• Journée chez le Roi Soleil (souvenirs et mémoires)

    Cet article fut publié en 2007 sur mon ancien blog aujourd'hui clos.

    Ayant deux amis belges de passage à Paris, je leur ai proposé de visiter Versailles qu'ils n'avaient jamais vu. C'était égalament l'occasion d'aller voir la Galerie des Glaces récemment réouverte au public après 5 années de restauration financées par le Groupe VINCI.

    Muni de nos pass pour l'ensemble du domaine, nous sommes arrivés à 9h ce qui nous a permis de ne pas faire de queue en cette période de forte fréquentation de ce magnifique joyau.

    Le seul lieu inaccessible pour des travaux de restauration, est l'Opera Royal pour lequel j'ai une affection toute particulière. en fait je préfère le Versailles de Louis XV et de son architecte Gabriel et celui de Louis XVI à celui de Louis XIV.Ce dernier s'il est évidemment grandiose , manque de chaleur et d'humanité. Il fait en quelque sorte nouveau riche. On y sent bien cette volonté de paraître du roi qui après les années difficiles de la Fronde avait besoin non seulement d'affirmer son pouvoir reconquis de haute lutte, mais de faire étalage de ses finances redevenues florissantes et qu'il allait s'ingénier par des guerres sans fin, à dilapider.

    La galerie des glaces restaurée est évidemment somptueuse; on redécouvre les couleurs des peintures du plafond; même les lustres et les glaces semblent a peine posées venant des fournisseurs de Sa Majesté.

    En fin de parcours passage dans la Galerie des Batailles. Moment d'émotion et de souvenir pour moi. Il y a bientôt vingt ans, en septembre 1989, je dînais ici avec mes 670 invités du Congrès Mondial de l'Association Internationale des Directeurs Financiers, qui m'avait chargé d'en organiser la tenue à Paris.

    Je revois les tables disposées en épis sur les 120 mètres de ce lieu magnifique créé par Louis Philippe au lieu et place des appartements des Princes. La table d'honneur que je présidais se trouvais au milieu de la salle entre les 4 colonnes qui la coupent en deux parties.

    Je revois également le moment où ayant abandonné quelques instants mes invités encore dans la Chapelle Royale, où Paribas venait d'offrir un superbe concert , j'allais mettre sur ma table les petits cartons avec les noms de mes hôtes. Je m'étais arrêté à l'entrée de la salle, comme fasciné et hypnotisé par le décor du lieu éclairé par ses lustres et toutes ces tables décorées de fleurs, le personnel de Le Notre en grande tenue.

    Soirée inoubliable que même encore aujourd'hui d'anciens amis de l'association considèrent comme l'un des galas les plus réussis auquel ils aient eu l'occasion d'assister.

    Après deux heures de visite du chateau, direction le parc. Arrêt pour déjeuner prés du Grand Canal, à la Petite Venise.

    Puis départ en direction du domaine de Marie-Antoinette. J'affectionne particulièrement le Petit Trianon. C'est un havre de paix, à l’échelle humaine; j'y aime toutes ces couleurs pastelles dans les tons de gris et de vert. Le hameau est un lieu enchanteur et les multiples fleurs mélangées des parterre font ressortir les bruns des chaumières autour du petit lac.

    Il y a un lieu que je découvre, car jusqu'ici lui aussi fermé au public pour cause de restauration, le petit Théâtre. Un vrai bijou bleu et or. Un dvd en vente , est projeté à l'entrée montrant et expliquant comment fut remis en état le lieu et surtout le fonctionnement de la machinerie du théâtre totalement intacte dans l'état de l'époque. Depuis la rédaction de cet article j'eus la chance de pouvoir revoir ce lieu magique en profondeur avec une association dont l'un des membres connaissait le conservateur des théâtres du Château; en même temps il nous fit visiter, scène incluse, l'opéra Gabriel tout récemment restauré et nous expliqua comment avait été reconstitué à l'identique le retroussi qui se trouve au dessus du cadre de scène. Le retroussi et cet bande de tissu drapée qui est tendue en guise de manteau d'Arlequin au dessus du proscenium. On le voit sur la photo ci-dessous, c'est le drapé que l'on voit entourant le cadre de l'ouverture de la scène devant le rideau.

    C'est une enchantement.

    Enfin dernier point d'arrêt le Grand Trianon. Hélas en dépit de sa splendide façade rose, elle suinte littéralement de la prétention du parvenu du premier Empire qui l'occupa. Quel besoin de garder ici ces meubles empire sans âme et surchargés. Comme tout cela serait mieux avec le mobilier Louis XV en harmonie avec les lieux eux aussi construits par Gabriel sauf erreur.

    Enfin le rève se termine et rentrée sur Paris.

    Nous avons été gâtés par un temps splendide et une lumière extraordinaire. Une journée sans tâche dans un univers où alors primait le bon goût  et non celui hétéroclite de notre siècle......


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