• « La guenon Cheeta descend de son acacia, attirée par une belle odeur de putréfaction. Au pied de l’arbre une pomme gît, marron et suintante, entourée de moucherons volant de façon erratique. La guenon est une grosse fainéante mais n’a pas le choix. L’assèchement climatique la force à quitter ses chères branches dénudées. Parvenue en bas, elle se saisit du fruit et le croque avidement. Aussitôt une douce langueur l’envahit. C’est décidé, elle ne remontera plus jamais dans son acacia. Cheeta vient d’inventer le Calva. »

    Voici comment il y a dix millions d’années « l’homo picolus boosta sa génétique », du moins dixit Benoît Franquebalme dans son livre «Ivresses » paru aux éditions Jean Claude Lattes, sous titré « Ces moments où l’alcool changea la face du monde ».

    Journaliste depuis 1997, Benoît Franquebalme a débuté à La Provence avant d'être diplômé de l'Institut pratique de journalisme de Paris en 2000. Depuis 2004, il travaille pour la presse magazine.

    En vingt chapitres, écrits avec humour, l’auteur nous démontre, preuves à l’appuie, comment l’abus de l’alcool a pu influencer dans le bon comme dans le mauvais sens, des évènements majeurs de l’histoire de la planète depuis des millénaires. Ces quelques 170 pages sont sources de fou rire souvent, mais à certains moments de déprimes quand on voit comment certains hommes ont dirigé le monde dans un état d’ébriété à faire froid dans le dos. On ne peut s’empêcher de penser à ce que pourrait faire d’ici au 20 Janvier, le monstre sans scrupules à la tête de la Maison Blanche, si d’aventure il en pinçait pour le « picrate » ou l’ELIJAH CRAIG américain.

    C’est fort bien écrit et mérite le détour. Bonne lecture.

    Claude


    votre commentaire
  • Ben Macintyre a publié en 2014 “A Spy Among Friends: Kim Philby and the Great Betrayal”  traduit en français sous le titre “L’espion qui trahissait ses amis” par Christophe Billon aux éditions Ixelles.

    J’ai précédemment commenté son livre sur les exploits des SAS pendant la seconde guerre mondiale et son ouvrage sur Adam Worth , le Napoleon du crime.

    L’auteur nous fait pénétrer ici dans le déroulement de ce qui fut l’un des plus grands scandales des services secrets britanniques, au travers du personnage de l’agent secret Kim Philby.

    Comme dans chacun de ses ouvrages Macintyre appuie son récit sur une documentation de première main, quand bien même nombre de documents restent encore interdit d’accès comme secrets défense.

    S’y ajoute également son réel talent de conteur qui rend particulièrement vivant le récit.

    En dehors du simple cas de Philby et de la trahison de son pays, l’auteur nous plonge dans le monde des services secrets britanniques, des rivalités entre les deux pôles existant du MI6 et MI5, du caractère et des modes de vies de leurs collaborateurs. Il serait trop long ici de développer sur ces caractéristiques.

    Philby pour résumer le personnage, outre le fait qu’il a trahit son pays, a trahit avec un sang froid, un cynisme sans égal, tout son entourage et sans le moindre regret pour les centaines de victimes qu’il a fait autour de la planète.

    A l’annonce du décès de sa seconde femme, il déclare à l'ex mari de sa future et troisième épouse:"I've got a great news...", il se réjouit car cela le libérait du fardeau d’une épouse à l’évidence malade mentale et lui permettait de se remarier une troisième fois avec l'ex femme de son interlocuteur; ceci ne l’empêchât pas de déclarer à cette dernière alors qu’il s’était exilé en URSS qu’entre ses convictions politiques et elle, les premières passaient en tête de liste.

    On ressort de cette lecture, je devrais parler à la première personne, car je n’ai aucune illusion quant au jugement de la plupart des lecteurs, avec la nausée. La raison d’Etat, l’amitié aveugle, ont permis à ce sinistre individu d’échapper à toutes poursuites aussi bien Britanniques qu’Américaines alors qu’il aurait dû finir ses jours au bout d’une corde. Je peux admirer un Pujol et ses coéquipier qui ont permis d’assurer la victoire alliées en 1945. Je ne puis admirer un homme qui a donné aux Soviétiques toutes les informations concernant D-Day et  ses actes pendant la guerre froide ne trouvent aucune excuse auprès de moi, même si d'un autre coté il donna aussi des informations sur l'ennemi à son propre pays.

    Ce genre d’individu justifie pleinement le profond mépris que j’éprouve pour toute la classe politique et son entourage de quelque bord qu’elle soit, une bande d’individus sans le moindre scrupule, dont la seule motivation dans la vie est la notoriété, le pouvoir et l’argent, individus souvent dépravés, l'auteur explique qu'un des points forts d'un candidat au MI6 était de ne pas pouvoir se passer de l'alcool,.fidèles qu’à une seule et unique personne, la leur. Rien ne compte, amis, conjoints, pays, tout cela est égal à zéro. Ils prétendent défendre une idéologie, un système politico économique, foutaises.

    Qu'on ne s'imagine pas que je suis assez naïf et ai attendu cette lecture pour découvrir et mépriser ce genre d'individus et ceux qui les dirigent.

    Le livre comporte une postface de John Le Carré qui travaillât aussi pour les services secrets britanniques et rend compte d’une série d’entretiens avec Nicolas Elliott, le meilleur ami de Philby qu’il flouât pendant près de trente ans, fût chargé de confesser à Beyrouth sans y parvenir totalement et ne fit rien pas plus que le reste de MI6 pour l’empêcher de fuir en URSS alors qu’ils en avaient tout le temps et les moyens.

    Triste constat, d’une lecture néanmoins passionnante d’un ouvrage une fois de plus écrit avec un réel talent.

     


    votre commentaire
  • Robert Harris, auteur de l'excellent roman historique "An officer and a spy" (traduit en Français sous le titre " D" et qui fut à la base du scénario du film de Roman Polanski "J'accuse"), vient de publier son dernier roman historique "V2" (edition Penguin-Random House UK) qui retrace le déroulement des derniers mois de l'utilisation de cette arme qui fit de nombreux morts civils en particulier à Londres et Anvers. La France fut également touchée par les missiles ( Lille (25), Paris (22), Tourcoing (19), Arras (6), Cambrai (4)).

    L'action se déroule sur le site de lancement de Sheveningen aux Pays Bas, et en Belgique dans la ville de Malines, qui fut pendant la Seconde Guerre mondiale, de 1942 à 1944, l'emplacement de la Caserne Lieutenant-Général Baron Dossin de Saint-Georges, mieux connue sous le nom de Caserne Dossin, et servit, sous le nom de SS-Sammellager-Mecheln, de lieu de rassemblement pour 24 916 juifs et 351 tziganes de Belgique avant leur départ pour le camp d’extermination d’Auschwitz.

    S'appuyant sur une nombreuse documentation dont il donne les sources dans les dernières pages du livre, l'auteur précise au début de l'ouvrage qu'il introduit dans l'histoire un certain nombre de personnages fictifs comme il le fit dans nombre de ses précédents livres. Il fait également référence sans le nommer aux tentatives sans succès des britanniques pour détruire en vol le missile ( opérations Big Ben and Crossbow). Parmi les acteurs réels de l'histoire on trouve Hans Kammler ingénieur civil, administrateur et général allemand des SS ayant atteint le grade d'Obergruppenführer. Il fut notamment responsable du programme des missiles V2, vers la fin de la guerre. Ce dernier coordonna la construction des tunnels de Dora-Mittelbau ou ils furent construits , faisant respecter des cadences infernales, responsables de la mort de nombreux détenus,

    Kammler est également responsable du massacre de la forêt de Arnsberg dans la région allemande de Westphalie-Lippe (LWL) où, en mars 1945, les troupes allemandes ont abattu des travailleurs forcés. En 2018-2019 de nombreux artefacts furent retrouvés. Robert Harris s'inspire de ce massacre dans un épisode du livre où Kammler ordonne l’exécution de travailleurs chargés des opérations de lancement et accusés d'être responsables de l'explosion d'un des V2 dont la bombe est retombée sur le site.

    Comme toujours Harris tient le lecteur en haleine et rend parfaitement crédible certains des aspects romancés du livre. Sans être néanmoins le meilleur de ses ouvrages, lequel fut écrit pendant le premier confinement du Covid19 britannique, le livre mérite d'être lu et constitue du fait des évènements qu'il relate une sorte de mémorial pour les victimes civiles de la fin de la seconde guerre mondiale.

    Pour ceux qui ne le connaîtrait pas voici une courte bibliographie d'ouvrages de Robert Harris:

    Série Cicéron

    Biographie fictionnelle du fameux orateur Cicéron, narré à la première personne par Tiron, le secrétaire-affranchi de Cicéron. A lire absolument.

    Imperium, Plon, 2006

    Conspirata (Lustrum), Plon, 2009

    Dictator, Plon, 2015

     

    Romans indépendants:

    Fatherland, Julliard, 1992

    Initialement traduit sous le titre Le Sous-marin noir. Hitler a gagné la guerre et pactise avec les USA

    Enigma, Plon, 1995

    Thriller inspiré du décryptage de la machine Enigma à Bletchley Park durant la Seconde Guerre mondiale dans le cadre de l'opération Ultra.

    Pompéi (Pompeii), France loisirs, 2003.

    Rome envoie un expert en hydraulique pour déterminer la cause de problèmes de distribution d'eau dans la région. Quelle peut bien en être la cause?..

    L'Homme de l'ombre (The Ghost), Plon, 2007

    qui sert de scénario au film du même nom avec Ewan McGregor, Pierce Brosnan, Kim Cattrall dans les rôles principaux.

    L'Indice de la peur (The Fear Index), Plon, 2011

    Thriller traitant de l'informatique dans le marché de la bourse, inspiré du Flash Crash de 2010

    D. (An Officer and a Spy, 2013

    Inspiré de l'affaire Dreyfus. Le roman est republié sous le titre D. J'Accuse en 2019

    Conclave, Plon, 2016

    Thriller prenant place durant un conclave au Vatican pour élire un nouveau pape.

     

     


    votre commentaire
  • On passera sur  un système électoral  totalement délirant et une constitution qui devrait être revue de fond en comble car dépassée vue son âge, par contre on reste stupéfait devant l’archaïsme du système de vote et de dépouillement des élections américaines et d'ailleurs de tous les pays de la planète.

    Voilà un pays pour s'en tenir aux seuls USA, qui a envoyé des hommes sur la lune, des sondes à des millions de kilomètres de la terre, inventé internet, inventé le téléphone mobile résultat de différentes technologies qui existaient déjà, pour la plupart, dans les années 1940. (Son invention est attribuée au docteur Martin Cooper, directeur de la recherche et du développement chez Motorola qui en a fait la démonstration dans les rues de New York le 3 avril 1973. Le premier téléphone mobile commercial, conçu par Motorola est lancé le 6 mars 1983 aux États-Unis : le Motorola DynaTac 80007.).

    Ce même pays est incapable d'automatiser le dépouillement d'une élection, en est encore à l'envoie de bulletins de votes par correspondance avec tous les risques de pertes de courrier, sans parler des erreurs voire des tentatives de fraudes lors des comptages.

    Ce pays se trouve dans cette situation absurde où son taux d'abstention est fonction de l'existence ou non d'une crise sanitaire.

    Enfin et beaucoup plus grave, une élection est à la merci d'un individu qui a fait la démonstration de sa malhonnêteté, d'infractions caractérisées à la constitution du pays qu'il est censé devoir appliquer à la lettre en premier.

    Il réduit son pays au niveau d'un pays émergent. On a l'impression de retourner à l’âge de pierre quand on observe le déroulement du dépouillement actuel.

    Une armada de malheureux citoyens devant pendant plus de quarante huit heures ouvrir de courriers, déployer des bulletins visiblement au format A4, vérifier visuellement la conformité des dates et autres caractéristiques (explications données par CNN sauf erreur et données sur l'antenne de BFMTV ou CNEWS, je me souviens plus), puis comptage des voix.

    Voilà le triste spectacle que donne les Etats Unis, si fiers de leur puissance technologique et économique et qui viennent donner des leçons de démocratie au monde.

    Si c'est ça la démocratie au service du pouvoir et de l'argent, il n'y a pas lieu de pavoiser.

    Quel ridicule mais surtout quelle déchéance!

     

     


    votre commentaire
  • On pourrait sous-titrer ce livre par Andrew Roberts chez Penguin Books, Churchill ou l'art de rendre une lecture insupportable! Ceci est grave s'agissant de la biographie d'une des figures majeures du XXe siècle. Au bout de 60 pages j'ai décidé de mettre le livre aux ordures. Comment un auteur responsable et un éditeur peuvent-ils avoir l'arrogance de mettre sur le marché un ouvrage avec une pareille typographie!

    Je viens de mesurer la hauteur des caractères d'impression: très exactement 1mm!!!! pour ce qui est de certaines notes en bas de page on ne doit pas dépasser les 0.3-0.5 mm de hauteur et idem pour le lexique.

    Pour ce qui est de la façon dont le livre est relié, impossible de la casser pour pouvoir lire confortablement les fins de lignes. Le livre enfin doit pèse 827g! Merci pour les poignets du lecteur! Tout cela pour faire des économies et ne pas publier l'ouvrage de 1107 pages en deux volumes.

    Si vous ajoutez à cela le snobisme de l'auteur friand de titres ronflants, passant son temps à nous assommer des citations de tout le gotha britannique et en prime des extraits qui pourraient être intéressants mais parfaitement illisibles de ce fait, des déclarations de Churchill, elles aussi en caractères microscopiques, vous êtes épuisé au bout de la lecture de deux pages consécutives et attrapez une superbe migraine.

    On me dira qu'il y a disponible sur le marché une version audio du livre; désolé mais pour moi un livre se lit, ne s'écoute pas. On doit même éventuellement pouvoir l'annoter en marge à condition bien entendu qu'il ne s'agisse pas d'une édition de prestige.

    J'ai lu précédemment le Churchill de Carlo d'Este chez Tempus également en livre de poche 1232 pages et parfaitement lisible sans se détruire ses yeux. C'est donc possible de respecter le lecteur.

    Conclusion: à fuir si vous voulez lire le livre en version anglaise; je ne donne pas d'avis sur la version traduite disponible en France également. On dira que je suis snob en lisant les ouvrages anglophones dans leur langue d'origine, mais j'ai eu trop d'exemples de traductions médiocres pour ne pas profiter de ma maîtrise de la langue et profiter de toutes les nuances de la langue d'origine. J'en ferai de même si je maîtrisais l'Italien, l'Espagnol ou l'Allemand. On ne lit pas Britannicus en Anglais.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique