• Vient de paraître chez Stock « Deux étés 44 » roman historique de François Heilbronn (vice président du mémorial de la Shoa) « Deux étés 44 ».

    A la fois roman et souvenirs personnels douloureux ce livre est le résultat d’une recherche généalogique approfondie. En effet l’auteur parvient par son travail minutieux à rattacher un évènement important du règne de Louis XV à sa famille, évènement qui aurait pu avoir des conséquences majeures sur le court de l’histoire de France, à une tragédie qui a frappé sa famille deux siècles plus tard.

    Ce qui paraissait n’être que le fruit de l’imagination ou de la légende par ce travail s’avère être parfaitement réel :

    Le 15 aout 1744 le roi de France est considéré par les Thomas Diafoirus de l’époque comme mourant, il a reçu les derniers sacrements après s’être confessé sous l’attitude menaçante de l’évêque de Soissons, de ses actes de débauche récents et passés. Le gouverneur de Metz en l’hôtel duquel séjourne le Roi, persuadé d’une erreur de diagnostic va confier par un stratagème au médecin juif Isaïe Cerf Oulman le soin de réexaminer le roi et de tenter de le guérir. Seul obstacle à franchir, pouvoir laisser un juif non seulement pénétrer dans la chambre du patient mais inadmissible et inacceptable pour la société de l’époque de voir un acte pareil se produire par un membre d’une telle communauté et croyance religieuse.

    L’identité du médecin sera cachée pendant deux cents ans et ce sont les recherches entreprises par l’auteur du roman qui le mèneront à établir le nom du médecin.

    Dans le même temps et en quelque sorte indirectement François Heilbronn rattachera cet évènement au sort tragique de sa famille, en particulier de son arrière grand-père Henry Klotz descendant du médecin qui sauva Louis XV, et qui mourut des suites des multiples blessures et fractures infligées par les SS qui l’arrêtèrent et le conduisirent à Drancy à l’automne 1944 puis à l’hospice de la rue de Picpus de la Fondation Rothschild que les Nazis forcèrent à l’époque comme annexe au sinistre camp pour les prisonniers en fin de vie. Henry Klotz y décèdera le 17 aout 1944 tandis qu’au total 12 autres membres de sa famille seront déportés dans le dernier convoi partant pour les camps de la mort. Paris sera libéré huit jours plus tard…

    Toute la famille de l’auteur descend du médecin qui sauva le roi de France qui avait pour la communauté juive de l’époque une attitude autrement plus tolérante que celle de l’Eglise catholique d’alors et de la France collaborationniste de la seconde guerre mondiale ayant oublié un peu vite la déclaration des droits de l’homme  de la révolution française. On ne le rappellera jamais assez la police française participa aux rafles et autres convois jusqu’à la frontière menant les victimes dans les camps à leur martyre. Robert Badinter le rappelait encore hier soir dans l’interview qu’il accordait à la chaine LCI.

    Livre prodigieusement intéressant, à la première partie parfois cocasse et drôle, à la seconde tragique bien entendu et pointant du doigt les drames auxquels mènent encore intolérance, racisme en tous genres, extrémisme de droite comme de gauche.

    Sauf pour quelques personnages voire dialogues toute la partie consacrée à Louis XV est véridique, François Heilbronn ayant retrouvé à Metz ou aux archives nationales les rapports précis des faits racontés dans le roman.

     


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  • Isabelle Duquesnoy publie un livre sur l’affaire des poisons chez Laffont, « La Chambre des Diablesses ». Ce livre se démarque des autres ouvrages sur le même sujet en particulier celui de Jean-Christian Petitfils. Ici on est à mi-chemin entre le roman historique et le livre d’histoire pur et dure.
    Dure il l’est et à plus d’un titre au point qu’on peut s’étonner qu’au moment de sa présentation en présence de l’auteur, Jean-Christophe Buisson lors de son émission « Historiquement Show » sur HistoireTV, n’ait pas mis en garde les lecteurs sur la crudité de certains chapitres pas toujours à mettre sous les yeux des rares jeunes adolescents voire plus jeunes qui pourraient être amenés à le lire.
    L’auteur alterne chapitres romancés mais utilisant des sources historiques certaines et missives envoyées par Marie Marguerite Monvoisin (Monvoisin est le nom exact de la sinistre la Voisin dont il est ici raconté l’affaire) au Lieutenant général de Police de Louis XIV, Monsieur de La Reynie, où elle rend compte des monstruosités de sa mère. Ces lettres sont authentiques à partir de la page 274 du livre, jusque là comme pour le reste du livre il s’agit de lettres supposées bâties sur les documents restant de l’enquête de la Chambre Ardente mise en place en 1679 à la demande du roi et non détruites à sa demande devant le scandale le mettant lui-même en vedette avec sa maîtresse Mme de Montespan.
    Il n’empêche que la rigueur de l’ensemble rend ce livre à la fois passionnant, sinistre à souhaits voire gore, truculent à d’autres. C’est à la fois un roman policier, un roman historique, un livre d’histoire.
    La crédulité, la sottise, les missions criminelles demandées par une partie non négligeable de la noblesse y sont développées, de même que la fourberie, et aussi la prétention de Catherine Voisin ne reculant devant rien pour satisfaire sa quête de puissance et de richesse. Sa fille y apparaît comme une pauvre naïve souvent gourde mais par moment consciente des actes délictueux de sa mère et de son entourage de prêtres et autres individus aux actes monstrueux (enlèvements d’enfants nés ou déjà morts et leurs meurtres en vue de fabriquer les sinistres poisons et liqueurs en tous genres), mais incapable d’échapper au quasi hypnotisme de sa mère.
    A lire mais attention aux âmes sensibles. Un tableau d’une fin de XVIIe siècle au souverain lâche incapable de condamner ouvertement sa maîtresse Mme de Montespan.

     


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  • Voilà  plus d’un mois que le pays est l’objet de troubles constants de l’ordre public par des individus qui veulent par la force et la violence non pas s’opposer au projet de loi réformant le système des retraites  en particulier son âge de départ mais tout simplement mettre à bas la cinquième République et celui qui la dirige en ce moment.

    Mélenchon et ses partisans nous l’ont dit de façon claire et nette, « mettre à genoux le pays » !  En bon français cela veut dire envisager un coup d’Etat car si le pays économiquement se retrouve à genoux il s’acheminera inéluctablement vers une situation au mieux celle de la Grèce ou de l’actuelle Turquie avec ce mois ci un taux d’inflation de 64% agrémenté d’un « charmant dictateur » voire pire celle des années 1923-1924 en Allemagne où pour acheter son pain on se pointait chez son boulanger avec une ou plusieurs valises de billets de banque. Le résultat on l’a vu, l’arrivée du monstre Hitler et de son régime monstrueux.

    Toute cette violence, ce mépris pour les seniors, ce manque de civisme face à une économie au bord de la faillite, pourquoi ?

    Pour ne pas travailler deux ans de plus en partant à 64 au lieu de 62 ans sachant qu’en prime les citoyens ayant un travail pénible ont et auront toujours une situation particulière prévue à ce propos.

    Le Français croit travailler plus qu’ailleurs ! Messieurs les Français il faudra réviser vos données : La durée conventionnelle moyenne de temps de travail dans l'UE est de 38,6 heures par semaine. Vous ne le croyez pas, lisez la première colonne de ce tableau, la seconde n’a aucune valeur en soi si l’on ne lui associe pas l’écart type de la série ayant été utilisée pour calculer cette moyenne. Pourquoi ? Simplement parce que très vraisemblablement par simplification on a utilisé une moyenne arithmétique qui favorise les valeurs extrêmes, il faudrait les connaitre pour savoir si c’est la plus forte ou la plus faible qui biaise le résultat final. Pour ne pas avoir ce problème il faudrait calculer une moyenne géométrique qui distribue de façon plus équitable le poids des extrêmes dans une série.

    Pays Durée hebdomadaire conventionnelle ou légale Durée habituelle hebdomadaire moyenne
    Allemagne 37,7 34,8
    Danemark 37 32,3
    Espagne 38,5 36,4
    France 35,6 36,3
    Italie 38 35,5
    Pays-Bas 37,1 29,3
    Suède 37,2 36,2
    Royaume-Uni 37,4 36,8
    Union Européenne à 28   36,4

    Ce que l’on ne met jamais en regard ce sont les nombres de jours de congés de nos compatriotes, déjà pas mal avec 38 jours sans compter très certainement les RTT et week end je laisse de coté comme incalculables les pauses cafés, viaducs et aqueducs dont non compatriotes sont de grands experts.

    Mais ce qui est grave dans cette opposition à ce recul de l’âge de la prise de retraite, c’est à la fois le refus de prendre en compte le risque majeur de faillite financière du système en place et surtout l’idée que la situation est injuste et la façon de stigmatiser les seniors en les traitant de privilégiés.

    Que croit cette jeunesse tout particulièrement que leur bien être, leur confort, la paix relative dans laquelle elle vit est tombée du ciel ?

    Ces seniors, jeunes gens vous ont apporté un toit, une éducation, la possibilité de progresser socialement si vous y mettez aussi de la volonté de votre coté ; sans ces seniors aujourd’hui pas de smartphone, pas de moyen de traverser l’Atlantique à un prix autrement inférieur que celui de vos aînés il y a plus de 60 ans. Ces seniors et surtout leurs parents et grands parents se sont payés :

    Deux guerres mondiales,

    La Guerre d’Indochine

    La Guerre d’Algérie

    Ces deux dernières pour aider des privilégiés de colons qui ont exploité à leur profit les ressources des pays colonisés et ce sont des jeunes déjà traumatisés par 5 ans d’occupation ou de combats qui ont été se faire casser la gueule pour sauvegarder les privilèges de ces colons qui prétendent avoir fait le bonheur de ces pays dont nous voyons aujourd’hui le genre de régime dont ils disposent du fait de la déstabilisation de toute une culture parce que par prétention ces colons se sont crus des génies et ont cru qu’on change une culture en quelques années alors qu’il faut des siècles, et encore… !

    Jeunesse qui rouspète, vous avez un devoir de reconnaissance envers vos ainés tout comme ces retraités que vous méprisez ont eu un devoir de reconnaissance pour leurs parents et ont financé leurs retraites plus que méritées après tant de souffrance dans ce XXe siécle sinistré pendant plus de 50 ans car les marques d’une guerre ne s’effacent pas par la seule reconstruction matérielle du pays. On n’efface jamais la perte de tout ou partie d’une famille gazée dans les camps Nazis. En prime ces ainés du XXe siècle ce sont aussi payés une pandémie qui a fait des millions de morts, autour de 50 dans le monde, mais on ne saura jamais le chiffre réel faute de statistiques fiables à l’époque.

    Alors, oui vos jérémiades sur le report à 64 ans de la retraite est plus qu’indécent. En prime désolé mais à 20 ans et encore moins quand on est lycéen ce ne doit pas être l’objectif d’une vie. Et on devrait vous lycéens ou étudiants vous interdire le droit à manifester sur de pareils sujets ! Ayez un peu de décence, d’amour propre, d’ambition d’améliorer vos connaissances totalement dénaturées par un enseignement qui fait de notre pays l’un des derniers de la classe mondiale, un bac sans la moindre valeur et le brevet pas mieux non plus. Un assistanat chronique de toute une population qui s’imagine que l’Etat leur doit tout, qui sont frileux devant la prise du moindre risque et pense que la vie n’est pas faite de contraintes dans tous les domaines, et les refusent !

    Vraiment Mesdames et messieurs les Français vous n’avez pas de quoi pavoiser et être fiers et encore moins de râler contre pareille réforme.En un mot vous êtes pitoyables !


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  • Voici un texte fort intéressant publié par Bruno Fuligni aux éditions Lattès et qui nous fait découvrir un personnage haut en couleurs, Marie-Justine Pesnel escroc, espionne, fausse marquise, vraie prostituée pour reprendre son cv résumé dans la notice de quatrième de couverture de l’éditeur. Fuligni est un spécialiste de l’histoire criminelle et des  « affaires » qui ont marqué l’histoire de notre pays comme en atteste sa bibliographie.

    C’est au hasard d’un « surfing » sur des sites de ventes en ligne qu’il tombe sur le manuscrit de cette escroc en robes du soir, bijoux et chignon retraçant ses souvenirs de marieuse à complice d’assassinat !

    Surnommée « Madame cent-kilos » autant par son poids que par celui des affaires dont elle défraie la chronique, elle nous trace un véritable tableau de famille de sa vie mouvementée mais aussi un véritable documentaire de la vie de la fin du XIXe siécle et du début du XXe. Fuligni a pu retrouver ses arrières-arrières petits enfants et compléter et authentifier le manuscrit certifiant ainsi le document bel et bien rédigé par la belle.

    Marie-Justine nous donne un tableau de la sinistre condition carcérale féminine de l’époque où le clergé féminin ne brille pas par les principes promus par la religion catholique, sans les nommer elle décrit le comportement plus que douteux de la classe politique de l’époque ( rien a changé tout au long de l’histoire mondiale !). En plus cerise sur le gâteau elle a un style que bien des élèves bacheliers de 2023 pourraient lui envier.

    Un livre à la fois drôle et sinistre, tableau prémonitoire du délabrement à venir des 50 premières années du XXe siècle dont le rideau sanglant va se lever.


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  • Je découvre son décès avec retard. Un de mes comédiens préférés avec Charon, Piat, Hirsch, Gaudeau, Gence, et tant d'autres qui ont fait les beaux jours d'une Comédie Française où le talent était de mise et non le désastre actuel où dictions, mises en scène délirantes sans rapport avec les oeuvres jouées deviennent la règle à l'instar de ce que l'on doit aussi supporter dans les Opéras mondiaux France incluse. J'avais eu la chance de bavarder avec lui au Studio lors d'une de ses participation à un spectacle au sujet du délicieux Doit-on le dire de Labiche mis en scène par Jean-Laurent Cochet. Un homme cultivé, plein d'humour, aux yeux pétillants de malice. Quelle perte, quelle tristesse.


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