand que celui de la Salle Richelieu. Cette année là deux spectacles firent la une de cette salle.

    Jean Meyer montait tout d'abord "Le Sexe Faible" d'Edouard Bourdet qui fut administrateur du théâtre peu avant le début de la seconde guerre mondiale. Soirée grandiose pour une pièce féroce mais drôle où l'auteur brocarde l'époque des gigolos entichés de belles femmes fortunées souvent d'outre Atlantique. Distribution hallucinante réunissant en une seule soirée,  Charon, Piat, Descrière, Chaumette, Hirsch et coté feminin, Dorziat, Boudet, Noro, Noël, Gence,Sabouret. On peut toujours chercher aujourd'hui à réunir en un même soir pareils talents. Inutile de chercher la Comédie Française est tombée si bas que c'est impossible. Coté décors et costumes, la décoratrice maison au nom prestigieux: Suzanne Lalique qui réussit le tour de force de reconstituer sur la scène pour le second et troisième acte la galerie et les salons de l'Hôtel Ritz. France Culture diffusa en direct l'une des matinées où le hasard fit que j'assistais au spectacle. J'ai la chance d'avoir retrouvé l'enregistrement intégral du spectacle. J'ai même joué lors d'un de mes cours de théâtre, les scènes inénarrables où Gence interprétait le rôle de la Comtesse Polaki, vieille folle de plus de 60 ans, entichée de jeunes gens qui moyennant de fermer les yeux acceptaient des subsides de la dame. Pour ceux qui en douteraient voici le lien vers ce qui fut un moment de suprème bonheur dans ma courte carrière d'acteur amateur.

    Mais pour en revenir à cette année 1957, le Français monta toujours mis en scène par Jean Meyer et décoré par Lalique, une adaptation à grand spectacle des "Misérables" de Victor Hugo. Spectacle en multiples tableaux, dans un rythme éblouissant toujours servi par les grands de la troupe dont aujourd'hui la scène nationale serait bien incapable de rivaliser.

    La lecture de ce livre de Gwenaële Robert s'adapterait parfaitement à une adaptation du style de l’œuvre de Hugo. Un tableau ou presque par chapitre, une vingtaine, décors, figuration et acteurs triés sur le volet. Je vois bien une Geneviève Casile en Charlotte Corday telle que l'imagine l'auteur, fière, sans remords. Hélas Casile n'a plus l'âge du rôle de la jeune femme dans sa jeune vingtaine. En cherchant bien on peut espérer trouver une jeune actrice ayant soigné sa diction pour interpréter ce rôle. Je n'ai pas pensé aux autres rôles mais l'espoir fait vivre.

    En tous cas lisez ce livre vous ne le regretterez pas. L'auteur vient de publier un autre ouvrage, "Never Mind" qui retrace la vie sous forme de roman historique d'un des auteurs de l'attentat de la Rue Saint Nicaise qui faillit coûter la vie au futur Empereur, autre tyran à dimension internationale de notre pays. Les deux livres furent commentés lors d'une récente diffusion de l'excellente émission, "Historiquement Show", de la chaîne Histoire.


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  • "The gathering storm" est un film de Richard Loncraine produit pour la télévision par HBO et la BBC. Le titre du film reprend celui  du premier tome des mémoires de guerre de Winston Churchill.

    Le film est servi par une distribution exceptionnelle: Albert Finney campe un Churchill plus vrai que nature, non seulement il a réussi à prendre le timbre, le rythme de la voix du grand homme d'Etat, mais il donne à cet figure exceptionnelle de l'histoire mondiale, toutes les facettes de sa personnalité, colères mémorables, humour, tendresse, égoïsme. La scène de ménage entre lui et son épouse Clémentine qu'il accuse d'être égoïste est un morceau d'anthologie à elle seule.

    Clémentine Churchill est incarnée par la grande Vanessa Redgrave autre  figure du cinéma et du théâtre britannique; à leurs cotés on trouve des acteurs comme Derek Jacobi dans le rôle du premier ministre Stanley Baldwin, Tom Wilkinson / Sir Robert Vansittart, Linus Roache dans celui de  Ralph Wigram qui prit d'énormes risques en divulguant à Churchill des documents secrets du Ministère des Affaires étrangères  mettant en lumière les dangers du réarmement Allemand; Wigram mourut subitement, son décès fut attribué à un problème cardiovasculaire, mais nombre de personnes de son  entourage penchent pour un suicide résultant de la dépression dont il fut vicitme consécutive à l'aveuglement du gouvernement britannique malgré les mises en garde  répétées de Churchill. Tous les seconds rôles sont campés superbement.

    On retrouve bien entendu dans les dialogues de nombreuses citations des propos tenus ou écrits par Churchill.

    On ne peut s'empêcher de faire un parallèle entre la période couverte par le film, 1936-1939, et la période actuelle. Des pays européens dirigés par des incompétents notoires, pacifistes et en proie à une compromission coupable envers l'Allemagne qui se réarme ouvertement et étale un racisme et un antisémitisme sans la moindre retenue.

    Aujourd'hui nous vivons la même chose; ont remplacé l'Allemagne Nazie, les islamistes radicaux, une Chine qui veut faire croire qu'elle est une démocratie et se livre à un impérialisme  économique que vient de compléter et renforcer une pandémie dont elle est la première responsable. Mais qu'importe la vie dans un pays de 1.4 milliards d'habitants, au régime dictatorial; il en va de même aux USA dirigé par un homme au mental sérieusement déficient et que le chiffre de près de 210000 décès à ce jours laisse totalement indifférent. Autre danger celui de la Corée du Nord autre dictature aux mains d'individus sans scrupules.

    Devant ces dirigeants prêts  à tout pour assouvir leur soif de pouvoir et au nationalisme exacerbé, l'Europe reste muette ou leur fait les yeux doux comme ce fut le cas pour les Chamberlain et Baldwin de l'avant seconde guerre mondiale.

    La France condamne le régime en place au Liban mais reste muette devant les propos inadmissibles du Président Trump qui agit en véritable dictateur avec ses supporters Républicains. Même le fait d'avoir été contaminé par le covid19 ne suffit pas à lui faire prendre une attitude responsable devant le drame vécu par des milliers de ses concitoyens.

    Un film qui donne à réfléchir et qui devrait être vu et revu par toutes les générations et tout particulièrement une jeunesse qui ne pense qu'à s'amuser et refuse toutes contraintes de la vie courante.

    A rêver tout éveillé, on se prend généralement un mur en pleine figure...


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