• Ego quand tu nous tiens!

    Nous assistons en ce moment à une extraordinaire campagne d'Egos sur-dimensionnés dans le monde médical. Ne parlons pas de cette attitude lamentable typiquement française de régionalisme imbécile dont sont particulièrement friands les habitants de certaines villes ou régions.

    Essayer d'être reçues dans une famille lyonnaise de pure souche ou du midi de la France, Nice en particulier, bonjour la patience et vive l'échec. J'ai pu en faire l'expérience pendant la période 1962-1983 où mes parents habitaient Vence et ma période universitaire de 1966 à 1968 à la faculté de droit et de sciences économiques de Nice. A Grenoble ce fut la même chose.

    Mais pour en revenir au problème médical pur, il est assez lamentable de voir et d'entendre dans la bouche d'un professeur éminent de la faculté de médecine, des propos méprisants à l'égard des ses confrères qui pour certains sont du même niveau de compétences les ayant comme lui amenés par leur travail acharné aux échelons au sommet de la profession. Ce genre d'égo sur-dimensionné  ôte toute crédibilité à l'intéressé.

    Le pire dans l'affaire c'est que homme de science il agit en faisant fi des impératifs que toutes sciences expérimentales exigent pour donner des résultats crédibles en dehors de toutes conclusions quelles qu'elles soient.

    La médecine comme bien d'autres sciences non exactes utilise pour déterminer l'efficaté d'un traitement ou d'un médicament, des systèmes probabilistes.

    Personnellement j'ai utilisé de 1982 à 1993 dans mes fonctions de l'époque, ce que l'on appelle le Credit Scoring. Comme pour l'appréhension d'un résultat positif dans l'utilisation d'un médicament ou d'un traitement, on part de deux échantillons représentatifs du sujet à traiter, l'un sain ---entreprises saines ou malades présentant la pathologie à guérir ou voir si des effets secondaires dangereux pourraient survenir- et de l'autre un nombre équivalent de cas à problèmes- entreprises ayant fait faillites, patients traités avec le produit dont on veut vérifier la fiabilité alors que dans  le premier échantillon on donne un pseudo médicament qui ne peut avoir d'effets étant un placebo. A partir de là on essaie de voir les conséquences du produit et d'en tirer une  conclusion, pour les entreprises on va tenter de trouver les paramètres qui expliquent en majorité les causes de détérioration de l'activité au point d'amener au dépôt de bilan dans un délai prévisible et raisonnable pour pouvoir éviter de se prendre l'ardoise en pleine figure.

    Cela ne se fait pas avec une dizaine ou vingtaine de candidats à l'étude, mais un bien plus grand nombre; dans mon cas avec mon collègue de la Banque de Francede même que nos homologues américains ayant poursuivi  la même recherche, ce furent 1000 à 2000 entreprises étudiées sur des périodes allant jusqu'à 10 ans voire plus; logiquement dans le cas médical on doit utiliser des échantillons aussi importants pour obtenir un résultat sérieux. 

    Tous les arguments, toutes les polémiques ne tiennent pas si la rigueur dans l'utilisation de pareilles méthodes n'est pas suivie. Le résultat obtenu n'a plus le moindre sens si cette rigueur a été jetée aux oubliettes. Il est possible que certains patients aient vu leur situation s'améliorer mais rien ne permet de l'affirmer de façon péremptoire au point de conclure que les chevaux étant des animaux, tous les animaux sont des chevaux.

    Enfin il est une certitude, les soutiens ou rejets de personnes n'ayant aucune compétence en médecine, patients, journalistes, politiques n'ont absolument aucune valeur. On se méle de ce pourquoi on a la ompétence. La médecine ne s'apprend pas dieu merci sur Wikipédia ou autre documents issus pour leur très grande majorité de la plume de non  professionnels de la science médicale. C'est bien assez que la médecine comme la finance soient des spécialités non exactes et approximatives  pour qu'en plus des amateurs y viennent fourrer leur nez.

    Par contre le corps médical devrait apprendre un peu plus a avoir le courage de dire "je me suis trompé", ou "je ne sais pas ce que vous avez" à un patient, et ces derniers doivent avoir l'ouverture d'esprit pour accepter un pareil discours qui s'appelle dans la bouche du praticien, l'humilité. On a plus de chance d'être victime d'une erreur de diagnostic de la part du phénomène qui vous dira "je ne me trompe jamais" que de celui qui courageux avouera son impuissance dans certains cas.

    Il serait temps Professeur Raoult, que vous descendiez de votre piédestal et votre morgue et que vos confrères de leur attitude souvent empreinte de jalousie et d'esprit de compétition mal placée, car ici ce qui compte avant pour les deux camps: ce sont les patients plongés avec leurs familles dans un flot d'angoisse, de souffrances, de peur, d'espoirs souvent réduits à néant et qu'ils doivent souvent affronter dans une soliutude extrême.

    Messieurs, mesdames du corp médical, nous ne sommes pas là pour satisfaire vos ambitions et égos démesurés dans un certain nombre de cas, mais attendre que vous nous guérissiez voire hélas fassiez que nous souffrions le moins possible.

    Dieu merci une grande majorité d'entre vous peut la tête haute et sans humilité pour eux, dire haut et fort qu'ils ont plus que largement montré ce dont ils ont été capables au péril de leurs propres vies.

    Merci à Eux et à leurs Collaborateurs de tous les niveaux. Ils sont les seuls à devoir mériter nos suffrages.


    Tags Tags : , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :