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Par pujol le 5 Mars 2021 à 08:41
L’auteur:
Reginald Victor Jones, (29 septembre 1911 – 17 décembre 1997) est un physicien et scientifique du renseignement militaire britannique qui joua un rôle important dans la défense du Royaume-Uni durant la Seconde Guerre mondiale. Au cours de cette guerre, Jones eut à évaluer les développements technologiques des Allemands, notamment ceux du Rapport d'Oslo, et à proposer des contre-mesures dans ce qui deviendra la guerre électronique. Son travail et celui de son équipe fut très ardu mais novateur et lui méritera de devenir « père du renseignement scientifique ».
Le Rapport d'Oslo serait l'une des plus spectaculaires fuites d'information de toute l'histoire militaire. Rédigé par le mathématicien et physicien allemand Hans Ferdinand Mayer (1895-1980) les 1er et 2 novembre 1939 lors d'un voyage d'affaires à Oslo en Norvège, il décrivait plusieurs armes réelles et à venir du régime nazi.
Le livre :
C’est par hasard et en ne faisant pas attention au sous-titre qu’au retour des USA en 2019 en recherchant des ouvrages du conférencier du Queen Mary 2 sur la piraterie, je sélectionnais dans la liste de livres à acheter cet ouvrage de R.V.Jones. Je pensais qu’il traiterait des exploits d’agents secrets de la seconde guerre mondiale.
En fait cette autobiographie partielle de l’auteur traite d’un aspect peu souligné de l’activité des services de renseignements britanniques au cours du conflit qu’est le renseignement scientifique et technologique.
L’auteur au cours de ces quelques cinq cents pages nous fait découvrir l’importance qu’avait eu cette activité au cours des cinq années du conflit et permit à plusieurs reprises de sauver des vies humaines ou de minimiser le nombre de victimes aussi bien civiles que militaires. Le public connaît peu cette branche du renseignement qui poursuit son activité bien au-delà des temps de conflits armés.
La bataille des faisceaux permit souvent aux Anglais d’empêcher les bombardiers allemands d’atteindre leurs cibles, cette branche d’activité permit d’améliorer les radars alliés, de connaître de façon précise l’emplacement de ceux de l’ennemi. Jones et sa petite équipe eurent connaissance des travaux Nazis et du lieu des constructions et essais des V1 et des V2 grâce à sa collaboration étroite avec les services de reconnaissance aérienne de la RAF. Il proposa et mit au point le leurre constitué par les nuages de paillettes, , sous le nom de Window. Il s'agissait d'éparpiller des paquets de minces bandes de feuilles métalliques à partir d’un avion pour créer de faux échos de bombardiers pour les opérateurs radar ennemis.
Il contribua a améliorer la qualité des clichés obtenus des avions de reconnaissance en conseillant un changement de l’emplacement des caméras sur les chasseurs qui en étaient chargés.Il nous fait découvrir l’intérêt porté par Churchill sur tout ce qui touchait à la technologie en pleine évolution à l’époque, le premier ministre n’hésitant pas à participer en personne aux essais de nouveaux modèles d’avions.
Un autre aspect du récit concerne l’organisation des différentes branches de l’état major et des départements ministériels pendant le conflit. Querelles de personnes, égos surdimensionnées, réunionites stériles. A ce titre il raconte comment il fit prendre conscience au premier ministre de l’impact négatif sur son service de renseignement, des multiples comités auxquels il devait participer; Churchill lui faisant le reproche au cours d’une réunion du Comité de défense de ne pas avoir suffisamment travaillé sur un sujet précis, Jones lui rétorqua devant les participants médusés qu’il ne pouvait à la fois participer à 6 ou 8 comités le même jour et en même temps se pencher sur tel ou tel sujet avec son nombre restreint de collaborateurs. Lors d’une réunion suivante en présence des mêmes participants le premier ministre lui demanda quel était le 6e comité auquel il avait dû participer et Jones de lui répondre « votre comité actuel Monsieur le Premier Ministre » ! Ce dernier lui répondit alors qu’il était désormais autorisé à ne participer qu’à ceux qui seraient utiles au fonctionnement de son service !!!
Livre prodigieusement intéressant, est difficile par moment à lire car l’homme de science qu’est Jones l’amène à présenter de façon détaillée et technique certains aspects des problèmes à résoudre. On découvre aussi un homme particulièrement humain et modeste, mettant en valeur le courage de nombre de ceux sur le terrain qui permirent de trouver des solutions, tel le père de Michel Rocard ou autres résistants français, certains sacrifiant leur vie après des séances de torture monstrueuse, hommes autrement plus efficaces que leurs patrons en lutte pour gagner les faveurs du Général de Gaulle et pensant surtout à leur futures carrières une fois le conflit achevé.
Le livre est paru en français sous le titre « La guerre ultra secrète 1939-1945) », aux éditions Plon en 1980. On doit sans doute le trouver chez Amazon, l’édition anglaise est de 1978. Une fois de plus Amazon.fr et Amazon.com démontre sa capacité à permettre mieux que tout autres sites dédiés à retrouver des ouvrages rares et livrés en temps et heures ce qui est loin d’être le cas de la FNAC par exemple.
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Par pujol le 17 Février 2021 à 10:41
Trop c'est trop! La monstruosité qui sera donnée en direct demain sur ARTETV de la nouvelle production d'AIDA de Verdi par l'Opéra National de Paris dépasse en délire ce qui avait été donné auparavant sous la baguette d'Olivier Py coutumier des relectures des oeuvres théâtrales et lyriques. Ce scandale se poursuit après une production de La Bohême placée dans une station spatiale au temps de Lissner le précédesseur de l'actuel directeur Alexandre Neef. Jusqu'où se poursuivra ce massacre du patrimoine musical et théâtral mondial, servi par des individus qui reçoivent des cachets scandaleux et contribuent à mettre la culture au plus bas niveau depuis plus de 40 ans. On trouvera ci-dessous copie de la lettre que je viens d'adresser à Monsieur Neef, ayant décidé de ne plus jamais mettre les pieds à l'Opéra de Paris financé déjà grassement par mes impôts auxquels s'ajoutent bien entendu le prix des places devenu astronomique. *********************************************************************************************** Monsieur, J’espérais avec votre arrivée à la direction de l’Opéra de Paris à un retour à plus de respect des œuvres des compositeurs mis à l’affiche de cette institution, hélas la nouvelle production de Aida mise en scène par madame Beer suffit pour me démontrer qu’il n’en sera rien et que le délire entamé par Gérard Mortier et poursuivi depuis sans discontinuer, vient toujours polluer cette maison. Pour s’en rendre compte il suffit de regarder les photos de la nouvelle production (soit dit en passant apprendre à vos rédacteurs que ce n’est pas la première fois que cet opéra est joué sur notre scène lyrique, elle a été déjà entre autres massacrée par Olivier Py avec la complicité active du prédécesseur de Lissner). La pseudo culture de gauche, prétentieuse à souhait, se croyant autorisée à relire les œuvres majeures du répertoire tant théâtral que lyrique, convaincue que le spectateur vient dans ces salles pour se prendre la tête dans ses mains, faire un mea culpa des misères du globe, continue à envahir le monde du spectacle. Les snobs incultes fréquentant les associations de soit disant amateurs du lyrique donnent leur caution à ce genre d’aberrations quasi mentales. Je les ai vu à l’œuvre lors des adieux de Nicolas Le Riche à Garnier, entre autres cette spectatrice membre de l’Arop mettant dans son sac des petits four au cas où elle viendrait à en manquer…. ! Ou ce sociétaire de la Comédie Française me croisant au vestiaire, que je ne connais que de nom ou pour l’avoir vu sur scène, m’envoyant du « Bonsoir CHER AMI » comme si nous nous étions tapés sur la bedaine depuis des lustres ! Que ne ferait-on pas pour être certain de ne pas laisser passer une occasion d’un éventuel piston… Depuis de deux ans je boycotte les « Bohème dans l’espace » (ce serait les Muppets show encore on en rirait !), les Don Juan gays ou héroïnomanes au milieu des tours de la Défense ou de Manhattan et autres relectures de nombre de metteurs en scène qui comme celle choisie pour ce nouvel Aida se croient beaucoup plus intelligents que les librettistes ou les compositeurs de la stature d’un Verdi ou d’un Wagner. Soyons clair on peut rajeunir des productions lyriques, Ronconi en donna l’exemple avec le Voyage à Reims, Wernicke avec le Chevalier à la rose, Lepage avec sa superbe tétralogie du bicentenaire à New York, toutes productions que j’ai vu ou acquis en dvd ou bluray. Mais le point commun de ces rajeunissements est le RESPECT DU TEXTE. L’opéra c’est du théâtre chanté. Il y a un livret, il y a des dialogues. On ne peut les changer, ils s’harmonisent avec la musique, c’est d’ailleurs pourquoi donner autrement qu’en langue originale une œuvre lyrique ne tient pas la route. La rythmique de la langue impose un rythme à la musique, laquelle elle-même vient à son tour influencer le choix des mots. Le livret par l’histoire qu’il décrit contient plus ou moins ce que l’on appelle les trois unités, dont la première est l’unité de lieu pour ne pas dire l’unité dans l’espace temporel historique sauf à choisir une action multi temporelle, un voyage dans le temps. Par conséquent on ne peut que de façon rarissime transposer au XXIe siècle les histoires racontées dans les opéras joués. Quand Olivier Py nous impose des SS et chars d’assauts dans « Mathis le Peintre » on peut se demander à juste titre s’il a lu le livret et compris que l’action se déroule au temps de la Réforme et ce n’est pas parce que l’œuvre fut donnée au temps des Nazis que cela autorise le metteur en scène à changer l’époque où elle se déroule. Cela n’apporte strictement rien de plus au sujet traité. Doit-on rappeler à ces grands donneurs de leçons de mise en scène qu’il est un principe incontournable rappelé par le grand Louis Jouvet (je ne vous ferai pas l’injure de vous rappeler qui fut ce grand homme de théâtre) que une mise en scène, un décor, un geste de l’acteur sur le plateau qui ne fait pas avancer l’action, devient une scorie au milieu de l’œuvre présentée. Lire à ce sujet ses écrits véritable bible toujours d’actualité. J’arrêterai là mon propos et seulement vous demanderai de faire le nécessaire pour que mon nom, mes coordonnées postales et internet soient purement et simplement supprimées de vos fichiers. Je considererai les envois de l’Opéra National de Paris comme des spams et les traiterai en conséquence. J’ai décidé de façon définitive et ne reviendrai pas sur cette décision de ne plus mettre les pieds à l’Opéra de Paris pas plus que dans tout autres salles de spectacles qui continuera à donner la parole aux énergumènes qui ont décidé de massacrer le patrimoine mondial des œuvres tant théâtrales que lyriques dont ils seraient bien incapables d’écrire ou de composer la moindre ligne ou portée. Salutations distinguées
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Par pujol le 3 Février 2021 à 09:17
Claude Izner est le pseudo des deux sœurs Liliane Korb et Laurence Lefèvre. Tout comme Jean-François Parrot, disparu en 2016 sauf erreur et connu pour sa remarquable série de romans policiers historiques se déroulant dans le Paris de la fin du XVIIe siècle (Les aventures de Nicolas Le Floch) qui furent portées au petit écran, les deux écrivains ont déjà écrit la série des enquêtes de Victor Legris dans le Paris de la fin du XIXe, elles continuent avec les Enquêtes de Jérémy Nelson une seconde série policière qui en est la suite dans le Paris post première guerre mondiale.
Comme Parot les deux femmes s'écartent de leurs métier d'origine: Parot était un ancien ambassadeur, les sœurs Izner ont fait carrière dans le cinéma et l'audiovisuel, en particulier Liliane est une ancienne monteuse de films. Toutes deux sont bouquinistes sur les quais de Seine.
Elles ont comme leur confrère une connaissance encyclopédique de la vie du Paris, décor de leur intrigue, des évènements, publications littéraires et musicales de l'époque. C'est impressionnant, cela donne un charme tout particulier à ces histoires.
Le personnage principal Jeremy, est un américain, musicien et compositeur de jazz qui a le don de se trouver mêlé à des affaires criminelles dont il risque d'être l'une des victimes et dont la curiosité est le vilain défaut. Il est allié aux personnages de la série précédente qui connu un grand succès international, traduite en huit langues.
On prend plaisir à retrouver un Paris définitivement disparu, une langue parlée qui est celle des faubourgs de la capitale et nous change des "relou" et autres "ouf" de nos contemporains virtuoses des smarphones. L'intrigue du dernier livre si elle est bien menée a le défaut de mettre longtemps à s'organiser comme si les auteurs ne savaient pas dès le départ où leur imagination les conduirait. Les scènes sont par contre comme chaque fois décrites avec la minutie d'un script destiné au tournage de film.
On passe un bon moment néanmoins.
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Par pujol le 30 Janvier 2021 à 09:38
Voici une fois de plus la démonstration du manque de courage et l'incompétence crasse de ceux qui nous gouvernent et sont en charge de maitriser la pandémie qui touche notre pays.
En deux interventions à quelques jours d'intervalle, du porte parole du gouvernement, d'un vide absolu sinon de faire de l'autosatisfaction et l'intervention hier au soir du premier ministre aussi creuse que les précédentes, ces messieurs continuent de caresser dans le sens du poil la population pour s'assurer de pouvoir être réélus lors des prochaines consultations électorales. De ce point ils sont en phase avec une population qui refuse de regarder les faits en face et manque autant que du plus élémentaire courage.
Combien de fois faudra-t-il répéter que l'on ne peut pas remettre en route de façon sérieuse une économie quand la maison France brûle!
Quel est l'imbécile qui irait entamer la reconstruction de sa maison ou appartement alors qu'il est en flamme et que ses fondations mêmes sont à leur merci et risquent de s'effondrer à tous moments?
On passe son temps à prendre des demi mesures par peur de froisser tel ou tel groupe social du pays.
On menace de sanctions que l'on n'applique jamais.
On veut croire que les Français ont un sens civique alors qu'ils n'en pas et même ne doivent en connaitre le sens et les implications et surtout OBLIGATIONS.
Des exemples? En voilà quelques unes que j'observe TOUS LES JOURS:
Jeudi 28/01/2021: à la Salpêtrière à l'institut de cardiologie alors que j'attends d'être reçu par mon cardiologue arrive une nana qui ne se lave pas les mains avec le gel hydroalcoolique mis non seulement à disposition de façon parfaitement visible, mais une affiche bien en vue indique cela est OBLIGATOIRE!
Quelques minutes plus tard un autre patient arrive avec son masque en dessous de son nez, autant dire qu'il ne porte pas de masque dans ces conditions.
A l'accueil dont la surface ne doit pas dépasser les 3m², quatre infirmières sont présentes dont deux devant leurs écrans accueillant les patients; tout ce petit monde qui se dit surchargé de travail est entrain de s'envoyer du "Ma chérie, comment tu vas" j'en passe et des meilleurs. Bien entendu même avec des masques vue la surface de travail restante quand on a éliminé celle occupée par le mobilier, imprimantes et autres les distanciations physiques NE SONT PAS RESPECTEES!
La semaine précédente au Labo d'analyses médicales dont je tairai le nom, une des infirmières arrivent à l'ouverture à 7h30, pas de port de masque, conversation avec la collègue avant de se préparer à accueillir les patients; en prime il est écrit à l'entrée du labo que doivent être présents seulement deux personnes, les attendent dehors qu'on les appelle. Entre une troisième patiente sans masque alors que le quota est atteint; aucune réaction du personnel du labo.
Place Gambetta dans le XXe pas la moindre trace de surveillance du public relativement nombreux pour sanctionner les personnes qui enfreignent le couvre feu, souvent ne portant pas de masques.
A la pharmacie où je prends mes médicaments, présence de 8 personnes au comptoir, la patron son masque sous le nez et bien entendu comme il fait froid porte fermée. Quant à la majorité des patients ne se lavent pas les mains alors que le distribution fonctionnant avec une détection automatique est sous leur nez à l'entrée de l'établissement!
Voilà comment nos compatriotes se moquent éperdument non seulement de ce qu'ils font courir à leurs santés, s'ils veulent faire l’essai de l'intubation grand bien leur fasse, par contre se moquent éperdument de celles de leurs compatriotes.
Tout cela est allègrement conforté par des dirigeants incompétents qui en prime n'ont pas été foutus de prévoir PLUSIEURS MOIS A L'AVANCE la gestion de la vaccination de la population. Qu'on ne vienne pas mettre cela sur le dos de l'UE, chaque Etat peut souverainement gérer cet aspect du problème, mais cela ne se fait un mois avant l'arrivée des vaccins.
Pourquoi tous ces manquements? Parce qu'on confie à des incapables sortis de l'ENA et de Grandes Ecoles qui passent le temps à s'auto encenser du terme d'Elite de la Nation, grand spécialistes de la tchatche et d'une incompétence notoire, sans parler d'un égo himalayen.
Ajoutons à cela l’égoïsme crasse de la jeunesse de ce pays qui se croit à l'abri du virus malgré tous les exemples qu'on met sous leurs yeux et qui refusent depuis des lustres la moindre contrainte sous le couvert du terme galvaudé de LIBERTE.
Merci à tous ces criminels
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Par pujol le 19 Décembre 2020 à 07:30
Voici pour ceux qu’éventuellement cela pourrait intéresser, un nouveau livre qui vaut le détour.
Christel Mouchard nous livre dans un petit ouvrage nouvellement paru, le destin extraordinaire de Jeanne Barret, première femme à faire le tour du monde au milieu du XVIIIe siècle.
Le titre du livre : « L’aventurière de l’Etoile » paru aux éditions Taillandier dans la collection « Libre à elles ».
Rien ne prédestinait à une pareille aventure, cette petite fille née dans une commune du Morvan dont le père était manouvrier et qui passait ses journées à conduire son troupeau de brebis dans les prés alentour, quelles que soient les conditions atmosphériques. Elle avait comme toutes les paysannes de l’époque une connaissance instinctive des plantes et se comportait déjà en herboriste sans le savoir au point d’être remarquée par le spécialiste du coin qui lui donnait quelques sous quand elle lui ramenait les herbes dont il avait besoin pour son négoce.
Les avatars de l’existence feront d’elle la servante de Philibert de Commerson naturaliste connu à l’époque pour ses compétences autant que pour son mauvais caractère et dont elle deviendra la maîtresse.
Mieux, après un séjour à Paris avec son amant, ce dernier se voit confié une mission d’étude dans l’expédition autour du monde de Bougainville. Il découvrira au cours du voyage le "Bougainvillier" et "l’Hortensia" dont on lui doit la dénomination.
Le couple malgré le risque encouru, décide de partir ensemble et Jeanne se travestit en valet de son amant bien que rien dans son physique ne la prédispose vraiment à ce déguisement. Les femmes sont interdites à bord de ces expéditions et les conséquences judiciaires d’une telle infraction sont sévères à l’époque.
Elle va passer ainsi deux ans aux cotés de Commerson et quand Bougainville finira par découvrir le subterfuge il fermera les yeux et pour éviter au couple la prison, les mettra à terre à l’Ile Maurice. Elle sera confrontée à tous les dangers tant climatiques et maritimes que sanitaires d’une telle expédition qui les mènera des Malouines au Brésil puis au cap Horn et détroit de Magellan pour rejoindre Tahiti en quête entre autres de la découverte de l’Australie sans succès. La faim, la soif, le scorbut seront du voyage.
Le livre est remarquablement construit et ne se limite pas seulement à l’aventure dans tous les sens du terme, que vit l’héroïne.
Dans une première partie du livre l’auteur (je refuse la féminisation stupide en cours de mots qui sont du genre « neutre » directement dérivé des origines de notre langue latine ! Il faudra apprendre ce petit détail aux « Immortels » !) nous peint un tableau précis et vivant de la condition paysanne de ces années 1750-1770
Ce qui fait aussi l’intérêt du livre et son originalité, c’est la recherche qu’a faite Christel Mouchard pour réunir la documentation nécessaire alors que l’on a que très peu de documents écrits par les protagonistes de l’histoire et que le curé parent de Commerson a détruit la majorité du courrier qu’il recevait de ce dernier dont il condamnait la liaison. Une fois de plus on constate ici encore la façon dont les préjugés religieux de l’époque ont contribué au retard du développement des connaissances dans tous les domaines.
Christel Mouchard nous entraîne une fois de plus son lecteur dans l’univers de femmes exceptionnelles telle Gertrude Bell, archéologue, aventurière et agent secret dont elle conta la vie dans un autre ouvrage en 2015.
Un livre à ne pas manquer.
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