• Une femme à Berlin Journal 20 avril-22 Juin 1945

    Je continue à écluser la littérature consacrée à la seconde guerre mondiale. On dira que c'est du masochisme de lire ces ouvrages soit biographiques soit racontant le déroulement de ces événements monstrueux vieux de 70 ans et que certains considèrent devoir tomber dans l'oubli.

    Ils ont tort et mon jugement les concernant est sans discussion possible car je le citais par personne interposée dans l'article précédent dans le témoignage de Antony Beevor, les nostalgiques du nazisme sont bel et bien actifs et parmi les jeunes tout particulièrement qu'ils vivent en Allemagne ou ailleurs et comme moi-même je l'ai pu constater et le rappelle dans ce même article dans des commentaires laissés intacts sur des vidéos sur YouTube.

    Le livre dont je viens de finir la lecture des près de quatre cents pages en trois jours est un journal tenu par un jeune femme allemande, journaliste de profession ayant parcouru nombre de pays d'Europe avant la seconde guerre mondiale. Elle s'est retrouvée coincée dans la partie est de Berlin au cours des trois dernières semaines de la guerre et de la ruée soviétique sur la ville.

    Au départ à l'abri si l'on peut dire de la cave de son immeuble de 4 étages avec d'autres résidents, sous les bombardements et l'avancée russe, elle a consigné jour après jour les événements, les comportements des uns et des autres. Puis l'effroyable se produisit quand les Russes arrivèrent et s'en prirent aux femmes dont elle fut l'une des victimes. Elle raconte sans fard mais sans haine également les sévices encourus aussi bien par elle que par d'autres voisines, dans cet immeuble où les rares hommes présents ne leur ont même par porté secours. Elle explique comment la faim les amènent à ce soumettre à ces véritables sauvages voire même à leur accorder des circonstances atténuantes parce qu'elle sont tenaillées par la faim.

    Ce journal n'aurait jamais été publié si un journaliste allemand Kurt W. Marek n'avait pas connu l'auteur . Ce journaliste ceux de ma génération et peut-être quelques plus jeunes, le connaissent sous un autre nom et pour un livre qui fit sensation lors de sa publication en 1952 et fut traduit en 28 langues. On le trouve toujours en livre de poche. Il le publia sous le pseudonyme CERAM anagramme de son nom. Il convainquit l'auteur du journal de le publier aux USA en 1954 en anglais puis des traductions furent faites en Norvegien, Italien, Fanois, Japonais, Epagnol, Français et Finnois. 

    Par souci de respect des personnes et pour des raisons politiques les noms des protagonistes furent changés; à la demande de l'auteur, son nom ne fut pas divulgué.

    5 ans après une traduction allemande apparu en Allemagne qui fit scandale. Comportement qui ne doit pas surprendre quand on sait l’accueil que fit non seulement les lecteurs mais le pouvoir en place en Allemagne dans les années soixante au livre sur le troisième Reich de William Shirer que j'ai commenté ici même. Les Allemands refusaient alors qu'on leur mis sous le nez les méfaits de leur régime et préféraient oublier ce que certains de leurs compatriotes avaient subi également par représailles des alliés et des Russes tour à tour dans les deux camps.

    Progressivement le livre tomba dans l'oubli puis à partir des années 70 des photocopies réapparurent; entre temps  l'auteur décida que le livre ne reparaîtrait qu'après son décès. C'est alors qu'entre en scène Hans Magnus Enzensberger qui possédant un exemplaire tenta de retrouver l'auteur pour savoir qui détenait les droits de publication, il finit en 72 par contacter la veuve de Ceram qui venait de mourir. Ce n'est qu'en 2001 que Mme Marek prévint ce dernier de la mort de la mort de l'auteur du journal qui devint ré-éditable.

    Livre bouleversant qui montre comme je le dis plus haut, sans fard, sans haine ce qu'elle et ses congénères ont subi bien au delà du 8 mai 1945.

    Quand on lit ce livre on se demande comment des individus ont pu un seul instant soutenir voire nier les exactions du régime stalinien et des dirigeants qui lui ont succédé et ce encore aujourd'hui sous les traits du monstre Poutine et de sa clique. Ne nous leurrons pas ce qui a du se passer en Tchétchénie ne doit guère être loin de ce qui se passa tout au long de l'avancée soviétique en Allemagne. Les exactions Nazies ne sauraient être une excuse à ce comportement de sauvages.

    Ce livre se doit être lu. On ne peut fermer les yeux ni oublier ce qui s'est passé dans des villes, des villages dévastées par un conflit dont les Alliés par leur aveuglement portent toute la responsabilité en ayant la encore fermé les yeux sur la montée du Nazisme après la guerre de 1914-1918. Le livre est publié aux éditions Folio (traduction de Françoise Wuilmart) et comporte la préface de l'édition de 2002  et en postface celle de Ceram.


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  • Commentaires

    1
    Dimanche 9 Octobre 2016 à 18:46

    Je reçois il y a quelques minutes  sur mon autre blog le commentaire suivant:

    Merci pour votre bel article sur Une Femme à Berlin; mais si vous avez aimé le livre, c'est peut-être aussi parce que la traduction française est bonne? Alors, un peu de respect, mentionnez aussi svp le nom du traducteur? En l'occurrence: Françoise Wuilmart. Car le texte français est aussi le sien.. elle a tout récrit dans la nuance et le ton juste.Merci. 

     

    Françoise Wuilmart

    J'ai donc donné satisfaction à cette charmante dame:

    Vous êtes satisfaite et vous voilà servie 

    Mais je n'approuve pas du tout cette comédie, 

    Je crois que cet oubli n'est pas un irrespect 

    Mais que votre courrier manque de courtoisie. 

    Vous êtes traductrice et du bon choix des mots 

    Savez toute l'importance et toutes les nuances. 

    Un message en privé vaut bien mieux je pense 

    Qu'un étalage public d'un procès d'intentions.

     

    Je laisse au lecteur le soin d'apprécier et peut-être de trouver quel auteur m'a inspiré dans l'écriture de ma réponse....winktongue

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    2
    Lundi 10 Octobre 2016 à 00:10

    Coucou Claude,

    oh on peut bien lui laisser ses lauriers également.

    Ca ne mange pas de pain. Et c'est un boulot où on ne tire pas grand chose ... alors je suis contente de savoir que c'est elle.

    Bonsoir et bises.

    3
    Lundi 10 Octobre 2016 à 08:05

    Je lui ai répondu vertement en privé. J' en est ma claque de ses fashion victim activiste du matin au soir et qui cherche des poux à chacun; j'ai supprimé son second commentaire des plus insultants où elle se compare aux membres des castings de cinéma où on va jusqu'à citer les noms des chauffeurs des artistes aujourd'hui! Dois-je aussi mentionner le nom des 28 traducteurs du bouquin? Celui des fabricants des papiers des 28 éditions?Le fabricant de son pc?celui du logiciel de traitement de texte?...j'en ai plus qu'assez de ce genre d'individus qui n'a rien d'autre à faire qu'à monter sur ses ergots!

    Elle a eu satisfaction dans les 10 minutes suivant la lecture de son premier commentaire. Que lui faut-il de plus? Elle s'est permise après de proférer des menaces de dénonciation auprès d'associations que je ne connais même pas. De me dire que je manquerai de courage à ne pas publier son second commentaire. Mes blogs ne sont pas des lieux où je tolérerai des insultes et des menaces de quiconque.

    Elle oublie en passant que le simple fait de publier une critique qui plus est élogieuse d'un livre, incitant mes lecteurs à le lire, constitue pour l'éditeur une publicité gratuite qui a des retombées automatiques sur ses propres droits si elle a su bien négocier son contrat.

    Avoir la prétention de se targuer d'avoir en quelque sorte amélioré le texte, je cite "Car le texte français est aussi le sien.. elle a tout récrit dans la nuance et le ton juste." est d'une prétention sans bornes. Je ne connais pas la langue allemande et ne puis en toute objectivité savoir si la traduction est fidèle et dire qu'on a récrit un ouvrage sans avoir l'approbation qui plus est de l'auteur décédé est d'une arrogance sans nom!

    On a atteint aujourd'hui en matière de crédits des sommets dans l'absurdité, idem en matière de copyright, bientôt on donnera un copyright aux descendants de Molière ou Racine pourquoi pas! Certains films sont protégés sur une période de 100 ans! Où va-t-on? Vraiment ça suffit!

    J'ai assez de soucis en ce moment qui me stressent sans avoir ce genre d’imbécillités en prime!

    Bises

    Claude

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