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Par pujol le 16 Septembre 2021 à 09:43
Les mémoires du Baron Haussmann disparues depuis longtemps des librairies sauf à en trouver une édition ancienne fort couteuse, ont fait l’objet d’une nouvelle édition en 2000 aux éditions du Seuil sous la direction de Françoise Choay.
Les trois volumes de l’édition originale ont été réunis en un seul tome de 1200 pages. On retrouve dans la présentation du livre la structure originale en trois tomes avec ses pages de couvertures ainsi qu’en marge la numérotation des pages de l’édition originale. En préface Mme Choay explique la genèse de l’ouvrage ainsi que les éventuelles précautions à prendre lors de la lecture de l’œuvre du Baron.
Ce livre n’est en effet pas à proprement parler un livre de mémoires comme on l’entend normalement. Haussmann s’en explique d’ailleurs dès le début de ses écrits. Tout au long de sa carrière il a pris des notes relativement détaillées des évènements, missions et actes dont il a été le témoin ou l’acteur. Ce n’est qu’à la fin de sa vie qu’il décide d’écrire cette défense de sa carrière et de ses actes, victime comme il le fut tout au long du second empire des calomnies, diffamations et autres insultes de ses opposants.
Il annonce d’emblée le ton : Il est partisan d’un régime autoritaire, hostile au parlementarisme plus enclin dit-il à des actions au but de conserver un pouvoir ou de se faire élire qu’au souci réel de faire aboutir des décisions souhaitées par le peuple. L’opposition farouche des députés au suffrage universel à l’aube du second empire en témoigne. Au vu de l’actuelle tendance des représentants élus de notre pays dont le souci essentiel est de gagner des suffrages aux différentes élections, on serait assez tenté de lui donner raison. On ne peut pas dire que nos chers députés voire plus ne soient pas plus soucieux de leurs carrières que de l’avenir du pays et de sa population. A écouter certains encore très récemment, « demain on rase gratis ». En témoigne de façon flagrante l’accroissement constant du taux d’abstentions.
L’ouvrage est divisé en trois tomes :
Le premier est en quelque sorte une autobiographie, un historique détaillé de la vie de l’auteur au travers des différents postes occupés dans différentes sous préfectures de province aboutissant au coup d’Etat du 2 décembre 1851 par le Prince Président futur Napoléon III. C’est à Bordeaux où Haussmann est en poste comme préfet de la Gironde que Napoléon III annoncera la transformation du régime en Empire. Napoléon III nommera Préfet de la Seine Haussmann en 1853 sur les conseils de Persigny, Ministre de l’intérieur en poste, impressionné par l’homme. Le tome 1 s’achève sur cette nomination.
Le second tome aborde alors le déroulement de la carrière du Préfet de la Seine sous le double angle de l’organisateur et du financement des travaux de la transformation de Paris. Il est évidemment difficile pour le lecteur du XXIe siècle de prendre la réelle mesure du coût de ses travaux en raison de leur chiffrage en Francs de l’époque sans que soit donné en regard une conversion en Euros de leur montant. On se doute bien évidemment de l’énormité de ces financements voire des dépassements des budgets accordés. Haussmann bien entendu défend ses décisions et met en relief les oppositions farouches de ceux qui ne veulent rien savoir d’une transformation de la capitale.
D’ores et déjà il met en relief l’état désastreux de nombre de quartiers de la capitale tant du point de vue de la circulation des personnes avec une population en forte croissance, mais aussi des problèmes de salubrité sources de nombreuses épidémies.
Dans le troisième volume l’auteur développe les actions entreprises pour moderniser la ville en passant en revue chacun des chapitres de son programme en constante communication avec l’Empereur à l’origine de ce vaste projet, et en mettant en avant nombre de ses collaborateurs qui ont participé à cette entreprise sans précédent.
Que penser de ces mémoires et de l’homme qui en est l’auteur.Nicolas Chaudun a dans un livre précédent que j’ai commenté ici, a donné un portrait du Baron à la fois flatteur mais aussi pas toujours très objectif je trouve, reflétant souvent le jugement négatif de l’opinion de gauche et surtout des opposants farouches à la monarchie comme à l’empire.
L’actuel article de Wikipedia est de ce point de vue typique de ce comportement qui a également affecté l’image qui fut et est sans doute encore donnée de Louis XVI jusqu’au ridicule de prétendre que l’ancien monarque était petit de taille alors qu’il devait mesurer 1m90.
Notre génération a été témoin de la façon pendant des années, où a été passée plus ou moins sous silence certaines attitudes de la période de l’occupation de 1939-1945 quand il s’agissait de montrer les exactions ou la participation de certains au régime de Vichy. Je ne citerai personne…Ce n’est qu’assez récemment que le second empire et son chef ont commencé à trouver une certaine faveur aux yeux des biographes et peut-être du public.
Il fallut attendre le dernier quart du XXe siècle pour que le nom de l’Empereur figure dans celui d’une artère ou place de Paris. Ancienne « place de Roubaix » ouverte en 1845 sur l'emprise de la rue de Dunkerque devant la gare du Nord, elle prend son nom actuel en 1987. Et encore le titre de l’intéressé ne figure pas sur la plaque.
Haussmann a-t-il menti sur certains de ses actes, je ne me prononcerai pas là-dessus n’ayant pas les documents originaux sous les yeux et ne croyant que ce que je vois comme St Thomas !
Une chose est certaine et tous les historiens de la capitale le disent certains quartiers de la ville étaient de véritables cloaques même ceux considérés aujourd’hui comme des phares de la capitale, abords de la place de la Concorde par exemple.
On se plaindra de la perte de résidences prestigieuses du point de vue artistique et architectural. Mais fallait-il faire perdurer des sources de maladies comme le choléra, pandémie chronique des périodes précédentes ? Pouvait-on continuer à rendre la traversée de Paris chaotique et quasi impossible même à l’époque de l’utilisation du transport à cheval ou en carrosse loin de ce que le futur proche d’ailleurs, réserverait ? Est-il imaginable que l’on puisse continuer à boire l’eau polluée de la Seine, comment pouvons-nous un seul instant concevoir des rues sans trottoirs, ce n’est qu’en 1845 que la ville commença à la fin de la Monarchie de Juillet à envisager la pose de cet « accessoire » utilisé couramment pendant l’Empire Romain plus de 2000 ans auparavant!!! A l’époque dit Haussmann les égoutiers devaient ramper dans les égouts pour faire leur travail de curetage !
Ce troisième tome à aussi le mérite de faire ressurgir de l’oubli ou de leur simple méconnaissance les noms des architectes ou ingénieurs des Ponts et Chaussées à qui nous devons encore aujourd’hui de vivre dans un univers relativement sain n’en déplaise à certaine mairesse de Paris qui s’ingénie depuis les débuts de ses mandats à revenir en arrière en prenant les problèmes à l’envers. Avant de donner la priorité aux trottinettes et vélos faut-il commencer par permettre aux banlieusards qui sont très vraisemblablement la majorité des actifs venant travailler dans le centre ville, les moyens de transports leur évitant de prendre leur voiture. L’écologie par le bout de la lorgnette ne permet pas de faire des progrès dans ce domaine. Peut-on imaginer Paris sans les parcs des Bois de Boulogne, Vincennes, Buttes Chaumont, Montsouris pour ne citer que les plus fréquentés de nos jours. C’est tout de même autre chose que les broussailles infâmes démontrant de façon flagrante l’absence totale de goût et du sens de l’esthétisme le plus élémentaire de Mme Hidalgo !Je suis sans doute inculte mais je ne connaissais pas l’œuvre de Belgrand dont une rue proche de mon domicile porte le nom, pas plus que celui de Davioud qui était en face de l’immeuble où je résidais avec mes parents pendant mon adolescence.
Les pays étrangers ne s’y sont pas trompés et tout comme Le Nôtre a essaimé de par l’Europe son talent de jardinier de Louis XIV, l’œuvre d’Haussmann a fait école de par le monde après avoir été admirée par les visiteurs des Expositions Universelles du Second Empire, en témoigne même le nom « d’Avenue Victoria » que la souveraine britannique acceptât que fut utilisée non loin de la place du Châtelet.
On l’aura compris je ne partage absolument pas le négativisme systématique des tenants des régimes républicains pour les précédents. A l’exception de celui de Napoléon Ier et encore pour son aspect militaire et impérialiste sans parler du coté parvenu de l’individu, je crois que certains actes aussi bien des régimes monarchiques ou ceux des empires français méritent d’être considérés de façon positive et ne méritent pas comme on le fait trop souvent le mépris ou la critique plus que tendancieuse.
La lecture des mémoires d’Haussmann comme celle du livre de Nicolas Chaudun méritent largement d’être faite ou la biographie de Napoléon III de Pierre Milza commentée ici même. Elles sont passionnantes et nous rappellent que notre XXIe siècle est l’héritier du travail de ses grands personnages de notre histoire trop souvent oubliée voire occultée lors de nos études primaires et secondaires voire supérieures.
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Par pujol le 20 Août 2021 à 18:31
Voici donc lus deux ouvrages consacrés à la période du second empire et faisant suite à ma lecture du livre de Nicolas Chaudun sur Haussmann.
Le premier signé par Pierre Milza (1932-2018) est sa biographie de Napoléon III parue chez Perrin en 2004.
Pour qui me connait bien, sait que la famille Bonaparte est loin de m’être sympathique. Au risque de choquer, je considère cette tribu comme celle de parvenus, assoiffée de pouvoir et le personnage de Napoléon 1er m’est particulièrement odieux. J’ai une sainte horreur des va-t-en guerre et de ces individus dans le monde de la politique qui ne rêvent que de gloire et d’expansion territoriale prétendant hypocritement vouloir faire le bonheur des autres nations et la gloire de leur pays.
Je ne crois pas un seul instant à cette prétention affichée par la quasi majorité des hommes politiques et des partis auxquels ils appartiennent ou représentent.
On me pardonnera ou pas la brutalité de ce propos, mais je n’ai pas l’habitude et ne ferai jamais dans le politiquement correct.
Cela dit j’ai voulu lire le livre de Milza car la période du second empire a été au XIXe siècle un tournant majeur dans l’évolution économique de notre pays et fort mal abordée pendant mes études secondaires et universitaires. Je voulais aussi replacer dans son contexte la biographie précédente et mieux comprendre par conséquent enchaînement des faits qui encadraient la vie d’Haussmann et son action comme Préfet de la Seine.
Pierre Milza est surtout connu et considéré comme le spécialiste de l’histoire Italienne (je viens d’ailleurs de commander ses livres sur l’histoire de l’Italie, ses biographies de Garibaldi et de Verdi). Il fut professeur à l'Institut d'études politiques de Paris(IEP) (1968-1977). Son Napoléon III pourrait être considéré comme un ouvrage sorti de son centre d’intérêt principal et ce serait une erreur étant donné le rôle joué par « les Napoléonides » et lui-même en particulier en Italie.
Dans cette biographie l’auteur s’attache comme il l’explique dans le chapitre conclusif à sortir le personnage des idées déformées par les partisans du régime républicain qui a suivi la chute de l’empire en 1870. Le livre écrit par un adhérent au parti socialiste brille de ce point de vue par son objectivité. C’est entre autre ce qui fait de cette biographie un ouvrage passionnant à lire écrit dans un style direct et simple. On oublie que la plume est tenue par un spécialiste de l’histoire contemporaine.
Comme le dit fort justement la notice en 4e page de couverture, sont nettoyés du récit « …les visions convenues pour partir à la recherche d’un Napoléon III tel qu’en lui-même…sans jamais statufier son héros, ni l’instrumentaliser, [il] réussit à restituer toutes les facettes du personnage et à trouver la cohérence d’un grand homme ». Je dirai qu’in fine on finit par trouver le personnage et son action digne d’admiration voire à plaindre sa chute qui résulte bel et bien du défaut majeur du parlementarisme à la française consistant à dénigrer systématiquement les actes d’un homme d’Etat dès lors qu’il n’est pas de votre bord.
Le second livre écrit par Nicolas Chaundun et paru en 2015 chez Actes Sud nous plonge dans les derniers jours de la Commune. Son titre : « Le brasier, le Louvre incendié par la Commune ».
Nicolas Chaudun a un talent de conteur indéniable ; cela se voit d’ailleurs quand il commente un ouvrage ou une exposition dans l’émission de la chaîne Histoire TV, « Historiquement Show ».
Dans ce livre qui se lit en quelques deux heures il nous transporte dans le Paris aux mains des Fédérés lors de la Semaine sanglante de fin Mai 1871.
Le mot d’ordre de la Commune est clair, net et précis « Si on recule on brûle » ! En l’espace de moins d’une semaine, les insurgés détruiront en partie ou totalité des chefs d’œuvre de l’architecture parisienne, des milliers de documents rares et/ou essentiels de l’histoire de Paris ou de France, les 100000 livres de la Bibliothèque impériale, la totalité des archives de l’Hôtel de ville et son édifice et bien d’autres, Notre Dame de Paris échappa de justesse à cette folie idéologique.
Le musée du Louvre échappera de justesse au carnage grâce à l’un de ses conservateurs, Henry Barbet de Jouy et à Martian de Bernardy de Sigoyer, un officier qui prit la décision de briser les charpentes qui reliaient le bâtiment aux Tuileries, stoppant ainsi l’avancée des flammes. Ni l’un ni l’autre de ces deux hommes courageux et de leurs accompagnateurs ne se verront mis à l’honneur par la Troisième République. Une rue porte le nom Henry Barbet de Jouy à Paris, mais il s’agit là du père de ce héros tombé dans l’oublie.
Nicolas Chaudun nous fait revivre pas à pas, plan à l’appuie joint en annexe, l’avancée des Versaillais dirigés par Thiers et le recul des Fédérés, et l’acte insensé du « général Bergeret » et de ses comparses qui écrira dans ses souvenirs « Les derniers vestiges de la royauté viennent de disparaître ; je désire qu’il en soit de même de tous les monuments de Paris ». Cet ignoble individu finira ses jours tranquillement à New York. Courage, fuyons !
La Commune tient le triste privilège d’être la seule entité politique de l’histoire de France a avoir eu le triste fait d’armes de faire disparaitre des pans entiers de l’histoire de la Capitale voire de la mémoire historique de notre pays. Même le gouverneur Nazi de la capitale n’eut pas la volonté de suivre l’ordre d’Hitler de pratiquer la politique de la terre brûlée en aout 1944.
Rien ne peut excuser ces actes pas plus que ne le sont les massacres commis par les Versaillais contre les Fédérés.
Un livre passionnant là encore.
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Par pujol le 14 Août 2021 à 11:51
Le délire et l'irresponsabilité sont devenus des styles de vie dans notre pays. Il est bien dommage que l'on ne puisse pas faire expérimenter à ces individus irresponsables ce que signifie d'être intubé et surtout de passer à la phase de sortie du tube. Opéré à cœur ouvert en 2010 j'ai fait l'expérience et ne la souhaite à personne! Avoir l'impression de sentir ses poumons et sa trachée sortirent avec le tube est un souvenir et une expérience que je ne me souhaite pas de renouveler.
En France il y a des mots qui sont devenus à la mode et donnent l'impression à certains qu'ils sont dotés de civisme: liberté, citoyen ou citoyenne, solidaire! On en use et abuse à tout bout de champ pour se donner bonne conscience, par contre avoir le comportement que ces termes présupposent est totalement absent de ces grands donneurs de leçon et de civisme. Pauvre pays! Nous avons le même taux de mortalité par le covid qu les USA depuis le début de la crise. Quel record! Si seulement on pouvait avoir le même taux de croissance, mais ça c'est vrai c'est fatiguant....
Dans mon quartier à moins de cent mètres de chez moi, il y a 5 cafés et restaurants; trois d'entre eux sont en vacances! Il est vrai que fermés pendant près d'un an voire plus (j'ai la flemme de faire le décompte des mois de fermetures) donc en vacances forcées, les pauvres sont épuisés de fatigue!!! Remarquez ils avaient toute leur énergie pour hurler contre les fermetures qui les mettaient sur la paille.
Je suis évidemment stupide car je pensais que dans pareilles manques à gagner ont mettait les bouchées doubles pour retrouver le niveau de ressources et de salaires antérieur. Il est vrai que l'Etat donc le contribuable est venu payer la note! C'est parait-il avoir du civisme....
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Par pujol le 27 Juillet 2021 à 17:31
Nicolas Chaudun est un éditeur d’art, documentariste et écrivain et a signé en 2000 “Haussmann au crible”, le livre commenté ici est la réédition en 2009 publié chez Actes Sud en format de poche du précèdent ouvrage augmenté des recherches et documents trouvés depuis. L’auteur intervient régulièrement dans l’émission « Historiquement Show » de la chaine HistoireTV.
C’est la lecture de la biographie d’Offenbach qui m’amène à plonger dans l’histoire du second empire que j’ai peu abordée jusqu’ici.
Le livre de Chaudun traite la biographie du Préfet de la Seine en dix chapitres chacun se polarisant sur un aspect de la personnalité ou de l’activité du célèbre Baron : l’homme , la faveur, la fonction, la ville, la méthode, les travaux, les vices de la ville, le tribunal des artistes, les mécomptes, la retraite forcée.
Il s’appuie sur « Ses mémoires » republiées plusieurs fois en particulier l’édition critique établie par Françoise Choay et publiée en 2000.
Chaudun a un style claire, concis, souvent imagé et son livre se lit sans problème. Le sujet est évidemment passionnant étant donnée la marque indélébile qu’à laissé par son action Georges Eugène Haussmann sur Paris et sa proche banlieue. Le personnage a déchainé ses opposants et ceux de Napoléon III et du second empire.
Chaudun visiblement ne porte pas le célèbre préfet dans son cœur et malgré plusieurs passages où l’auteur reconnait les mérites de certaines de ses actions, l’impression retirée de son jugement est plutôt négative. Mensonges et omissions multiples dans ses mémoires selon le biographe, c’est possible, mais la Commune et la guerre de 70 sont passées par là , l’incendie de l’Hôtel de ville a entrainé la perte de nombreux documents, les deux guerres mondiales ont sans doute eu aussi des effets négatifs, sans parler des témoignages aussi bien des partisans que des opposants, Emile Ollivier le limogera en 1870 peu avant le début des hostilités avec la Prusse. Ce qui n’empêchera pas la Troisième République de poursuivre les travaux inachevés…
Il est donc difficile de faire le tri entre le vrai et le faux voire la calomnie voire diffamation pure et simple ; Hugo, Gautier et d’autres artistes le haïssaient comme ils haïssaient l’empereur et son régime.
Quelle que fut la façon dont il transformât la capitale, la grande qualité d’Haussmann est son extraordinaire sens de l’organisation ; et dans le fond c’est bien là l’essentiel ; depuis des lustres de nombreuses études se prononçaient en faveur d’un réaménagement en profondeur de la ville, mais aucun ne mit en pratique les conseils souvent éclairés qui étaient donnés. Paris était un lieu propre à toutes les épidémies comme l’explique très bien Nicolas Chaudun dans le livre. Haussmann a mis en pratique les conseils en particulier de la commission Siméon formée à la demande de Napoléon III, même s’il s’en est attribué les idées, et a trouvé les financements nécessaires à ce gigantesque chantier. On lui reproche ses méthodes pour le moins brutales, mais l’on sait que dans notre pays toutes idées nouvelles rencontrent l’opposition de principe de la population, nous le voyons actuellement avec les mesures sanitaires destinées à combattre la pandémie qui reprend de plus belle. Ce n’est que bien tardivement qu’on reconnait la justesse des mesures prises. Dans le fond Haussman a appliqué le principe que nos compatriotes ne veulent pas accepter : En économie comme en affaire, on ne peut pas faire dans le sentiment !
Haussmann a fait école bien au-delà de nos frontières preuves que ces idées n’étaient pas si mauvaises. Je reviendrai sur cette figure majeure de notre histoire, une fois lues les quelques 1200 pages de ses mémoires. En attendant je commence une biographie de Napoléon III. A suivre….
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Par pujol le 21 Juillet 2021 à 09:14
Décidément Offenbach ne semble pas avoir droit à une biographie digne de ce nom pour ses deux cents ans! Celle que lui consacre Jean-Philippe Biojout dans la collection Horizons avec le Centre National du Livre publiée en 2019 est un quasi résumé de celle de Jean-Claude Yon critiquée précédemment. Même défauts, catalogue des 100 ouvrages lyriques et de leurs livrets en 163 pages, absence quasi-totale d’informations sur les rapports avec les librettistes en particulier le duo Meilhac et Halévy, comme la précédente on critique sans les nommer les productions du XXIe siècle. Est-il pensable de ne pas dire un seul mot des productions phares de Laurent Pelly ? En un mot pour ce qui me concerne j’ai perdu mon temps en lisant ce livre (d’ailleurs en sautant allégrement les résumés des livrets, une fois suffit). Qui sera confié sans remords aux services des éboueurs de la ville de Paris.
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