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Par pujol le 15 Mars 2019 à 10:41
Beevor vient de publier en 2018 son huitième livre consacrée aux grandes phases de la seconde guerre mondiale.
Le livre nous fait revivre de sa conception à ses ultimes répercussions et conséquences sur la population des Pays Bas, la dramatique et scandaleuse opération Market Garden initiative de la mégalomanie du Maréchal Montgomery.
C'est sans doute des 8 précédents ouvrages de Beevor, celui qui est le plus bouleversant à lire. Quasiment jour par jour, heure par heure, l'auteur nous fait revivre le déroulement des différentes tentatives par les alliés pour prendre les ponts hollandais donnant accès à la Ruhr. Le résultat en fut une défaite sans précédent et la dernière victoire de l'Allemagne Nazie.
En puisant dans une documentation prodigieuse, composée pour beaucoup d'archives hollandaises, britanniques, américaines, allemandes et polonaises jusqu'ici inexploitées, Beevor démontre la responsabilité de Montgomery dans une tragédie mise en scène par son ego démesuré, son refus de tenir comptes des critiques, son refus de prendre conseil des néerlandais, sa sous estimation de la capacité allemande en matière d'organisation et de regroupement de renforts dans des délais très courts.
Quand le rideau tombe sur la bataille le Maréchal a encore l'arrogance en vraie ordure qu'il est, de prétendre qu'elle a réussi à 90%; comme le dira un des combattants en forme de dérision " quand on saute d'une falaise de 100m, effectivement le saut est réussi à 90% avant les 10 derniers centimètres"; le problème ici est que le nombre de victimes dépasse largement l'unité.
L'échec de Market Garden ne se limite pas hélas au seul échec militaire entre le 17 et 26 septembre 1944; il a en premier lieu pour conséquences les destructions quasi totales de Nimègue et Arnhem, l'évacuation et le pillage systématique par les SS des populations et des deux villes. Mais au delà de cette phase sinistre il s'accompagne de représailles et de vengeances de la part des autorités et militaires allemands sur les civils qui ont accueilli au départ en libérateurs les troupes alliées; cela va même au delà car est organisée de façon systématique la famine qui touche alors tout le pays jusqu'en Mai 1945 sous l'autorité de Seyss-Inquart gouverneur des Pays-Bas.
L'actrice Audrey Hepburn relate dans ses mémoires ce que furent ces mois de famine et les conséquences qui en résultèrent sur sa santé bien au delà de la fin du conflit.
La reconstruction d'Arnhem et Nimègue ne sera achevée qu'en 1969.
Il faut avoir le cœur bien accroché pour lire ce livre mais qui comme tous les autres livres de cet ancien officier britannique considéré à juste titre comme un expert incontesté de l'histoire de la seconde guerre mondiale, est une totale réussite.
En 1977 le réalisateur Richard Attenborough mettra en scène cette séquence particulièrement dramatique dans son film "A bridge too far" avec une distribution presigieuse qui si à la première vision montre l'horreur de la bataille est loin en fin de compte d'atteindre en intensité l'impression faite sur le lecteur par le livre de Beevor.
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Par pujol le 9 Mars 2019 à 13:36
Fletcher Knebel disparu en 1993 fut l'auteur d'un certain nombre de livres de politique fiction dont le très célèbre "7 jours en Mai" qui fut adapté à l'écran sous la réalisation de John Frankenheimer en 1964.
En 1965 il publiait Night of Camp David où il met en scène le plus jeune sénateur du Sénat américain qui pense au cours d'une conversation avec le Président Démocrate en exercice, que ce dernier commence à avoir des troubles mentaux. Que faire? En tant que Sénateur non membre du gouvernement il n'a aucune moyen pour mettre en branle les dispositifs de la constitution, arrivera-t-il à convaincre du bien fondé de ses inquiétudes ceux qui eux peuvent agir?
Tel est le sujet de ce remarquable livre traduit sous le titre "Le président est fou. night of camp David" en 1966 dont on peut trouver un exemplaire sur Amazon.
Parmi les autres ouvrages "Convention" met en scène une électrice de la convention des primaires qui découvre que le candidat pour lequel elle allait voter , utilise un ordinateur pour s'approprier des informations sur les les électeurs et ses opposants. Elle décide de changer son vote. Rappelons qu'un certain Trump avec la complicité de Cambridge Analytica aurait profité de cette façon d'une faille sur Facebook pour influencer le vote lors de l'élection de 2016.
Dans les deux cas on a froid dans le dos vue les idées bizarres et dangereuses que développent le locataire de la Maison Blanche.
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Par pujol le 22 Février 2019 à 16:01
Quand un opéra travaille et ne se tourne pas les pouces comme l'Opéra de Paris: L'opéra National de Budapest pour sa seule saison de 2016-2017 a mis à l'affiche 2000 spectacles faisant le tour du répertoire d'opéras et de ballets hongrois et étrangers avec la participation de chanteurs comme Renée Fleming , René Pape, Jonas Kaufman, excusez du peu!!
Voir l'article en anglais que j'ai la flemme de traduire!
Pendant ce temps le personnel de l'opéra de Paris se dit épuisé de trop travailler et réclame des augmentations de salaires!
En 2017-2018 l'opéra fut fermé pour travaux et l'annonce de l'actuelle saison fait saliver. Un mois entier consacré à toute l'oeuvre de Puccini , la création de l'Oie du Caire de Mozart!
On devrait envoyer en stage monsieur Lissner cela lui ferait le plus grand bien!Quant au prix des places il est compris entre 5 et 60€! Il parait que l'Opéra de Paris est un opéra populaire!
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Par pujol le 21 Février 2019 à 23:11
Je revoyais hier ce chef d'oeuvre de 1990. Il n'a pas pris une seule ride. Il m'a ramené à mes expériences de randonnées américaines des 25 dernières années.
En fait qu'en j'y pense c'est ce film qui m'a donné l'envie de re-descendre au fond du Grand Canyon après avoir vu ces paysages hallucinant des Badlands du Dakota du Sud.
Ma première rando eut lieu en octobre 1990, le film sortit en France en février 1991.
Dans le making off du film Costner et son scénariste Michael Blake parlent des émotions que l'écriture et le tournage du film leur ont procuré ainsi qu'à tous les membres de la production.
Je retrouve dans leurs propos les mêmes émotions que moi-même j'ai ressenti à chaque descente, même à chaque arrivée au bord de ce gouffre incroyable. Combien de fois, cela paraîtra ridicule, ne me suis-je mis à pleurer devant ce spectacle unique au monde, ou le soir flânant au bord du Colorado près d'un rapide, regardant ce véritable jeu d'orgue de lumière au soleil couchant avec pour seuls sons, l'eau tourbillonnante, et des canyon wren ( Roitelet du canyon) qui se cachent dans les anfractuosités des falaises surplombant le fleuve et se répondent sans fin jusqu'à ce que la nuit soit tombée.La partition de John Barry colle à la perfection avec ces vastes étendues qui elles-mêmes semblent battre la mesure des thêmes du film.
Un film à revoir, apaisant et qui fait oublier le climat de haine qui sévit depuis plus de 18 mois dans notre pays dirigé par un irresponsable, autoritaire, à l'esprit critique totalement inexistant, soutenu par des incompétents prétentieux et incultes.
Pour ceux que cela amuseraient, ils peuvent lire les deux premiers chapitres de mon livre sur mes randos ici. et Chapitre 1.2 - Allegro con tempo di marcia - Une randonnée risquée et irresponsable
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Par pujol le 18 Février 2019 à 22:25
Ce remarquable film nous plonge dans l'univers clos d'un sous marin nucléaire américain dont le capitaine et son second en pleine crise internationale opposant URSS et USA, doivent décider du recours ou non à l'arme nucléaire.
Les deux acteurs principaux de cet extraordinaire film sont Gene Hackman et Denzel Washington.
Superbe jeux d'acteurs, ambiance vous tenant en haleine jusqu'au dernier plan du film, décors fabuleux et bande son envoûtante.
En 1995 le lancement d'un missile nucléaire était subordonné à la décision de trois hommes, Le président américain, celui du Soviet suprême et enfin celle d'un capitaine de sous marin nucléaire.
Aujourd'hui pour ce qui concerne les USA seul le Président décide. On peut être sérieusement inquiet quand on voit qui dirige la Maison Blanche et ce pays.
"Aux Etats-Unis, on a beaucoup parlé ce week-end des conditions d'utilisation de l'arme nucléaire. Un débat amplifié par le général responsable de l'arsenal américain en personne, qui a déclaré qu'il refuserait de mettre à exécution un ordre de Donald Trump s'il le jugeait illégal. Mais Trump devrait encore pouvoir décider (presque) seul d'envoyer une bombe nucléaire pendant au moins trois ans..." (source: http://www.rfi.fr/ameriques/20171120-debat-utilisation-arme-nucleaire-etats-unis-trump 20 Novembre 2017)
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