• On trouvera ci-dessous copie de la lettre que j'ai envoyé à la Direction Générale de cette société. Elle parle d'elle même.

    A ce jour pas une seule réponse; on voit que la courtoisie et la politesse sont les premiers soucis de la communication avec les clients en dehors des acteurs et actrices qui se pavanent sur les écrans publicitaires, Nespresso What Else!

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                                                                                               Monsieur Guillaume Chesneau

                                                                                                            Direction Générale

                                                                                           27/33 Rue du colonel Pierre Avia

                                                                                                                75015 PARIS

    Monsieur,

    N’obtenant pas satisfaction auprès de votre service client, je me vois obligé de monter au sommet de la hiérarchie de votre société.Faisant suite à une nouvelle panne ( la 3e en moins de trois ans !) de ma cafetière en référence ci dessus et devant les difficultés et obstacles mis par votre service après vente et réparation à me livrer un matériel de rechange, je me permets de vous contacter.

    Pour la troisième fois consécutive l’appareil est tombé en panne ; alors qu’une réparation pouvait être envisagée dans les deux premiers cas  (dernière fois le 1er septembre 2022 !) cette fois ci un échange s’avère nécessaire car parait-il vos services n’ont plus les pièces nécessaires. Le système de pose des capsules m’a littéralement sauté au nez alors que j’ouvrais l’appareil pour faire une seconde tasse. Une visse retenant le support a dû se dévisser et/ou se casser.

    On a l’arrogance de me dire d’aller poster le colis de retour de l’appareil !

    Il n’en est pas question en ce qui me concerne car cardiaque et porteur d’un pacemaker il m’est formellement interdit de porter des choses lourdes, ici 4kgs sans compter l’emballage !

    Contrevenir à cette recommandation de mes cardiologues pourrait avoir des conséquences létales. Par ailleurs je ne puis compter sur personne pour se transport, vivant seul à mon domicile et je pense qu’on peut faire des exceptions pour une personne âgée de 82 ans quand bien même dans ce pays on affiche un mépris total pour les seniors surtout de la part de la jeunesse et de leur ainés de moins de 40 ans !

    J’attends par conséquent un matériel de rechange livré en bonne et dû forme à mon domicile aux coordonnées ci-dessus comme c’est le cas lors de réparations classiques avec si la durée de l’échange prend du temps un matériel de transit livré à mon domicile en mains propres et bien entendu un courrier de préférence par mail pour confirmer l’exécution à venir de ma demande plus que justifiée.

    J’avoue être particulièrement déçu du comportement de votre société au personnel qui visiblement au téléphone ne connait même pas les produits en cause et à qui il faut expliquer par le menu comment fonctionne la machine et dès lors la cause de  la panne !

    Dans l’attente d’une réponse de votre part ou du service concerné, je vous prie d’agréer l’expression  de mes sentiments distingués

    Signature

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  • Il faut avoir les nerfs solides quand on voit qui vient d’entrer au gouvernement de ce pauvre pays que depuis 43 ans on s’acharne à mettre en pièces.

    Les seuls points positifs : Premier ministre ; ministre des finances, ministre de l’intérieur n’en déplaise aux excités du centre.

    Mais monsieur Macron on ne déboulonne pas un un ministre qui gagne. Vous aviez la possibilité de faire cumuler à Attal direction du gouvernement et éducation nationale où enfin on n’avait pas une couleuvre incapable de lever la voix et de remettre à leur place les intégristes de tout bords qui refusent de s’intégrer dans un pays laïque où on ne passe pas son temps en prières et à jurer sur la bible pour ensuite fauter. Non seulement vous ne l’avez pas fait mais vous confier ce ministère à une personne (peut m’importe qu’elle soit une femme ou un homme) qui pourra s’enorgueillir dans 6 mois d’avoir augmenté le déficit budgétaire et la dette totale de la France, incapable de maitriser un budget. Elle est le pendant d’Hidalgo et des supporters de la Philharmonie de Paris aux dépenses doublées par rapport au budget initial. En prime en pleine crise internationale et risques majeurs d’attentats on fait des jeux olympiques destinés à satisfaire les égos de sportifs qui ne servent à rien.

    Mais vous ne vous arrêtez pas à cela, vous ajoutez la cerise sur le gâteau au vinaigre, Mme Dati d’une ignorance totale en matière de culture. En un mot dans un pays où des jeunes ne savent pas que Vauban fut le maitre des chantiers des fortifications de ce pays, ou ne savent pas que Louis Le Grand est le pseudo (pour parler « la France ») de Louis XIV  (cf : récente émission Questions pour un Champion consacrée aux jeunes de seconde à la terminale), où des metteurs en scène d’une nullité crasse se complaisent à revoir livrets d’opéras ou pièces de théâtre ou ballets, vous nommez une femme pour de simples raisons politiciennes et pour faire dans la parité qui pour faire plaisir aux activistes féministes passe avant la compétence. N’a-t-on pas renoncé il y a quelques mois à monter une pièce de théâtre (en attendant Godot sauf erreur) parce qu’on n’avait pas un même nombre de femmes que d’hommes au casting !

    En fait Monsieur le Président vous êtes un nostalgique des crises ministérielles des IIIème et IVème républiques : 6 gouvernements en 7 ans :nous sommes sur une tendance de vos deux quinquennats pas loin de 9 in fine et si la Le Pen qui prendra le pouvoir pour achever la déconfiture du pays, nous remet la proportionnelle, nous arriverons sans problèmes aux 21 ministères de la quatrième et pourquoi pas des 104 de la troisième ! Quant à la dette totale de la France au rythme de l’assistanat chronique que vous favorisez dans ce pays on atteindra sans difficulté les 120 à 130% du PIB et irons allègement vers un taux d’impôts tous azimuts de plus de 50% du PIB! Nous avons payé la note salée de la hausse de la taxe foncière et pour certains (j’en fais partie +78% Merci Hidalgo) de la taxe d’habitation, car il faudra bien un jour combler le déficit budgétaire au minimum !

    Bravo, bravo, comme ces metteurs en scène cités sans les nommer plus haut, vous faites parler de vous, votre seul souci pour la France !

     


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  • « La princesse Marthe Bibesco frondeuse et cosmopolite » est une biographie de Aude Terray parue récemment chez Taillandier.

    Ce nom me disait quelque chose, sans trop savoir comment. Peut-être au travers de conversations parentales… C’est à la lumière de sa présentation dans une émission récente de Historiquement Show de Jean-Christophe Buisson que j’ai découvert ce livre.

    Le personnage est fascinant; née en 1885, disparue en 1973 elle aura marqué son temps à la fois par ses excès, son courage, sa culture.

    Roumaine, née à Bucarest, Marthe Lucie Lahovary est princesse par mariage. Elle est le troisième enfant de la princesse Emma Mavrocordat et de son époux, le diplomate Jean Lahovary tous deux issus de la noblesse roumaine. Elle épouse le prince George-Valentin Bibesco (1880-1941), issu de l'une des familles les plus fortunées de Roumanie. Comme nombre de Slaves elle possède à la perfection la langue française apprise avant même sa langue maternelle.

    Tour à tour femme vivant dans un luxe effréné que permet ses origines ainsi que la fortune croissante de son époux qui très tôt s’intéressa à l’aéronautique et participa à la création de  la Fédération Aéronautique internationale (FAI) en 1905.

    Femme aux nombreuses et discrètes liaisons mais aussi meurtries par celles d’un mari véritable Don Juan(….Ma in Italie son gia mille tre…) elle s’ennuie et aborde la carrière d’écrivain avec les souvenirs de son voyage en Perse avec son mari en mission diplomatique auprès du shah en 1905, sous le titre « les huit paradis, Perse, Asie Mineure, Constantinople » sur la recommandation de Maurice Barrès qui enthousiasmera la critique et est primé par l’Académie Française.

    Elle débute ainsi une carrière littéraire à succès. Aujourd’hui en dehors du Perroquet vert et de Katia on ne la lit plus sans doute à tort.

    Sa correspondance « affectueuse » avec le Kronprinz Guillaume de Prusse lui vaudra d’être cataloguée par certains de collaboratrice pendant la première guerre mondiale, cabale largement orchestrée par Hélène Vacaresco.

    La princesse Bibesco publiera près de trente ouvrages et mémoires soit sous son propre nom soit sous le pseudonyme Lucile Decaux.

    La seconde guerre mondiale apportera son lot de drames dans sa vie avec la prise de pouvoir communiste en Roumanie. Elle aura fait l’impossible pour faire prendre conscience aux Alliés du danger soviétique, en pure perte. C’est bientôt l’épuration en Roumanie, après avoir vu ses biens confisqués, son époux décédé en 1941, elle réussit à réunir tous les documents nécessaires pour quitter la Roumanie avec l’aide des services secrets britanniques sans pouvoir être accompagnée par sa fille et son gendre. Ces derniers seront prisonniers en travaux forcés dans la Sibérie roumaine de Baragan pendant 11 ans. Le couple sera libéré en 1958 et la rejoindra en Angleterre. Installée à Paris, il lui faudra attendre 1959 pour obtenir la nationalité française et sera décorée de la Légion d’honneur en 1962.

     Elle compte parmi ses amis proches entre autres Jean Cocteau, Francis Jammes, Max Jacob, François Mauriac, Rainer Maria Rilke, Marcel Proust, Paul Valéry.

    Les années parisiennes suivant la seconde guerre mondiale seront celles des difficultés financières sans nombre suite à la perte de tous ses biens Roumains.

    Les Roumains, quant à eux, coupés de leur histoire depuis plus de quarante ans, découvrent sa personnalité 17 ans après sa mort, lors de leur libération en 1989, et en même temps que toutes les personnalités mises à l'index durant la période communiste en tant que « déchets d'un passé à jamais révolu, bon pour les poubelles de l'histoire ». Mais après une période de curiosité, l'intérêt retombe et elle n'est plus connue désormais que dans des cercles restreints, en Roumanie comme en France, pays où elle a le plus vécu et auquel elle a le plus donné. Notre pays est réputé pour sa faculté à oublier ceux qui l’ont vraiment servi…

    Enfin un véritable panorama de la culture européenne et tout particulièrement française des 75 premières années du XXe siècle. Il est fort à craindre que ce ne soit pas le cas pour le XXIe siècle en cours…Un livre à lire.

     


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  •  

    Voici deux livres qui à des degrés divers méritent le détour.

    François Guillaume Lorrain avec son livre «  Le temps des Trahisons » roman historique paru chez XO Editions, nous emmène auprès de Louis XIII et de son « diable rouge »  Armand Jean du Plessis de Richelieu, dit le cardinal de Richelieu, cardinal (1622), duc de Richelieu (1631) et duc de Fronsac (1634). Il nous livre dans cet ouvrage l’histoire mouvementée de Henri Coëffier de Ruzé d'Effiat, marquis de Cinq-Mars, né le 27 mars 1620 et exécuté le 12 septembre 1642 , favori du roi Louis XIII.

    Nous retrouvons dans ce livre le personnage immortalisé en  1826 par Alfred de Vigny et qui eut à l’époque un succès retentissant écrit à la manière de Dumas père.

    Le style adopté par l’auteur est celui du roman fait de chapitres très courts, deux à cinq pages tout au plus qui ressemble presque à un script de film pour la télévision ou le cinéma. On plante le décor, les éclairages, les acteurs en costumes d’époque, le dialogue. Cela fait de ce livre un document historiquement documenté sans conteste et qui a surtout le mérite de ne pas s’encombrer de réflexions savantes sur les évènements décrits. On va droit au but, un trublion de 20 ans vient semer le trouble dans un couple de vingt ans qui dirigent la France et ce qui devait arriver arriva, le trublion manque de semer la zizanie dans le ménage et le « Diable rouge »  l’emporte et débarrasse le couple de ce fauteur de troubles.

    C’est un livre agréable à lire, bien écrit, et qui sent son « trois mousquetaires » ce qui peut permettre aux plus jeunes de le lire également et de connaitre un moment de la vraie histoire de leur pays qu’ils sont bien loin de maîtriser.

     

    Madame Evelyne Lever n’est plus à présenter. C’est une « Marie Antoinettiste » patentée, j’ai recensé 8 ouvrages dédiés à la reine de France au triste destin. Elle fut la conseillère de Sofia Coppola pour la réalisation du film qui lui fut consacrée en 2006 et qui fut hué lors de sa présentation au Festival de Cannes. Lors d’une conférence de Mme Lever je me souviens de son jugement sévère porté  sur le film et surtout sur la réalisatrice.

    Je ne jugerai pas du film ne l’ayant pas vu et suis assez méfiant des adaptations de notre histoire par Hollywood.

    Ici Mme Lever s’attaque à 7 femmes nièces du second Diable rouge de notre histoire de France : Le Cardinal Mazarin successeur du premier et ministre et parrain du futur Louis XIV.

    Le titre du livre : Les princesses Mazarines , la gloire du cardinal. Publié chez Taillandier.

    Comme toujours les ouvrages de Mme Lever sont parfaitement documentés. Malheureusement le style est froid comme un congélateur ! Je vais être méchant, congélateur autant que l’auteur quand elle se présente sur le petit écran dans des documentaires ou des émissions comme « L’ombre d’un doute ».

    Ce qui devrait être passionnant devient ennuyeux et tourne du moins pour la première moitié du livre (331 pages) au vaste article tiré d’un magazine people ! Il faut attendre le milieu de l’ouvrage pour que l’histoire de ces femmes dont quatre se sont distinguées par leur désir de s’affranchir de la tutelle de leurs époux à des degrés divers, pour vraiment se sentir concerné par leurs destins hors du commun pour leur temps.

    Points communs de ces sept femmes : beauté, intelligence, imagination, charme. Enfin toutes savent qu’on les mariera sans les consulter, elles sont interchangeables sur le marché matrimonial du XVIIe siècle. Et pourtant elles sont loin de se ressembler. Autre point commun elles sont toutes nièces du Cardinal Mazarin qui s’est mis dans la tête de s’allier indirectement aux familles royales de son temps avec une petite réserve toutefois concernant son filleul Louis XIV fou amoureux de Marie Mancini, il destine le Roi Soleil à l’infante d’Espagne pour enfin obtenir la paix largement mise à mal par son prédécesseur va-t-en guerre, Richelieu.

    Anne-Marie Martinozzi, sa sœur Laure devinrent princesses, et Laure Mancini devint duchesse de Mercoeur. Toutes trois furent heureuses en mariage et n’eurent qu’à se féliciter du choix de Tonton.

    Pour ce qui est des Mancini, Marie, Hortense, Olympe et la petite Marianne ce fut une autre histoire. L’interdiction d’épouser le roi de France pour Marie l’entraina dans une union avec le Connétable de Rome Lorenzo Colonna qu’elle tenta de fuir devant ses exigences et ne se remit jamais de sa liaison perdue avec Louis XIV. Hortense se délivra des tentacules dévotes de son mari le Duc Mazarin, Olympe et Marianne la cadette chouchoutée par Anne d’Autriche durant son enfance, s’accommodèrent de leurs époux respectifs, Le comte de Soissons et le Duc de Bouillon. Toutes quatre passèrent outre aux convenances, collectionnèrent les amants, Olympe fut une intrigante née et comme Marianne fut compromise dans la sinistre affaire des poisons.

    Ce sont les aventures de ces quatre qui rendent la seconde partie du livre intéressante. Un Jean-Christian Petitfils aurait très certainement écrit un texte autrement plus passionnant et vivant.

    Livre à lire toutefois sur des personnages moins connus de l’histoire du grand siècle.

     

     


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  •  Porter un nom prestigieux ne fait pas de vous un grand  écrivain ou historien. C’est la conclusion qui ressort de la lecture du livre de Guillaume Debré consacré à « l’Affaire XYZ » (1797-1800) qui secoua les relations France-Etats Unis et fut à l’origine d’une guerre larvée, la seule entre nos deux pays.

    En soit cette affaire reste floue, rarement évoquée par les historiens, quasiment passée sous silence dans les mémoires du premier protagoniste de l’évènement, un certain Charles-Maurice de Talleyrand Périgord ex évêque d’Autun durant  2 ans, 5 mois et 1 jour !

    Eh oui, "le maestro, dottore honoris causa es combinazione" est à l’origine du scandale qui se déroula pendant ces trois années, indirectement il causa la chute du Directoire (en fait il serait tombé sans cela), permit à Bonaparte de faire son coup d’Etat du 18 Brumaire, fut sans doute la cause de la non réélection en 1800 du Président John Adams, coûta indirectement la vie  ou blessa 6500 marins français, et selon Barras empocha en dessous de tables appelés « douceurs » 13.650.000 millions Francs.

    Les faits sont avérés, les chiffres peuvent être exagérés, la haine de tous les protagonistes entre eux à un moment ou un autre, leurs désirs de se déclarer des champions de vertus sources de nombreux arrangements avec les faits historiques ou leurs actes pour le moins délictueux, tout ce petit monde est loin d’être constitué de petits saints.

    Le grand tort de Guillaume Debré est de clouer au pilori le Ministre des relations extérieures tout au long des un peu plus de 300 pages de son bouquin pour quand même reconnaitre in fine que Talleyrand « …avec cette prescience qui le caractérise…a su composer, placer ses pions et les actionner le moment venu. Il a surtout démontré sa maîtrise des destinées politiques et une formidable gestion du risque diplomatique…visant juste et voyant clair…stratège lucide et audacieux, architecte de la paix… », mais ajoute-t-il « comploteur invétéré ».

    Que reproche dans cette affaire l’auteur au Ministre ? D’avoir tout simplement fait ce que toute la classe politique de l’époque devait faire depuis des lustres : s’ENRICHIR sur le dos des gens, en politique ou pas et sans doute surtout en politique, car nos révolutionnaires qu’on porte aux nues, nos directeurs post Terreur, et le cher Napoléon Bonaparte, désolé ne valent guère mieux. Epoque de parvenus (curieux comme l’histoire se répète aujourd’hui… ), assoiffés de pouvoir et d’ambition, prêts à toutes les compromissions, grande composante du monde depuis la venue sur terre des dogmes religieux de toutes tendances.
    Mais de quelle affaire s’agit-t-il ?

    En ce XVIIIe siècle finissant la France par le biais de ses corsaires rodant autour des côtes américaines, arraisonne, vole, saisit les navires marchands américains. On chiffre à plus de 60 millions de dollars le manque à gagner des armateurs principalement de la côte Est des Etats Unis. On ruine les Etats de l’Est. Théoriquement ce genre de comportement à pris fin vers 1720 (lire à ce sujet les livres en anglais de David Head « The Golden age of Piracy » et de Douglas R. Burgess Jr. «  The Pirates’Pact »)  faisant suite à des accords conclus entre les Etats Unis et l’Angleterre ; nombre de corsaires et pirates célèbres ayant été jugés et ayant vu directement ou indirectement le bout de leurs vergues plier sous leur poids.

    Les Etats Unis s’en plaignent auprès de la France, on promet, on ferme les yeux, on laisse faire.

    Le Président John Adams décide alors d’envoyer une mission diplomatique en France pour revoir les traités de 1778 et mettre un terme gentiment à cette situation. Mais voilà que les envoyés se trouvent en présence de Talleyrand qui comme disait le menuisier de mon père dans les années 50 « [n’a pas] un for intérieur franc » et pense ici faire une sacré bonne affaire en prétendant que l’Etat français attend des « douceurs » des Etats Unis en échange du début des négociations ; il met en relation les émissaires américains avec trois individus dont les noms sont cachés sous les lettres : X Y et Z. Scandalisés à juste titre, trainés d’antichambre en antichambre par le Ministre qui met des lustres à les recevoir et fait semblant de ne pas connaitre les demandes de ses envoyés, nos trois compères finissent par rentrer au pays en deux groupes ; coté américain l’opposition déjà virulente entre Fédéralistes et Républicains ne fait que croître en apprenant les tentatives d’extorsions de fonds françaises. Les Républicains sont pro français sous la direction de Jefferson, les fédéralistes pro Anglais sous celle entre autres de Hamilton. L’arrivée progressive des rapports des émissaires que le Président finit par faire lire en intégralité aux membres du Congrès, déchaîne la colère des Fédéralistes rejoints par certains Républicains, tous considérant que l’attitude française doit être sanctionnée par une déclaration de guerre. C’est cet évènement qui donnera naissance à l’US Navy entre autres.
    Le Président Adams commence par donner raison aux partisans du conflit, mais quand Talleyrand au bord de perdre son fauteuil de ministre, voyant que son opération financière tourne court, change de tactique et finit par convaincre par personne interposée que la France souhaite négocie; une nouvelle mission est envoyée à Paris, un accord est trouvé grâce à l’intervention de Bonaparte qui vient de prendre le pouvoir et la guerre larvée prend fin.

    Ce qui laisse pantois c’est qu’à ce jour aucun document ne peut être trouvé sur ce sujet dans les archives du ministère des affaires étrangères. La  bibliographie du livre fait référence à 99% à des ouvrages anglo-saxons. Les livres d’histoire, l’enseignement, les biographies des protagonistes, on effleure à peine le sujet. En fin de compte on a ici une vision à quasi sens unique de l’affaire XYZ.

    Le mérite incontestable de Guillaume Debré et d’avoir tenté de mettre le lecteur en face d’une affaire qui peut-être est à l’origine des avatars constants de l’amitié franco américaine et du constant « je t’aime moi non plus » qui marque nos relations depuis près de trois siècles alors que l’indépendance américaine est le résultat de notre soutien à cette nation au moment du conflit du même nom.

    Le grand tort de l’auteur est de stigmatiser en permanence, plusieurs fois par page, le personnage de Talleyrand qu’il traite souvent presque de « noms d’oiseaux » !

    L’historien se doit d’être au dessus de ses sentiments personnels face à l’histoire avec un grand H, et d’adopter l’attitude la plus impartiale qui soit, s’il veut justement convaincre le lecteur dans un cas comme celui-ci, de la justesse de l’attitude de tel ou tel protagoniste. Vœu pieu dira-t-on, pourtant souvent réalisé par nombre de grands auteurs français ou étrangers.

    La bibliographie du livre elle-même omet un ouvrage primé pourtant de référence, celui de Jean Orieux « Talleyrand ou le Sphinx incompris, Flammarion, 1970 », même si celle de Emmanuel de Waresquiel est citée, (Talleyrand, le prince immobile-Fayard 2003), elle aussi une référence en la matière.

    Il faut donc lire cet ouvrage en tentant de prendre du recul face  à l’attitude bien évidemment condamnable du Ministre mais en oubliant quand même pas que cet homme si vénal et intriguant, fut d’une clairvoyance peu commune.

    Comme l’écrivait Albert Sorel dans ses « Essais d'histoire et de critique : metternich, talleyrand, mirabeau, (ed.1883) » :
    « …. Talleyrand avait été le ministre de deux gouvernements belliqueux et conquérants: il avait dirigé, en leur nom et sous leur autorité, plusieurs des grandes curées qui avaient bouleversé l'Europe depuis 1795: le traité de Campo-Formio, le congrès de Rastadt, le recez de 1803, les traités de 1805 et de 1807. Mais, en servant la politique des excès, il n'avait jamais cessé de la blâmer en secret. Il en voyait les dangers, il s'efforçait de les atténuer…. …il n'avait cessé de prêcher la modération, jugeant et condamnant ces grands juges de la terre parmi lesquels il siégeait avec l'impénétrable ironie de son sourire. Le caractère en lui avait eu bien des défaillances, le bon sens n'en avait presque jamais eu. Sa prévoyance était sa revanche contre les autres et contre lui-même.

    Tout jeune, il avait considéré le partage de la Pologne comme une flétrissure pour la politique française et un immense danger pour l'Europe. … Il écrivait de Londres, au mois de novembre 1792, dans un Mémoire dont il lui fut fait plus tard grand honneur, que la France devait dorénavant renoncer aux anciennes idées de primatie et de prépondérance; que «la richesse réelle consistait non à envahir les domaines d'autrui, mais bien à faire valoir les siens»; que le territoire de la France suffisait à sa grandeur; qu'il ne pourrait être étendu sans danger pour le bonheur des Français, que des conquêtes contrarieraient «sans honneur et sans profit» des renonciations solennelles. «La France, concluait-il, doit rester circonscrite dans ses propres limites; elle le doit à sa gloire, à sa justice, à sa raison, à son intérêt et à celui des peuples qui seront libres par elle.» Ce qu'il pensait en 1792, au début de la guerre et dans sa quasi-émigration de Londres, il le pensait en 1797, au ministère et au milieu du triomphe de la République…. Je lis dans un rapport qu'il adressait au Directoire ce passage significatif: « …Dans la situation où se trouve une république qui s'est élevée nouvellement en Europe… ne peut-on pas dire que le traité de Campo-Formio est, que tous les autres traités que nous avons conclus ne sont que des capitulations militaires plus ou moins belles? …. Les ennemis ne regardent… les traités qu'ils signent avec nous que comme des trêves semblables à celles que les musulmans se bornent à conclure avec les ennemis, de leur foi sans jamais prendre des engagements pour une paix définitive. En effet, qu'est-ce qu'une capitulation militaire? C'est un contrat temporaire entre deux parties qui restent ennemies. Qu'est-ce qu'un traité de paix? C'est celui qui, en réglant l'universalité des objets en contestation, fait succéder non-seulement l'état de paix à l'état de guerre, mais l'amitié à la haine.
    »

    Quel bon sens ! Quelle clairvoyance ! Ne peut-on aujourd’hui encore dire la même chose face au déferlement « poutinien » sur l’Ukraine, au déchainement islamiste intégriste? 

    Sans le savoir il prédisait la suite des conflits, entre autres ceux de 1870 ;1914-18; 1939-45 !

    A coté l’Affaire XYZ n’est qu’un péché véniel. On peut difficilement reprocher aux Etats Unis de se sentir plus proches de nos «amis » anglais dont ils partagent la langue aux différences orthographiques près!

    Et puis sans doute que l'auteur Guillaume Debré sans le vouloir, journaliste de CNN, TF1 et LCI à Washington et actuel Directeur Adjoint de la rédaction de TF1 n'a pas complétement réussi à dépasser ses quelques années passées aux USA. Nobody's perfect! Est-ce que j'y arrive moi avec mon cher Grand Canyon!?


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