• Colditz, the full story de Patrick Robert "Pat" Reid

    Publié dans un premier temps et partiellement au début des année 50, ce livre reprend comme son titre le laisse entendre l'ancien ouvrage et le complète d'informations plus récentes.

    Mais d'abord pour ceux des français qui n'en ont jamais entendu parler, qu'est Colditz?

    Comme je suis paresseux je reproduis ci-dessous des extrait de l'article qui lui est consacré sur Wikipédia:

    Le château de Colditz se situe dans la localité de Colditz, à mi-chemin entre Leipzig et Dresde en Saxe. Son origine remonte au xie siècle, lorsque l'empereur Henri IV permit au margrave Wiprecht de Groitzsch, de construire un château sur la colline dominant la rive gauche de la Mulde.

    Après qu'il ait abrité un hôpital psychiatrique pendant plus d'un siècle, le régime nazi transforma le château en camp de prisonniers réservé aux officiers alliés (Oflag) pendant la Seconde Guerre mondiale, devenant ainsi l'Oflag IV-C.

    C'était une forteresse d'où l'évasion était censée être impossible puisque la sécurité était assurée par des gardiens plus nombreux que les prisonniers eux-mêmes.

    Malgré cela, trente-quatre officiers (treize Français, dix Britanniques, sept Néerlandais, deux Belges, un Polonais, un Canadien et un Indien) sont parvenus à s'évader de Colditz.

    Ces exploits inspirèrent la série télévisée Colditz diffusée entre 1972 et 1974.

    Les premiers prisonniers internés à Colditz furent cent-quarante officiers polonais en octobre 1940.

    À la fin de l'année 1940, soixante Polonais, douze Belges, cinquante Français et trente Britanniques, tous officiers, y sont internés.

    En février 1941 sont amenés deux-cents officiers français, rejoints plus tard par soixante-huit officiers néerlandais le 24 juillet 1941.

    Fin juillet 1941, on compte deux-cent-cinquante Français, cent-cinquante Polonais, cinquante Britanniques ou membres du Commonwealth, soixante-huit Néerlandais et deux Yougoslaves.

    En mai 1943, le haut commandement de la Wehrmacht décide de réserver prioritairement Colditz aux prisonniers britanniques.

    Les officiers français, polonais et néerlandais sont transférés dans d'autres camps et fin juillet 1943, il ne reste qu'une poignée d'officiers français pour deux-cent-vingt-huit officiers britanniques ou membres du Commonwealth.

    Le 23 août 1944, le premier prisonnier américain arrive à Colditz, rejoint le 19 janvier 1945 par six généraux français.

    En mars 1945, mille-deux-cents prisonniers français sont internés à Colditz. Le 16 avril 1945, le château est libéré par les troupes américaines.

    Le livre de Pat Reid retrace l'histoire de cette période où lui-même fit partie des prisonniers et il raconte en particulier sa propre évasion réussie le 14 décembre 1942 en passant par les cuisines! Il mettra 4 jours pour rejoindre la Suisse distante de près de 800kms!

    Livre à la fois émouvant voire bouleversant telle cette tentative de Michael Sinclair qui tentât de s'échapper 3 fois de la forteresse et fut descendu comme un lapin par les Nazis lors de sa dernière tentative à quelques mètres de la forteresse.

    Mais ce sont aussi de nombreuses pages drôles telle cette scène:

    Lors d'un des nombreux appels faits dans la journée voire en pleine nuit par tous les temps, l'un des officiers allemands proposa aux prisonniers de travailler pour l'Allemagne moyennant une amélioration substantielle de leurs conditions d'incarcération. A l'époque fin 1942 la bataille de Stalingrad tournait à la défaite sanglante pour le Reich et l'industrie de l'armement se trouvait en sous-effectifs. Bien entendu devant une telle proposition un silence voire des grincements de dents et autres propos insultants furent proférés par les prisonniers.

    Le lendemain l'officier reformule sa proposition et l'un des prisonniers français s'avance et offre ses services sous un tollé général. L'officier Allemande demande la raison de sa décision au Français qui répond préférer travailler pour 100 Allemands que pour un seul Français. 

    Nouvelle question:

    Quelle est votre compétence?

    Réponse: 

    Croque mort!

    Eclat de rire général et chahut de première de l'ensemble des officiers alliés voire même de quelques geôliers Allemands comprenant le Français. Bien entendu furieux l'officier Allemand tournât le dos et s'en alla sous les huées des prisonniers!

    Il y a aussi ces exploits faisant preuve d'ingéniosité, mais aussi de courage et de persévérance telle celle-ci.

    Parmi les évasions ayant échoué, il convient de signaler la tentative d'évasion en masse par le "tunnel français", découvert par les Allemands environ trois semaines avant son achèvement. Ce tunnel fut creusé en plus d'une année (1940-1942) et les Allemands savaient qu'un tunnel était en chantier en raison de bruits suspects quand les Français creusaient. Les Allemands exigèrent que les officiers français payent 12 000 marks afin de réparer les dommages causés par le creusement de ce tunnel. En fait une tractation fut opérée qui si mes souvenirs sont bons se matérialisât sous forme d'une sorte de troc.

    Un autre exploit réalisé fut la construction d'un planeur dans les combles du château, achevé en quelques 9 mois et prêt à permettre l'évasion de deux officiers à quelques semaines de la libération de la prison par les troupes américaines; seule l'interdiction formelle de l'Officier britannique sénior d'utiliser l'engin par crainte de représailles alors que les bombardements sur Dresde toute proche et la mise en alerte par les SS du village jusque là épargné de leur présence fit avorter le projet d'évasion.

    Plus de 300 tentatives d'évasions eurent lieu dont 10% réussirent.

    C'est ce livre et ceux d'autres prisonniers qui ont servi de support à deux films; l'un de 1955 de Guy Hamilton, Les indomptables de Colditz, écrit en collaboration avec Reid dont le rôle est tenu par l'excellent John Mills (on le trouve sur Youtube en intégralité et VO), le second de 2005 de  Stuart Orme, Colditz, beaucoup moins bon, et surtout une remarquable série Britannique, Colditz, de 1972 répartie sur 2 ans et 27 épisodes qui fut diffusée à la télévision française en 1975 et je crois de nouveau plus récemment. Il bénéficie lui aussi d'une remarquable distribution où l'on compte entre autres, Robert Wagner( le jour le plus long), David McCallum et Edward Hardwicke qui fut un très grand Docteur Watson dans les Sherlock Holmes incontournables interprétés par Jeremy Brett. Le rôle du commandant de la forteresse était interprété par Bernard Hepton qui fut nominé pour le BAFTA équivalent des 7 d'or de la télévision, comme meilleur acteur. La série est remarquable, suit de près le déroulement des événements allant jusqu'à la libération du camp qui donne l'occasion d'un très beau plan où un jeune GI passe furtivement la tête par l’entrebâillement de la porte de la prison tandis que les prisonniers sur le pied de guerre sont réunis dans la cour dans un silence total. Il s'ensuit un scène de délire rappelant les ovations de la libération de Paris. Là encore seule la version originale intégrale se trouve sur Youtube, mais elle mérite largement le détour.

    Un livre qui s'il n'a pas été traduit en Français devrait l'être car il est le témoignage vivant d'une génération courageuse contrastant avec le défaitisme Français qui marquât toute une génération à l'exception de quelques uns qui même dans cette prison ne purent ré-freiner leur anti-britannisme dans des circonstances où seule l'union faisait la force tout particulièrement dans les dernières semaines.


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