• Claude Izner est le pseudo des deux sœurs Liliane Korb et Laurence Lefèvre. Tout comme Jean-François Parrot, disparu en 2016 sauf erreur et connu pour sa remarquable série de romans policiers historiques se déroulant dans le Paris de la fin du XVIIe siècle (Les aventures de Nicolas Le Floch) qui furent portées au petit écran, les deux écrivains ont déjà écrit la série des enquêtes de Victor Legris dans le Paris de la fin du XIXe, elles continuent avec les Enquêtes de Jérémy Nelson une seconde série policière qui en est la suite dans le Paris post première guerre mondiale.

    Comme Parot les deux femmes s'écartent de leurs métier d'origine: Parot était un ancien ambassadeur, les sœurs Izner ont fait carrière dans le cinéma et l'audiovisuel, en particulier Liliane est une ancienne monteuse de films. Toutes deux sont bouquinistes sur les quais de Seine.

    Elles ont comme leur confrère une connaissance encyclopédique de la vie du Paris, décor de leur intrigue, des évènements, publications littéraires et musicales de l'époque. C'est impressionnant, cela donne un charme tout particulier à ces histoires.

    Le personnage principal Jeremy, est un américain, musicien et compositeur de jazz qui a le don de se trouver mêlé à des affaires criminelles dont il risque d'être l'une des victimes et dont la curiosité est le vilain défaut. Il est allié aux personnages de la série précédente qui connu un grand succès international, traduite en huit langues.

    On prend plaisir à retrouver un Paris définitivement disparu, une langue parlée qui est celle des faubourgs de la capitale et nous change des "relou" et autres "ouf" de nos contemporains virtuoses des smarphones. L'intrigue du dernier livre si elle est bien menée a le défaut de mettre longtemps à s'organiser comme si les auteurs ne savaient pas dès le départ où leur imagination les conduirait. Les scènes sont par contre comme chaque fois décrites avec la minutie d'un script destiné au tournage de film.

    On passe un bon moment néanmoins.

     


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  • Voici une fois de plus la démonstration du manque de courage et l'incompétence crasse de ceux qui nous gouvernent et sont en charge de maitriser la pandémie qui touche notre pays.

    En deux interventions à quelques jours d'intervalle, du porte parole du gouvernement, d'un vide absolu sinon de faire de l'autosatisfaction et l'intervention hier au soir du premier ministre aussi creuse que les précédentes, ces messieurs continuent de caresser dans le sens du poil la population pour s'assurer de pouvoir être réélus lors des prochaines consultations électorales. De ce point ils sont en phase avec une population qui refuse de regarder les faits en face et manque autant que du plus élémentaire courage.

    Combien de fois faudra-t-il répéter que l'on ne peut pas remettre en route de façon sérieuse une économie quand la maison France brûle!

    Quel est l'imbécile qui irait entamer la reconstruction de sa maison ou appartement alors qu'il est en flamme et que ses fondations mêmes sont à leur merci et risquent de s'effondrer à tous moments?

    On passe son temps à prendre des demi mesures par peur de froisser tel ou tel groupe social du pays.

    On menace de sanctions que l'on n'applique jamais.

    On veut croire que les Français ont un sens civique alors qu'ils n'en pas et même ne doivent en connaitre le sens et les implications et surtout OBLIGATIONS.

    Des exemples? En voilà quelques unes que j'observe TOUS LES JOURS:

    Jeudi 28/01/2021: à la Salpêtrière à l'institut de cardiologie alors que j'attends d'être reçu par mon cardiologue arrive une nana qui ne se lave pas les mains avec le gel hydroalcoolique mis  non seulement à disposition de façon parfaitement visible, mais une affiche bien en vue indique cela est OBLIGATOIRE!

    Quelques minutes plus tard un autre patient arrive avec son masque en dessous de son nez, autant dire qu'il ne porte pas de masque dans ces conditions.

    A l'accueil dont la surface ne doit pas dépasser les 3m², quatre infirmières sont présentes dont deux devant leurs écrans accueillant les patients; tout ce petit monde qui se dit surchargé de travail est entrain de s'envoyer du "Ma chérie, comment tu vas" j'en  passe et des meilleurs. Bien entendu même avec des masques vue la surface de travail restante quand on a éliminé celle occupée par le mobilier, imprimantes et autres les distanciations physiques NE SONT PAS RESPECTEES!

    La semaine précédente au Labo d'analyses médicales dont je tairai le nom, une des infirmières arrivent à l'ouverture à 7h30, pas de port de masque, conversation avec la collègue avant de se préparer à accueillir les patients; en prime il est écrit à l'entrée du labo que doivent être présents seulement deux personnes, les attendent dehors qu'on les appelle. Entre une troisième patiente sans masque alors que le quota est atteint; aucune réaction du personnel du labo.

    Place Gambetta dans le XXe pas la moindre trace de surveillance du public relativement nombreux pour sanctionner les personnes qui enfreignent le couvre feu, souvent ne portant pas de masques.

    A la pharmacie où je prends mes médicaments, présence de 8 personnes au comptoir, la patron son masque sous le nez et bien entendu comme il fait froid porte fermée. Quant à la majorité des patients ne se lavent pas les mains alors que le distribution fonctionnant avec une détection automatique est sous leur nez à l'entrée de l'établissement!

    Voilà comment nos compatriotes se moquent éperdument non seulement de ce qu'ils font courir à leurs santés, s'ils veulent faire l’essai de l'intubation grand bien leur fasse, par contre se moquent éperdument de celles de leurs compatriotes.

    Tout cela est allègrement conforté par des dirigeants incompétents qui en prime n'ont pas été foutus de prévoir PLUSIEURS MOIS A L'AVANCE la gestion  de la vaccination de la population. Qu'on ne vienne pas mettre cela sur le dos de l'UE, chaque Etat peut souverainement gérer cet aspect du problème, mais cela ne se fait un mois avant l'arrivée des vaccins.

    Pourquoi tous ces manquements? Parce qu'on confie à des incapables sortis de l'ENA et de Grandes Ecoles qui passent le temps à s'auto encenser du terme d'Elite de la Nation, grand spécialistes de la tchatche et d'une incompétence notoire, sans parler d'un égo himalayen.

    Ajoutons à cela l’égoïsme crasse de la jeunesse de ce pays qui se croit à l'abri du virus malgré tous les exemples qu'on met sous leurs yeux et qui refusent depuis des lustres la moindre contrainte sous le couvert du terme galvaudé de LIBERTE.

    Merci à tous ces criminels


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  • Voici pour ceux qu’éventuellement cela pourrait intéresser, un nouveau livre qui vaut le détour.

    Christel Mouchard nous livre dans un petit ouvrage nouvellement paru, le destin extraordinaire de Jeanne Barret, première femme à faire le tour du monde au milieu du XVIIIe siècle.

    Le titre du livre : « L’aventurière de l’Etoile » paru aux éditions Taillandier dans la collection « Libre à elles ».

    Rien ne prédestinait à une pareille aventure, cette petite fille née dans une commune du Morvan dont le père était manouvrier et qui passait ses journées à conduire son troupeau de brebis dans les prés alentour,  quelles que soient les conditions atmosphériques. Elle avait comme toutes les paysannes de l’époque une connaissance instinctive des plantes et se comportait déjà en herboriste sans le savoir au point d’être remarquée par le spécialiste du coin qui lui donnait quelques sous quand elle lui ramenait les herbes dont il avait besoin pour son négoce.

    Les avatars de l’existence feront d’elle la servante de Philibert de Commerson naturaliste connu à l’époque pour ses compétences autant que pour son mauvais caractère et dont elle deviendra la maîtresse.

    Mieux, après un séjour à Paris avec son amant, ce dernier se voit confié une mission d’étude dans l’expédition autour du monde de Bougainville.  Il découvrira au cours du voyage le "Bougainvillier" et "l’Hortensia" dont on lui doit la dénomination.

    Le couple malgré le risque encouru, décide de partir ensemble et Jeanne se travestit en valet de son amant bien que rien dans son physique ne la prédispose vraiment à ce déguisement. Les femmes sont interdites à bord de ces expéditions et les conséquences judiciaires d’une telle infraction sont sévères à l’époque.

    Elle va passer ainsi deux ans aux cotés de Commerson et quand Bougainville finira par découvrir le subterfuge il fermera les yeux et pour  éviter au couple la prison, les mettra à terre à l’Ile Maurice. Elle sera confrontée à tous les dangers tant climatiques et maritimes que sanitaires d’une telle expédition qui les mènera des Malouines au Brésil puis au cap Horn et détroit de Magellan pour rejoindre Tahiti en quête entre autres de la découverte de l’Australie sans succès. La faim, la soif, le scorbut seront du voyage.

    Le livre est remarquablement construit et ne se limite pas seulement à l’aventure dans tous les sens du terme, que vit l’héroïne.

    Dans une première partie du livre l’auteur (je refuse la féminisation stupide en cours de mots qui sont du genre « neutre » directement dérivé des origines de notre langue latine ! Il faudra apprendre ce petit détail aux « Immortels » !) nous peint un tableau précis et vivant de la condition paysanne de ces années 1750-1770

    Ce qui fait aussi l’intérêt du livre et son originalité, c’est la recherche qu’a faite Christel Mouchard pour réunir la documentation nécessaire alors que l’on a que très peu de documents écrits par les protagonistes de l’histoire et que le curé parent de Commerson a détruit la majorité du courrier qu’il recevait de ce dernier dont il condamnait la liaison. Une fois de plus on constate ici encore la façon dont les préjugés religieux de l’époque ont contribué au retard du développement des connaissances dans tous les domaines.

    Christel Mouchard nous entraîne une fois de plus son lecteur dans l’univers de femmes exceptionnelles telle Gertrude Bell,  archéologue, aventurière et agent secret dont elle conta la vie dans un autre ouvrage en 2015.

    Un livre à ne pas manquer.

     


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  • « La guenon Cheeta descend de son acacia, attirée par une belle odeur de putréfaction. Au pied de l’arbre une pomme gît, marron et suintante, entourée de moucherons volant de façon erratique. La guenon est une grosse fainéante mais n’a pas le choix. L’assèchement climatique la force à quitter ses chères branches dénudées. Parvenue en bas, elle se saisit du fruit et le croque avidement. Aussitôt une douce langueur l’envahit. C’est décidé, elle ne remontera plus jamais dans son acacia. Cheeta vient d’inventer le Calva. »

    Voici comment il y a dix millions d’années « l’homo picolus boosta sa génétique », du moins dixit Benoît Franquebalme dans son livre «Ivresses » paru aux éditions Jean Claude Lattes, sous titré « Ces moments où l’alcool changea la face du monde ».

    Journaliste depuis 1997, Benoît Franquebalme a débuté à La Provence avant d'être diplômé de l'Institut pratique de journalisme de Paris en 2000. Depuis 2004, il travaille pour la presse magazine.

    En vingt chapitres, écrits avec humour, l’auteur nous démontre, preuves à l’appuie, comment l’abus de l’alcool a pu influencer dans le bon comme dans le mauvais sens, des évènements majeurs de l’histoire de la planète depuis des millénaires. Ces quelques 170 pages sont sources de fou rire souvent, mais à certains moments de déprimes quand on voit comment certains hommes ont dirigé le monde dans un état d’ébriété à faire froid dans le dos. On ne peut s’empêcher de penser à ce que pourrait faire d’ici au 20 Janvier, le monstre sans scrupules à la tête de la Maison Blanche, si d’aventure il en pinçait pour le « picrate » ou l’ELIJAH CRAIG américain.

    C’est fort bien écrit et mérite le détour. Bonne lecture.

    Claude


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  • Ben Macintyre a publié en 2014 “A Spy Among Friends: Kim Philby and the Great Betrayal”  traduit en français sous le titre “L’espion qui trahissait ses amis” par Christophe Billon aux éditions Ixelles.

    J’ai précédemment commenté son livre sur les exploits des SAS pendant la seconde guerre mondiale et son ouvrage sur Adam Worth , le Napoleon du crime.

    L’auteur nous fait pénétrer ici dans le déroulement de ce qui fut l’un des plus grands scandales des services secrets britanniques, au travers du personnage de l’agent secret Kim Philby.

    Comme dans chacun de ses ouvrages Macintyre appuie son récit sur une documentation de première main, quand bien même nombre de documents restent encore interdit d’accès comme secrets défense.

    S’y ajoute également son réel talent de conteur qui rend particulièrement vivant le récit.

    En dehors du simple cas de Philby et de la trahison de son pays, l’auteur nous plonge dans le monde des services secrets britanniques, des rivalités entre les deux pôles existant du MI6 et MI5, du caractère et des modes de vies de leurs collaborateurs. Il serait trop long ici de développer sur ces caractéristiques.

    Philby pour résumer le personnage, outre le fait qu’il a trahit son pays, a trahit avec un sang froid, un cynisme sans égal, tout son entourage et sans le moindre regret pour les centaines de victimes qu’il a fait autour de la planète.

    A l’annonce du décès de sa seconde femme, il déclare à l'ex mari de sa future et troisième épouse:"I've got a great news...", il se réjouit car cela le libérait du fardeau d’une épouse à l’évidence malade mentale et lui permettait de se remarier une troisième fois avec l'ex femme de son interlocuteur; ceci ne l’empêchât pas de déclarer à cette dernière alors qu’il s’était exilé en URSS qu’entre ses convictions politiques et elle, les premières passaient en tête de liste.

    On ressort de cette lecture, je devrais parler à la première personne, car je n’ai aucune illusion quant au jugement de la plupart des lecteurs, avec la nausée. La raison d’Etat, l’amitié aveugle, ont permis à ce sinistre individu d’échapper à toutes poursuites aussi bien Britanniques qu’Américaines alors qu’il aurait dû finir ses jours au bout d’une corde. Je peux admirer un Pujol et ses coéquipier qui ont permis d’assurer la victoire alliées en 1945. Je ne puis admirer un homme qui a donné aux Soviétiques toutes les informations concernant D-Day et  ses actes pendant la guerre froide ne trouvent aucune excuse auprès de moi, même si d'un autre coté il donna aussi des informations sur l'ennemi à son propre pays.

    Ce genre d’individu justifie pleinement le profond mépris que j’éprouve pour toute la classe politique et son entourage de quelque bord qu’elle soit, une bande d’individus sans le moindre scrupule, dont la seule motivation dans la vie est la notoriété, le pouvoir et l’argent, individus souvent dépravés, l'auteur explique qu'un des points forts d'un candidat au MI6 était de ne pas pouvoir se passer de l'alcool,.fidèles qu’à une seule et unique personne, la leur. Rien ne compte, amis, conjoints, pays, tout cela est égal à zéro. Ils prétendent défendre une idéologie, un système politico économique, foutaises.

    Qu'on ne s'imagine pas que je suis assez naïf et ai attendu cette lecture pour découvrir et mépriser ce genre d'individus et ceux qui les dirigent.

    Le livre comporte une postface de John Le Carré qui travaillât aussi pour les services secrets britanniques et rend compte d’une série d’entretiens avec Nicolas Elliott, le meilleur ami de Philby qu’il flouât pendant près de trente ans, fût chargé de confesser à Beyrouth sans y parvenir totalement et ne fit rien pas plus que le reste de MI6 pour l’empêcher de fuir en URSS alors qu’ils en avaient tout le temps et les moyens.

    Triste constat, d’une lecture néanmoins passionnante d’un ouvrage une fois de plus écrit avec un réel talent.

     


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