• La jeunesse actuelle passe son temps à rouspéter devant la moindre contrainte, la moindre limitation à sa soit disant liberté de faire ce qu'elle veut. Elle a perdu toute notion de responsabilité, de sens des valeurs humaines, de sens civique le plus élémentaire. On dira que mes réflexions sont le fait d'un vieillard sénile ou lui-même dépassé. Pauvres hommes, comme pourrait dire le personnage du Tartuffe, à ceux ayant un minimum de connaissance de leurs classiques de trouver de qui il s'agit.

    Pour ma part je viens de revoir deux séries télévisées toutes deux d'origine anglaise si je ne me trompe pas: 

    La première "Colditz" dont le scénario reproduit fidèlement les mémoires de Patrick Reid qui fut un prisonnier de guerre pendant la seconde guerre mondiale au château de Colditz réputé pour ne pas permettre aux prisonniers de s'en echapper. Malgré cela, trente-quatre officiers (treize Français, dix Britanniques, sept Néerlandais, deux Belges, un Polonais, un Canadien et un Indien) sont parvenus à s'évader de Colditz dont Reid avec un autre prisonnier qui réussit à rejoindre la Suisse  soit un trajet de près de 700 kms!  Il faut avoir lu les mémoires de P. Reid pour se rendre compte de la détermination de tous ces jeunes ,  car à l'époque ils étaient tous jeunes, 32 ans au moment de son évasion en ce qui concerne Reid en 1942. Il mourut en 1990.

    La seconde, "POW" , contrairement à Colditz où n'étaient principalement emprisonés que des officiers  pour avoir fait de précédentes tentatives dans d'autres Oflag, est elle aussi basée sur des faits réels, mais surtout montre de façon particulièrement saisissante et cru le sort réservé aux trouffions de base à de rares exceptions prêts. Mais pour eux aussi outre l'envie de retrouver leur liberté, il s'agissait d'un véritable devoir. On ne restait pas là les bras croisés en attendant que ça se passe et que les alliés battent les Nazis.

    Combien aujourd'hui auraient leur détermination et leur courage? Leur ingéniosité en prime car créativité atteint par moment la démence, certain on fait appel à cette option pour  rejoindre leur pays; ce fut le cas de l'un d'eux à Colditz qui finit par effectivement devenir fou et qui après son rapatriement par l'intermédiaire des autorités de la Croix Rouge Suisse, dût hélas finir ses jours dans un établissement psychiatrique. 

    Aujourd'hui on parle de jeunesse sacrifiée. A-t-on la moindre pudeur en utilisant de pareils mots? Sait-on seulement ce que sacrifice veut dire dans ce monde pourri gâté? Ah oui, on va me parler du chômage, etc.. . Croit-on le résoudre avec l'idée de ne travailler que 32 heures? Idée lancée par une nullité absolue si ma mémoire est bonne qui fut une ancienne garde des sceaux. Croit-on pouvoir retrouver de la croissance en continuant à ne penser qu'à ses avantages acquis à tous les niveaux de la société? Croit-on résoudre les problèmes de toutes sortes qui ont à peine commencé de poindre à l'horizon en ayant des gouvernants spécialistes de la division d'une nation en deux camps, les actifs et ceux qui après avoir travaillé pendant 40 ans en moyenne 40h par semaine, quand ce n'est pas plus, sont traités avec mépris d'inactifs et autres termes plus ou moins injurieux.

    Cette jeunesse qui devrait en premier se retrousser les manches, se plaint quand on lui demande de porter un masque en permanence pour non seulement se protéger mais protéger ses proches et ceux qui le sont moins et ont TOUT AUTANT QU'EUX LE DROIT DE VIVRE LES PLUS OU MOINS NOMBREUSES ANNEES QUI LEUR RESTENT.

    Grand effort que porter un masque dans la rue, quand bien même elle serait peu fréquentée; qui vous dit que cinq minutes à peine avant votre passage tout un un groupe d'irresponsables ne venait pas de gentiment polluer l'air ambiant de leur aérosol viral? 

    La vie est faite de contraintes que cela nous plaise ou pas. Croire le contraire c'est se comporter comme l'ordure de la Maison Blanche et sa clique de sénateurs républicains. Il vient de se décerner à lui-même un rating A+ pour la gestion de la pandémie qui vient de franchir le cap des 200000 morts et sans doute davantage comme le pensent outre Atlantique des analystes sérieux et responsables.

    Les réalités ce sont celles qu'ont vécu messieurs les jeunes, les arrières grands parents de vos parents, mes arrières grands parents et mes grands parents, les uns morts de la grippe espagnole, les autres assassinés par les Nazis à Budapest en 1944. C'est nos parents fuyant les Nazis en Juin 1940, moi j'ai eu la chance de ne pas être né en France et de ne pas y vivre pendant l'occupation, ma femme non. Elle fut témoin en 43 ou 44 de la mort d'un jeune résistant sous ses yeux mitraillés par les Allemands en pleine rue à Branches dans l'Yonne; même à trois ans cela vous marque à vie! Nous sommes allés nous recueillir sur la tombe de ce jeune homme en 2008 dans le petit cimetière de ce village de moins de 500 habitants. Notre génération a connu non seulement les tickets de rationnement jusqu'en  1949, mais aussi la tuberculose suite de la sous alimentation des 5 années de conflit. Quand je faisais mes études à la fac à Grenoble, les cours étaient enregistrés pour être écoutés par les étudiant du sanatoriul de Saint Martin d'Hères. En prime notre génération s'est payée en prime guerre d'Indochine et d'Algérie pour le plaisir de coloniaux incapables eux de regarder les réalités en face. J'ai eu des copains qui ont perdu la vie n'ayant pas eu la chance de bénéficier de sursis d'incorporation.

    Alors oui, jeunesse soit disant sacrifiée quand bien même vivant avec la menace du  Sida ou du Covid, ou le chômage les plaies actuelles, aujourd'hui entre les progrès fulgurants de la science médicale et  la prise de conscience qu'une économie ne se manage pas à coups d'avantages sociaux qui vous rendent totalement incapables de prendre des initiatives et font de vous des assistés permanents, sortez de votre univers utopique, il est grand temps.


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  • Je viens de terminer la lecture de la biographie de Jean Moulin par Danier Cordier, son secrétaire pendant la résistance de Juin 1942 à la capture de ce héros en 1943. Ouvrage monumental si l'on considère la taille des trois volumes publiés entre 19989 et 1993, pas loin 3000 pages dont presqu'un quart (voire plus) de notes, documents in extenso en annexes diverses.

    Ouvrage passionant à plus d'un titre sans conteste, ouvrage inachevé puisque prenant fin au moment du parachutage de Moulin début 1942. En effet les trois premiers volumes devaient avoir une suite également répartie sur trois autres volumes. Il semble que Cordier en raison de problèmes de santé n'ait pas pu continuer son ouvrage. Cependant on peut que des ouvrages ultérieurs sont en fait la poursuite de cette biographie:

    1999 : Jean Moulin. La République des catacombes, Paris,  éd. Gallimard.Récapitulation du précédent ; action de Jean Moulin de 1941 à sa mort ; postérité de son action et de sa mémoire.

    2009 : Alias Caracalla : mémoires, 1940-1943, Paris,  éd. Gallimard, (ISBN 978-2-07-074311-7).Prix littéraire de la Résistance 2009.

    Un livre antérieur à la biographie éclaire l'action de Jean Moulin au travers du Conseil de la résistance et publié en 1983:

    1983 : Jean Moulin et le Conseil national de la Résistance, Paris,  éd. CNRS.

    J'ai lu les deux premiers mais pas le troisième.

    Pour en revenir à la biographie elle-même, autant les deux premiers volumes sont ordonnés et prennent la vie de Moulin de façon organisée et chronologique, autant le troisième présente le défaut d'être une sorte de fourre tout entaché de redites sans nombre. Tout se passe comme si Cordier considérait que le lecteur aborderait la biographie en commençant par le dernier tome. Un peu comme cette nouvelle manie en musique, de la diffusion style salami où les programmes, par exemple comme ceux de Radio Classique , sont constitués par des extraits d'oeuvres sous le faux prétexte que les auditeurs n'ont pas la patience d'écouter une symphonie ou un concerto en commençant par le premier mouvement allant jusqu'au dernier. Procédé inadmissible, intolérable et totalement injustifiable.

    Dans ce troisième volume les 70 premières pages constituent une préface justifiant l'existence du livre et qu'un autre ouvrage intitulé "De l'Histoire à l'histoire", complétera en 2013 , où il narre sa prise de conscience aux "Dossiers de l'écran" en 1977, sur la problématique de la Résistance par rapport à "la France libre" du général de Gaulle. Autrement dit, le conflit aigu qui a opposé en 1943, Jean Moulin et les trois chefs des mouvements de résistance, Henri Frenay, Emmanuel d'Astier de la Vigerie et Jean-Pierre Lévy.

    Il faut avoir vu la façon arrogante et méprisante dont Daniel Cordier fut l'objet des propos tenus par Henry Frenay (voir Youtube) , aux Dossiers de l'écran pour comprendre l'obstination et le travail colossal qu'il mena pour contredire les calomnies et assertions de l'ancien chef de la Résistance et ministre du Général de Gaulle. 

    Le problème c'est que ceci avait déjà été expliqué dans le tome 1. Ces 70 pages sont donc redondantes. L'autre défaut du livre et qui là encore trouve son explication dans la véritable croisade menée contre l'auteur par l'opposition à sa défense de Moulin, tient aux nombreuses citations, énumérations de décisions in extenso en plein milieu de chapitres à de multiples endroits.  On doit choisir soit en met des notes en bas de pages, soit on crée des annexes. Dans le cas présent la première solution étant à l'évidence hors de question ,tout cela aurait dû aller en annexes pour ne pas rompre le fil conducteur historique.

    Enfin dans une longue postface l'auteur régle là encore ses comptes avec ses adversaires au sujet du "Manifeste de la Libération Nationale" de Henry Frenay qui lui valut des attaques allant dit-il jusqu'à personnaliser le débat, manie bien française de nos concitoyens quand ils sont à court d'arguments pour justifier leurs opposition à telle ou telle affirmation qui ne les satistont pas voire les critique. Longueur de la justification plus de 120 pages dans l'édition JCLATTES! On comprend que Cordier ait le souhait de démontrer que ses affirmations ne sont pas des lubies, des déclarations de foi envers son ancien patron, mais là encore c'est "hors sujet" et aurait dû faire l'objet d'une publication à part.

    Tout ceci nuit à la lecture du tome III car exaspéré de voir le rythme de la narration interrompu en de multiples endroits par des digressions et autres éléments à caractère documentaire nécessaires mais mal placés, on finit par les sauter et sans doute par également passer par dessus le moment où le récit biographique reprend réellement sa course. C'est profondément dommage, c'est particulièrement frustrant voire agaçant.

    Cela dit Cordier grâce à ce livre monumental, remet les choses en place et démystifie le ou les mouvements de la Résistance en leur redonnant une taille humaine. On sort de mes mémoires qui qu'on le veuille ou non embellissent toujours les actes de leurs auteurs, rares sont ceux qui comme Cordier ont le courage de dire sans détours qu'ils firent à un moment de leur vie fausse route. Cordier dit de façon claire et précise qu'il était Action Française et avait des tendances antisémites (si ma mémoire est bonne) dans son autobiographie "Alias Caracalla". Il y explique comment Moulin le mit devant ses contradictions et son erreur de jugement dès les premiers mois de leur collaboration. Cet aveu n'était pas évident à faire. C'est tout à son honneur.

    Le vieux monsieur aujourd'hui centenaire peut être fier de sa ténacité, de sa volonté de défendre coute que coute la mémoire de son patron accusé par Frenay sans la moindre preuve d'être un communiste (proto-communiste comme il le dit, on adore encore dans notre pays sortir des mots ronflants pour se donner bonne conscience).

    Quand dans Médiapart en 2013, Jean A.Chérasse  écrit "...Mais il prétend aussi faire oeuvre d'historien, avec sa maniaquerie de la chronologie des archives, en tranchant de manière subjective dans le grand débat sur le financement des groupes de Résistance et de l'Armée secrète.

    Malgré la caution de Jean-Pierre Azéma, il n'est toujours pas évident aujourd'hui, de reconnaître le bien-fondé de la position de Jean Moulin dans cette affaire, position que défend bec et ongles Daniel Cordier qui stigmatise les chefs de la Résistance, et en particulier Henri Frenay. Le chef du mouvement Combat avait eu la maladresse, dans le débat des "Dossiers de l'écran", de dire à Cordier "qu'il n'était que l'intendance et qu'il ne connaissait pas bien l'enjeu de la discussion"...." , oui  monsieur les archives sur un évènement quelconque en matière historique doivent être consultées, commentées selon leur déroublement chronologique. Quand on fait un plat on ne commence pas par la fin de la cuisson mais par la collecte des ingrédients nécessaires à sa réalisation. Oui Cordier a fait oeuvre d'historien avec un grand H en affirmant haut et fort que ce dernier devait s'appuyer sur des faits et documents sans contexte possible et que ce n'est qu'en tout dernier ressort qu'il doit prendre en considération les souvenirs des acteurs des faits dont il rend compte. Trop souvent l'autobiographe embéllit ou déforme sciemment ou involontairement ses souvenirs pour se donner bonne conscience voire masquer ses erreurs ou actes contestables . L'un des exemples les plus flagrants d'une telle attitude, fut le procès Papon des années 90. Dans un ouvrage célèbre l'un des romanciers les plus célèbres de notre litterature, Alexandre Dumas  père dans ses "Mémoires", s'en est donné à coeur joie; on lui pardonne car il a tant d'humour, tant de talent de conteur qu'on les lit avec autant de plaisir que les Trois Mousquetaires, Vingt ans après ou le Vicomte de Bragelonne;

    Pour conclure, si vous vous intéressez à cette période tragique de notre histoire, lisez cet ouvrage et je dirai même que vous devez lire les oeuvres de Cordier dans ce cas surtout pas dans l'ordre chronolique:

    1/ "Jean Moulin l'inconnu du Panthéon" Tome 1 et 2 et une partie du tome 3 en sautant certains passages mentionnés ci-dessus

    2/ "Jean MouliJe viens de terminer la lecture de la biographie de Jean Moulin par Danier Cordier, son secrétaire pendant la résistance de Juin 1942 à la capture de ce héros en 1943. Ouvrage monumental si l'on considère la taille des trois volumes publiés entre 1989 et 1993, pas loin de 3000 pages dont presqu'un quart (voire plus) de notes, documents in extenso et annexes diverses.

    Ouvrage passionant à plus d'un titre sans conteste, ouvrage inachevé puisque prenant fin au moment du parachutage de Moulin début 1942. En effet les trois premiers volumes devaient avoir une suite également répartie sur trois autres volumes. Il semble que Cordier en raison de problèmes de santé n'ait pas pu continuer son ouvrage. Cependant ses ouvrages ultérieurs sont en fait la poursuite de cette biographie:

    1999 : Jean Moulin. La République des catacombes, Paris,  éd. Gallimard.Récapitulation du précédent ; action de Jean Moulin de 1941 à sa mort ; postérité de son action et de sa mémoire.

    2009 : Alias Caracalla : mémoires, 1940-1943, Paris,  éd. Gallimard, (ISBN 978-2-07-074311-7).Prix littéraire de la Résistance 2009.

    Un livre antérieur à la biographie éclaire l'action de Jean Moulin au travers du Conseil de la résistance et publié en 1983:

    1983 : Jean Moulin et le Conseil national de la Résistance, Paris,  éd. CNRS.

    J'ai lu les deux premiers mais pas le troisième.

    Pour en revenir à la biographie elle-même, autant les deux premiers volumes sont ordonnés et prennent la vie de Moulin de façon organisée et chronologique, autant le troisième présente le défaut d'être une sorte de fourre tout entaché de redites sans nombre. Tout se passe comme si Cordier considérait que le lecteur aborderait la biographie en commençant par le dernier tome. Un peu comme cette nouvelle manie en musique, de la diffusion style "salami" où les programmes, par exemple comme ceux de Radio Classique , sont constitués par des extraits d'oeuvres sous le faux prétexte que les auditeurs n'ont pas la patience d'écouter une symphonie ou un concerto en commençant par le premier mouvement allant jusqu'au dernier. Procédé inadmissible, intolérable et totalement injustifiable.

    Dans ce troisième volume les 70 premières pages constituent une préface justifiant l'existence du livre et qu'un autre ouvrage intitulé "De l'Histoire à l'histoire", complétera en 2013 , où "... il narre sa prise de conscience aux "Dossiers de l'écran" en 1977, sur la problématique de la Résistance par rapport à "la France libre" du général de Gaulle. Autrement dit, le conflit aigu qui a opposé en 1943, Jean Moulin et les trois chefs des mouvements de résistance, Henri Frenay, Emmanuel d'Astier de la Vigerie et Jean-Pierre Lévy...." (cf Mediapart )

    Il faut avoir vu la façon arrogante et méprisante dont Daniel Cordier fut l'objet lors  des propos tenus par Henry Frenay (voir Youtube) , aux Dossiers de l'écran pour comprendre l'obstination et le travail colossal qu'il mena pour contredire les calomnies et assertions de l'ancien chef de la Résistance et ministre du Général de Gaulle. 

    Le problème c'est que ceci avait déjà été expliqué dans le tome 1. Ces 70 pages sont donc redondantes. L'autre défaut du livre et qui là encore trouve son explication dans la véritable croisade menée contre l'auteur par l'opposition à sa défense de Moulin, tient aux nombreuses citations, énumérations de décisions in extenso en plein milieu de chapitres à de multiples endroits.  On doit choisir soit en met des notes en bas de pages, soit on crée des annexes. Dans le cas présent la première solution étant à l'évidence hors de question, tout cela aurait dû aller en annexes pour ne pas rompre le fil conducteur historique.

    Enfin dans une longue postface l'auteur régle là encore ses comptes avec ses adversaires au sujet du "Manifeste de la Libération Nationale" de Henry Frenay, qui lui valut des attaques allant dit-il jusqu'à personnaliser le débat, manie bien française de nos concitoyens quand ils sont à court d'arguments pour justifier leurs opposition à telle ou telle affirmation qui ne les satistont pas voire les critique. Longueur de la justification plus de 120 pages dans l'édition J.C. LATTES! On comprend que Cordier ait le souhait de démontrer que ses affirmations ne sont pas des lubies, des déclarations de foi envers son ancien patron, mais là encore c'est "hors sujet" et aurait dû faire l'objet d'une publication à part.

    Tout ceci nuit à la lecture du tome III car exaspéré de voir le rythme de la narration interrompu en de multiples endroits par des digressions et autres éléments à caractère documentaire nécessaires mais mal placés, on finit par les sauter et sans doute par également passer par dessus le moment où le récit biographique reprend réellement sa course. C'est profondément dommage, c'est particulièrement frustrant voire agaçant.

    Cela dit Cordier grâce à ce livre monumental, remet les choses en place et démystifie le ou les mouvements de la Résistance en leur redonnant une taille humaine. On sort de ces mémoires qui, qu'on le veuille ou non embellissent toujours les actes de leurs auteurs; rares sont ceux qui comme Cordier ont le courage de dire sans détours qu'ils firent à un moment de leur vie fausse route. Cordier dit de façon claire et précise qu'il était Action Française et avait des tendances antisémites dans son autobiographie "Alias Caracalla". Il y explique comment Moulin le mit devant ses contradictions et son erreur de jugement dès les premiers mois de leur collaboration. Cet aveu n'était pas évident à faire. C'est tout à son honneur.

    Le "vieux monsieur", aujourd'hui centenaire peut être fier de sa ténacité, de sa volonté de défendre coute que coute la mémoire de son patron accusé par Frenay sans la moindre preuve d'être un communiste (proto-communiste comme il le dit, on adore encore dans notre pays sortir des mots ronflants pour se donner bonne conscience).

    Quand dans Médiapart en 2013, Jean A.Chérasse  écrit "...Mais il prétend aussi faire oeuvre d'historien, avec sa maniaquerie de la chronologie des archives, en tranchant de manière subjective dans le grand débat sur le financement des groupes de Résistance et de l'Armée secrète.

    Malgré la caution de Jean-Pierre Azéma, il n'est toujours pas évident aujourd'hui, de reconnaître le bien-fondé de la position de Jean Moulin dans cette affaire, position que défend bec et ongles Daniel Cordier qui stigmatise les chefs de la Résistance, et en particulier Henri Frenay. Le chef du mouvement Combat avait eu la maladresse, dans le débat des "Dossiers de l'écran", de dire à Cordier "qu'il n'était que l'intendance et qu'il ne connaissait pas bien l'enjeu de la discussion"...." , oui  monsieur les archives sur un évènement quelconque en matière historique doivent être consultées, commentées selon leur déroulement chronologique. Quand on écrit une recette d'un plat on ne commence pas par la fin de la cuisson mais par la collecte des ingrédients nécessaires à sa réalisation en précisant pour combien de convives. Oui Cordier a fait oeuvre d'historien avec un grand H, en affirmant haut et fort que ce dernier devait s'appuyer sur des faits et documents sans contexte possible et que ce n'est qu'en tout dernier ressort qu'il doit prendre en considération les souvenirs des acteurs des faits dont il rend compte. Trop souvent l'autobiographe embéllit ou déforme sciemment ou involontairement ses souvenirs pour se donner bonne conscience, voire masquer ses erreurs ou actes contestables . L'un des exemples les plus flagrants d'une telle attitude, fut le procès Papon des années 90. Dans un ouvrage célèbre l'un des romanciers les plus célèbres de notre litterature, Alexandre Dumas  père dans ses "Mémoires", s'en est donné à coeur joie; on lui pardonne car il a tant d'humour, tant de talent de conteur qu'on les lit avec autant de plaisir que les Trois Mousquetaires, Vingt ans après ou le Vicomte de Bragelonne.

    Pour conclure, si vous vous intéressez à cette période tragique de notre histoire, lisez cet ouvrage et je dirai même que vous devez lire les oeuvres de Cordier, dans ce cas surtout pas dans l'ordre chronologique:

    1/ "Jean Moulin l'inconnu du Panthéon" Tome 1 et 2 et une partie du tome 3 en sautant certains passages mentionnés ci-dessus

    2/ "Jean Moulin. La République des catacombes"

    3/ "Les Feux de Saint-Elme," qui traite de la prime jeunesse de l'auteur

    4/ "Alias Caracalla : mémoires, 1940-1943" la période principale de son autobiographie qui sera suivie sans doute soit sous sa plume de façon posthume soit écrite par un de ses futurs biographes, de sa carrière de collectionneurs et expert en peinture contemporaine dont il doit la genèse à Jean Moulin qui l'a initié à cet art et en a fait un spécialiste de haut niveau.n. La République des catacombes"

    3/ "Les Feux de Saint-Elme," qui traite de la prime jeunesse de l'auteur

    4/ ":Alias Caracalla : mémoires, 1940-1943" la période principale de son autobiographie qui sera suivie sans doute soit sous sa plume de façon posthume soit écrite par un de ses futurs biographes, de sa carrière de collectionneurs et expert en peinture contemporaine dont il doit la genèse à Jean Moulin qui l'a initié à cet art et en a fait un spécialiste de haut niveau.


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  • Eh oui Mesdames et Messieurs les plus de 60 ans si la pandémie reprend du poil de la bête c'est de votre faute!

    Voyons la jeunesse qui dans la rue se balade sans masque dans mon arrondissement, le XXe est absolument inocente, c'est évident. Ceux qui imitent les crétins des USA qui soutiennent Trump disant ce matin sur CNN que la pandémie est une invention des Démocrates, qu'il n'y a même pas eu 10000 morts (chiffre officiel ce matin au dessus des 191000!!), les connards en Allemagne qui parlent d'un ange maléfique venu répandre la maladie pour faire peur, la sotte sur LCI tout à l'heure qui pleurniche parce que l'on doit prendre des mesures drastiques contre ces pauvres Français qui sont des gens responsables, au sens civique surdéveloppé et auxquels on ne fait pas confiance!Tous ces gens sont les victimes de leurs ainés de plus de 60 qu'on doit parquer, pourquoi pas mettre dans des camps pour s'assurer qu'ils ne nuisent pas.

    Seulement voilà la réalité est tout autre, ce ne sont pas les seniors qui se sont réunis par dizaine pour la fête de la musique, les rave party, les 5 à 9000 au Puy du Fou ou à faire la fête aux Champs Elysées pour un match de foot débile par des joueurs surpayés histoire de taper dans un ballon. Cela n'a pas pour conséquence d'accroitre les risques de contamination.

    Quand je vois le patron de ma pharmacie avec son masque en dessous du menton c'est une attitude responsable évidemment!

    Non les Français sont des indisciplinés par constitution, ne respectant pas les lois et trouvant toujours une échapatoire pour les contourner. Il faudra que Macron et sa clique sorte la tête du sable où ils l'enfouissent pour ne regarder les faits qui leur crévent les yeux.

    Non seulement il faut porter un masque, mais il faut le porter partout, idem pour les gestes barrières et l'hygiène corporelle.

    En ce qui me concerne, mes amis, fournisseurs et autres sont prévenus: interdiction absolue de pénétrer dans mon domicile sans mettre de masque et on se passe les mains au gel dès qu'on a franchi le seuil de ma porte ; quiconque refusera sera mis à la porte.

    Quand je sors de chez mon masque est mis avant même d'ouvrir la porte de mon domicile. Je n'en fais pas une affaire d'état encore moins esthétique. Et je poursuis depuis Mars un  confinement dont les seuls exceptions sont d'aller une fois par mois faire le plein de mes médicaments étant cardiaque. Oui j'aimerai sortir un peu, mais pour moi la vie de mon prochain compte autant que la mienne. Mon état de santé m'a permis de me faire tester à domicile sur ordre de mon médecin qui ne voulait pas me voir faire la queue dans des files d'attente où l'on ne sait pas qui vous cotoie. PCR négatif heureusement, mais sans doute conséquence de la plus grande prudence.

    A fortiori quand on travaille on se doit d'être encore plus prudent et de ne pas jouer à la roulette russe sa vie et celle des autres comme le font nombre de personnes que je vois de ma fenêtre à toutes heures de la journée.


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  • Oui, scandal de voir de sales politiciens prendre en otage toute une population victime des conséquences économiques de la pandémie actuelle.

    Laquelle? Les citoyens américains qui n'ayant plus le moyen de payer leur loyer faute d'avoir retrouvé un emploi, sont mis purement et simplement à la porte de leur logement.

    La faute à qui? A des sénateurs et des membres de la chambre des représentants qui jouent au bras de fer sur le dos de leurs compatriotes  avec pour les sénateurs républicains le soutien d'un Président aux comportements monstrueux.

    Que dit la France des droits de l'homme et du citoyen? RIEN! Allez sur toutes les chaines de télévisions françaises et montrez moi un seul journaliste qui au cours des derniers jours ait élevé la voix devant pareil scandal! 

    Quant à nos politiques Président en tête? Rien non plus que je saches.

    On a l'arrogance de parler en France de droits de l'homme? De dire à tue tête que nous avons été les avocats de la liberté et de l'égalité entre les hommes, on a donné des leçons et voilà le résultat de notre soit disant conscience. Le silence devant le comportement scandaleux des dirigeants d'un pays dont en plus ils ont l'entière responsabilité pour ne pas avoir pris au sérieux une pandémie qui s'annonçait dès le mois de Janvier. Pendant ce temps ces politiciens se déplacent en limousine, vivent dans un luxe effreiné, et jacassent.

    Sous l'excuse de ne pas se méler des affaires intérieures d'un Etat qu'on dit Allié, on n'émet pas devant les plus hautes autorités internationales la moindre condamnation de ce genre de pratiques d'un autre âge.

    Bravo l'Union Européenne, Bravo Monsieur Macron! Vraiment je me demande comment vous pouvez vous regarder dans la glace sans rougir de honte.


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  • Je fulmine quand j'entends ou constate l'éternelle sémantique ou compromission de nos dirigeants soucieux soit disant de notre santé ou de redresser notre économie. Le texte ci-après posté sur le site du ministère de la santé ce matin traduit cette exaspération. On dira comme un de mes amis que c'est une philipique, si ça peut faire plaisir à mes détracteurs grand bien leur fasse!

     

    Monsieur le ministre, je crois qu'il serait utile dans ce pays de prendre conscience qu'on ne gère pas une crise sanitaire à coups de compromissions.

    En voici quelques exemples:

    1/le temps mis à décider du port obligatoire du masque partout en ville et qui dès aujourd'hui est mis à mal par l'affirmation d'un des premiers adjoints de la mairie de Paris (comment s'en étonner quand on sait qui la dirige, l'experte en embouteillages de la capitale prenant les problèmes à l'envers comme toujours):

    hier sur l'antenne de BFMTV en fin d'après midi, le dit adjoint prétendit qu'il n'était pas obligatoire de mettre un masque dans un taxi! On ne peut pas faire plus confiné qu'un taxi, nombre de chauffeurs oublient d'en mettre un alors que les clients de G7 par exemple en ont l'obligation à juste titre.

    2/Vous parlez de faire 1 million de tests quotidiens ou hebdomadaire? Laissez-moi rire:

    il m'a fallu 15 jours et encore grâce à mon généraliste qui est une perle, pour obtenir une infirmière venant à domicile pour le faire; je suis une personne fragile: 79 ans, opération à cœur ouvert en 2010, infarctus en 2017 avec double arrêt cardiaque et choc cardiogénique! J'avais un doute et n'ai pas voulu faire prendre de risques ni à moi-même ni à mon entourage proche ou non; depuis le déconfinement je mets un masque partout, dans la rue ou pas, chez moi si je ne suis pas seul.(Dieu merci je suis négatif)

    On ne peut pas faire dans l'exception tant qu’on n’aura pas mis un frein réel à la pandémie et peu importe que les français râlent ou pas ou que cela fasse perdre des voix aux élus du sommet au bas de l'échelle.

    Ce doit être Monsieur le Ministre votre règle de conduite.

    La France aujourd'hui se comporte comme elle se comporta entre 1930 et 1940 en croyant que les catastrophes n'arrivent qu'aux autres, avec irresponsabilité, légèreté et lâcheté.

    Je n'appartiens à aucun bord politique, les dogmes, les intrigues de couloirs me sont odieuses.

    Je fais partie aujourd'hui de ceux qui ne croient plus à un  pays où pour ne pas voir monter au pouvoir des individus peu recommandables, sont obligés de voter CONTRE et non de voter POUR; toutes les explications des abstentions sont de la parlote devant ce simple fait cause essentielle de la situation qui fait que ce pays va à la dérive et droit dans le mur.

    Il en est de la santé comme de l'économie que cela plaise ou non de l'entendre.

    Mentir en disant qu'on peut emprunter à tout va sans envisager de rembourser la dette est inadmissible et criminel. Ne pas dire ouvertement que le temps des 35h, 6 semaines de vacances, RTT et autres amusements est fini, est irresponsable.

    Je vous prie de croire en mes sentiments distingués. C..... R....., un citoyen (terme galvaudé) responsable.

    PS: mon nom est en toutes lettres sur ma missive cela va sans dire, j'assume mes responsabilités moi et ne fais pas dans les lettres anonymes.


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