•  

    MELENCHON

    Je crains d'être fâcheux, par l'ardeur qui m'engage

    À vous rendre aujourd'hui, Président, mon hommage,

    Et j'aurais pu troubler quelque docte entretien.

    HIDALGO

    Monsieur, avec la gauche on ne peut gâter rien.

    MACRON

    Au reste vous faites merveille et c’est ainsi qu'en prose,

    Vous pourriez, s'il vous plait, nous montrer quelque chose.

    MELENCHON

    Le défaut des tribuns, dans leurs productions,

    C'est d'en tyranniser les conversations;

    D'être au Palais, au Cours, aux ruelles, aux tables,

    De leurs programmes usant lecteurs infatigables.

    Pour moi je ne vois rien de plus sot à mon sens,

    Qu'un tribun qui partout va gueuser des encens,

    Qui des premiers venus saisissant les oreilles,

    En fait le plus souvent les martyrs de ses veilles.

    On ne m'a jamais vu ce fol entêtement,

    Et de Vous, Président je suis le sentiment,

    Qui par un dogme exprès défend à tous ses sages

    L'indigne empressement de lire leurs ouvrages.

    Mais voici mon programme que pour les électeurs,

    Je crois devoir vous voir imposer la teneur.

    MACRON

    Vos dires ont des beautés que n'ont point tous les autres.

    MELENCHON

    De Gaulle et Mitterrand règnent dans tous les vôtres.

    MACRON

    Vous avez l‘arrogance, et le beau choix des mots.

    MELENCHON

    On voit partout chez vous l’ENA et Sciences po.

    MACRON

    Nous avons vu par vous ZEMMOUR ET MARINE,

    Transformés en l’instant des supports de Staline.

    MELENCHON

    Vos actes ont une autorité, suivie partout

    Qui laisse de bien loin Poutine après vous.

    MACRON

    Est-il rien d'amoureux comme vos pirouettes?

    MELENCHON

    Peut-on voir rien d'égal aux promesses que vous faites?

    MACRON

    Rien qui soit plus charmant que votre dictature?

    MELENCHON

    Rien de si plein d'esprit que votre démesure?

    MACRON

    A l’Assemblée surtout vous êtes admirable.

    MELENCHON

    En Conseil de Défense je vous trouve adorable.

    MACRON

    Si la France pouvait connaître votre prix,

    MELENCHON

    Si ce siècle en justice soutenait votre esprit,

    MACRON

    En carrosse doré vous iriez par les rues.

    MELENCHON

    On verrait le public vous dresser des statues.


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  • "Marine Le Pen, première de cordée gaulliste ? Dans une tribune à paraître dans la Revue politique et parlementaire – révélée par l’Agence France Presse et que Le Monde a pu consulter –, la présidente du parti d’extrême droite rend un hommage plus qu’appuyé au général de Gaulle. Au long de ces neuf pages dithyrambiques à la gloire d’un « grand homme », Marine Le Pen revendique l’« héritage » de l’homme du 18-Juin, et même plus encore : selon elle, « sur l’échiquier politique, aujourd’hui, seul le Rassemblement national (RN) défend cette ligne ».Une plaidoirie pour le moins surprenante de la part de la patronne d’un parti justement né dans l’anti-gaullisme virulent, comptant parmi ses fondateurs des anciens de l’OAS et nombre de nostalgiques de « l’Algérie française ». Dans le premier tome de ses Mémoires, paru en 2018, Jean-Marie Le Pen conservait d’ailleurs toute son acidité à l’égard de celui qui « reste pour [lui] une horrible source de souffrance pour la France ».
    Les visées politiques de sa fille cadette peuvent difficilement passer inaperçues. Une telle apologie, en rupture totale avec la genèse du parti d’extrême droite, lui permet de poursuivre son entreprise de « dédiabolisation ». En briguant ainsi l’héritage du chef de la France libre, la présidente du RN tente une nouvelle fois d’enterrer celui, plus encombrant, du frontisme historique et les déclarations de son père comparant la Shoah à un « détail de l’histoire » et réhabilitant le maréchal Pétain, tout en ratissant à droite en vue des prochains scrutins.".


    (Source:Le Monde 03 juin 2020 Lucie Soullier).
     
    L'OAS et ses méfaits je les ai vécu de près car mon meilleur copain (amitié de 60 ans pas style Réseaux sociaux) avait son père résistant de la première heure à la tête de le direction des programmes de la RTF: Albert Ollivier (1915-1964).


    On doit à cet homme de très grandes productions télévisées. Un Cyrano de Bergerac magistralement joué par le comédien du TNP , Daniel Sorano un-surpassé à ce jour et mise en scène par Claude Barma. La première production télévisée en stéréo: Les Perses d'Eschyle mise en scène par Jean Prat et bien d'autres émissions monuments d'une télévision où dieu merci la publicité n'encombrait pas le petit écran. Il était le correspondant de mes parents qui avaient quitté Paris alors que je faisais Maths Sup à Janson. Le soir en rentrant chez eux je devais montrer patte blanche devant le vigile chargé de nous protéger des tentatives d'assassinats perpétrées par l'OAS!
     
    Alors si vous voulez messieurs et mesdemoiselles les lycéens/ennes recommencer l'expérience voter pour MLP si tant est que vous ayez le civisme de remplir votre devoir de citoyen d'une démocratie.
    Succès garanti!

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  • Non pas inculture politique, mais  inculture tout court. 

    Quand on discute avec eux et hélas avec le Français moyen, sa culture tant politique, qu'économique au sens très large du terme est proche de moins l'infini. Elle repose sur des articles lus sur internet sans le moindre esprit critique de ce qu'ils lisent (attention esprit critique ne signifie pas esprit de la critique pour ça ils sont très doués). 

    Cause de cette situation l'enseignement dégradé de notre pays du primaire au baccalauréat. On méprise l'enseignement des classiques dans toutes les options et filières qu'on a multiplié à l'infini, alors que loin de devoir être spécialisé l'enseignement du primaire au lycée devrait apporter une Culture générale. Au supérieur d'orienter vers une profession. Il commence tout juste à le faire! 

    J'ai soutenu ma thèse de Doctorat en 1996. J'avais donc 55 ans; jusque là je n'avais pas trouvé de sujet concret comme thème dans mon parcours professionnel. Ce sont mes recherches appliquées à la prévision des risques de faillites d'entreprises pour mon employeur qui me procurèrent le sujet et les données suffisamment nombreuses (base de données financières comparables de 2000 entreprises tous secteurs confondus). 

    Quand je présentais mon sujet à mon futur directeur de Thése vice chancelier des universités de Paris de l'époque, je me souviens de sa remarque: "Je vous rappelle Claude qu'une thèse doit porter sur une recherche théorique." 

    Je répondis que ma vie professionnelle n'avait rien de théorique et encore moins les buts que je me fixais depuis 13 ans voire plus dans mes études. Il s'agissait d'éviter à mes collègues credit-men de prendre des  bouillons et de procurer ainsi des ardoises à notre employeur commun. Il persista et au cours de la période de conception du document me demanda d'appliquer au chiffres d'affaires des sociétés des théories probabilistes! Je refusais catégoriquement menaçant de ne pas aller plus loin vers la soutenance et rappelait qu'à tout hasard, le directeur commercial et le directeur financier d'une boite n'étaient pas payés pour faire des recherches probabilistes mais pour ramener des ressources à leur société pour payer leurs salariés et dégager in fine un profit légalement! 

    Au cours de la soutenance un des membres du jury prof de Dauphine me lança avec mépris:" Enfin vous êtes comme tous ces analystes, vous êtes à la recherche du Graal". 

    Quelle erreur de me lancer sur un compositeur que j'admire pour son talent! Wagner!  

    Réponse à cette remarque totalement stupide:" Voyez vous monsieur le professeur, je ne risque pas d'être à la recherche du Graal car je ne me prends pas pour Parsifal!" 

    Peu de temps auparavant le même prof me reprochât de n'avoir cité dans ma thèse que 38 ouvrages!. 

    Réponse: " je ne cite que les ouvrages que j'ai lu". Eh oui! pour moi une bibliographie n'est pas un catalogue de supermarché pour faire chic dans un salon! 

    Quand on travaille pour un employeur on n'est pas là pour faire dans le rêve et la théorie tous azimuts. Il en va de même quand on dirige un Etat! Les Mélenchon et autres grands théoriciens basent leurs programmes sur des idées qui si elles peuvent être généreuses ne correspondent pas aux réalités de la vie concrète, financières, commerciales, sociales etc sur lesquelles on peut influer au grès de nos grandes idées généreuses et/ou altruistes. 

    Les actionnaires de l'Etat sont ses citoyens, comme les actionnaires qui ont souscrit et constitué les capital de l'entreprise, les citoyens ont souscrit au capital de leur pays par leurs impôts et taxes de toutes sortes et attendent en échange un taux de croissance qui aura une conséquence positive sur la croissance de leur niveau de vie. 

    Quand Delanoé a versé des larmes de crocodiles parce que disait-il les Britanniques avaient utilisé des moyens (lesquels j'en sais rien) injustes dans la négociation du choix de Paris ou Londres pour les JO, cela frisait au ridicule. Les Britanniques ont utilisé sans doute tous les moyens de la gestion d'un projet commercial pour gagner et les beaux sentiments sont restés au vestiaire! En affaires pas de quartier! Point barre! 

    Tant que nous n'aurons pas assimilé cela nous nous égarerons et notre pays restera à la traîne plus ou moins derrière les autres malgré nos beaux discours. C'est autant valable pour Macron que pour les autres candidats/tes. 

    Comme le disait Joseph Fouché ministre de la police de Napoléon"...Il n'est pas de bonne politique, pour un gouvernement dêtre toujours pesant, toujours minutieux, toujours fiscal…il n’ya de richesse nationale que dans les individus, les propriétés, le commerce. L’empereur doit s’enrichir non de la bonificatio des impôts, mais de la diminution des dépenses… » (Source : « Fouché, les silences de la preuve » de Emmanuel de Waresquiel ; page 402 aux Editions Tallandier/Fayard 2014) 

    Certains au plus haut niveau sur toute l’étendue de l’échiquier politique devraient en faire leur devise de campagne !

     


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  • Le grand regret de nombre de candidats à cette élection est de ne pas avoir le système d'élection de la IVe République. Les participants à cette discussion sont sans doute trop jeunes pour en avoir été les témoins.
    Election de René Coty fin 1953. Pour rafraîchir les mémoires deux possibilités soit lire l'excellent litre sur la IVe de Jacques Fauvet soit ce texte de WIKIPEDIA qui résume parfaitement ce dont je fus témoin dans ma jeunesse. Même à 12 ans croyez-moi un tel ridicule citoyen reste en mémoire!

    "En vue de l'élection présidentielle de 1953, le président de la République sortant, le socialiste Vincent Auriol, annonce qu'il ne briguera pas un second mandat. Le président du Conseil des ministres, Joseph Laniel, part favori dans la course à l’Élysée. Alors qu’il est vice-président du Conseil de la République depuis 1948, René Coty n'est pas pressenti pour l’emporter, d'autant plus que la tradition sous la Troisième et la Quatrième République est d'élire le plus souvent le président de la chambre haute (Sénat puis Conseil de la République), qui est à ce moment-là Gaston Monnerville.
    Alors que le président de la République française était élu dès le premier tour, éventuellement au second, le scrutin s'éternise. Joseph Laniel, soutenu par la droite, ne parvient pas à obtenir la majorité absolue. Après le dixième tour, le chef du gouvernement se retire au profit de Louis Jacquinot, mais celui-ci recueille encore moins de voix et se retire à son tour au profit de René Coty, qui, sans être candidat et étant alors opéré de la prostate (cette hospitalisation lui évitant de se prononcer pour ou contre la Communauté européenne de défense), avait obtenu 71 voix au onzième tour. Au douzième tour, le nouveau candidat de la droite manque de peu d’obtenir la majorité absolue ; il est alors immédiatement procédé à un treizième tour de scrutin, à l’issue duquel René Coty est élu par 477 voix sur 871, dont 329 pour le socialiste Marcel-Edmond Naegelen."
    René Coty était cet homme tout à fait représentatif de l'époque,sérieux, poli, ne faisant pas de vagues et doté d'une grande modestie et lucidité comme en atteste sa réflexion pleine d'humour à l'issue du scrutin:
    « Je ne me fais aucune illusion : si je suis président de la République, c'est parce que j'ai été opéré de la prostate. Cette opération m'a dispensé de prendre parti pour ou contre la CED »!
    La CED! La Communauté Européenne de Défense! Vous voyez comme l'histoire se répète, Monsieur Macron. Pensez-y si vous êtes réélu, on ne perd rien à ressasser le passé, on en apprend tous les jours!
    Aucun des candidats élus aux élections de toutes sortes à ce jour n'auraient eu cette lucidité et ce sens de l'humour. Ils se trouvent tous trop intelligents, Que voulez vous la plupart ont fait l'ENA alors....
    Ah si, Il y en a eu un. Le grand humoriste Jacques Faisant ne faisait-il pas dire dans un de ses dessins quotidiens du Figaro, à De Gaulle à la fin d'une conférence de Presse:
    "Qu'est-ce que je ferais si je ne m'avais pas?!"
    Eh oui "Qu'est-ce que nous ferions si on avait aujourd'hui la chance de vous avoir et de ne pas devoir supporter l'étalage d'incompétences et de populisme déclaré ou déguisé, offert à nos suffrages demain!"

    Triste spectacle!

    Dernier point: j'irai voter aux deux tours, je ne laisserai par mon abstention la bande de dangereux incapables de l'extrême droite à l'extrême gauche avoir la moindre chance de se voir élu à la Présidence, mieux vaut l'ambitieux, prétentieux, méprisant Macron que les Le Pen et Melenchon  voire Zemmour, diriger ce pays et le mener à la dictature style Poutine qu'ils ont adoré et prétendent ne plus soutenir au fond de leur cœur. Revenir au style Vichy, JAMAIS!


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  • Le texte qui suit est la copie du commentaire posté sur le site de France info en regard de l'article :

    Présidentielle : "On s'achemine vers le scénario catastrophique du crash démocratique", alerte l'ONG A Voté !

    Interview de France Info de Dorian Dreuil le co-président de l'ONG A Voté; je n'ai pas trouvé le nom de l'interviewer.

     

    Ma tentative de commentaire en réponse au pseudo Dalayrac vers 9h ce matin:

    Le modérateur aura-t-il le courage de mettre en ligne ce qui suit? Je l'espère naïvement, mais enfin l'espoir fait vivre dans ces sinistres temps. Mais qu'il sache que j'ai vécu ce que j'affirme. Je suis né en 1941 et ai une mémoire intacte malgré "des ans l'irréparable outrage" comme dit Athalie dans son célèbre monologue du songe! Je compte sur vous! 

    On voit bien  que vous n'avez sans doute jamais vécu le régime parlementaire! Quel âge avez-vous? Avez-vous été le témoin de la période 1946-1957 avec ses 21 gouvernements. Les combines à géométrie variable de ces messieurs les élus. De ces gouvernements qui se constituaient à 8h du matin et tombaient à 18h? Du ridicule de la France sur le plan international à l'époque?

    C'est ça le régime parlementaire qui hélas toujours part à la dérive aux mains des hommes trop faibles pour résister à l’attrait du pouvoir et de leur ambition!

    Faisaient pire que nous les Italiens dont je ne sais plus le nombre de premiers ministres qui a pu défiler pendant la même période. En France le régime parlementaire de la IIIe république qui nous a allègrement menés à deux guerres mondiales a compté 107 gouvernements successifs si ma mémoire est bonne entre 1874 et 1940! Bravo!

    Sous la IVe l'irresponsabilité de certains atteignait des sommets, tel Guy Mollet Président du conseil et de la SFIO ancêtre du parti socialiste:

    Nous sommes en 1957, le 21 mai plus précisément. Le gouvernement de Guy Mollet n'a pas réussi à faire passer son plan de finance. Constitutionnellement, cela ne l'oblige pas à démissionner. C'est pourtant ce qu'il fera en remettant sa démission et celle de son gouvernement au président Coty. Après avoir annoncé la démission de son gouvernement, Guy Mollet se retire sur cette dernière déclaration (je ne me souviens plus si c'est devant l'assemblée nationale ou au cours de la conférence de presse suivant sa mise en minorité, peu importe l'acte est un comble d'irresponsabilité politique): « Veuillez maintenant me pardonner messieurs, mais ça va être l'heure de Signé Furax. » . Feuilleton radiophonique sur Europe 1 de Pierre Dac et Francis Blanche, mon pseudo dérive du nom d’un des protagonistes de la série !

    Je vous rappelle également qu'un certain François Mitrterand fut acteur de cette jolie période. De même je rappelle qu'on a élu en 1981 un détenteur de la Francisque et ami d'un certain personnage au lourd et sinistre passé, René Bousquet. Comment voulez vous après cela que le régime parlementaire puisse avoir les faveurs des électeurs, à moins bien entendu de se joindre à cette remarque faite par Louis Sébastien Mercier dans son ouvrage « Le Tableau de Paris » en 1781, que « lorsqu'on parle aux Français de choses sérieuses, ça les fait rire »! Et en effet on continue de rigoler aux choses sérieuses, il suffit de regarder les débats à la télévision pour s'en convaincre ça rit sous cape ou ouvertement.

    On ne bâtit pas un régime démocratique avec de pareils acteurs ou comportements. On va ainsi tout droit à l'échec et tout droit à la désaffection de ceux que l'on veut convaincre de voter pour vous. Ce qui est le plus grave. Si vous y ajouter l'incompétence himalayenne des candidats dans tous les domaines c'est la catastrophe assurée.

    C'est ce qui arrive aujourd'hui: imprévoyance d'un conflit qui nous crevait les yeux dans sa survenance depuis plus de 15 ans, immobilisme, populisme en tout genre etc... On ne gère pas avec une licence de lettres pas plus qu'avec le diplôme de l'ENA si prestigieux soit-il. J'ai eu affaire à des collègues diplômés de l'ENA, ah! ils étaient imbattables en réunion pour faire des exposés brillamment construits, par contre efficacité pour nous amener des clients, on attend toujours! Et à quel prix!

    On glorifie nos grandes écoles, je vous rappelle si vous ne l'avez entendu cette réponse à Bernard Pivot un soir d'Apostrophes, qui demandait au grand chanteur Laurent Naoury comment il se faisait qu'il avait fait Centrale et poursuivait une carrière d'artiste: "Pour faire Centrale il suffit d'apprendre par cœur". J'ai fait MathSup et en effet on apprend par cœur à coups de "colles" comme on appelait de mon temps les interrogations orales sur les matières principales à intervalle régulier faisant partie de notre appréciation pour le passage en MathsSpe.

    Mieux encore, j'ai collé une promo d'HEC dans les années 90 en analyse financière; Je dirigeais à l'époque le service d'analyse financière et de prévision de faillites d'un grand groupe bancaire. J'avais mis au point avec mes collaborateurs un modèle qui nous avait permis d'anticiper le risque de faillites d'entreprises environ deux à trois ans à l'avance. Ainsi la banque en toute légalité pouvait décider de ne plus renouveler ou accorder des crédits à une entreprise qui avait toutes les chances d'être source d'ardoise en ayant bien entendu expliqué au préalable le pourquoi du risque encouru et les éventuels pièges ressortant de l’étude de ses comptes.

    Quand je faisais les tests de mon modèle au début des années 80 je le fis sur le groupe Amrep qui fit faillite en 1984 dans un scandale sans précédent. Le résultat de mes tests fut le suivant : pendant les cinq années précédent la chute du groupe,  le risque de faillite était de 100% chaque année! Comme me le dit un directeur à l'époque "quel dommage que vous n'étiez pas employé de la banque pendant cette période, j'avais des doutes sur la survie de l'entreprise mais aucun argument opposable à la direction pour justifier ma méfiance"! Pour revenir à mon intervention à HEC, mon patron y donnait des cours et me demanda de venir exposer mes méthodes d'analyse et d'appuyer ma présentation en proposant au préalable aux étudiants des études de cas que je corrigerai ensuite avec les étudiants dans une seconde intervention. Ce que je fis. Les conclusions des étudiants furent toutes positives, chaque groupe considérant l'entreprise qu'il étudiait sans le moindre risque et donc accordant le renouvellement des lignes de crédits! HAHAHA! Ils s'étaient tous fait piéger; je ne leur avais donné à étudier que des entreprises qui avaient fait faillites environ 18 à 36 mois après le dernier bilan et compte de résultat proposé à l'étude! Bien entendu les documents étaient rendus anonymes interdisant toute possibilité de connaitre le nom de la société.

    J'entends encore la remarque prétentieuse et méprisante de cet étudiant au premier rang de l'amphi me disant "on voyait bien qu’il n'y avait pas besoin de faire tous ces retraitements comptables pour constater que l'entreprise était parfaitement saine"! Réponse de votre serviteur:" Jeune homme vous venez d'accorder une ardoise de plusieurs millions de francs à votre employeur, mon équipe dieu merci n'a pas été dans ce cas"!

    Tout ceci n'est pas des fake news ou des inventions de ma part, le faits son là mes anciens collègues toujours vivants pourraient en attester. C'est parce que j'ai bossé dans différentes sociétés, me suis formé auprès de chefs d'entreprises qui m'ont expliqué comment ils travaillaient et faisaient face aux aléas de leur entreprise que j'ai pu réalisé un modèle sans doute pas fiable à 100% mais suffisamment néanmoins pour permettre à mon employeur de récupérer à temps un cumul de lignes de crédits sur dix ans avoisinant le montant du résultat consolidé de toute une année du groupe! Nous n’étions que quatre dans mon service moi compris.

    Il en va de même quand on gère un Etat. On ne fait pas de la gestion et du management avec de beaux sentiments, en laissant filer une dette comme c'est le cas aujourd'hui dans notre pays, en s'imaginant qu'on peut partir en retraite à 60 ans alors que l'espérance de vie atteint les 80, en bossant 35h par semaine, en faisant de toute une population des assistés totalement inconscients du coût réel de certaines prestations qui lui sont remboursées intégralement.

    La compromission tous azimuts est l'ennemie public de la gestion d'un Etat. On a fait de la compromission avec Poutine, on paie la facture ou plutôt les malheureux Ukrainiens la paient avant que nous n'en subissions nous mêmes toujours vivants, les effets collatéraux. A caresser dans le sens du poil en permanence l'électeur on finit par le tétaniser et le transformer en mouton qui avale les plus élémentaires couleuvres.

    Un régime démocratique ne peut survivre qu'en ayant à sa tête des individus compétents dans chacun des domaines dont ils seront responsables tout le reste n'est que bavardages et brèves de comptoirs. C’est toute notre éducation, notre éthique qui est à revoir et cela prendra des siècles, mais il faut commencer dès à présent.

     

     


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