• Lettre ouverte

    Comme je l'écrivais dans un article récent, j'ai décidé de réagir vertement à certains propos et comportements que j'ai subi dans un des services de l'Institut de Cardiologie où je fus hospitalisé lors de mon infarctus. J'ai décidé de publier cette lettre en ne nommant pas les personnes impliquées cela va de soi, mais surtout en montrant à quels écarts aujourd'hui aussi bien le personnel des hôpitaux peut se comporter voire celui de certains médecins, dieu merci rares et qui de ce fait portent préjudice à la profession.

    Nous autres patients ne sommes pas des numéros, des objets sur lesquels on installe des électrodes et des instruments de mesure, mais d'abord des êtres humains  faits de chair et de sang et disposant d'un cerveau qui dans des moments aussi graves où notre vie ne tient qu'à un fil, ont besoin de sentir autour de nous un peu de chaleur et surtout un intérêt porté à notre personnalité, notre vie passée qui peut expliquer bien des problèmes de santé et servir à conforter un diagnostic. Hélas il semble que ceci soit de plus en plus rare. J'ai eu la chance en réanimation de rencontrer cette écoute, par contre dans la suite de l'hospitalisation elle fut quasiment inexistante. Il serait temps que le chef de ce second service fasse le nécessaire pour remettre de l'ordre dans la boutique...

     

    Docteur,

    De retour à mon domicile depuis le 30 Mars après trois semaines passées à la Clinique Bizet en réadaptation cardiaque qui se poursuit en ambulatoire jusqu'à la fin du mois, je souhaitais vous exprimer toute ma reconnaissance pour les soins que vous et vos collaborateurs m'ont prodigués lors de mon séjour dans votre service après mon infarctus jusqu'au 9 mars date de mon transfert à la Clinique Bizet. 

    Cependant je ne puis taire mon profond mécontentement quant à la façon dont certains ce sont permis de se comporter tout au long de mon séjour dans votre service.

    Je considère comme totalement inadmissible que des infirmiers, aides soignants ou soignantes sans aucune raison valable transforment par leur vacarme, quelle que soit l'heure, votre service en véritable foire faisant penser plus à la cours de récréation d'une école maternelle ou primaire voire aux abords d'un souk du sud de la méditerranée ou d'un marché des Caraïbes. Nous autres patients avons un droit absolu à avoir du calme dans l'environnement qui nous entoure, c'est une des conditions de notre retour progressif à une vie aussi normale que possible.

    Qu'une infirmière ait l'audace de me dire " laissez nous vivre" dépasse l'imagination. On peut assurer des soins dans un service à toute heure du jour sans pour autant hurler dans les couloirs ou s’interpeller comme ce fut le cas pour se raconter son week end passé.

    Il est affolant de penser que quelques jours avant mon départ, vers trois heures du matin je fus obligé d'appeler l'infirmier de garde pour demander que cesse le vacarme qui avait lieu dans le bureau à trois pièces de la mienne; il me fut répondu que l'on fêtait un anniversaire!!!! On croit rêver!

    Il me reste enfin un autre grief et de taille: lors d'une des visites de votre collaboratrice Mme XXXXX, celle ci eut le toupet de me dire, faisant suite à certaines de mes critiques parfaitement justifiées, que "vous devriez être content on vous a sauvé la vie"!!!!!

    Je n'ai pas attendu dieu merci Mme XXXX pour savoir exprimer ma reconnaissance aux membres du corps médical  et je voudrais rappeler à cette jeune interne que le métier qu'elle a choisi implique comme première obligation de porter secours aux malades et de leur sauver la vie si ceux-ci se trouvent dans des conditions qui le nécessitent et le permettent. C'est la mission première d'un médecin qui se respecte. Je rappelle que je suis fils de cardiologue, un homme qui jusqu'au bout a considéré sa profession non pas comme un métier mais comme un  véritable sacerdoce; de 1930 date à laquelle sur les conseils du professeur Laubry , il partit pour l'Egypte, jusqu'à son décès en 1973, il n'a pas ménagé ses efforts, son temps, oubliant week end ou nuits pour porter secours à ses patients que ce soit dans le service de cardiologie de l'hôpital Français du Caire dont il fut l'un des concepteurs ou en tant que médecin de ville au Caire comme ensuite à Paris et à Vence. Ce n'est hélas pas sur mon cardiologue que j'aurai pu compter lors de mon infarctus à 6h du matin le 15 février dernier, cela ne m'empêche pas de lui témoigner mon total respect que j'ai d'ailleurs fait passer par son fils cardiologue qui par le plus pur des hasards se trouva aux urgences en coronographie lors de mon hospitalisation.

    Je n'ai donc pas de leçons à recevoir de la part d'un interne quel qu'il soit, quelles que soient ses compétences que par ailleurs je ne mets nullement en doute. Il faudra cependant que cette charmante dame prenne de sérieuses leçons en matière de relations avec ses patients et de psychologie en la matière. Il en est de même d'un autre interne qui alors que je lui donnais des informations très personnelles qui pouvaient l'aider à mieux me cerner et permettre un vrai dialogue, était entrain de lire sur ma table de nuit les pochettes des dvd qui s'y trouvaient.

    Je ne me fais pas trop d'illusions docteur sur la suite qui sera donnée à mes critiques, je sais trop bien combien le corps médical se serre les coudes, le patient étant toujours en faute. Et je ne doute pas d'ailleurs que l'intéressée niera mordicus, c'est ma parole contre la sienne.

    Cela dit et pour conclure je dirai que je fais partie de ces individus qui savent aussi bien faire des compliments que des critiques et pour qui le mot reconnaissance existe bel et bien.

    Dans l'attente de vous rencontrer, croyez en mes sentiments les meilleurs.

    Dans un autre courrier adressé celui là au responsable de l'Institut je mettrai l'accent sur l'inadmissible démission devant les instances administratives de l'hôpital qui par son économat livre aux patients des repas innommables, le mot est faible et un de cinq lettres permettrait de le qualifier avec précision.

     

     


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