• Septembre 1989, l'année du bicentenaire de la révolution française (sait-on jamais peut-être que de jeunes lecteurs ne le savent pas...). A l'époque je faisais partie de la DFCG, association des Directeurs Financiers et de Contrôle de Gestion que je représentais régulièrement au conseil d'administration de l'IAFEI son équivalent international. Les deux associations me demandèrent près de cinq ans auparavant d'organiser le congrès mondial de l’association à Paris. Je fus assez inconscient pour accepter pareille tâche tout en poursuivant mes activités à Paribas.

    Malgré le stress que furent non seulement ces trois années de préparation dieu merci aidé par mes collègues de l'association française et d'un jeune stagiaire d'une école de commerce je crois de Bordeaux ou Toulouse, Stéphane Defer (s'il lit ces lignes qu'il sache que je lui sais gré de l'immense aide et créativité dont il fit preuve pour la tâche que je lui confiais), ce congrès demeure un souvenir inoubliable et dont sans modestie je suis assez fier. En voici quelques photos. J'ai perdu de vue bien des participants, dommage. Ils étaient plus que des collègues, des amis, mais le temps nous éloigne hélas.

    Pendant mon discours de bienvenue, mort de trac!

    Souvenirs, souvenirs

    Souvenirs, souvenirs

    Déjeuner d'ouverture ou Palais des Congrès en présence de Bérégovoy entouré du directeur général finances d'IBM-France, du Président de l'association internationale et du directeur Général finances de Technip. Le rare ministre des socialistes digne de ce nom et d'une grande humilité, ça ne lui a pas porté chance hélas...

    Souvenirs, souvenirs

    Réception dans la salle des fêtes de l'hôtel de ville en présence d'un des adjoints de Chirac (moi à l'extrême droite de la photo)

    Souvenirs, souvenirs

     

    Concert dans la chapelle royale de Versailles; avant le concert et l'arrivée des invités, je me fis le petit plaisir de jouer un peu tout seul dans la chapelle sur le demi queue Bösendorfer que j'avais exigé d'avoir comme piano pour la soirée à la grande joie du jeune pianiste Marc Trautmann qui participa et dirigea le concert.

    Le flûtiste était le premier  flûtiste super soliste de l'Orchestre de l'Opéra National de Paris. L'orchestre s'appelait le Simple symphony soutenu par la Fondation Paribas dont Philippe Dulac était le Président. Fromangé a fait depuis une jolie carrière dont je crois un passage par le Philharmonique de Berlin. Il est aujourd'hui le chef de l'orchestre symphonique de Bucarest.

    Souvenirs, souvenirs

    Vue d'ensemble de la galerie des Batailles pendant le dîner de 670 couverts.

    Souvenirs, souvenirs

    Ma table d'honneur disposée sous l'arche du milieu de la salle; mon épouse se trouve face à moi à la gauche du monsieur au nœud papillon rouge, Miche Develle, l'économiste de la banque Paribas qui disparu deux ans plus tard des suites d'un cancer foudroyant. J'avais réuni autour de moi ceux de mes amis/collègues de la Banque et de l'association internationale qui comptaient le plus.

    Souvenirs, souvenirs

     Je ne peux résister au plaisir de montrer ci-dessous l'une des pages de l'éditorial écrit par Stéphane cité plus haut et que pendant les trois jours du congrés lui-même et sauf erreur deux de ses camarades de promotion distribuaient le matin aux congressistes. Le matin du dernier jour, je découvrais sur mon bureau écroulé de rire ce texte caractéristique de son humour. J'espère qu'il fait une carrière dans le domaine des médias ou de la publicité avec tout le succés qu'il mérite.

    Souvenirs, souvenirs


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  • Ce nouveau livre récemment paru tente une nouvelle fois de cerner les rapports entre les deux plus grands hommes d'Etat du XXème siècle que sont Churchill et le Général de Gaulle. 

    Si l'historien doit prendre garde à émettre un jugement sur les personnages dont il décrit la vie et les actes, s'il doit prendre du recul par rapport aux faits historiques ne fut-ce que pour bénéficier du maximum de ressources documentaires en particulier du fait de nombreux documents classés secrets d'Etat pendant de longues périodes auxquels il ne pourra pas y avoir accès, il se doit avant tout d'être impartial.

    Je ne doute pas que Monsieur Destremau ait fait le maximum pour accéder au maximum d'informations aujourd'hui déclassifiées, d'ailleurs son livre porte la certification si l'on peut dire du Ministère de la défense. Il n'empêche qu'il ne peut encore avoir accès à de nombreux documents britanniques qui ne le seront qu'en 2050 si ma mémoire est bonne.

    Ce livre intéressant et qui dans le fond ne nous apporte pas grand chose de nouveau, démystifie c'est certain l'image que l'on peut avoir de Churchill, mettant en lumière son caractère léger, son gout effréné de la bonne chère et des alcools, son gout du luxe qui lui fait croire qu'il connait la mentalité française alors qu'il n'a accès qu'à ses dirigeants qui bien souvent donne une image trompeuse d'un pays au travers de leurs opinions politiques  Churchill aimait la France cela est incontestable. Mais il est certain qu'il s'est largement trompé sur la valeur de son armée et de son état major. Le livre le démontre parfaitement de même qu'il montre a quel point il n'hésite pas à arranger les faits historiques et ses actes quand ceux ci le dérangent dans sa démonstration pro domo. Pour De Gaulle le même phénomène s'est produit dans ses mémoires de guerre d'après les spécialistes; je me garderai bien d'en parler ne les ayant pas lues.

    Ce qui me dérange profondément dans ce livre c'est sa partialité et son antigaullisme patent. Ce qui me dérange c'est l'absence de contestation nettes de certaines affirmations de Churchill comme par exemple lorsqu'il arrive enfin en France après le débarquement où tout lui parait rose en Normandie, "... les prés étaient remplies de ravissantes vaches,...., les habitants étaient plutôt de bonne humeur...". Brooke qui l'accompagne parle " d'une France ... à peine affectée par cinq années d'occupation...". Ils ne sont pas difficiles!

    Soit, plus loin l'auteur parle de la stupéfaction des visiteurs devant les destructions résultant des bombardements sur Caen et autres villes de la région. Mais tout cela manque de force dans le texte.

    Par contre lorsqu'il s'agit de prendre le parti de Churchill dans ses colères contre de Gaulle rien ne vient atténuer les critiques et à aucun moment une réelle défense des colères du général n'apparait dans le texte.

    On est à cent lieux de l'impartialité d'un François Kersaudy dans son livre "Churchill et de Gaulle, la mésentente cordiale" paru en 1981 et remanié en 2001-2003.

    Comment peut-on écrire en commentant la phrase - "Quelle tristesse..." -du général voyant s'éloigner un Churchill affaibli par l'âge et les soucis de santé , le 18 juin 1958, "...un hommage surprenant et qui manque singulèrement de chaleur"! Il va falloir que monsieur Destremau révise sa façon de faire de la psychologie. C'est justement parce que de Gaulle admire et l'a dit voire écrit, le grand chef d'Etat britannique, que le voir ainsi cela l'attriste lui qui l'a connu au fait de sa gloire, de son extraordinaire dynamisme, de sa fougue.

    A aucun moment l'attitude scandaleuse de Roosevelt vis à vis de de Gaulle n'est véritablement critiquée. Personne ne conteste que le général avait un caractère difficile mais enfin peut-être qu'un homme de cette stature, le seul à avoir eu le courage le 16 ou 17 juin 1940 à refuser l'abominable défaitisme mu par l'ambition, le nationalisme chauvin d'un Pétain, a tout quitté pour partir en Grande Bretagne et poursuivre le combat ne sachant pas quelle serait la réaction des britanniques à ce qui s'apparentait à une désertion passible de cour martiale et de condamnation à mort par les collaborateurs du gouvernement illégal français ( illégal car une assemblée qui vote un texte alors que nombre de députés sont en détention en Afrique du Nord ayant cru que le gouvernement continuerait la lutte hors du territoire est en infraction avec se constitution. Laval et Pétain ne se sont pas embarrasses de ce genre d'acte pour commencer leur parcours à Bordeaux) , si son pays d'accueil lui avait refusé l'entrée de leur territoire. Quel pari!

    Mettre sur l'ambition avant tout, les réactions du général est tout de même un peu fort de café! De Gaulle était mu par un patriotisme sans conteste pour son pays et l'a démontré à plusieurs reprises dans ses actes et dans ses ouvrages avant la guerre, mettant en permanence en garde le gouvernement comme les militaires sur le danger de leur vision totalement archaïque de ce que seraient les moyens mis en œuvre en cas de conflit armé. 

    Livre encore une fois intéressant mais qui pour moi manque totalement d'objectivité ce qui en diminue sérieusement la portée. Le livre de François Kersaudy cité plus haut a autrement plus de force et d'humanité que ce dernier essai.

     


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  • Je sais ce que vous allez dire, "encore un de ses articles où il nous fustige et il nous critique, que ne fout-il le camp et change de nationalité!"

    Croyez moi si je pouvais fuir mes responsabilités et faire comme Brel et m'installer au fin fond d'une île déserte, je n'hésiterai pas.

    Hier je me rends chez mon opticien pour refaire mes lunettes perdues dans la folie de mes heurts avec mon ex prof de théâtre. Laurent est un homme très sympathique ainsi que son adjoint. Ce n'est pas la grande boutique impersonnelle où vous êtes un numéro dans un dossier parmi la foule.

    Quand je vais le voir environ tous les deux ans on discute de plein de sujets sans aucun rapport avec son métier. Il est ouvert à la discussion et on sent qu'il aime  apprendre.

    Evidemment le sujet avec son collègue est venu sur la campagne présidentielle. Ma décision est prise disais-je, je n'irai pas voter pour l'un quelconque des mariolles qui se présentent avec des promesses à tout vent qu'ils ont parfaitement l'intention de ne pas tenir étant simplement guidés tous sans la moindre exception par le bessoin viscéral de pouvoir et de bénéficier du plus grand avantage leur permettant de vivre confortablement sur notre dos.

    Que le pays parte en bouillie est le dernier de leur souci. D'éthique ils en ont simplement qu'en théorie quand encore ils connaissent le nom et son sens profond.

    Ces réflexions faites sur un ton triste et désabusé, les ont fait rire.

    Voilà! Oui les Français si sympathiques soient-ils rient toujours des choses sérieuses et ensuite se plaignent du résultat.

    Rien ne pourra changer dans ce pays avec pareille attitude. Cela dure depuis des millénaires. Nous sommes un peuple léger de caractère, tricheur à souhaits, regardez les scandales en cours et vous êtes édifiés et c'est l'exemple qu'on nous donne et que nous suivons à la lettre. A part cela nous critiquons et voulons donner des leçons aux autres pays au lieu de nous taire et baisser la tête de honte.

    La France avec l'affaire Fillion vient de donner un exemple éclatant de sa débâcle digne des scandales des années du premier tiers du XXième siécle...Le Président sortant à dévalué la fontion au rang de boutiquier et son pays grâce à lui est devenu une honte au plan international, que ce soient les membres du gouvernement ou ceux des oppositions leurs actes on fait de même et ils poursuivent allégrement avec une arrogance sans pareille. Si vous avez le malheur de le dire on vous insulte, que n'ai-je lu sur des critiques faites sur d'autres sites ou forum!

    Triste époque, triste pays, dégringolant au plan moral et culturel chaque année un peu plus vers un gouffre sans fond...


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  • Je t'aime tu sais....


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  • Je reviens sur le livre de Daniel Cordier : Alias Caracalla, dont je viens d'achever la lecture. 

    Indépendamment du caractère éminemment sympathique et attachant de son auteur, le lecteur trouvera dans ce livre une mine d'informations sur la façon dont se comportait la résistance entre 1940 et 1944. 

    On reste effaré devant celui de la plupart des chefs de la Résistance plus concernés par leur ambitions personnelles, cherchant chacun à tirer la couverture à soi, ne voulant absolument pas tenir compte de la situation réelle de la France face aux alliés qui ne pouvaient pas avoir une grande opinion d'une nation qui s'était distinguée pendant près d'un demi siècle depuis l'avènement de la troisième république, par des dirigeants d'une incompétence et irresponsabilité totale. 107 gouvernements se sont succédés pendant cette période. Lire le livre commenté ici de William Shirer sur ce régime qui aboutit au comportement d'une lâcheté sans égale en Mai-Juin 1940 et à un armistice et une rupture du pacte signé avec l'Angleterre de ne pas faire de paix séparée. 

    Le contingent français sauvé à Dunkerque (pas loin de 140000 hommes) , retournera en France, seuls environ 2000 d'entre eux demeurent sur place et se regroupent autour de De Gaulle. 

    Cordier  fait nettement la différence entre les résistants de l'intérieur et ceux qu'il appelle les "free french", les français libres qui comme lui on décidé dès l'annonce de l'armistice de quitter le pays pour rejoindre Londres et que le représentant de Vichy menaça de cours martiales s'ils ne rentraient pas en France en venant prendre leurs noms à Olympia près de Londres. 

    Ces français dont un certain nombre comme Cordier ont décidé de rejoindre le BCRA étaient conscients dès le début des difficultés qu'ils auraient à affronter tant pour remplir leurs missions, tout particulièrement en matière de communications radios mais également en matière de sécurité entrainant une nécessité de clandestinité totale. 

    Quand Henri Frenay le chef de Combat fait une véritable scène à Cordier au risque de se faire remarquer, sous le prétexte qu'on ne lui donne pas les fonds dont il a besoin, on reste admiratif devant la maitrise de soi de ce dernier face aux insultes et menaces. 

    Jean Moulin passera le plus clair de l'année 1942-1943 à lutter contre les intrigues des trois principaux chefs des mouvements pour se maintenir en poste et tenter de faire comprendre que De Gaulle est confronté lui aussi à la cabale dirigée contre lui par Roosevelt et son secrétaire d'Etat. Le président américain continuant imperturbablement quasiment jusqu'à la fin de la guerre à ne reconnaître que Vichy, et Churchill qui a besoin de l'armement US n'osant pas s'opposer à pareille attitude injustifiable même si l'on sait que le général n'était pas facile à vivre. 

    En fin de compte le livre nous montre comment se profile à l'horizon une quatrième république qui comme la précédente va briller par son incompétence, sa valse gouvernementale (21 en tout de 1946 à 1957), allant de compromission en compromission, de scandale en scandale. Après la fondation de la cinquième république il ne faudra pas longtemps pour que les mêmes acteurs reviennent fin 1974 sur le devant de la scène et entame le petit jeu malsain qui aboutit aujourd'hui au délabrement auquel nous assistons. 

    Rien n'a changé en 70 ans, les vieux démons sont toujours là, les ambitions par dessus la tête de citoyens que cela amuse, ce qui est le plus grave, se perpétuent. 

    Le livre s'achève de façon bouleversante lorsque Cordier rentrant de Lyon apprend que son patron a été arrêté et dont il ne connaitra le nom qu'en fin 1944. Il faudra qu'une fois de plus avec sa morgue et sa suffisance Henri Frenay lors d'une émission des dossiers de l'écran dans les années 70 le traite en subalterne avec un mépris total devant les autres participants tous anciens résistants silencieux et consentant, tandis que Frenay profère des accusations contre Moulin sans apporter la moindre la preuve, pour que Cordier décide de se lancer dans des recherches qui aboutiront à sa biographie de Jean Moulin ainsi qu'à l'ouvrage ci dessus commenté. 

    Comme au temps de sa mission Cordier a montré sa ténacité et son courage incontestable. 

     

     


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