• Carnet de retour avec la division Leclerc de Pierre Bourdan

    Pierre Bourdan de son vrai nom Pierre Maillaud, fait partie de ses quelques français qui ont eu le courage de fuir le continent et de se rallier à la bannière du Général de Gaulle dès le 18 Juin 1940. Il fera partie de l'équipe qui animera sur la BBC la fameuse émission "Les Français parlent aux Français".

    Il débarquera à Utah Beach le 1er août 1944 avec les éléments avancés de la 2e DB de Leclerc. Ce livre si j'en ai bien compris la préface n'est pas un journal mais un recueil de souvenirs tout frais de son expérience tout comme je pense son autre "Carnet des jours d'attente".

    Que dire de ce livre?

    D'abord souligner le style, la langue. On a ici la preuve manifeste de ce qu'est devenu par la faute du corps enseignant et de ses dirigeants, la dégringolade lamentable du système scolaire français et des capacités linguistiques de nos jeunes compatriotes. Plutôt que de courir après un leurre, celui de la protection de langue française à l'étranger, commençons sans avoir besoin de s'acharner sur des mots empruntés de langues étrangères voire dont l’étymologie même en dérive, ce que n'ont pas l'air de le savoir ces grands protecteurs, apprenons à nos enfants à lire, à écrire en mettant dans une phrase un sujet, un verbe et un complément, à respecter syntaxe et orthographe mise à mal aussi par l'internet et les tchat ou facebook, à savoir structurer leur pensée à l'écrit comme à l'oral.

    Bourdan nous donne ici une leçon magistrale. Il y a bien entendu aussi l'émotion, des détails cocasses comme cette inconscience de la jeunesse, il a 34 ans en débarquant en Normandie et ce retour est un choc foudroyant dans tous les sens du terme, qui va à peine débarqués depuis quelques jours les mettre tout droit dans la gueule du loup et se faire capturer par les Allemands dont ils s'échapperont, lui et ses deux copains, André Rabache et Pierre Gosset, de façon aussi rocambolesque voire dramatique. 

    Ce n'est sans doute pas aussi intense que la façon dont Antony Beevor écrit sur les mêmes événements et bien entendu encore moins que le vécu au jour le jour pour ne pas dire heure par heure du témoignage anonyme d'Une femme à Berlin, commenté ici il y a quelques jours, mais il n’empêche que par exemple si résumé qu'il soit et pour cause (le livre n'a que 216 pages dans l'édition Petite Biblio Payot histoire), l'arrivée et la libération de Paris vous prend aux tripes. 

    Un joli livre de cet homme qui mourut quatre ans plus tard bêtement par noyade...


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