• Claude Aziza, universitaire et spécialiste de l’antiquité vient de signer un petit ouvrage sur Pompéi aux éditions Belles Lettres : « Pompéi, Promenades insolites ». Les deux premières pages du livre sont prometteuses de poésie et d’émotions. Hélas ce ne sont que les deux premières pages.

    Au fur et à mesure de la lecture l’ennui voire l’agacement viennent gâcher les espoirs d’avoir en mains un petit guide original permettant au futur visiteur de ce lieu bouleversant et magique, de pleinement profiter de ses déambulations dans ce site unique au monde.

    Pédantisme, catalogue d’ouvrages aujourd’hui difficiles à trouver même sur le net à moins de débourser des sommes astronomiques s’ils n’ont pas été numérisés sur le site de Gallica qui permet de les télécharger gratuitement, tel le livre de J.M. Le Riche que je viens de trouver par hasard, datant de 1823, qui coûte chez ABbooks la bagatelle de 1400 euros ! Ouvrage intéressant par son coté rétro mais comportant des erreurs du fait de l’époque où il a été écrit et des connaissances acquises du moment: Le temple de Venus qui se situe derrière la Basilique est placé sur le plan fourni par l’auteur, à l’emplacement du temple d’Apollon qui se trouve de l’autre coté de la Via Marina qui longe sur toute sa longueur la Basilique de Pompéi.

     

    Aziza se gargarise de son savoir et va jusqu’à prendre exemple sur ces metteurs en scène d’opéras qui nous infligent leurs relectures des chefs d’œuvre de l’art lyrique ou du Théâtre. Il faut avoir une sacrée imagination pour trouver des connotations psychanalytiques et sexuelles dans la nouvelle de Théophile Gautier, « Arria Marcella ». Que vient faire Freud et ses théories dans ce pauvre Pompéi au destin tragique. Certes il visita le site mais de là à appliquer ces idées sur le comportement de personnages issus de l’imagination d’écrivains, c’est être quelque peu obsédé par la chose ! Un chapitre entier sur les 10 promenades est consacré au seul Lupanar, ses « odalisques » et leurs clients! C’est un véritable manuel des N positions que vous pouvez adopter quand vous vous envoyez en l’air ! Merci Aziza, au moins on aura eut un cours pour 25 euros !!! A proposer au Ministre de l’éducation nationale….

    Seul point où j’abonde dans le sens de l’auteur, son dégoût de ces visiteurs qui se pâment devant les moulages des victimes. En 2015 la direction des fouilles poussa le mauvais goût pour le macabre et le sordide, jusqu’à faire édifier une pyramide au milieu de l’amphithéâtre pour y exposer les moulages qui venaient d’être restaurés. On se serait cru dans la salle d’autopsie d’un centre médico-légal ! Autour les visiteurs sans doute en mal de gore, faisaient la queue et photographiaient à qui mieux mieux.

    Oui, il y a pour beaucoup et sans doute principalement pour les hordes de touristes qui sont déversés des cars le matin, un passage à Pompéi comme on va à la Tour Effel. « On a fait Pompéi » à l’instar de ces américains qui ont fait « Europe in 24 days ».

    On attendait mieux d’un auteur qui se dit ému par ce site.

    Livre profondément décevant et dont on peut s’épargner la lecture qui plus est avec une typographie exigeant une loupe et des reproductions en couleurs d’œuvres picturales scandaleusement mal imprimées et totalement sous exposées. Un comble à l’heure du numérique.


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  • Une fois de plus Ben Macintyre nous donne l’occasion de savourer son style et son talent pour rendre un sujet sérieux à la portée de tous. Paru en 2018 The Spy and the Traitor, chez Penguin Random House, et traduit en français par Henri Bernard et publié par les éditions de Fallois en 2019 sous le titre « L'Espion et le Traître », l’auteur nous raconte ici l’extraordinaire parcours de Oleg Gordievsky espion soviétique auprès du MI6 et MI5 de 1974 et ce jusqu’à sa défection en Mai 1985.

    Gordievsky est considéré à ce jour comme le plus grand agent secret du XXe siècle ayant entre autres fait d’armes permis d’éviter par les renseignements fournis qu’éclate une troisième guerre mondiale nucléaire en 1983 lors de l’exercice Able Archer 83 que les soviétiques considérèrent comme une menace réelle. Il fut enfin le premier à voir en Mikhaïl Gorbatchev le futur no 1, longtemps avant son arrivée au pouvoir.

    Enfin l’un des passages fascinant se trouve être l’épilogue, intitulé « Passport to Pimlico » qui rend compte de façon chronologique les trois jours au cours desquels Gordievsky avec le concours du MI6 réussi à s’enfuir de Moscou et se réfugier en Grande Bretagne. « Pimlico » était le nom de code de l’opération de sauvetage mise en place plusieurs années auparavant.

    Pour la petite histoire lors d’un des derniers contrôles à la frontière de la Finlande l’initiative de l’une des membres de l’expédition voyageant avec son bébé, réussit à détourner l’attention du chien policier intrigué par les odeurs émanant du coffre de la voiture où se cachait Gordievsky, en changeant les couches de son nourisson sur le coffre; l’odeur du contenu des couches souillées avec à propos par le bébé fit « fuir » le chien et son maitre ! On découvre aussi lors de la lecture la présence d’un jeune membre du KGB appelé à de hautes fonctions et qui aujourd’hui encore applique à la lettre les méthodes monstrueuses de cet organisme : Vladimir Poutine.

    C’est un pan entier de la guerre froide et de l’histoire mondiale qui est développé avec talent dans ce livre remarquable qui se lit comme un roman de John Le Carré.


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  • Depuis des mois nous sommes obligés de supporter un vétitable harcélement publicitaire sur les chaines nationales ou privées de télévision. Il ne se passe pas dix minutes sans que des messages plus stupides les uns que les autres viennent pollués débats, séries télévisées ou autres émissions que ce soit en direct ou les chaines de replay à l'exception de très d'entre elles.

    De même dès que l'on fait un achat, un coup de fil à une société de services ou autres il s'ensuit la réception d'un SMS venant vous demander d'évaluer le service. Bien entendu si vous avez la bêtise de vous prêter à cette mascarade, les questions posées sont faites pour vous amener à donner une note forcément positive! Les commentaires si disponibles sont limités en nombre de caractère de telle sorte que toutes critiques ne puissent être formulées de façon circonstanciée;

    On se demande ce que font les organismes censés protégés le public de ce genre de harcélement.

    Quand va-t-on avoir un minimum de respect du consommateur. On parle d'écologie à tour de bras, voilà une forme de pollution qui non seulement rend la vie insupportable mais vient en prime encombrer les réseaux déjà largement saturés par de soit disant réseaux sociaux dont on voit par de multiples exemples les dangers croissants (Qanon pour ne citer que celui là grand spécialiste de fake news et promoteur des théories complotistes).


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  • L’auteur:

    Reginald Victor Jones, (29 septembre 1911 – 17 décembre 1997) est un physicien et scientifique du renseignement militaire britannique qui joua un rôle important dans la défense du Royaume-Uni durant la Seconde Guerre mondiale. Au cours de cette guerre, Jones eut à évaluer les développements technologiques des Allemands, notamment ceux du Rapport d'Oslo, et à proposer des contre-mesures dans ce qui deviendra la guerre électronique. Son travail et celui de son équipe fut très ardu mais novateur et lui méritera de devenir « père du renseignement scientifique ».

     

    Le Rapport d'Oslo serait l'une des plus spectaculaires fuites d'information de toute l'histoire militaire. Rédigé par le mathématicien et physicien allemand Hans Ferdinand Mayer (1895-1980) les 1er et 2 novembre 1939 lors d'un voyage d'affaires à Oslo en Norvège, il décrivait plusieurs armes réelles et à venir du régime nazi.

    Le livre :

    C’est par hasard et en ne faisant pas attention au sous-titre qu’au retour des USA en 2019 en recherchant des ouvrages du conférencier du Queen Mary 2 sur la piraterie, je sélectionnais dans la liste de livres à acheter cet ouvrage de R.V.Jones. Je pensais qu’il traiterait des exploits d’agents secrets de la seconde guerre mondiale.

    En fait cette autobiographie partielle de l’auteur traite d’un aspect peu souligné de l’activité des services de renseignements britanniques au cours du conflit qu’est le renseignement scientifique et technologique.

    L’auteur au cours de ces quelques cinq cents pages nous fait découvrir l’importance qu’avait eu cette activité au cours des cinq années du conflit et permit à plusieurs reprises de sauver des vies humaines ou de minimiser le nombre de victimes aussi bien civiles que militaires. Le public connaît peu cette branche du renseignement qui poursuit son activité bien au-delà des temps de conflits armés.

    La bataille des faisceaux permit souvent aux Anglais d’empêcher les bombardiers allemands d’atteindre leurs cibles, cette branche d’activité permit d’améliorer les radars alliés, de connaître de façon précise l’emplacement de ceux de l’ennemi. Jones et sa petite équipe eurent connaissance des travaux Nazis et du lieu des constructions et essais des V1 et des V2 grâce à sa collaboration étroite avec les services de reconnaissance aérienne de la RAF. Il proposa et mit au point le leurre constitué par les nuages de paillettes, , sous le nom de Window. Il s'agissait d'éparpiller des paquets de minces bandes de feuilles métalliques à partir d’un avion pour créer de faux échos de bombardiers pour les opérateurs radar ennemis.

    Il contribua a améliorer la qualité des clichés obtenus des avions de reconnaissance en conseillant un changement de l’emplacement des caméras sur les chasseurs qui en étaient chargés.Il nous fait découvrir l’intérêt porté par Churchill sur tout ce qui touchait à la technologie en pleine évolution à l’époque, le premier ministre n’hésitant pas à participer en personne aux essais de nouveaux modèles d’avions.

    Un autre aspect du récit concerne l’organisation des différentes branches de l’état major et des départements ministériels pendant le conflit. Querelles de personnes, égos surdimensionnées, réunionites stériles. A ce titre il raconte comment il fit prendre conscience au premier ministre de l’impact négatif sur son service de renseignement, des multiples comités auxquels il devait participer; Churchill lui faisant le reproche au cours d’une réunion du Comité de défense de ne pas avoir suffisamment travaillé sur un sujet précis, Jones lui rétorqua devant les participants médusés qu’il ne pouvait à la fois participer à 6 ou 8 comités le même jour et en même temps se pencher sur tel ou tel sujet avec son nombre restreint de collaborateurs. Lors d’une réunion suivante en présence des mêmes participants le premier ministre lui demanda quel était le 6e comité auquel il avait dû participer et Jones de lui répondre « votre comité actuel Monsieur le Premier Ministre » ! Ce dernier lui répondit alors qu’il était désormais autorisé à ne participer qu’à ceux qui seraient utiles au fonctionnement de son service !!!

    Livre prodigieusement intéressant, est difficile par moment à lire car l’homme de science qu’est Jones l’amène à présenter de façon détaillée et technique certains aspects des problèmes à résoudre. On découvre aussi un homme particulièrement humain et modeste, mettant en valeur le courage de nombre de ceux sur le terrain qui permirent de trouver des solutions, tel le père de Michel Rocard ou autres résistants français, certains sacrifiant leur vie après des séances de torture monstrueuse, hommes autrement plus efficaces que leurs patrons en lutte pour gagner les faveurs du Général de Gaulle et pensant surtout à leur futures carrières une fois le conflit achevé.

    Le livre est paru en français sous le titre « La guerre ultra secrète 1939-1945) », aux éditions Plon en 1980. On doit sans doute le trouver chez Amazon, l’édition anglaise est de 1978. Une fois de plus Amazon.fr et Amazon.com démontre sa capacité à permettre mieux que tout autres sites dédiés à retrouver des ouvrages rares et livrés en temps et heures ce qui est loin d’être le cas de la FNAC par exemple.

     


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  • Trop c'est trop! La monstruosité qui sera donnée en direct demain sur ARTETV de la nouvelle production d'AIDA de Verdi par l'Opéra National de Paris dépasse en délire ce qui avait été donné auparavant sous la baguette d'Olivier Py coutumier des relectures des oeuvres théâtrales et lyriques. Ce scandale se poursuit après une production de La Bohême placée dans une station spatiale au temps de Lissner le précédesseur de l'actuel directeur Alexandre Neef. Jusqu'où se poursuivra ce massacre du patrimoine musical et théâtral mondial, servi par des individus qui reçoivent des cachets scandaleux et contribuent à mettre la culture au plus bas niveau depuis plus de 40 ans. On trouvera ci-dessous copie de la lettre que je viens d'adresser à Monsieur Neef, ayant décidé de ne plus jamais mettre les pieds à l'Opéra de Paris financé déjà grassement par mes impôts auxquels s'ajoutent bien entendu le prix des places devenu astronomique. *********************************************************************************************** Monsieur, J’espérais avec votre arrivée à la direction de l’Opéra de Paris à un retour à plus de respect des œuvres des compositeurs mis à l’affiche de cette institution, hélas la nouvelle production de Aida mise en scène par madame Beer suffit pour me démontrer qu’il n’en sera rien et que le délire entamé par Gérard Mortier et poursuivi depuis sans discontinuer, vient toujours polluer cette maison. Pour s’en rendre compte il suffit de regarder les photos de la nouvelle production (soit dit en passant apprendre à vos rédacteurs que ce n’est pas la première fois que cet opéra est joué sur notre scène lyrique, elle a été déjà entre autres massacrée par Olivier Py avec la complicité active du prédécesseur de Lissner). La pseudo culture de gauche, prétentieuse à souhait, se croyant autorisée à relire les œuvres majeures du répertoire tant théâtral que lyrique, convaincue que le spectateur vient dans ces salles pour se prendre la tête dans ses mains, faire un mea culpa des misères du globe, continue à envahir le monde du spectacle. Les snobs incultes fréquentant les associations de soit disant amateurs du lyrique donnent leur caution à ce genre d’aberrations quasi mentales. Je les ai vu à l’œuvre lors des adieux de Nicolas Le Riche à Garnier, entre autres cette spectatrice membre de l’Arop mettant dans son sac des petits four au cas où elle viendrait à en manquer…. ! Ou ce sociétaire de la Comédie Française me croisant au vestiaire, que je ne connais que de nom ou pour l’avoir vu sur scène, m’envoyant du « Bonsoir CHER AMI » comme si nous nous étions tapés sur la bedaine depuis des lustres ! Que ne ferait-on pas pour être certain de ne pas laisser passer une occasion d’un éventuel piston… Depuis de deux ans je boycotte les « Bohème dans l’espace » (ce serait les Muppets show encore on en rirait !), les Don Juan gays ou héroïnomanes au milieu des tours de la Défense ou de Manhattan et autres relectures de nombre de metteurs en scène qui comme celle choisie pour ce nouvel Aida se croient beaucoup plus intelligents que les librettistes ou les compositeurs de la stature d’un Verdi ou d’un Wagner. Soyons clair on peut rajeunir des productions lyriques, Ronconi en donna l’exemple avec le Voyage à Reims, Wernicke avec le Chevalier à la rose, Lepage avec sa superbe tétralogie du bicentenaire à New York, toutes productions que j’ai vu ou acquis en dvd ou bluray. Mais le point commun de ces rajeunissements est le RESPECT DU TEXTE. L’opéra c’est du théâtre chanté. Il y a un livret, il y a des dialogues. On ne peut les changer, ils s’harmonisent avec la musique, c’est d’ailleurs pourquoi donner autrement qu’en langue originale une œuvre lyrique ne tient pas la route. La rythmique de la langue impose un rythme à la musique, laquelle elle-même vient à son tour influencer le choix des mots. Le livret par l’histoire qu’il décrit contient plus ou moins ce que l’on appelle les trois unités, dont la première est l’unité de lieu pour ne pas dire l’unité dans l’espace temporel historique sauf à choisir une action multi temporelle, un voyage dans le temps. Par conséquent on ne peut que de façon rarissime transposer au XXIe siècle les histoires racontées dans les opéras joués. Quand Olivier Py nous impose des SS et chars d’assauts dans « Mathis le Peintre » on peut se demander à juste titre s’il a lu le livret et compris que l’action se déroule au temps de la Réforme et ce n’est pas parce que l’œuvre fut donnée au temps des Nazis que cela autorise le metteur en scène à changer l’époque où elle se déroule. Cela n’apporte strictement rien de plus au sujet traité. Doit-on rappeler à ces grands donneurs de leçons de mise en scène qu’il est un principe incontournable rappelé par le grand Louis Jouvet (je ne vous ferai pas l’injure de vous rappeler qui fut ce grand homme de théâtre) que une mise en scène, un décor, un geste de l’acteur sur le plateau qui ne fait pas avancer l’action, devient une scorie au milieu de l’œuvre présentée. Lire à ce sujet ses écrits véritable bible toujours d’actualité. J’arrêterai là mon propos et seulement vous demanderai de faire le nécessaire pour que mon nom, mes coordonnées postales et internet soient purement et simplement supprimées de vos fichiers. Je considererai les envois de l’Opéra National de Paris comme des spams et les traiterai en conséquence. J’ai décidé de façon définitive et ne reviendrai pas sur cette décision de ne plus mettre les pieds à l’Opéra de Paris pas plus que dans tout autres salles de spectacles qui continuera à donner la parole aux énergumènes qui ont décidé de massacrer le patrimoine mondial des œuvres tant théâtrales que lyriques dont ils seraient bien incapables d’écrire ou de composer la moindre ligne ou portée. Salutations distinguées 


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