• Quand en 2014 faisant suite à ma lecture du livre de Willam Shirer sur la chute de la 3e république , je faisais le commentaire qu’aujourd’hui notre pays ainsi que le reste du monde occidental se trouvait dans une situation qui ressemblait fort à celle des années trente et de leur conséquences tragiques, je ne savais pas si bien dire.

    Comme à l’époque et toujours en raison de l’aveuglement et de la politique de rêve typique caractéristique des socialistes, on a passé les dernières 40 années à diminuer notre force armée nous mettant en position de faiblesse face à d’éventuels psychopathes du genre d’Hitler dont monsieur Poutine est un fidèle suiveur, homophobe, etc...La droite n'est pas restée en reste d'ailleurs et a emboîté le pas mettant le pays en état de dépendance économique sur de nombreux secteurs  vis à vis de pays tiers. On a vu le résultat au début de la pandémie actuelle. L’individu ancien du KGB, ne rêve que d’une chose rétablir l’URSS dans sa configuration d’avant la chute du mur de Berlin. Chacune de ses interventions armées et annexions vont dans ce sens.

    Il faut avoir été aveugles comme tous les chefs de gouvernements occidentaux et tout particulièrement français pour s’être ainsi mis la tête dans le sable tels des autruches et considérer que les dirigeants successifs de cet Etat étaient personnes dignes de confiance. Que ce soit les Présidents Américains successifs ou les grands bavards de la politique de notre pays, il est effarant de constater une pareille crédulité jusqu’au dernier déplacement de l’actuel président de la république.

    L’actuel intervention rappelle de façon sinistre celle des sudètes de 1938. Quand on relit ce passage écrit par Lucien Romier journaliste à l’époque que cela n’empêcha pas d’aller collaborer au régime de Vichy, on trouve de parfaites similitudes avec les jours que nous sommes entrain de vivre :

    «L'Angleterre et la France sont associées dans la commune affirmation que si des changements doivent se produire en Europe, il ne faut pas les laisser au gré variable et aux brutalités aveugles de la force….La France est liée au peuple tchécoslovaque par un engagement d'honneur de ne pas le laisser exposé à une attaque quand lui-même se prête à la conciliation

    Nous verrons jusqu’où ira l’honneur de la France aujourd’hui, période où l’éthique mondiale a été mise au placard du dernier des citoyens aux dirigeants de la planète.

    L’Europe a eu soin d’oublier les massacres de Katyn, son abandon de la Pologne aux mains des Soviétiques et de leur dirigeant Staline. On a soigneusement fermé les yeux au procès de Nuremberg sur la responsabilité prouvée  dès 1943 de leur participation active au massacre.

    Et comme il fallait une cerise sur le gâteau la droite française a glorifié allègrement le dictateur en lui décernant la  grand-croix de la Légion d'Honneur obtenue de Jacques Chirac en 2006. Soyez un assassin vous avez toutes les chances d’être promus !

    Triste constat où de malheureux civils paient de leur vie la folle ambition de dirigeants bons pour l’asile d’aliénés et la camisole de force, sinon un procès de Nuremberg n°2 et la corde.

     


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  • Voici de quoi remplir quelques heures de détente. La série des Gabriel Joly est une suite de trois romans policiers dont l’action se déroule dans le Paris des débuts de la Révolution pendant les quelques jours précédent la prise de la Bastille et peu après la nuit du 4 Août 1789.

    L’auteur Henri Loevenbruck est une sorte de touche à tout qui outre l’écriture allant du roman fantastique au livre orienté, est aussi chanteur et compositeur.

    Dans l’ordre de leur parution, Le loup des Cordeliers, Le Mystère de la main rouge et cette année L’assassin de la rue Voltaire, nous suivons les aventures du journaliste-imprimeur Gabriel Joly et de ses amis Danton, Théroigne de Méricourt et du pirate Recif ainsi que Camille Desmoulins enquêtant sur des meurtres commis pendant les événements qui secouent la capitale et avant coureur des excès sanguinaires des années suivantes.

    Loevenbruck a sans aucun doute un talent de conteur et sait nous tenir en haleine tout au long de chacun des trois romans. De là comme certains critiques à le comparer à Alexandre Dumas, il ne faut pas exagérer. Ce qui fait l’originalité de Dumas dans ses romans c’est cette capacité à faire du lecteur le complice de l’auteur. Dumas fait du lecteur son confident, son compagnon de route. Le style « Dumas » est inimitable, heureusement ! C’est ce qui en fait tout le charme.

    Loevenbruck se rapproche plutôt de la façon de raconter une histoire comme le fit Jean-François Parot dans sa série des Nicolas Le FLoch. Mais là encore il lui manque ce style linguistique que seule les générations adultes d’avant 1968 pouvaient avoir grâce à un enseignement littéraire autrement plus riche que celui qui suivit les événements de Mai et dont aujourd’hui on paie la facture avec une jeunesse incapable de s’exprimer dans un français de qualité sinon en raccourcis SMS et franglais à outrance. Monsieur Loevenbruck né en 1972 est une des victimes de la dégringolade de la culture de ce pays et on ne peut pas lui en vouloir. On ne trouve pas dans son récit le style du parler du XVIIIe siècle finissant comme savait si bien le faire Parot dans ses romans.

    Mais cela n’ôte en rien l’intérêt de ces trois ouvrages et tout particulièrement celui du dernier publié, construit comme une véritable tragédie classique respectant presque totalement la règle des trois unités :

    Unité de temps sur quasiment 24 heures pour les trois quarts de l’intrigue,

    Unité de lieu : celle-ci se déroulant en majeure partie dans la nouvelle salle de la Comédie Française qui deviendra l’Odéon,

    Unité d’action : comment Gabriel réussira-t-il à démasquer l’assassin des comédiens et employés du théâtre ?

    L’auteur nous fait parcourir tous les recoins du théâtre, plusieurs plans permettent au lecteur de se retrouver dans ce dédale de couloirs et pièces, sur le plan historique les livres sont fort bien documentés et la plupart des protagonistes majeurs des trois livres sont des personnages réels. L’auteur prend d’ailleurs le soin de signaler ceux des personnages clés qui sont issus de son imagination.

    En conclusion une lecture très agréable et distrayante qui prend en quelque sorte la relève de celle des Nicolas Le Floch de Jean-François Parot venue à son terme du fait de la disparition de son auteur en 2018. Peut-être que ce dernier à suggéré à à Henri Loevenbruck l’idée de reprendre le flambeau par delà la tombe…A suivre !


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    "Vous contribuez aujourd’hui au débat grâce aux commentaires que vous déposez sur le site du Figaro et nous vous en remercions. Nous avons choisi de réserver ce privilège uniquement à nos abonnés, le changement sera effectif d’ici quelques jours."

    Bravo pour des journalistes si chatouilleux sur la liberté d'expression. Maintenant il faut que nous lecteurs payons pour avoir le droit de donner notre avis, critiquer souvent les âneries qui sont débités par les journalistes toute presses confondues, qui se croient des experts et souvent n'ont jamais mis les pieds dans une entreprise ou comme on dit mis les mains dans le cambouis.

    Ne comptez pas sur moi pour payer même 1 centime pour pouvoir m'exprimer à propos de vos articles. Je ne savais pas qu'exprimer une opinion était un "privilège"!

    A l'évidence vous avez enterré la devise du FIGARO: "Sans la LIBERTE de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur"( 27 avril 1784) ; 5 ans plus tard faut-il vous rafraîchir la mémoire, une certaine révolution française abolissait les privilèges!

    Vous avez décidément la mémoire soit déficiente, soit courte, soit fitrante! Choisissez; pour ce qui me concerne le choix est désormais fait.

    CR


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  • Je viens de recevoir et de regarder le concert d'adieux de Bernard Haitink donné au Festival de Salzbourg 2019. Deux œuvres au programme le concerto n°4 en sol majeur de Beethoven avec Emanuel Ax au piano, la 7e de Bruckner en mi major. L'orchestre Philharmonique de Vienne.

    Depuis l'enregistrement de ce concerto par Solomon Cutner qu'on appelait tout simplement Solomon, je n'ai jamais entendu une version de ce concerto de Beethoven qui m'ait convaincu jusqu'au bout. Je me souviens d'avoir acheté je crois à Torquay dans le Devon, le microsillon paru à l'époque chez EMI en 1957. La carrière de ce très grand pianiste s'était arrêtée brutalement l'année précédente des suites d'un AVC dont il demeura jusqu'à la fin de sa vie en 1988 paralysé. Il était entrain d'enregistrer l'intégrale des sonates de Beethoven. Une perte immense pour la musique, d'un digne successeur d'Arthur Schnabel. On trouve aujourd'hui sur YouTube mais bien entendu aussi en cd la plupart de ses enregistrements, dont l'intégrale des concerti du maître de Bonn, mais aussi Grieg, Schumann, le second de Brahms, quelques sonates et d'autres joyaux.

    Avec Ax enfin je retrouve la même émotion en écoutant ce concerto n°4 mon préféré sans contexte parmi les 5. Ax comme Solomon donne sous la direction de Haitink et avec l'orchestre de Vienne, une interprétation toute en finesse; pas de virtuosité pour faire de l’esbroufe, même les passages virtuoses et dieu sait que dans le premier et dernier mouvement il n'en manque pas, c'est de la virtuosité réfléchie, comme on dit au théâtre il ne surjoue jamais. Le second mouvement je le connais par cœur et pour cause, j'ai eu l'arrogance de le travailler avec mon premier prof de piano Bruno Bahurel. C'était au temps où je travaillais mon instrument parce qu'entre autres mon prof savait me motiver et était un excellent pédagogue, il est hélas mort du sida bien trop jeune. Ce second mouvement a ceci de particulier que l'on peut jouer aussi bien la partie d'orchestre que soliste en entier car à quelques notes près orchestre et piano ne jouent jamais en même temps. Ax en donne une interprétation toute en nuances sans pathos, sans effet de manches.

    Si je devais faire une critique à l'ensemble de cette interprétation ce serait sur le tempo général, mais elle est générale quelque soit le pianiste, le chef, l'orchestre; on joue cette œuvre un tantinet trop vite. Pour ce qui est de Ax il y a une chose qu'il n'a pas réussi à faire et il n'est pas le seul. Vers la fin lors de la reprise du thème du 3e mouvement, il y a trois ou quatre mesures du clavier que Solomon réussissait à merveille donnant l'impression à l'auditeur, qu'il y avait non pas un mais deux pianos décalés d'une demi seconde comme se répondant en écho. C'était magique. Haitink dirige comme toujours sans se contorsionner comme la plupart des chefs actuels, pas de grimaces, pas de regards vers les caméras, histoire de dire vous voyez je suis là, c'est moi qui mène la danse. Ax lui non plus, il regarde son clavier quasiment impassible si ce n'est un léger sourire quand certains passages doivent correspondre exactement à ce qu'il voulait faire et regarde de temps en temps l'orchestre comme pour dialoguer avec les musiciens doublant ainsi la conversation du piano et de l'orchestre. Combien de solistes prétentieux jeunes ou moins jeunes aujourd'hui pourraient apprendre de ces deux grands du piano et de la direction d'orchestre; Haitink et Ax ont donné il y a quelques années aux Proms les deux concerti de Brahms, ils sont sauf erreur toujours en ligne sur YouTube, là c'est Backhaus que Ax égale dans le numéro 2.

    Seconde partie du concert de ce soir de 2019, la 7e de Bruckner. L'orchestre est maintenant au grand complet. Haitink toujours sobre, toujours concentré, à la gestuelle minimaliste, au regard perçant, pas de partition devant lui sinon une fermée sans doute celle de l’œuvre précédente. Sonorités somptueuses du Wiener Philharmoniker, à la fin du second mouvement si ma mémoire est bonne, Haitink envoie un rapide baiser aux musiciens! C'est touchant! Il dirige encore debout s'asseyant de temps en temps pour quelques secondes. Tout est parfait et tant pis pour mes voisins, mais j'ai mis le volume suffisamment haut pour avoir vraiment les sensations de la salle. Avec ses 2m40 de diagonale mon écran enveloppe pratiquement tout mon champ de vision dans le noir.

    A la fin du concert les 2079 spectateurs de la grande salle sont debout applaudissant à tout rompre même lorsque l'orchestre et son chef ont déjà quitté le plateau. Haitink sort visiblement épuisé au bras je suppose de sa fille. C'est son avant dernier concert, il dirigera le 6 septembre de la même année le même programme au Festival de Lucerne.

    Deux immenses orchestres pour deux immenses interprètes. La France toujours généreuse l'a décoré Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres, que voulez vous Haitink n'est pas footballeur alors la légion d'honneur, n'est ce pas ce n'est pas de son niveau....

    Ne cherchez pas à trouver sur YouTube ce concert ou celui de Lucerne les parasites d'imprésario et de maison de disques font ce qu'il faut pour empêcher le plus grand nombre et surtout ceux qui ne peuvent pas payer les prix himalayens de Salzbourg voire même un blu ray et son lecteur, de jouir de ce moment d'exception. Je ne sais pas si Arte diffusa le concert en direct à l'époque et puis comme vous le savez pour nos chaînes nationales l'heure de la culture commence autour de 1 ou 2h du matin, avant y a Ardisson ou Naguy, c'est plus cool!

     

     


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  • Encore un Dumas! Eh oui! Dumas, ce sont 140 romans et contes mais aussi et d’abord plus de 100 pièces de théâtre écrites dès l’âge de 20 ans jusqu’à sa mort en 1870 ! Je sais il a fait appel à ce que l’on appelle « nègres » mot devenu pour certains une connotation raciste, il faut bien que certains justifient leur présence dans le monde de la soit disant protection de la langue française et du bien pensant libertaire et égalitaire que très souvent ils sont les premiers à enfreindre allègrement ; remarquez ensuite on va à confesse et on est absout et tout va bien dans le meilleur des mondes pour pouvoir recommencer. Enfin n’en parlons plus, on va encore me traiter de mauvaise langue et de mauvais esprit ! Ce texte n’est pas là pour philosopher sur le comportement et la morale humaine tant mise à mal depuis la nuit des temps !

    Dumas Père a publié Ma Jeunesse (1833) , Comment je devins auteur dramatique (1833), Mes Mémoires (1852-1854), et Souvenirs de 1830 à 1842, 1854-1855, réédités en 2013 sous le titre « Souvenirs dramatiques » avec une préface de Pierre-Louis Rey chez Maisonneuve et Larose.

    C’est de ce dernier livre dont il s’agit ici. En quelques 300 pages le grand auteur conclue bien avant sa disparition l’histoire de sa vie, enfin presque. Car en réalité pour une grande part du récit, il s’agit d’une analyse de l’histoire du théâtre, de celles des œuvres de Shakespeare, de la façon dont les gouvernants de l’époque soutiennent ou non l’activité théâtrale et contribue à son développement et à l’enrichissement ou non de notre patrimoine culturel.

    Mais il y a évidemment les souvenirs personnels, quelques règlements de comptes, mais aussi des témoignages de l’admiration qu’il porte à des auteurs contemporains comme celui porté à Georges Sand après l’adaptation à la scène de « Mauprat » roman publié en 1837 et joué en 1853 à l’Odéon. Quel plus bel éloge que ceci :

    « …C’est [George Sand] la princesse des mille et une nuit, dont les paroles étaient rares, mais qui laissait tomber une perle avec chacune de ses paroles ».

    Il conclu ainsi l’avant dernier chapitre de ses souvenirs où analysant la pièce et critiquant non pas l’ouvrage mais d'une manière générale  l’adaptation à la scène d’un grand roman historique du point de vue du risque que les interprètes prennent à ne pas pouvoir vraiment incarner toutes les facettes tant physiques que psychologiques des personnages développés dans le roman original.

    A ce propos Dumas compare sa façon de créer un roman à celle de George Sand. Lui a dans la tête la totalité du roman bien avant de prendre la plume tandis que la grande romancière lui donne naissance au fur et à mesure de la survenance des idées tout en écrivant.

    Nous comprenons alors pourquoi le style de Dumas dans ses romans est si vivant ; il les a conçu dans sa tête comme une œuvre à mettre en scène.

    Une telle déclaration devrait mettre un terme aux critiques faites à Dumas de s’être servi de tiers pour écrire les œuvres majeures de sa bibliographie. Maquet et d’autres furent des chercheurs, des bibliothécaires chargés de réunir les documents indispensables à l’écriture de l’ouvrage. C’est vrai que souvent il ne les cite pas et qu'aujourd’hui où les génériques de films et de productions télévisées vont jusqu’à citer le nom du chauffeur de taxi ayant conduit au studio Madame Une Telle, Dumas aurait fort à faire avec leurs avocats! Il parait que le chauffeur a un rôle de créateur dans l’œuvre !

    « Les souvenirs dramatiques » transpirent si je puis dire le style du maître des Trois mousquetaires et du Vicomte de Bragelonne mais aussi du grand auteur dramatique souvent négligé comme le disait lors d’une conférence Jacques Sereys, sociétaire honoraire de la Comédie Française de la grande époque.

    On trouve dans les quelques 100 pages du tome 1 (les souvenirs furent publiés en deux tomes à l’origine et le livre est ici un quasi fac-simile de l’édition originale), intitulé avec un clin d’œil par Dumas « Mon odyssée à la Comédie Française », toute la verve mais aussi son talent de dialoguiste voire de metteur en scène.

    Il faut lire le long et désopilant passage où l’auteur reçoit Mlle Mars la grande prêtresse du théâtre Français, venu s’entretenir avec l’auteur de la future production de « Christine ». Il a 28 ans et se présente pour la seconde fois au redoutable comité de lecture qui a reçu la pièce après un épisode rocambolesque qui faillit bien déjà la faire rejeter avant que la diva âgée de 59 ans ne soit choisie pour ne pas dire qu’elle s’imposât au choix de Dumas pour interpréter le rôle titre. Le hic c’est que la comédienne venant visiter l’auteur pour parler de la pièce et de la distribution, ne s’attendait pas à voir un « gamin de 28 ans » lui tenir tête ! Crime de Lèse Majesté que Dumas paiera intérêt et capital. En pleine répétitions la tigresse tombera comme par hasard malade et les répétitions suspendues à répétition si l’on m’autorise le jeu de mot, feront que la pièce passera à l’Odéon où la grande rivale de la comédienne, Mlle George sera l’interprète de la création qui obtiendra un grand succès. Tout cela pourquoi ? Parce que notre auteur refusa de couper 20 vers qui ne plaisaient pas à Mademoiselle et qu’il avait maintenu dans un des rôles un des acteurs qui n’avait pas la faveur de son Altesse. Cela n’a pas dû changer aujourd’hui ne nous faisons pas trop d’illusions. En tous cas Dumas nous gratifie d’un compte rendu savoureux, répliques après répliques. Il fera de même plus tard quand la même comédienne viendra tenter de le fléchir pour la distribution de « Mademoiselle de Belle-Isle ». Là elle fait quand même profil bas, elle a 62 ans et ses «camarades» voudraient bien la pousser dehors! Ils y arriveront plus facilement semble-t-il que lors de la mise à la retraite de Jean Yonnel qui jouera plus de 120 fois Don Diègue jusqu’à son 72ième anniversaire en 1963 !

    Voici donc un livre qui met un point final 15 ans avant sa disparition, aux souvenirs d’une vie d’une richesse sans précédent d’un auteur qui reste encore aujourd’hui en quelque sorte le Molière du roman.


    C’est passionnant, c’est drôle à plusieurs endroits, c’est Dumas !


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