• Qui est Malcolm James Pleydell? L'auteur de "Born of the desert" était le médecin recruté par David Sterling pour assister les blessés lors des raids de SAS. Il rejoint l'unité entre autre parce qu'il s'ennuie à l'hôpital où il exerce au Caire. Il a alors 23 ans.

    Il suivra les SAS pendant 12 mois, entre 1942 et 1943.Son livre écrit en 1945 et complété en 1991 par un postcript  et en 2001, se différencie des autres ouvrages consacrés au Special Air Service par le fait qu'il ne s'intéresse que de manière relativement superficiel au déroulement historique de cette unité. Il le dit lui même dans sa préface. C'est sans doute ce qui fait tout l'intérêt du livre et son originalité.

    Pleydell au travers de ses notes, de son journal écrit sur le vif, ou à partir de souvenirs étonnamment précis et vivants, nous fait prendre conscience que ces hommes d'un courage exceptionnel, frisant le délire voire l'irresponsabilité, étaient aussi des êtres humains avec leur forces et leur faiblesse, leur moments de découragement, de dépression, leur peur, leur frayeur devant un destin qui dans bien des cas trouvait une issue fatale dans d'horribles souffrances, souvent assortis d'une solitude indescriptible. C'est cet officier hurlant qu'on ne l'abandonne pas alors que l'unité pour des raisons de sécurité doit changer de campement pour ne pas être repéré par la chasse allemande. C'est Paddy Wayne le second de Sterling effondré en apprenant la mort de son copain qui sans doute était bien plus que cela.

    Pleydell à ce sujet fait preuve d'une extraordinaire ouverture d'esprit, à une époque où l'homosexualité pouvait vous faire passer devant les tribunaux. La loi britannique pouvait aller jusqu'à la condamnation à la peine capitale, ce ne fut appliqué qu'une fois si ma mémoire est bonne. N'oublions pas que Alan Turing le fondateur de l'informatique moderne, et sans doute ayant posé les premiers fondements de l'intelligence artificielle, fut condamné à un véritable lavage de cerveau et s'ensuivit un suicide pour le moins louche.

    Pleydell a une mémoire prodigieuse quand il nous fait revivre quasiment sur le vif, raconté par l'un des participants à la langue des faubourgs londoniens, le premier raid raté de Benghazi. On s'y croirait, on entend la voie du conteur et l'opération je l'ai dit dans le précédent commentaire tourne au délire digne d'un film des Marx Brothers.

    Pleydell nous donne également une vision qui rappelle les plans sublimes du film de David Lean dans "Lawrence d'Arabie" avec ses levés de soleil ponctués par la partition de Maurice Jarre. On sent et on est pris par l'émotion ressentie par l'auteur devant cette nature à la fois intraitable et d'une beauté sans pareil. On pense aussi au film des Studios Dysney, "Désert vivant", quand il nous décrit le parcours d'une fourmi tirant tant bien que mal la carcasse d'un scarabée.

    Quel dommage que le livre n'ait pas fait l'objet d'une traduction française, mais dans le fond comment traduire  ces moments quasiment pris sur le vif, la langue française n'a pas l'équivalent du cockney.

    Pleydell pour garantir l'anonymat des survivants de l'unité en 1945, il écrit son livre à l'hôpital alors que le soigne pour un ulcère, a utilisé des pseudos, changé les noms de nombre de participants; dans une annexe publié lors de l'édition de 2001, la troisième, des corrections sont apportées à certaines erreurs de l'auteur sur le plan historique, et surtout sont rétablis les noms des acteurs de cette formidable épopée. Figure également une longue liste des décorations reçues par nombre d'entre eux pour leurs faits d'armes extraordinaire.

    Un très beau livre, souvent drôle, mais aussi profondément bouleversant.  Une plongée sans artifices, dans le cœur d'une des unités qui a permis à la 8ème armée britannique et aux Américains d'éliminer l'Afrika Korps de l'Afrique du Nord.

     


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  • Voici le texte du commentaire que j'ai voulu mettre en ligne sur le site du Figaro après avoir été à plusieurs reprises insulté par des lecteurs; le commentaire de départ concernait les sondages donnant à Macron une amélioration de satisfecit résultant paraît-il des opinions des personnes de plus de 65 ans :

    Droit de réponse aux insultes que nous Retraités devons encaisser ici du matin au soir:

    Les sondages ne précisent pas où ils ont été réalisés; ils ne précisent pas les catégories professionnelles; on ne connait ni la marge d'erreur, ni si les chiffres sont désaisonnalisées ou pas, si on a utilisé une moyenne arithmétique ou géométrique. C'est le B-A-BA d'une étude statistique. Ce n'est pas sérieux de la part des médias de ne pas mentionner ces critiques essentielles lors de publications de sondages.

    Par ailleurs ce n'est pas parce qu'on a dépassé la soixantaine qu'on est gâteux et ne réfléchit pas.

    En 2017 on a été face à un dilemme: soit s'abstenir, voter blanc ou voter Macron car les deux premiers choix équivalent à voter pour MLP, et c'est ainsi que nombre de retraités se sont vus obligés de voter Macron contre leur volonté.

    Il est scandaleux de se voir en permanence du coté du pouvoir comme d'une frange de la population, cloué au pilori par son âge.

    Il est scandaleux que les médias ne mettent pas un  terme à ce qui ne devient pas un droit d'expression mais de la diffamation pure.

    Oui j'ai voté Macron, et l'absence du mot "POUR", suffit à comprendre la position que j'avais prise.

    J'aimerai mieux me tirer une balle dans la tête que de voter MLP et je ne fais aucune confiance aux représentants des autres partis.

    J'ai le droit de dire tout haut et par écrit ce point de vue sans être censuré.

    Evidemment le commentaire fut refusé. Il est assez cocasse pour ne pas employer un autre terme, de voir un quotidien dont la devise est celle de Figaro dans la pièce de Beaumarchais, oublier ses termes: "Sans la liberté de blâmer  il n'est pas d'éloges flatteurs...", empêcher un lecteur d'exprimer son point de vue largement justifié.

    Qu'on ne vienne pas assimiler les plus de 65 ans à des supporters d'extrême droite et encore moins à des supporters du Président actuel dont le mépris pour ses aînés est notoire et affiché selon qu'ils ne sont pas des diplômés de grandes écoles ou de l'ENA.

    Depuis 1981 les présidents successifs se sont comportés comme des grands seigneurs qui vous accordaient leur sourire selon que vous les souteniez ou pas. Aujourd'hui on a dépassé les bornes et qui plus est une jeunesse qui n'a rien prouvé, se permet de traiter de "vieux" avec mépris leurs aînés à qui ils doivent tout.

    Ma génération n'était pas toujours d'accord avec ses aînés mais en tous cas les respectait; elle avait conscience que ces aînés avaient par leur courage pour bon nombre d'entre eux, permis aux jeunes que nous étions d'être libres, de pouvoir s'exprimer sans censure. Aujourd'hui gare à qui ne s'exprime pas en respectant le politiquement correct c'est à dire le langage et les idées de la majorité au pouvoir et de l'opposition en place. C'est comme cela que se mettent en place progressivement les dictatures que le jeunesse prétentieuse actuelle se mette bien cela dans sa tête et les Facebook et autres sont un danger de ce point de vue par l'accélération de la communication et l'illusion de consensus qu'ils donnent.

    Propos d'un vieux gâteux de bientôt 78 ans qui ne s'est pas trompé quand il y a 23 ans, il parlait d'une dérive de l'économie française vers la faillite. Aujourd'hui même la Cour des comptes rappelle à l'ordre un Président qui s'assied sur une dette qui va bientôt dépasser les 100% du PIB si ce n'est déjà fait, c'est à dire dont la dette dépasse les fonds propres. En termes financiers cela s'appelle être en faillite potentielle, dans une entreprise on dépose alors le bilan. A bon entendeur salut!

     


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  • En ces mois qui marquent les 75 ans de D-Day, il est un groupe de combattants dont on ne parle pas qui a joué un rôle pendant le débarquement mais bien avant, d'origine britannique et qui sera bien après la guerre l'inspirateur de groupes d'interventions tant en France que dans de nombreux pays: Les SAS ou Special Air Service créé en  1941 en Égypte par le lieutenant David Stirling alors qu'il séjournait à l'hôpital après un accident de parachute. 

    Sterling lors de son premier saut vit son  parachute partiellement déchiré et  arriva au sol à une vitesse qui aurait bien pu lui être fatale. Il s'en tira avec des fractures et surtout une paralysie temporaire des membres inférieurs.

    David Sterling faisait partie de ses soldats pour qui la discipline était pesante et qui s'ennuyait mortellement en Egypte. Excentrique, bambocheur, Il passait plus de temps dans les bars et bordels du Caire qu'à son régiment! Pendant qu'il était à l'hôpital, il réfléchit à la façon dont se déroulaient les combats dans le désert et considéra que l'action serait beaucoup plus efficace si un corps spécial commençait par perturber les bases aériennes et les approvisionnements en s'infiltrant derrière les lignes ennemies. Il fut en ce sens conforté par un de ses camarades venu lui rendre visite, John steele "Jock" Lewes; cependant son ami  ajouta qu'il y avait aucune chance pour que l'état major Britannique suive son projet étant par définition partisan des mouvements militaires classiques de gens de bonne compagnie, de gentleman, on n'attaque pas les gens par derrière!

    La chance voulue que progressivement au cours de son hospitalisation, les jambes de Sterling retrouvèrent leur mobilité. Déterminé à faire valoir son point de vue et étant d'une famille très introduite au plus haut niveau de l'état major, il avait connu chez ses parents  Sir Claude Auchinleck qui dirigeait les opérations comme commandant en chef au Moyen Orient et basé au Caire, passant outre à l'ordre hiérarchique, il réussit de façon rocambolesque à lui présenter son projet. Lequel fut considéré avec intérêt .

    C'est ainsi que naquit l'unité des SAS. 

    Ben Macintyre spécialiste de l'histoire de la seconde guerre mondiale a consacré  un livre publié en 2016 à cette unité et à ses hommes hors du commun bénéficiant pour la première fois de documents déclassifiés et d'archives de l'époque dont le journal tenu au quotidien au fil des opérations menées par les SAS.

    Il est dommage que ce livre n'ait pas encore été traduit en Français car il éclaire de façon significative le rôle non négligeable des actions réalisées pour déstabiliser l'Afrika Korps et Rommel et a permis a Montgomery grâce aussi au concours du responsable des camouflages Geoffrey Barkas, de battre Rommel à El Alamein fin octobre-début novembre 1942.

    Le livre regorge de moments désopilants digne d'un film des Marx Brothers et bien entendu d'autres tragiques voire profondément émouvants. Ajoutons qu'un documentaire en trois parties est actuellement visible en replay sur le site de la chaîne histoire sous le titre Voyous et héros

    Un livre passionnant comme l'emission d'ailleurs commentée par Macintyre lui-même qui put interviewer les 4 derniers survivants des premiers commandos qui avaient encore bon pied bon œil!


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  • En 1989 j'organisais à Paris le congrès mondial de l'association des directeurs financiers; la soirée de clôture se déroulât à Versailles dans la galerie de batailles précédée d'un concert dans la chapelle royale. Le lendemain matin mon adjoint au comité d'organisation, jeune élève si mes souvenirs sont bons de supdeco, me fit parvenir le texte suivant pour publication dans le journal du congrès; je ne résiste pas à le mettre ici:

    "Ah... Que ne s'est-il pas introduit sur le second marché pour assurer notoriété et motivation de son personnel...Ah..Que n'a-t-il pas songé au Rachat du Château par ses Laquais avant la fin (RES)...A moins que ce ne soit lui qui ait vu juste: n'aime-t-on pas à se promener dans ces couloirs avec un port de Reine (ou de Roi)?Ne cache-t-on pas tout au fond de soi une si secrète et inavouable envie..."Et si je reprenais l'affaire! C'est bien le diable, si bien entouré, je n'aboutissais pas à la réussite", car après tout, sa principale erreur à lui, c'était bien d'être entouré de financiers gourmands et maladroits! Gageons que si vous aviez été ses conseillers, Messieurs les financiers, Louis XVI n'aurait certainement pas perdu la tête!".

    30 ans ont passé et nous venons grâce à internet de reprendre contact par le plus pur des hasards; Que de souvenirs, que d'angoisses ce soir de septembre! Mais quelle soirée! Certains dans l'association dans le monde en parlent encore...Merci encore Stéphane si vous lisez cet article; votre réussite professionnelle méritée est à la hauteur de votre créativité et de votre sens de l'humour.


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  • Avant dernier ouvrage de ce remarquable et talentueux alpiniste, à ce jour non disponible en Français, The Sound Of Gravity est un roman qui a des allures d'autobiographie par certains moments.

    Ce livre nous met dans la peau d'un alpiniste qui ne réussit pas à empêcher son épouse de faire une chute mortelle de près de mille mètres ayant perdu l'équilibre en sortant de son sac de couchage. Est-ce lui Patrick qui n'a pas pu la rattraper en ne laissant pas échapper sa main, est-ce sa femme qui s'étant aperçu qu'elle n'avait pas complètement assuré le couple sur le surplomb où il campait risquait d’entraîner dans le vide son époux et sciemment a lâché la main secourable.

    Livre profondément touchant d'un homme d'une grande sensibilité et spontanéité; on retrouve bien entendu dans certaines scènes des situations vécues par l'auteur qui confirme une fois de plus son grand talent d'écrivain.

    Le dernier livre de Simpson qui met en scène la grande guerre sorti en 2018 n'est pour le moment disponible qu'en format Kindle sur Amazon.


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