•  Porter un nom prestigieux ne fait pas de vous un grand  écrivain ou historien. C’est la conclusion qui ressort de la lecture du livre de Guillaume Debré consacré à « l’Affaire XYZ » (1797-1800) qui secoua les relations France-Etats Unis et fut à l’origine d’une guerre larvée, la seule entre nos deux pays.

    En soit cette affaire reste floue, rarement évoquée par les historiens, quasiment passée sous silence dans les mémoires du premier protagoniste de l’évènement, un certain Charles-Maurice de Talleyrand Périgord ex évêque d’Autun durant  2 ans, 5 mois et 1 jour !

    Eh oui, "le maestro, dottore honoris causa es combinazione" est à l’origine du scandale qui se déroula pendant ces trois années, indirectement il causa la chute du Directoire (en fait il serait tombé sans cela), permit à Bonaparte de faire son coup d’Etat du 18 Brumaire, fut sans doute la cause de la non réélection en 1800 du Président John Adams, coûta indirectement la vie  ou blessa 6500 marins français, et selon Barras empocha en dessous de tables appelés « douceurs » 13.650.000 millions Francs.

    Les faits sont avérés, les chiffres peuvent être exagérés, la haine de tous les protagonistes entre eux à un moment ou un autre, leurs désirs de se déclarer des champions de vertus sources de nombreux arrangements avec les faits historiques ou leurs actes pour le moins délictueux, tout ce petit monde est loin d’être constitué de petits saints.

    Le grand tort de Guillaume Debré est de clouer au pilori le Ministre des relations extérieures tout au long des un peu plus de 300 pages de son bouquin pour quand même reconnaitre in fine que Talleyrand « …avec cette prescience qui le caractérise…a su composer, placer ses pions et les actionner le moment venu. Il a surtout démontré sa maîtrise des destinées politiques et une formidable gestion du risque diplomatique…visant juste et voyant clair…stratège lucide et audacieux, architecte de la paix… », mais ajoute-t-il « comploteur invétéré ».

    Que reproche dans cette affaire l’auteur au Ministre ? D’avoir tout simplement fait ce que toute la classe politique de l’époque devait faire depuis des lustres : s’ENRICHIR sur le dos des gens, en politique ou pas et sans doute surtout en politique, car nos révolutionnaires qu’on porte aux nues, nos directeurs post Terreur, et le cher Napoléon Bonaparte, désolé ne valent guère mieux. Epoque de parvenus (curieux comme l’histoire se répète aujourd’hui… ), assoiffés de pouvoir et d’ambition, prêts à toutes les compromissions, grande composante du monde depuis la venue sur terre des dogmes religieux de toutes tendances.
    Mais de quelle affaire s’agit-t-il ?

    En ce XVIIIe siècle finissant la France par le biais de ses corsaires rodant autour des côtes américaines, arraisonne, vole, saisit les navires marchands américains. On chiffre à plus de 60 millions de dollars le manque à gagner des armateurs principalement de la côte Est des Etats Unis. On ruine les Etats de l’Est. Théoriquement ce genre de comportement à pris fin vers 1720 (lire à ce sujet les livres en anglais de David Head « The Golden age of Piracy » et de Douglas R. Burgess Jr. «  The Pirates’Pact »)  faisant suite à des accords conclus entre les Etats Unis et l’Angleterre ; nombre de corsaires et pirates célèbres ayant été jugés et ayant vu directement ou indirectement le bout de leurs vergues plier sous leur poids.

    Les Etats Unis s’en plaignent auprès de la France, on promet, on ferme les yeux, on laisse faire.

    Le Président John Adams décide alors d’envoyer une mission diplomatique en France pour revoir les traités de 1778 et mettre un terme gentiment à cette situation. Mais voilà que les envoyés se trouvent en présence de Talleyrand qui comme disait le menuisier de mon père dans les années 50 « [n’a pas] un for intérieur franc » et pense ici faire une sacré bonne affaire en prétendant que l’Etat français attend des « douceurs » des Etats Unis en échange du début des négociations ; il met en relation les émissaires américains avec trois individus dont les noms sont cachés sous les lettres : X Y et Z. Scandalisés à juste titre, trainés d’antichambre en antichambre par le Ministre qui met des lustres à les recevoir et fait semblant de ne pas connaitre les demandes de ses envoyés, nos trois compères finissent par rentrer au pays en deux groupes ; coté américain l’opposition déjà virulente entre Fédéralistes et Républicains ne fait que croître en apprenant les tentatives d’extorsions de fonds françaises. Les Républicains sont pro français sous la direction de Jefferson, les fédéralistes pro Anglais sous celle entre autres de Hamilton. L’arrivée progressive des rapports des émissaires que le Président finit par faire lire en intégralité aux membres du Congrès, déchaîne la colère des Fédéralistes rejoints par certains Républicains, tous considérant que l’attitude française doit être sanctionnée par une déclaration de guerre. C’est cet évènement qui donnera naissance à l’US Navy entre autres.
    Le Président Adams commence par donner raison aux partisans du conflit, mais quand Talleyrand au bord de perdre son fauteuil de ministre, voyant que son opération financière tourne court, change de tactique et finit par convaincre par personne interposée que la France souhaite négocie; une nouvelle mission est envoyée à Paris, un accord est trouvé grâce à l’intervention de Bonaparte qui vient de prendre le pouvoir et la guerre larvée prend fin.

    Ce qui laisse pantois c’est qu’à ce jour aucun document ne peut être trouvé sur ce sujet dans les archives du ministère des affaires étrangères. La  bibliographie du livre fait référence à 99% à des ouvrages anglo-saxons. Les livres d’histoire, l’enseignement, les biographies des protagonistes, on effleure à peine le sujet. En fin de compte on a ici une vision à quasi sens unique de l’affaire XYZ.

    Le mérite incontestable de Guillaume Debré et d’avoir tenté de mettre le lecteur en face d’une affaire qui peut-être est à l’origine des avatars constants de l’amitié franco américaine et du constant « je t’aime moi non plus » qui marque nos relations depuis près de trois siècles alors que l’indépendance américaine est le résultat de notre soutien à cette nation au moment du conflit du même nom.

    Le grand tort de l’auteur est de stigmatiser en permanence, plusieurs fois par page, le personnage de Talleyrand qu’il traite souvent presque de « noms d’oiseaux » !

    L’historien se doit d’être au dessus de ses sentiments personnels face à l’histoire avec un grand H, et d’adopter l’attitude la plus impartiale qui soit, s’il veut justement convaincre le lecteur dans un cas comme celui-ci, de la justesse de l’attitude de tel ou tel protagoniste. Vœu pieu dira-t-on, pourtant souvent réalisé par nombre de grands auteurs français ou étrangers.

    La bibliographie du livre elle-même omet un ouvrage primé pourtant de référence, celui de Jean Orieux « Talleyrand ou le Sphinx incompris, Flammarion, 1970 », même si celle de Emmanuel de Waresquiel est citée, (Talleyrand, le prince immobile-Fayard 2003), elle aussi une référence en la matière.

    Il faut donc lire cet ouvrage en tentant de prendre du recul face  à l’attitude bien évidemment condamnable du Ministre mais en oubliant quand même pas que cet homme si vénal et intriguant, fut d’une clairvoyance peu commune.

    Comme l’écrivait Albert Sorel dans ses « Essais d'histoire et de critique : metternich, talleyrand, mirabeau, (ed.1883) » :
    « …. Talleyrand avait été le ministre de deux gouvernements belliqueux et conquérants: il avait dirigé, en leur nom et sous leur autorité, plusieurs des grandes curées qui avaient bouleversé l'Europe depuis 1795: le traité de Campo-Formio, le congrès de Rastadt, le recez de 1803, les traités de 1805 et de 1807. Mais, en servant la politique des excès, il n'avait jamais cessé de la blâmer en secret. Il en voyait les dangers, il s'efforçait de les atténuer…. …il n'avait cessé de prêcher la modération, jugeant et condamnant ces grands juges de la terre parmi lesquels il siégeait avec l'impénétrable ironie de son sourire. Le caractère en lui avait eu bien des défaillances, le bon sens n'en avait presque jamais eu. Sa prévoyance était sa revanche contre les autres et contre lui-même.

    Tout jeune, il avait considéré le partage de la Pologne comme une flétrissure pour la politique française et un immense danger pour l'Europe. … Il écrivait de Londres, au mois de novembre 1792, dans un Mémoire dont il lui fut fait plus tard grand honneur, que la France devait dorénavant renoncer aux anciennes idées de primatie et de prépondérance; que «la richesse réelle consistait non à envahir les domaines d'autrui, mais bien à faire valoir les siens»; que le territoire de la France suffisait à sa grandeur; qu'il ne pourrait être étendu sans danger pour le bonheur des Français, que des conquêtes contrarieraient «sans honneur et sans profit» des renonciations solennelles. «La France, concluait-il, doit rester circonscrite dans ses propres limites; elle le doit à sa gloire, à sa justice, à sa raison, à son intérêt et à celui des peuples qui seront libres par elle.» Ce qu'il pensait en 1792, au début de la guerre et dans sa quasi-émigration de Londres, il le pensait en 1797, au ministère et au milieu du triomphe de la République…. Je lis dans un rapport qu'il adressait au Directoire ce passage significatif: « …Dans la situation où se trouve une république qui s'est élevée nouvellement en Europe… ne peut-on pas dire que le traité de Campo-Formio est, que tous les autres traités que nous avons conclus ne sont que des capitulations militaires plus ou moins belles? …. Les ennemis ne regardent… les traités qu'ils signent avec nous que comme des trêves semblables à celles que les musulmans se bornent à conclure avec les ennemis, de leur foi sans jamais prendre des engagements pour une paix définitive. En effet, qu'est-ce qu'une capitulation militaire? C'est un contrat temporaire entre deux parties qui restent ennemies. Qu'est-ce qu'un traité de paix? C'est celui qui, en réglant l'universalité des objets en contestation, fait succéder non-seulement l'état de paix à l'état de guerre, mais l'amitié à la haine.
    »

    Quel bon sens ! Quelle clairvoyance ! Ne peut-on aujourd’hui encore dire la même chose face au déferlement « poutinien » sur l’Ukraine, au déchainement islamiste intégriste? 

    Sans le savoir il prédisait la suite des conflits, entre autres ceux de 1870 ;1914-18; 1939-45 !

    A coté l’Affaire XYZ n’est qu’un péché véniel. On peut difficilement reprocher aux Etats Unis de se sentir plus proches de nos «amis » anglais dont ils partagent la langue aux différences orthographiques près!

    Et puis sans doute que l'auteur Guillaume Debré sans le vouloir, journaliste de CNN, TF1 et LCI à Washington et actuel Directeur Adjoint de la rédaction de TF1 n'a pas complétement réussi à dépasser ses quelques années passées aux USA. Nobody's perfect! Est-ce que j'y arrive moi avec mon cher Grand Canyon!?


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  • The Monogram murders (Meurtres en majuscules en Français) est le premier de trois romans policiers de Sophie Hannah reprenant le personnage d’Hercule Poirot et ayant la prétention de vouloir ressusciter  celui de la Reine du crime, Agatha Christie. Il a été publié en 2014.

    On l’aura compris d’emblée, je n’ai absolument pas aimé ce livre qui pour moi contrairement à nombre de lecteurs ou de critiques (curieusement dans l’édition anglaise originale américaine ne cite aucune critique étrangère) trahit le personnage original du grand écrivain et l’auteur qui lui a donné une notoriété mondiale.

    Je crois avoir lu tous les romans mettant en scène Poirot comme ceux avec Miss Marple. Comme toujours je les lis dans la langue originale trop souvent déçu par des traductions faites souvent à la va vite. Dans le cas présent Valérie Rosier s’est vue imposer un délai de trois mois pour le traduire !

    Pour moi le personnage de Poirot et le style, l’atmosphère de l’intrigue sont à des années lumière de ceux des romans de Christie remarquablement mis en scène dans la série télévisée interprétée par David Suchet. L’intrigue non seulement est tirée par les cheveux, mais la manière dont est menée l’enquête est d’une lourdeur épouvantable aboutissant au pire dénouement jamais lu dans ce style de romans : 54 pages en Français, soit 18% de l’édition anglaise du livre ! L’édition française faisant près de 400 pages on a le temps de voir venir !

    Bourrée de répétitions de données des meurtres, style lourd et loin de celui de Christie n’en déplaise aux admirateurs de ce « remake », cette résurrection à la manière américaine ressemble fort à du roman de hall de gare. Enfin on nous bassine les « oreilles » avec des considérations sur les positions en matière de religion de nombre des personnages ce qui est très rarement le cas dans les romans d’Agatha Christie même si l’auteur dans ses textes originaux (on a aujourd’hui l’arrogance de supprimer ou modifier des pages entières de chefs d’œuvres pour faire dans le politiquement correct en vogue au plan mondial) fait de temps à autres des allusions qui sont plus une peinture exacte des idées britanniques en cette matière tout particulièrement dans la société post victorienne de la noblesse et bourgeoise.

    Je tente de lire le second roman en ce moment (j’ai mis deux mois et demi pour venir à bout du premier alors qu’en général je lis rapidement même en langue anglaise !), on verra si j’arriverai à la dernière page car pour le premier il a bien failli terminer à la corbeille !

    Une chose est certaine Mme Hannah est loin de pouvoir battre avec ses Poirot (j’ai failli faire une faute d’orthographe !!!LOL !)  le record de traductions en langues étrangères de la Reine du crime : 7 233 traductions !!!

     


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  • Après de longues hésitations je viens de rompre les ponts avec mon cardiologue. Depuis sept ans j’étais suivi à la Salpètrière par le cardiologue qui m’avait installé mes 5 stents au moment de mon infarctus. Je lui dois d’être vivant et le lui avait fait savoir et exprimé toute ma reconnaissance.

    Est-ce à dire que je dois tout accepter ?

    Non !

    Que cela plaise ou pas à nombre de médecins qu’ils soient généralistes ou spécialistes, la compétence strictement technique, les connaissances stricto sensu ne suffisent pas dans l’exercice d’un tel métier.

    Le patient en bonne santé relative ou pas est un être fragile face à la blouse blanche. Son entourage familial, professionnel ou amical si présent soit-il ne suffira jamais à le rassurer sur son état de santé et cette angoisse avouée ou non s’amplifiera dès lors qu’une maladie viendra perturber le cours de son existence quotidienne.

    Nous patients ne sommes ni des numéros de dossier, ni des objets, des machines sophistiquées auxquelles on branche des instruments de mesure, des appareillages de régulations ou de déversements de fluides en remplacement de ceux déclarés défectueux.

    Nous sommes des êtres humains qui ont besoin d’être rassurés en permanence, car braves ou non, vantards ou non, nous devrons faire face à une inconnue majeure en cas de maladie, notre disparition, la mort. Un vide irrémédiable, une inconnue que certains ont la chance de pouvoir combler par la croyance à une mystique.

    En prime s’ajoute la situation dans laquelle nous nous trouvons au plan familial, professionnel, amical qui peut détériorer notre capacité à affronter une telle inconnue.

    Alors nous devons trouver chez le praticien spécialiste ou non un peu de chaleur, d’encouragement, d’intérêt pour ce que nous sommes ou vivons quotidiennement.

    Personne ne niera le fait que le médecin doit s’endurcir car lui aussi doit faire face à la même inconnue et au risque d’échec devant la maladie si compétent soit-il. Mais cela ne doit pas en faire un être insensible, dépourvu de psychologie et d’empathie pour son patient.

    L’évolution de la médecine au plan non seulement des connaissances mais encore plus des technologies des moyens d’investigation, ont eu et ont toujours une tendance fâcheuse à faire oublier cet élément essentiel du rapport patient praticien.

    Ajoutons à cela la super spécialisation, le refus quasi systématique de ceux qui décident d’appartenir au corps médical, de considérer cette profession comme un véritable sacerdoce.

    Qui en fait les frais ? Le patient.

    Fini le médecin de ville se déplaçant chez son patient, qui connaissait votre famille et son histoire sur quasiment le bout des doigts, qui n’hésitait pas à venir à n’importe quelle heure à votre chevet y compris la nuit et le week end.

    En cas d’urgence vous serez face à un inconnu ; si professionnel soit-il ce sera toujours un inconnu avec qui vous ne pourrez pas réellement communiquer ; si vous voulez le remercier plus tard d’avoir contribué à vous avoir sauver la vie, vous ne pourrez pas le faire car non seulement vous n’avez pas son nom et ses coordonnées, mais les sites internet du SAMU ou autres organismes urgentistes ne vous donnent aucun moyen de le faire.

    En février 2017 je fus confronté à cette situation. J’ai voulu exprimer ma reconnaissance au médecin du SAMU et son équipe qui ont contribué par leur action à me sauver la vie. Deux arrêts cardiaques pendant le transport à l’hôpital. J’ai envoyé un mail une fois de retour chez moi trois mois plus tard. Qui l’a reçu, n’est-il pas aller dans une boite poubelle comme cela existe trop souvent dans les sociétés ou organismes publics ou pas ?

    Si j’ai été remarquablement suivi et soigné à l’hôpital, il n’empêche que certains se sont comportés de façon inadmissible :

    Cet interne s’asseyant sur ma sonde urinaire et ne s’excusant pas de la douleur générée,

    Cette cardiologue ayant l’arrogance de me dire que « vous devais être content, on vous a sauvé la vie » ! Je lui reprochais de m’avoir fait passer une nuit quasiment debout et angoissé pour ne pas m’avoir dit qu’elle augmentait ma dose de diurétique pour une raison certes valable, mais bon dieu j’ai le droit d’en être informé ! C’est mon corps, « cette guenille [qui] est d'une importance, d'un prix à mériter [seulement] qu'on y pense... »

    Cette infirmière oubliant ma présence et disant à sa stagiaire qu’au-delà d’une certaine dose de potassium elle me tuerait ! Et la stagiaire ne sachant pas que répondre à la question de la dose  à ne pas dépasser ! Elle était entrain de régler le dosage à mettre dans la perfusion, se faisant par le biais d’un automate !

    Une autre à qui je demandais gentiment de dire à ses collègues à 5-6h du matin de ne pas s’interpeller d’un bout du couloir (style sketches des « Inconnus ») à l’autre de penser que les patients voulaient se reposer même si nécessité il y a de venir prendre tôt température et tension artérielle.

    Un autre cardiologue à qui je donnais des informations qui pourraient lui être utiles, ne m’écoutant pas et regardant un par un mes dvd sur ma table de chevet.

    Le sommet de l’indifférence fut atteint il y a deux ans quand sans le moindre ménagement mon cardiologue me sortit que vu mon âge, 80 ans, un contrôle coronographique dans dix ans était inutile. Sous entendu il y a fort peu de chances que vous soyez encore de ce monde ! Je lui répondais sourire pincé qu’en effet ‘ « je sentirai le sapin ou la poussière » ! Inconscient de sa bourde, il répondit alors qu’un de ses patients de 95 ans « avait  les [artères] toutes bouchées mais était toujours vivant » !!!! Quel psychologue !

    Si vous ajoutez à cela qu’en 7 ans et depuis quatre ans pas une seule fois il ne m’a ausculté, regarde de loin les analyses complètes annuelles qui ne sont pas faites à l’hôpital, et m’expédie en moins de 15-20 minutes, vous avez une idée de l’intérêt qu’il porte à son malade.

    A contrario le rythmologue lui dans le même centre de cardiologie, à chaque rendez vous annuel trouve un gentil mot pour savoir comment vous allez, ce que vous avez fait récemment, cela prend cinq minutes et vous vous sentez devenu un être humain.

    La cardiologie, le corps médical je connais et pour cause : je suis fils de médecin, de cardiologue qui plus est.

    Cessons de mettre les effectifs comme cause de cette indifférence actuelle envers le patient. D’un coté jusqu’à Mai 68 vous aviez des praticiens pour qui la médecine était un sacerdoce, passionnés par leur métier, lisez une interview du Professeur Vacheron en 2012 « La cardiologie moderne : quand le mandarinat a du bon… »  (source :site internet « destination santé »). Il dit : 

    « En France, ce sont les grands patrons et leurs écoles qui ont fait avancer la cardiologie » assure-t-il. Il se désole toutefois, que ce système ait « quasiment disparu aujourd’hui. Cette institution remarquable dans laquelle il y avait un grand patron, des enfants patrons et des petits-enfants patrons n’existe plus. Ils se succédaient et formaient une école dans laquelle la discipline se développait », explique-t-il avec une pointe de nostalgie. Aujourd’hui donc, « on a morcelé les disciplines en créant des pôles, trop souvent hétérogènes. Charles Laubry puis ses disciples, Jean Lenègre et Pierre Soulié. Ensuite ils ont eux-mêmes formé des élèves. Car il n’y a pas de génération spontanée…».

    Eh oui ! Laubry de qui mon père fut l’assistant, Soulié camarade de promotion et ami de mon père, il travailla auprès de Soulié à Broussais. Tous ont donné le meilleur d’eux-mêmes ainsi que les membres de leurs équipes, les Coronne, Chiche, Jean Di Matteo pour ne citer que ceux dont j’entendais les noms à la maison.

    Ces médecins pour nombre d’entre eux ne faisaient pas la une de la presse quotidienne. Aujourd’hui ce serait la télévision. On ne les voyait pas dans les postes ministériels. On les voyait à votre chevet au moment de la dernière manche contre la maladie et vous tenant la main jusqu’à votre dernier soupir. Mon père rentrait démoli de ce qu’il considérait comme un échec malgré tous ses efforts. Il s’enfermait dans son bureau et rouvrait le dossier du patient pour être certain de ne pas avoir omis un détail qui aurait pu sauver la vie de son malade. Il était adoré de ses patients qui disaient en riant « pas moyen de cacher quoi que ce soit au docteur, il vous regarde mine de rien et cinq minutes après vous repose la même question sous une autre forme et vous vous prenez les pieds dans le tapis pour avoir tenté de cacher un faux pas et vous baissiez les yeux rougissant devant son regard bleu acier accompagné d’un sourire ironique… »

    Alors oui docteur S…. je suis exigeant, et je ne tolère pas de devoir en 7 ans chaque année, avoir eu à vous demander de rectifier l’adresse de mon médecin traitant lors de l’envoie de votre rapport allant atterrir chez un  parfait inconnu !  Et ce n’est ni la secrétaire, ni l’informatique, ni le covid, ni les effectifs et autres excuses à dormir debout qui me feront changer d’avis.

    Vous vous avez des week end, des vacances non perturbées, ne sortaient pas la nuit pour aller au chevet d’un malade. Bien sûr il y a les jours de garde. Et alors ?

    Que croyez vous ?Avoir choisi une profession de commerçant, ou la vie style métro, boulot, dodo ?

    Non vous avez choisi et juré de faire tout pour sauver votre malade même si comme dit Sganarelle :

    « les morts, [ont] une honnêteté, une discrétion la plus grande du monde : jamais on n'en voit se plaindre du médecin qui l'a tué”.

    Alors cinq minutes à bavarder avec votre patient, ne vous empêchera pas de faire votre travail de praticien même dans un service d’un APHP. 

     

     


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  • Oui ce titre est provocateur mais aussi une réalité totale. Quelques exemples ? En voici :

    Un samedi ou dimanche il y a deux ou trois ans place Gambetta à Paris dans le XXe. La chère Mme Hidalgo qui ne pense qu’à s’amuser, avait organisé une de ses stupides courses ou journées sans voitures dans une partie de Paris. Un monsieur en chaise roulante, électrique si ma mémoire est bonne, se présente au terminus du Bus 69 qui se trouvait alors sur la place. Il demande au chauffeur si le bus dessert sa destination car le trajet est modifié du fait des âneries de la Mairie de Paris. Lui répondant qu’elle ne le sera pas, le chauffeur ajoute en le regardant : « Vous n’avez qu’à prendre le métro » !!!

    Ce malotru devra expliquer comment on rejoint le quai du métro quand il n’y a pas d’ascenseur pour descendre les deux étages, qu’à l’évidence même s’il y avait des escalators à la descente des 4 points d’accès sur la place, on ne voit pas comment ce malheureux passager aurait pu les utiliser ! Que le chauffeur ne vienne pas dire qu’il ne le sait pas, il est un habitué des lieux puisque travaillant tous les jours sur la ligne.

    Rue des Pyrénées au croisement avec la rue de Bagnolet coté impair. Le bateau pour permettre à une chaise roulante de monter sur le trottoir est placé plein face devant un arbre quand on traverse la rue depuis le coté pair et coté rue de Bagnolet en angle du trottoir avec un ressaut obligeant de se mettre en marche arrière donc exposé aux voitures qui tournent de la première rue à droite pour prendre la seconde !.

    Sur la même rue en Avril-Mai dernier des travaux furent réalisés par GDF entraînant un rétrécissement du trottoir coté impair. Une fois les trous rebouchés, il fallut attendre plus d’un mois pour qu’enfin le bitume soit remis sur le trottoir. Chaque fois que j’emmenais mon épouse dans sa chaise roulante chez son kiné, je devais pour passer le ressaut entre le trottoir et l’emplacement du trou non recouvert de bitume, me mettre en marche arrière vu le poids du véhicule et de son passager (non en surcharge pondérale), environ 70kgs, pour ne pas me démolir mon dos fragile.

    De nombreuses fois dans des magasins, restaurants voire même administration (c’est le cas rue des Pyrénées à la poste centrale) ou faute de plan incliné il serait impossible de me rendre avec mon épouse pour récupérer un document nécessitant impérativement sa présence. 6 marches pour entrer dans le bureau de poste ! Et quand vous avez donné une procuration le préposé néanmoins met un avis de passage prétendant votre absence sans même avoir appelé à l’interphone ; cela arriva il y a trois semaines.

    On part aujourd’hui du principe que tout le monde peut se servir d’un ordinateur ou du mini clavier d’un portable, mais on oublie qu’outre l’absence d’internet dans certains lieux, on peut avoir un handicap du style « tremblement essentiel » vous empêchant de viser correctement une touche du dit clavier !

    L’émission C dans l’air hier soir 8 Juillet a consacré son sujet sur celui des personnes handicapées après le tapage fait sur l’affaire Alain Delon. Entendre la légèreté des propos tenus, l’irréalisme de personnes totalement inconscientes de la réalité des faits. Le manque de courage de dire clairement et sans détours qu’en France on se fout totalement des personnes âgées avec ou sans handicap.

    C’est vrai du corps médical comme mon cher cardiologue dépourvu de la moindre pudeur me sortant le dialogue suivant :

    Lui : Quand avez-vous fait votre dernière coronographie ?

    Moi : l’unique le jour de mon infarctus en 2017

    Lui : Ah oui ; bon on fait un contrôle tous les 15 ans donc à faire dans 10 ans ; vous aurez 90 ans, oui bon ce n’est pas nécessaire.

    Moi : Oui docteur, je sentirai soit le sapin soit la poussière…

    Lui : Mais non voyons je n’ai pas dit cela, tenez j’ai un patient il a 95 ans, bon tout est bouché, mais enfin il est encore vivant !

    A de très rares exceptions aujourd’hui pour le corps médical nous sommes des numéros, on nous connecte à des ordinateurs et des perfusions, mais on se fiche totalement de notre moral ; nous sommes des objets pas des êtres humains ! Lors de mon infarctus j’ai eu la chance en réanimation d’avoir deux infirmières adorables qui me remontèrent le moral un soir qu’elles me trouvèrent en larmes pensant à tout ce que je ne pourrai plus faire. Par contre une troisième expliquant à une stagiaire en fin d’études que le dosage du potassium ne devait pas dépasser un certain seuil, lui dit devant moi que si elle dépassait ce seuil elle me tuait ! Je devins livide et lui demandais, la stagiaire sortie de la chambre, si elle avait bien vérifié la perfusion. Et enfin en rythmologie ce médecin me disant que je devais être reconnaissant qu’on m’ait  sauvé la vie. Cette irresponsable a l’air d’oublier que c’est la mission première du corps médical. Mais comme dit Molière : « on n’a jamais vu de malades se plaindre des médecins qui l’ont tué » !

    Sur un forum de France Info un des participants eut cette phrase : «  Il faut se débarrasser des vieux »

    Monsieur Macron et son entourage nous traite «  d’inactifs ». Oui Président nous sommes inactifs après avoir pendant 40 ans travaillé jusqu’à 39 ou 40heures par semaine et surement pas 35h, pour qu’aujourd’hui vous ayez une France reconstruite après cinq années de guerre, de privations dont nombre de nos ancêtres politiciens furent les responsables par leur aveuglement coupable : Esprit revanchard, Traité de Versailles scandaleux par son irresponsabilité, pacifisme chronique de la gauche faisant pipi dans son froc à la simple idée quand il en était encore temps de taper le poing sur la table devant Hitler.

    Quand j’entends hier le responsable du SAMU parler de cafés pour les personnes handicapées, je crois rêver ! On en n’est pas au café monsieur. Quand l’ARS comme le montre Victor Castanet dans on livre « les Fossoyeurs » a des personnels assez stupides pour prévenir Orpéa du jour où ils viendront les inspecter, ne vous étonnez pas qu’alors ils trouvent les choses en apparence en ordre.

    Avoir une aide de vie à domicile coûte aussi cher qu’une Maison de retraite et l’APA fournie par la mairie est ridicule : Cas de mon épouse 4 fois deux heures par semaine: environ 130 euros pour 1000 euros dépensés mensuellement. J’ai fait le choix du système de mandataire moins remboursé que l’entreprise qui vous envoie une personne dont vous n’êtes pas certain qu’elle soit à la hauteur, et qui change tous les jours, à qui on doit donc chaque fois expliquer ce qu’on attend d’elle. Au moins avec le mandataire j’ai la garantie d’une personne unique sauf cas exceptionnels. Mais même là il n’est pas certain d’avoir quelqu’un non seulement de compétent (engagement du mandataire) mais ayant du bon sens et réfléchissant cinq minutes avant d’agir.

    Si l’Etat a sa part de responsabilités, le public « actif » l’a encore plus en voulant être assisté dans tous les domaines, refusant de travailler davantage face au vieillissement de la population comme le scandaleux comportement des salariés actuels et de leurs syndicats l’a démontré. La grande affaire que de travailler jusqu’à 64 ou 65 ans quand l’espérance de vie vous fait largement dépasser les 80 !

    Je pourrai poursuivre ainsi longuement ; il y a de quoi écrire une encyclopédie sur le sujet montrant l’égoïsme, le peu de respect des plus jeunes, ces générations nées après 1968 et surtout les grands supporters de François Mitterrand et de la gauche qui depuis 42 ans qu’ils soient ou non à la tête de l’Etat, n’ont fait que mener ce pays à sa perte. Ecrivez ceci sur un forum d’un quelconque média, vous serez censuré. Et pourtant les faits sont là qui crèvent les yeux :

    Un pays devenu celui de 60 millions d’assistés chroniques ne pensant qu’aux vacances, aux pauses cafés, week end, aqueducs et autres jours de congés à rallonge ou allongeables.

     


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  • Je n’ai pas à ce jour commenté les événements qui ont marqué ces derniers jours considérant en ce qui concerne la mort de ce jeune au cours d’un contrôle de police, qu’il était marqué sous le sceau de la présomption d’innocence, et la méfiance totale que j’ai à l’égard des médias et encore plus des enregistrements vidéos et sonores. Je suis bien placé pour savoir ce que les outils en matière d’audio et vidéo peuvent permettre pour ne pas me fier à eux. Photoshop, After effects, Audition, Premiere pro permettent pour moins de 70 euros par mois de revoir le contenu d’une image difficilement perceptible.

    Cela dit ce qui me fait réagir ce sont les émeutes, aucun qualificatif ne pourra dire le dégoût de l’exploitation par de petits morveux, d’un drame quel qu’il soit.

    Mais le pire après les destructions, étaient à venir les propos irresponsables dans un pays qui a totalement perdu le moindre sens éthique, la moindre valeur morale et ce à tous les niveaux de la société française !

    Ne voilà-t-il pas qu’on verse des larmes de crocodiles sur les sanctions exemplaires ENFIN, données à des individus qui ont détruit, saccagé, pillé le bien public et le bien d’autrui.

    Comment une mère dont le fils MAJEUR a commis de tels délits a le culot de dire que « désormais elle donnerait un tour de vis à son fils » ? Madame C’EST TROP TARD ! IL EST MAJEUR ET RESPONSABLE DE SES ACTES ! IL FALLAIT PENSER A CELA AVANT !

    On entend sur BFMTV une avocate d’un coté, le présentateur de l’autre, minimiser le caractère délictuel du vol d’une paire de baskets ! Non il n’y a pas de gradation dans le vol ! Il n’y en a pas plus que de celui de se shooter avec des drogues soit disant moins nocives que d’autres comme certains dans cette société dépravée du XXIe siècle veulent le faire croire !

    On prétend excuser des parents laissant trainer leurs gosses de 10-12 ans jusqu’à des heures invraisemblables, sous le prétexte de cellule monoparentale !

    Tous les jours ici dans le XXe je vois à des 22h voire pire des parents avec la poussette de leurs gosses se balader tranquillement en compagnie de copains alors que les enfants devraient être couchés depuis des lustres !

    Combien d’enseignants se plaignent de voir arriver le matin en classe de véritables zombies de gamins tombant de sommeil de ce fait et quand ce n’est pas pour avoir été dehors avec leurs parents irresponsables partisans de la vie sans la moindre contrainte, c’est parce que laissés jouer à leur jeux vidéos ou à regarder la télévision au lieu d’être couchés !

    Le niveau de revenus n’a rien à faire là dedans n’en déplaisent au soit disant psy de toutes sortes ou associations vivant en dehors des réalités ! Sans parler de cette gauche qui depuis 42 ans n’a fait que s’ingénier soit au pouvoir soit contre le pouvoir en place à détruire la société française en faisant la promotion scandaleuse d’une liberté à tout va et d’un assistanat imbécile faisant perdre à nos compatriotes la notion du moindre coût d’un produit ou service.

    Oui, les sanctions exemplaires des tribunaux en comparution immédiate sont plus que justifiées et l’on devrait en prime sanctionner ces parents irresponsables en leur retirant toutes allocations financières jusqu’à prise en compte de leur part de responsabilité financière indirecte dans les actes de leurs enfants quels que soient leurs âges, mineurs ou pas !

    On est responsable des choses et des personnes dont on a la garde !

     

     


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