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Stalingrad de Antony Beevor
Paru en 1998 ce livre a été traduit en français, je viens d'en achever la lecture dans sa version anglaise. Il complète la saga écrite par ce grand historien britannique sur les différentes phases de la seconde guerre mondiale.
Remarquablement documenté et comme toujours fascinant par le style de l'écriture qui fait plonger le lecteur directement dans les événements, ce livre montre sans complaisance et sans faire de cadeaux aux deux parties en présence, toute la monstruosité de ce siège de 5 mois dont encore aujourd'hui on n'arrive pas à dénombrer avec précision le nombre de victimes tant civiles que militaires aussi bien du coté des assiégeants que des assiégés, sans parler bien entendu de toutes les victimes du coté des prisonniers de guerre tant soviétiques qu'allemands.
Le récit est illustré par de nombreux extraits de lettres des soldats des deux camps embarqués dans cette monstrueuse bataille par des gouvernements qui des deux cotés sont les plus infâmes que l'humanité ait jamais engendré. La folie Hitlérienne d'un coté montrant comment toute une bande de truands au pouvoir, généraux compris à de rares exceptions près, a laissé mourir de faim les soldats encerclés avec des températures allant jusqu'à -35°C tandis qu'à l'état major on sirotait du Brandy et du champagne, la monstruosité soviétique de l'autre faisant de même tout en laissant les blessés sans le moindre secours se traînant vers les embarcations pouvant les ramener dans leur camps au delà du fleuve.
Comment en Europe et même aux USA, après de tels faits, des individus ont pu et peuvent encore promouvoir les régimes communistes et quasiment nier les exactions sans précédent commises alors et sans doute encore par les Poutine et leurs complices? De même comment certains jeunes aujourd'hui encore peuvent-ils admirer le régime Nazi et souhaiter le voire renaître de ses cendres?
Livre par moment insoutenable mais qu'il faut lire. Antony Beevor dans une interview au Telegraph en 2015 disait qu'il avait certaines nuits sans sommeil et cauchemardesques devant les faits qu'il découvrait au cours de ses recherches documentaires. A la question de savoir pourquoi il continue à écrire sur le sujet il répond qu'il y a une sorte de fascination, d’envoûtement qui prend l'historien et l'amène à toujours chercher plus avant et tenter de comprendre comment toute une société a pu se laisser prendre par la folie d'un homme qui les a mené à cautionner des actes imaginables et prétendre ensuite n'en avoir pas eu connaissance.
J'aurai tendance à dire que cette même fascination atteint le lecteur qui lui aussi n'arrive pas à comprendre que des civilisations qui ont donné les plus grands génies de la littérature ou du monde artistique comme l'Allemagne ou la Russie, ont pu soutenir et soutiennent encore de pareils régimes. Le livre de Beevor sur Stalingrad fit scandale lors de sa parution en Union Soviétique tout comme celui de William Shirer en Allemagne en 1964. Rien n'a été appris, l'art consommé de nier des faits prouvés est la caractéristique propre, semble être une véritable constante de ces régimes voire de ces cultures...
Lire l'article du Point consacré à Beevor après la publication de son livre sur la seconde guerre mondiale: Le livre de la guerre
Tags : Antony Beevor, seconde guerre mondiale, Stalingrad
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Commentaires
Merci Claude,
de nous donner un aperçu de ce livre, que je serai incapable de lire.
Quel que soit l'apologiste qu'on soutien, on ne veut pas en voir les méfaits, on se dit que les autres se trompent et nous trompent.
Bonne soirée mon ami et bises.