• Saison 2020-201 du "Tchât"

    Vous connaissez le Tchât. Vous ne le connaissez pas? Ah parce que vous n'êtes pas affilié au club Hidalgo? Dans ce cas vous êtes tout à fait "out" culturellement parlant.

    Le Tchât c'est ce théâtre qui se trouve place du Châtelet qui autrefois s'appelait Théâtre du Châtelet, scène plus que célèbre de Paris inaugurée en 1862 et qui affichât au début du xxe siècle, opérettes, ballets,  concerts de musique classique et populaire, et même, pour un temps, à des projections cinématographiques. Enfin il s'appelle toujours Châtelet, simplement pour faire plus "citoyen" son magazine s'appelle "Tchât".

    En 1907, le théâtre possède 3 600 places. M. Fontaines en est le directeur, Georges Bégusseau le secrétaire-général et Henri Prévost le directeur de la scène. Le prix des places va de 72 francs (loges à salon) à 1 franc (troisième amphithéâtre). Les loges sont reliées au buffet par des sonneries électriques.

    La danse tient au xxe siècle une place particulière dans la programmation : le Châtelet accueille des compagnies internationales comme les Ballets russes de Sergei Diaghilev en 1909, avec notamment les danseurs Vaslav Nijinski, Anna Pavlova, Tamara Karsavina, Michel Fokine du ballet du théâtre Mariinsky. Il a vu la création le 22 mai 1911 du Martyre de saint Sébastien de Claude Debussy et Gabriele D'Annunzio (écrit pour Ida Rubinstein), de Petrouchka de Stravinsky le 3 juin 1911, La Péri de Paul Dukas le 22 avril 1912, L'Après-midi d'un faune de Nijinski (sur la musique de Debussy) le 29 mai 1912, celle de Daphnis et Chloé de Ravel le 8 juin 1912 ou encore celle de Parade de Satie et Cocteau le 18 mai 1917....(source Wikipédia).

    Au pupitre, le théâtre accueille de nombreux compositeurs et chefs d'orchestre étrangers, comme Tchaïkovski, Mahler et Richard Strauss.

    La direction pendant 11 ans de Jean-Luc Choplin a permis enfin de montrer aux Français n'ayant pas la chance de pouvoir se rendre à New York pour y applaudir les grandes comédies musicales de Broadway, et de leur faire comprendre ce qui s'appelle un travail de pro en opposition totale avec l'amateurisme de spectacles de patronage que certains ont le toupet de mettre en scène en France dans ce genre,  et tout particulièrement à Paris sans parler de cette monstruosité où l'on a l'arrogance de traduire les chansons ou de donner le texte parlé en français et les chansons en VO. On doit à Choplin des productions phares d'opéras ou d'opérettes entre autres des chefs d'oeuvre d'Offenbach dans des mises en scène hors pair signés Laurent Pelly alors que l'Opéra de Paris les considère comme en dessous de son talent ou qu'il massacre par des relectures sans queue ni tête.

    Les travaux décidés par le ville de Paris coïncidèrent à la fin du mandat  de Choplin (???). La nouvelle direction à l'évidence a décidé de faire dans le populaire et le nom donné au magazine que je viens de recevoir en dit long sur l'adoption du mauvais gout de Mme Hidalgo qui tient une partie des cordons de la bourse puisque le théâtre appartient à la ville de Paris. On se gargarise comme toujours au niveau des instances étatiques et locales en déclinant à qui mieux mieux le mot "Citoyen", c'est du dernier chic quand on bénéficie d'avantages exorbitants  coûtant une fortune au contribuable et qui ne risquent guère d'être diminués avec la crise économique sans précédent qui nous attend dans les semaines et les mois qui viennent. On donne comme titre à un article que le théâtre est "La fabrique citoyenne artistique", on "propose aux citoyens du grand Paris...", "on convoque les artistes..." (chez moi j'ai toujours entendu parler "d'engagement des artistes", ça me parait tout de même un peu plus délicat...). 

    Je ne jugerai pas de la qualité des spectacles proposés l'an prochain, ou donnés en 2019-2020 sinon que je ne vois pas ce que vient faire une mise en scène pour la " passion selon St Jean" de Bach sinon l'obligation d'avoir des  interprètes de haut niveau.

    Ce qui est en tous cas assez cocasse c'est que cette direction, Mairesse en tête, qui nous bassine les oreilles avec leur slogan "populaire", demande tout de même au spectateur désireux d'être bien placé pour profiter d'une visibilité maximale dans une salle à l'Italienne dont les travaux de restauration ne peuvent pas avoir supprimé les angles mort, cette direction citoyenne demande 142 euros pour une fauteuil de première catégorie (j'utilise ce terme ne sachant pas celui utilisé dans le théâtre actuellement). C'est le théâtre populaire comme l'Opéra Bastille de Mitterrand. Ca doit être la définition du "populaire" dans la gauche caviar.On espère que les travaux on permis d'isoler une partie des fauteuils d'orchestre du murmure incessant et non mélodieux du métro et du RER pendant les représentations.

    Mais il est vrai que je n'ai pas une vision citoyenne de l'établissement du prix des places de spectacle.

    Seuls spectacles que je reverrai ou découvrirai volontiers; 42nd Street que fit créer Choplin dans ce théâtre il y a quelques années et Le Rossignol de Stravinsky mis en scène par Robert Lepage qui réalisa l'époustouflant Ring de Wagner au Met pour le bicentenaire du compositeur.


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