• Pourquoi la France va mal et ne sort pas de la crise..

    Jeandenim sur son blog ici tente d'expliquer les raisons de notre persistance dans notre situation de crise. J'ai mis un commentaire sur son blog en réponse à son article qui s'il apporte quelques lumières en la matière ne répond pas selon moi aux causes fondamentales du mal français.

    Loin de moi l'idée de penser que je tiens la vérité en la matière si cela était, cela se saurait et je serai dès lors à la place de Hollande poste que j’exécrerai d'exercer!

    Cependant je pense que ma formation d'économiste et de financier et mes 40 années de vie professionnelles réparties dans cinq entreprises différentes me donnent une certaine connaissance du problème puisque tournées principalement dans l'étude des entreprises, de leur capacité de survie et/ou de redressement en cas de crises profondes. Si je puise sur des expériences vécues ce n'est nullement comme certains pourraient le croire, pour me faire mousser mais simplement pour illustrer une des méthodes possibles de comportement permettant de ne pas trop mal réussir dans la vie et apporter sa modeste contribution à son pays.

    Pour analyser les causes et explorer les remèdes nécessaires pour sortir notre pays de son trou, il faudrait y consacrer non pas un article qui sera déjà trop long au gout de certains, mais plutôt un ou plusieurs livres. William Shirer dans son ouvrage sur la débâcle de 1940 en France, consacra près de 1000 pages au sujet remontant pour être aussi pertinent que possible, jusqu'à la fondation du régime en 1876!

    Les Français et leurs dirigeants ont deux graves défauts parmi tant d'autres, d'une part de toujours chercher un tiers pour le rendre responsable de ce qui va mal chez nous, d'autre part de toujours s'accrocher à des dogmes en matière économique et financier dont la plupart sont vieux de plus d'un siècle et totalement inadaptés à la situation présente.

    • Que cela plaise ou non à nos compatriotes et au chef de l'Etat et ses acolytes toutes tendances politiques confondues, ce n'est pas la faute des USA, de la Chine, des pays émergents ou de L'Euro si nous sommes aujourd'hui quasiment insolvables avec une dette totale quasiment égale à notre PIB et un chômage qui atteint des niveaux records totalement sous évalués par des "combinazione" du style création de formation projetée par l'actuel gouvernement histoire de pouvoir sortir des statistiques du chômage quelques dizaines de milliers de demandeurs d'emplois!

    Si nous sommes surendettés c'est que nous dépensons plus  que ce que nous gagnons, La Palisse n'aurait pas dit mieux. L'Etat se complaît à augmenter régulièrement le nombre de fonctionnaires sans se préoccuper de savoir comment il les paiera, on refuse systématiquement parce que non politiquement et électoralement correct de revoir à la hausse la durée du temps de travail en la mettant en accord avec l'espérance de vie des individus, on refuse pour la même raison de mettre un frein drastique à l'entrée dans notre pays à des gens quelque  soient leur nationalité, à qui l'on sait d'avance que l'on ne pourra pas leur offrir un emploi et un logement car dans               99.9% des cas ils n'ont strictement aucune compétence,                   mais par contre on n'hésite pas à leur accorder des avantages sociaux que même certains des français de souche n'ont pas pour diverses raisons légales ou en tous cas aux mêmes taux, etc...Et en avant que je te fais marcher la planche à billet et la planche à emprunts sur le marché national et surtout international! Comme nous sommes dans un pays qui ne fait pas comme aux USA de la gestion de l'Etat comme celle d'une entreprise, le jour où le compte caisse est en rouge  voire pire, on ne se déclare pas en état de faillite, nos fonctionnaires continuent à être payés mais avec de la monnaie de singe. Souvenez vous de ce qui s'est passé il n'y a pas si longtemps aux USA, l'Etat fédéral à fermé toutes les administrations, tous les parcs nationaux et autres entités dépendant de lui, leurs salariés ont été renvoyés chez eux et sont restés en congés sans solde! Et quand on dit qu'on ferme un parc ce n'est pas de la théorie: à Grand Canyon un groupe de rafteurs sur le point de partir s'est vu demander de quitter les lieux et de se réinscrire sur la liste d'attente pour les descentes privées sur le Colorado, durée de l'attente estimée entre 5 et 10 ans; perte sèche pour les organisateurs de l'ordre de 10000 dollars voire plus sans possibilité de couverture quelconque, vous pensez bien que les assureurs ne sont pas assez fous pour couvrir un tel risque! Enfin j'espère!

    • On ne fait pas de l'économie et de la finance en s'appuyant sur des concepts vieux de plus de cent ans voire plus et qui ne correspondent plus à notre vie du XXIè siècle. L'ordinateur, Internet, la conquête de l'espace, la télévision, etc..., ont changé radicalement notre mode de vie, nos systèmes de production et de commercialisation, nos modes de communication et de pensée et bien messieurs les socialistes comme messieurs les membres de la droite, il faudra redescendre sur terre, aller travailler quelques temps dans une entreprise avant d'avoir l'arrogance de vouloir donner des conseils et des leçons de management tant aux chefs d'entreprises qu'aux salariés qui travaillent dans ces sociétés. Ce n'est surement pas à Sciences Po, Centrale, Polytechnique ou l'ENA que vous saurez comment on gère une entreprise et devient PDG. Mettez d'abord les mains dans le cambouis, ensuite vous pourrez peut-être donner un conseil.

    Cette capacité ne s'acquière que sur le terrain et entre autres par une formation concrète et non comme le pensent hélas nombre de professeurs en faisant des thèses fumeuses sur des sujets fumeux tels que ''De l'influence de la culture du vers à soie sur le comportement des girafes et la croissance du PIB de l'Afrique du sud".

    L'immense défaut de l'enseignement supérieur en France est d'une part de céder au refus de la sélection et d'autre part de considérer qu'il ne doit surtout pas être un vecteur de formation mettant l'étudiant en situation à la fin de son cursus pour pouvoir intégrer une entreprise. J'ai recruté nombre de collaborateurs dans mon service entre autres à Paribas entre 1983 et 1999 et les plus efficaces et immédiatement productifs venaient du DESS ASSAS FINANCES dont je fus un des intervenants et dont 99% des profs étaient des professionnels de la finance enseignant aux étudiants leurs façons d'aborder les problèmes sur des exemples vécus et concrets!

    • La formation est la clé de voûte d'une société qui veut pouvoir évoluer et faire que son milieu industriel et financier soit toujours en phase avec les réalités du moment. Je vais fort prétentieusement donner à travers mon parcours une idée de ce qui m'a permis de ne pas trop mal réussir ma vie professionnelle.

    En terminant ma maitrise de sciences économiques et mon diplôme simultané à l'IAE de Nice (Institut d'Administration des Entreprises) en 1968, mon rêve était de rejoindre le secteur cinématographique du coté production dans le domaine du montage. Mon dernier stage fut fait pendant l'été 68 chez Cinéma et Publicité aux cotés d'un réalisateur et complété par 15 jours dans un  labo, LTC pour voir ce que l'on faisait des films envoyés au développement chaque jour. Je posais ma candidature mais la société LTC refusant de me payer pendant la première année, je renonçais ne voulant plus à 27 ans dépendre financièrement de mes parents.

    J'affrontais le marché du travail avec deux handicaps, aucun contact par ma famille mon père étant cardiologue et surtout: MAI 1968!

    Merci messieurs les petits bourges du 16éme qui ont allègrement miné le pavé professionnel de leurs petits copains par leurs révolte d'enfants gâtés imbus de leur petite personne. Le directeur Financier d'ESSO eut le toupet de me dire en entretien d'embauche à la Défense: "vous êtes un diplômé de 68", à quoi je répondis "Oui monsieur et fier de l'être car moi je n'ai pas voté pour la grève des examens et révisais quand les autres se tournaient les pouces et faisaient de la contestation débile, au revoir monsieur" et je quittais son bureau.

    Dès lors ce fut un horrible parcours de recherches jusqu'en Mai 1969 date à laquelle j'intégrais le Crédit Lyonnais comme analyste financier débutant, découvrant avec horreur que tout ce que l'on m'avait appris ne servait à rien, car l'analyste ne fait pas des écritures comptables mais interprète les données résultantes que sont bilan, compte de résultat et autres joyeusetés du même topo qui une fois mis dans le rapport annuel des sociétés n'a pas grand chose à voir avec le Grand Livre ou le Journal d'une entreprise. Qui plus est la pratique française fait tout pour cacher les postes essentiels dont l'analyste a besoin pour vraiment juger de la santé de le société qu'il étudie. J'eus un remarquable formateur qui s'il est toujours vivant et vient à me lire peut s’enorgueillir de sa patience; merci Roger de Coligny (oui un descendant du célèbre amiral).

    Deux ans plus tard las du coté fonctionnaire de la société à l'époque banque nationalisée, je démissionnais pour intégrer Roussel Uclaf devenue partie intégrante du groupe Hoechst en 1996 et depuis partie intégrante du groupe Sanofi depuis 2004-2011. Au bout d'un an je faisais connaissance avec la technique du dernier entré, premier sorti en matière de gestion de personnel doublé d'un comportement peu orthodoxe le moins que l'on puisse dire, consistant à mettre sur le collaborateur la responsabilité de son éviction alors que ce sont des considérations économiques et financières qui justifiaient hélas des réductions drastiques de personnel. Il est évident que lorsque dans un groupe une filiale met dans ses actifs une Caravelle d'Air France qui ne lui appartient et l'amortit allègrement pendant 5 ans, qu'en prime le principe actif entrant dans l'un des médicaments les plus porteurs de l'entreprise se trouve en crise, la conjonction des effets des redressements à effectuer et des pertes de ressources en termes de ventes entraînent des mesures de réajustement au niveau de tout le groupe.

    Je devais avaler la pilule comme cadeau d'anniversaire et à trois mois de la naissance de ma fille. Pas question de chipoter sur le choix d'une entreprise, la première qui se présentât fut acceptée et cela fut une grave erreur! J'entrais chez Primagaz comme adjoint au directeur financier alors que je n'avais aucune des compétences nécessaires pour assumer un tel poste qui d'ailleurs aurait dû déboucher sur la direction financière elle-même.

    Tu l'as voulu, tu l'as eu! tant pis pour toi mon cher Claude! Veni, Vidi,  mais c'est toi qui fut VICI! Dehors en Juillet de la même année!

    On ne trouve pas de poste pendant l'été dans un pays où la vie s'arrête pendant les vacances comme si l'économie elle en prenait! Sur les conseils de mon épouse, je rencontrais l'un des directeurs de Sovirel (fabricant du Pyrex) qui me donna des conseils pour retomber sur mes pieds:

    1/inscrivez vous à l'APEC (association pour l'emploi des cadres)

    2/ trouvez vous des cours d'informatique cela pourra toujours vous servir c'est un domaine qui est entrain d'exploser.

    Je suivis les conseils. Les cours apr correspondance intéressants à la CISI société dépendant du Centre d'Etudes Nucléaire de Saclay si ma mémoire est bonne, me permirent de comprendre comment fonctionnait un ordinateur tenant la place de tout un immeuble de plusieurs étages  mais nullement à programmer mais cela faisait joli sur mon cv. 

    En Octobre coup de fil du Gan qui a été contacté par l'APEC proposant ma candidature au poste d'analyste financier du bureau d'études de la direction financière. Le plus fut l'informatique et mon patron avec qui j'eus plus tard des rapports forts houleux, dès mon arrivée me montra une énorme machine à écrire servant de terminal d'ordinateur reliée à une base de données d'une filiale du groupe Paribas et me dit "voyez ce que vous pouvez faire avec ça, vous avez budget de formation illimité en programmation pour aboutir". Je me pris au jeu et appris le Basic, le fortran, l'APL, le Cobol et devint informaticien et analyste du service. Mon patron du Crédit Lyonnais me traitât de fou de faire intervenir des modèles informatisés dans mes analyses en disant que cela ne servait à rien. C'était un peu comme le Général Weygand en 1938 proposant de créer une division supplémentaire à cheval et considérant que les avions et les tanks étaient des accessoires! Nous avons vu le résultat!

    De fil en aiguille cette double casquette m'amenât via la Sligos (filliale informatique du crédit lyonnais), l'adhésion à l'association des directeurs financiers qui me confiât l'organisation de son congrés mondial en 1989 et également me servit de tremplin pour rentrer chez Paribas comme responsable d'abord du bureau d'études financières du département bancaire chargé de prévoir les risques de faillites d'entreprises (2.8 milliards de francs d'ardoises évitées grâce à ma petite équipe de 3 analystes pendant 10 ans), de responsable du budget d'abonnement mondial aux bases de données financières utilisées par le groupe et d'autres activités dont la formation comme adjoint au directeur de cette unité. En parallèle je donnais de 85 à 96 des cours au DESS ci-dessus mentionné.

    Cette carrière n'a rien d'exceptionnelle, je n'ai pas gravi les échelons de la hiérarchie pour deux raisons l'une que je ne sais pas faire de la radio-moquette ou plus précisément faire du porte à porte pour vanter mes mérites, d'autre part et surtout que je ne fais jamais dans la compromission et que si tel creditman ou woman venait me supplier à genoux de modifier les conclusions d'une analyse afin de lui permettre de mieux faire passer son dossier en comité de crédit, je le foutais avec un grand sourire à la porte et ne me soumettais pas à ses désirs de commercial.

    Pour conclure cette partie, c'est la formation permanente, l'adaptation aux technologies nouvelles, le refus d'appliquer des dogmes intangibles dans ma façon de concevoir le fonctionnement de l'économie et des entreprises en particulier et surtout en cherchant à apprendre de ces directeurs financiers qui m'ont fait le grand honneur d'être membre du conseil d'administration de leur association, que j'ai pu réussir un peu ma vie professionnelle dans un domaine qui NE M'INTERESSAIT PAS DU TOUT! Merci Jacques Peroni, Jean-Marc Giroux, merci à la DFCG (Association des directeurs financiers et de contrôle de gestion), merci à l'IAFEI (International Association of Financial Executives Institutes). Ce sont eux qui m'ont donné des idées, ouvert l'esprit vers des méthodes qu'aucun enseignant de faculté ne m'a jamais fait entrevoir. J'oubliais bien entendu Claude Giraud directeur financier adjoint du Gan qui me mit le pied à l'étrier de l'informatique et ce malgré nos différents violents au point qu'il me traitât un jour de révolutionnaire!he! La bonne blague!!

    Oui si dans un pays on veut réussir on DOIT SE FORMER EN PERMANENCE et je poursuis dans ma vie de retraité cet adage dans le domaine du montage vidéo. Apprendre, toujours Apprendre jusqu'à ce que mort s'ensuive!

    Autre point corollaire du précédent, SAVOIR PRENDRE DES RISQUES, ne pas ETRE LE NEZ RIVE sur la montre et les congés et autres RTT, VIADUCS et autres week end prolongés.

    SAVOIR se REMETTRE EN QUESTION QUITTE A FAIRE DES VIRAGES A 180°.

    Tant qu'en France nos gouvernants, nos jeunes, et moins jeunes ne comprendront pas cela il n'y aura pas moyen de sortir le pays de la crise qu'il traverse.

    Reste un point parmi bien d'autres qu'il serait bien trop longs d'aborder ici, qui doit être l'objet d'une refonte totale dans notre comportement: CESSONS D’ÊTRE EN PERMANENCE DES ASSISTES.

    C'est notre plus grand défaut et la gauche dans ce domaine se complaît à accentuer d'année en année chaque fois qu'elle vient au pouvoir ce grave défaut de la société française. L'appartenance au secteur public d'un nombre croissant de salariés relève aussi de ce caractère qui se combine avec la frilosité en matière de prise de risque.

    D'un coté on a des "risques tout", qui à 20 ans se croient capables de créer et de gérer leur entreprise confondant chiffre d'affaires et marges bénéficiaires, alors qu'ils n'ont que des notions plus que théoriques en matière de fonctionnement des entreprises, de l'autre des "risques rien" qui se font embaucher par le secteur public car ils auront la stabilité de l'emploi qui soit dit en passant commence à devenir de moins en moins assurée dans la conjoncture de l'économie actuelle du pays.

    Cet article est cent fois trop long, mais comment dire en trois lignes même en 100 tout ce que l'on devrait faire ressortir de nos difficultés.

    Il est un point sur lequel personne n'ose parler: la représentativité de ceux qui nous dirigent au regard de notre pays. 

    Monsieur Hollande, messieurs les ministres et tous les députés ou sénateurs, VOUS NE REPRESENTEZ PAS LE PAYS CAR LORS DES ELECTIONS DEPUIS PLUSIEURS ANNEES LE TAUX D'ABSTENTION DEPASSE LARGEMENT LES 30% des inscrits sur les listes éléctorales.

    Des élus avec moins de 40% des inscrits n'ont aucune légitimité à se prétendre mandatés par les 44.6 millions d'inscrits sur les listes; ces 44.6 représentent 67.2% de la population française territoires d'outre mer inclus. Cela veut dire que moins de 30% de la population française totale a élu l'actuel président de la république qui il y a 5 ans n'a pas réussi à franchir la barre des 40% des inscrits à l'élection présidentielle. QUELLE HONTE tant pour lui que pour CEUX QUI L'ONT PORTE AU POUVOIR!

     


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