Publié en 2004 ce livre est intéressant à plus d'un titre. Née Olga Konstantinovna Knipper elle est par sa mère Olga Leonardovna Knipper-Tchekhova, la nièce de  Anton Tchekhov. L'un de ses frères est Lev Knipper dont la symphonie n°4 contient la célèbre marche Polyushko Pole (Plaine, ma plaine) symbole des jeunes recrues marchant contre l’ennemi pour sauver le pays de l'invasion.

Tout au long de la biographie on découvre une femme fort belle, ambitieuse et qui réussit à traverser la période agitée tant du nazisme que du stalinisme sans faiblir un instant. Souvent mythomane, Beevor met l'accent sur le fait que nombre de ses déclarations sont sujettes à caution voire mensongères, elle prétendit ainsi avoir participé aux représentations des  pièces de son oncle  dans la troupe Théâtre d’art de Moscou créée par Constantin Stanislavski et  dont sa mère fut une des prestigieuses actrices. Ceci permis à la belle Olga d'aborder le théâtre alors que sa carrière cinématographique démarrait de façon fulgurante débutant à l'écran dans un film de Murnau en 1921 (La découverte du secret). Elle joua dans 135 films entre 1917 et 1974.

Elle vécu principalement en Allemagne, rencontra Hitler qui fut un de ses admirateurs ainsi que Goebbels. Certaines voix l'accusent d'être une espionne passive voire active du régime des Soviets3. Le NKVD aurait songé à l'utiliser dans un complot pour assassiner Hitler4; selon d'autres sources elle aurait même proposé à Staline en 1943 de se rapprocher d'Hitler et de le tuer5. Elle est arrêtée par les forces soviétiques d'occupation à Berlin, le 27 avril 1945, et transférée par avion à Moscou pour être interrogée pendant deux mois, au bout desquels elle est libérée et retourne en Allemagne, le 25 juin 1945. Elle poursuit alors une carrière de théâtre, mais n'enregistre plus les succès qu'elle avait connus autrefois. Elle tente de se lancer dans la production de films et de lancer une ligne de cosmétiques Olga-Tschechowa-Kosmetik. Cette dernière activité rencontre un grand succès et elle ouvre des salons à Munich où elle s'était installée, Berlin et Milan.

Personnage aux multiples facette, Beevor en trace un portrait très vivant enrichi par une importante documentation sur cette période sinistre aussi bien en URSS qu'en Allemagne. Le livre a été traduit en français sous le titre "Le Mystère Olga Tchekhova", ( éd. Calman-Lévy, 2005 ).