• Eh oui! Il m'arrive aussi de m'extasier et de louer hélas de plus en plus rarement les productions d'opéras produits par la grande boutique ou d'autres d'ailleurs.

    Première hier soir de la reprise du dernier chef d'oEh oui! Il m'arrive aussi de m'extasier et de louer, hélas de plus en plus rarement, les productions d'opéras produites par la grande boutique ou d'autres d'ailleurs.

    Première hier soir de la reprise du dernier chef d'oeuvre de Verdi, Falstaff dont le livret fut signé par Arrigo Boito d'après le chef d'oeuvre de Shakespeare. Ce librettiste rappelons le est aussi celui de Simon Boccanegra et d'Otello pour le même Verdi.

    La pièce du maître  britannique s’appuierait sur un personnage réel,  Sir John Oldcastle (1378 – 14 décembre 1417), fut un leader Lollard anglais. Il fut jugé pour hérésie contre l'Église, mais parvint à s'échapper de la Tour de Londres. Capturé à nouveau, il fut exécuté, et devint un martyr. Lire l'article de Wikipedia à ce sujet.

    Le spectacle qui nous est proposé pour seulement 6 représentations est une reprise de celui produit par l'opéra sous la direction d'un directeur soucieux de faire respecter les oeuvres du grand répertoire lyrique, Hughes Gall, qui n'était pas du genre d'individus comme les Mortier ou autres actuels Lissner dont le seuil titre de gloire rime avec laideur et mépris des oeuvres, productions couteuses et ineptes que l'on nous assène à longueur de saisons.

    Dominique Pitoiset signa en 1999 cette remarquable mise en scène et démontrait que l'on pouvait actualiser un ouvrage sans le trahir. Il est aidé en cela par un élève de Ezio Frigerio (voir les Noces de Figaro signées par Strehler en 1973 et qui a tenu l'affiche pendant plus de trente ans..), Alexandre Belaief.

    Ce Falstaff est transposé à la fin du XIXe siècle. La référence est donnée par une superbe voiture de collection installée dans un garage miteux. Le décor représente une longue façade sur laquelle figure une publicité qui part en lambeaux pour la visite du parc où se trouve un chêne sur lequel un personnage se serait pendu et qui hanterait la nuit les lieux. A chaque changement de lieux la façade glisse vers la coulisse pour faire apparaitre la maison de Ford et de son  épouse Alice vue de la cour de l'immeuble. Au dernier tableau, le fameux arbre, lieu du rendez vous donné à Falstaff pour le punir de ses méfaits, s'affiche sur la façade tel un sapin de Noël constellé d'étoiles.

    Décor efficace et qui respecte en tous points l'action, la magnifiant comme il se doit et preuve pour une fois que le metteur en scène a lu le livret et a le souci de respecter et de servir le compositeur et non, pas comme des ineptes tels Olivier Py ou Peter Sellars en quête de scandales et qui devraient aller très vite consulter des psychiatres!

    Enfin le spectacle est servi cette année par une distribution homogêne, de chanteurs qui non seulement savent chanter mais savent aussi jouer la comédie.

    En tête d'affiche cette année pour toutes les représentations l'immense Bryn Terfel. En 1999 Jean-Philippe Lafont donnait un excellent portrait du personnage. Cette année on monte un échelon de plus. Ce Falstaff est parfait à tous points de vues. Veule, fourbe, voleur, imbécile à souhait. Terfel nous fait rire en permanence mais on a par moment pitié de lui et de sa naiveté qui le font allégrement tomber dans les panneaux imaginés par les trois rouées que sont Mrs Ford ( Aleksandra Kurzac), Mrs Page (Varhudi ABrahamian) et Mrs Quickly ( Julie Pasturaud). Mr. Ford (Franco Vassalo) est tout aussi ridiculisé par les trois femmes, la sienne en priorité qui n'en peut plus de la jalousié de son mari qui veut en prime marier sa fille Nanetta (Julie Fuchs, quelle voix!) avec le non moins ridicule et fourbe intéressé qu'est le docteur Cajus (Graham Clark). Les deux acolytes de Falstaff sont parfaits (Bardolfo/Rodolphe Briard et Pistola/Thomas Dear). La distribution est unique pour les six soirées et le public lui fit une longue ovation de plus de dix rappels au baissé du rideau final.

    Soirée de rêve s'il en est dont les trois heures filent sans que l'on s'en rende compte malgré les infâmes fauteuils à vous casser les reins de cette monstruosité qu'est l'opéra Bastille dont le seul titre à des louanges est son espace scénique sans doute l'un des plus modernes techniquement au monde. Pour le reste acoustique incluse à mettre à la poubelle mais ça fait quand même un peu cher vu le coût de près de  3 milliard de FRF dépensés pour construire ce soit disant opéra populaire dont les fauteuils d'orchestre aujourd'hui sont à 180€ pièce. Bravo Mitterrand, le grand pharaon socialiste du XXe siècle!

    Courrez voir cette production, il y a surement encore des places disponibles en particulier à la revente sur la Bourse aux billets de l'opéra, vous ne le regretterez pas, on a sacrément besoin de rire en ces temps moroses.


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  • Je viens de voir pendant dix minutes  sur Mezzo ce massacre d'un des chefs d'oeuvre de l'art lyrique, poursuite de cette mode actuelle des relectures par des individus qui se croient supérieurs aux plus grands compositeurs de musique et d'opéras.

    Je ne sais plus où en Allemagne ce fut un Turandot au night club Turandot, a Bayreuth la tétralogie dans une station service Texaco, dans une autre ville d'Allemagne le poncif des Nazis amena le metteur en scène à mettre des chambres à gaz je crois dans Lohengrin!

    Ça va durer combien de temps ce massacre, ce gout pour la laideur, il ne suffit  pas d'ailleurs de voir comment aujourd'hui la plupart des femmes s'habillent, on les croirait revêtues de la nappe de leur cuisine ou du guéridon de la chambre à coucher, quant à elles et aux hommes le comble de la vulgarité est maintenant le tatouage autrefois signe distinctif des loubards et des bas fonds portuaires!

    Rêver, oublier pendant deux heures nos soucis en tous genres était le propre du théâtre et de l'opéra et du ballet; non, directeurs et metteurs en scène ont décidé que nous devions nous prendre la tête et continuer à ruminer nos problèmes ancillaires et de bureaux voire de retraités car nous aussi on en a. Et un public idiot et snob payant plus de 150 euros, va voir et la critique encense par snobisme ces divagations de soit disant artistes avec, ce qui est pire, la complicité scandaleuse des interprètes sensés servir les œuvres qu'ils jouent et non pas SE servir de celles-ci à des fins de scandale et de soit disant notoriété.

    Si encore on peut appeler de la danse ces gesticulations sans rimes ni raisons qui fait croire à Madame De Keersmaeker qu'elle fait de la danse, Dieu sait si j'aime la danse et ne suis nullement hermétique à la danse moderne, mais là c'est se foutre de la gueule du public!

    Voilà une raison de plus de fuir l'Opéra de Paris sous la coupe de Lissner, cette nouvelle calamité qui dirige la grande boutique!


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  • Le cerveau nous joue des tours pas toujours agréables. Je ne m'attache pas à mes cauchemars dieu merci, mais celui ci dont je me rappelle l'intégralité, me ramène à des réflexions faites ces derniers temps.

    Je me voyais discutant dans une librairie parisienne avec un vendeur qui tentait de m'arnaquer sur un livre d'art consacré à la Comédie Française. Il voulait me le vendre plus de 200€, me faisait payer à peu près la même somme, je revenais au magasin le rendre faisant jouer mon droit de rétractation et le menaçait de faire sa pub ici même sur ses agissements malhonnêtes. Le livre était un peu usager et comportait un défaut d'impression justifiant un prix nettement inférieur comme nombre de ses bouquins.

    Le libraire a existé. Le libraire a disparu, ma dernière visite date d'environ 20 ans. Il se situait passage Choiseul à Paris, non loin de la sortie menant à la rue St Augustin près de la rue du 4 septembre. On y trouvait des étalages surchargés de livres d'art comme sur un certain nombre de trétaux de vendeurs à la sauvette sur les trottoirs de Paris. Il avait aussi des cd rares, épuisés chez les disquaires, dans le magasin également des livres sur des sujets divers, tous dont l'édition était épuisée. C'était avec un peu plus loin au passage Vivienne, le bouquiniste qui lui existe encore, mon lieu de flânerie voire de ruine à midi après être allé déjeuner au self de la banque rue Thérèse. J'y ai trouvé un coffret superbe de l'histoire de la réalisation des décors de Don Juan de Mozart pour le Festival d'Aix en Provence bien avant que les installations scéniques actuelles ne soient en place.

    Pierre Jean Jouve signe cet essai, il était un philosophe renommé de la première moitié du XXe siècle. Cassandre de son vrai nom Adolphe Jean Marie Mouron, était un graphiste, décorateur de théâtre connu entre autres pour son affiche du paquebot Normandie en 1930. A l'opéra de Paris il signa de nombreux décors dont celui magnifique par sa sobriété pour le ballet Mirages  créé le 15-12-1947 chorégraphié de Serge Lifar sur une musique de Henri Sauguet, avec entre autres Michel Renaud danseur étoile de l'opéra de Paris, puis professseur jusqu'en 1987, 4 ans avant sa disparition.

    Don Juan- Le Cimetière - Cassandre

     

    La salle du dernier repas de Don Juan avec le Commandeur - Cassandre

     

    Pour en revenir au livre ci-dessus il était numéroté, dans un coffret sobre. Je l’acquérais je me souviens pour l'énorme somme de 30 FRF! De même chez le même libraire du passage, je découvrais le coffret publié avec le concours de la Caisse des Dépôts en 1987, à l'occasion de la réouverture du Théâtre des Champs Elysées nouvellement restauré et contenant outre l'histoire du Théâtre, celle de la restauration et complété par un disque 33 tours de concerts donnés au théâtre entre 1948 et 1960 par Ingelbrecht et Desormière à la tête de l'Orchestre National de Radiodiffusion Française ainsi qu'une VHS de la réalisation des travaux. Edition numérotée également bradée pour je ne sais quelle raison. Celui qui la possédait ne se rendait pas compte de ce qu'il avait entre les mains le pauvre!

    Chez mon bouquiniste passage Vivienne ce sont deux autres merveilles: la brochure du Pain ménage de Jules Renard annotée de la main d'Yvonne Printemps épouse de Sacha Guitry et une édition numérotée du Guerre et Paix de Tolstï avec dit la notice une dessin original de Picasso, de l'écrivain assis à son bureau; je me dis que je devrai le faire expertisé et je remets toujours la chose au lendemain.Est-ce un original? Vraiment j'en doute!

    Aujourd'hui mon libraire passage Choiseul, pourvoyeur de tant de petits joyaux de ma bibliothèque, a disparu victime du délabrement culturel exponentiel de notre pays et du reste du monde d'ailleurs. 

    A une époque les moyens technologiques en croissance exponentielle, s'accompagnent de la chute des connaissances culturelles et se poursuit au même rythme. On croit être cultivé parce qu'on fait une recherche sur Google ou qu'on lit un livre sur une tablette, mais on oublie le petit détail de ces systèmes qui sont beaucoup plus éphémères que la possession de l'ouvrage imprimé. Aurait-on encore aujourd'hui des traces des œuvres d'un Homère, d'un Rabelais ou Molière avec nos moyens actuels de diffusion? J'en doute sérieusement. 

    Je ne suis pas un opposant au progrès technologique, et de loin; quand on a été l'un des rares en 1972 à promouvoir l'utilisation de l'informatique en Analyse Financière et créé la première banque de données financières Française en 1983, Selecval, on ne peut m'accuser d'un tel retard mental.

    Mais je crois fermement que pour que notre jeunesse puisse vraiment savoir lire, écrire, parler dans un français correct, le support papier est indispensable. Que notre ministre de l'éducation nationale ne l'oublie pas sans cela ses réformes si judicieuses soient-elles, seront vouées à l'échec.

    Il faut apprendre à nos jeunes que posséder un Smartphone n'est pas la réponse à tout et n'est nullement synonyme de communication et de pérennité de la culture pour ne pas dire de l'information tout simplement, de notre histoire nationale et mondiale.

    C'est en se souvenant et en en ayant les moyens de s'en souvenir qu'on évite des erreurs qui peuvent avoir des conséquences économiques, financières et sociales, humanitaires, catastrophiques.


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  • Quelques photos de mes ballades ces derniers jours...

    Paris sera toujours Paris...

     

    Paris sera toujours Paris...

     

    Cour de l'Hôtel de Sully

    Paris sera toujours Paris...

     

    La Place des Victoires

     

    Paris sera toujours Paris...

     

    Statue de Louis XiV par Bozio

    Paris sera toujours Paris...

    Le Passage Vivienne un des premiers passages construits à Paris en 1823 qui permettait aux Parisiens de se promener à l'abri de la pluie et de la boue; un décrotteur à l'entrée du passage était préposé au nettoyage des chaussures des passant de toutes les matières nauséabondes de la rue non pavée et sans trottoir à l'époque.

    Paris sera toujours Paris...

    La rotonde de la Galerie Colbert. Le 29 Juillet 1830 Hector Berlioz d'une fenêtre de la Galerie entonna la Marseillaise reprise en coeur par la foule entassée dans la galerie. La révolution de Juillet venait d'éclater; le Maréchal de Marmont, Duc de Raguse fit cette sortie à Charles X: "Sire ce n'est pas une émeute, c'est une révolution". Le roi abdiquat faisant place à l’avènement de Louis Philippe.

    Paris sera toujours Paris...

    (Toutes ces photos sont ma propriété et protégées par un copyright et ne peuvent être utilisées sans mon accord écrit.)


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  • Hier soir rediffusion sur Mezzo Live HD de la production du Don Juan de Mozart au Festival d'Aix en Provence 2017.

    Commentaire de Telerama: Faute d'une vision globale, l'opéra de Mozart mis en scène par Jean-François Sivadier ne convainc pas complètement. Mais séduit par la qualité de l'interprétation, tant instrumentale que vocale.

    Ils sont gentils! Jusqu'où ces metteurs en scène ont-ils l'intention de massacrer les chefs d'oeuvre de l'art lyrique mondial.

    Petits prétentieux en mal de publicité, incultes sur le plan musical, ayant survolé les livrets quand encore ils l'ont fait, méprisant des compositeurs de génie à la cheville desquels ils ne sont pas prêts d'atteindre, leur seul titre de gloire s'appelle la laideur.

    Que fait au final de l'opéra, Don Juan en slip sur le fond de la scène, qu'apportent à l'action une gestuelle ridicule qui fait plus penser à une séance de cours du ClubMed Gym? Monsieur Jean-François Sivadier devrait lire les conseils de Louis Jouvet ou d'un Copeau: tout geste, tout déplacement, tout élément de décor qui ne fait pas avancer l'action est à proscrire car il constitue une scorie au plan de la mise en scène. Il en est de même pour le théâtre tout court en ce qui concerne les intonations dans le jeu des acteurs, les mimiques des visages. C'est une règle d'or de la mise en scène, incontournable que cela plaise ou non à ces messieurs souvent gauchistes et qui bien souvent ne sont jamais montés sur un plateau et on décrété que leurs ainés sont des incapables qui auraient dû apprendre de leurs soit disant expérience de la scène.

    Le pire c'est un public imbécile qui applaudit à tout rompre des chanteurs qui n'en déplaise à Télérama, étaient loin d'être du niveau qu'exige une telle oeuvre, mais aussi faut-il en partie les excuser car se contorsionner comme ils devaient le faire pose aussi un problème pour se concentrer au plan vocal.

    Comment des chanteurs qui sont sensés être des amoureux de musique et d'opéra, peuvent-ils avoir l'arrogance de cautionner de pareilles productions par leur participation. Si c'est pour le fric, c'est pitoyable.

    Pauvre Mozart pour lequel toute une génération montre un tel mépris.

    Quelques soirs avant c'est le massacre de la Damnation de Faust donné sauf erreur sur Arte, je ne sais où, et un Nabucco ailleurs, pâle imitation du Senso de Visconti histoire pour le metteur en scène de faire croire qu'il est un cinéphile. Le sommet du ridicule était atteint lorsque l'héroïne au dernier acte annonce qu'elle est "là étendue inanimée.." alors qu'elle se promenait sur le plateau avec les bras en croix. On accepte pour la beauté du chant ces expirations pendant 10 minutes d'horloge, mais qu'au moins le futur pauvre défunt qui trépasse, soit dans la position pour le faire!

    Sinistre XXIe siècle où la laideur est promue au rang de dogme, femmes ne sachant plus s'habiller au point que certaines donnent l'impression d'avoir mis autour de leur taille la nappe en plastique de leur cuisine et les hommes nous gratifient de leur barbe même pas entretenue et de leur jeans destroy cela jusque dans les salles de spectacle tel l'Opéra de Paris et pas seulement au poulailler.


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