• La fermette Marbeuf

    L’HISTOIRE DU RESTAURANT

    C’est vrai que depuis que vous êtes entrés, le décor vous fait de l’œil. Il joue de son charme et vous transporte un siècle en arrière comme par magie ; votre univers est celui de la « Belle Epoque » avec ses douces lumières et ses céramiques de rêve. Laissez-vous raconter l’histoire de la Fermette Marbeuf, un restaurant 1900 !

    En 1889, un jeune architecte de talent, Hurtre et le peintre Wielhorski se voient confier l’aménagement de la salle à manger de l’Hôtel Langham, rue Boccador, et réalisent avec bonheur ce que vous pouvez admirer aujourd’hui.

    Tombée dans le sommeil de l’oubli, l’année 1978 constitue le retour à la vie de cette princesse endormie ; des ouvriers attaquent les murs d’une réserve d’un restaurant anonyme** et une brèche ouverte laisse apparaître un authentique décor de l’Art Nouveau ayant subi les outrages du temps.

    Il faudra attendre 1983 pour que la salle soit inscrite à l’inventaire des monuments historiques. En septembre 1982, un homme demande à voir la salle « 1900 » ; il la contemple en prenant son temps pour enfin déclarer : « c’est la même ».

    A Maisons-Laffitte sommeille au fond d’un parc, un jardin d’hiver au décor similaire qui fait l’objet d’une vente aux enchères. Comment résister au plaisir de réunir ces deux « sœurs ». Le 20 novembre 1982, la vente est conclue ! Débutent alors de longs travaux méticuleux où les cinq mille carreaux seront démontés un par un, grâce au plan de « calpinages ». Il faudra des semaines pour décoller les vitraux de la verrière conçue en 1898 par Hubert et Martineau.

    (Source: Site de la Fermette Marbeuf )

    Pour la petite histoire, il y a quelques années pour remercier deux de mes intervenants américains de la banque, je décidais de les emmener diner dans ce magnifique cadre. Je vins les chercher à leur hôtel rue de la paix; l'intervenant senior arriva tout d'abord bientôt suivi par son assistant en "short"! Je crus avoir une attaque et me trouvais dans l'obligation de demander à ce monsieur d'aller se changer et de mettre un costume cravate pour la circonstance...J'avais pourtant prévenu que je ne les emmenai pas dans un McDo!

    Inutile de dire que si vous souhaitez aller dans ce restaurant, il convient de réserver longtemps à l'avance et de préciser que vous souhaitez diner dans la salle belle époque.

    ** Si mes souvenirs sont bons le restaurant anonyme dont il est question était un Wimpy ou autre équivalent de type McDo...


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  • Cet ouvrage de souvenirs du grand ambassadeur français, père de Jean François Poncet également diplomate, et oncle de Michel François Poncet ancien Président de Paribas, a été réédité chez Perrin en ce début d'année.

    Pour ceux que cette période majeure de l'histoire européenne et mondiale intéresse, il constitue avec l'ensemble des ouvrages consacrés par William Shirer que j'ai commenté ici, une lecture passionnante et un angle de prise de vues au sens cinématographique du terme quasiment indispensable. 

    Comme les journaux de Berlin de Shirer, ou son second tome de mémoires " Les années cauchemars", Poncet nous offre une prise de vues en temps réel de ce qu'a été la montée du Nazisme et de ses principaux protagonistes  au travers des relations du gouvernement français avec l'Allemagne.

    Il bénéficie qui plus est d'un style d'écriture d'une qualité exceptionnelle que pratiquement aucun historien actuel ne saurait atteindre à de très rares exceptions près tel par exemple les ouvrages de Jean-Christian Petitfils.

    L'auteur non seulement nous retrace les événements majeurs auxquels il se voit confronté et dont il rend compte à son gouvernement totalement aveugle et irresponsable, doublé en cela par une Angleterre vivant sur des illusions allant jusqu'à la trahison de son principal allié (affaire du pacte naval anglo-allemand) , mais il nous trace des portraits saisissants de certains des protagonistes.

    De ce point de vue la seule lecture des  7 pages (389-396) que François Poncet consacre à Goering, méritent à elles seules le détour. C'est un portrait hallucinant de ce personnage complexe et monstrueux tant physiquement que par son cynisme. Il se termine par la peinture de cet homme dans son grenier, montrant à notre diplomate le fonctionnement de son train électrique!

    Poncet parle: "...Un jour il me l'a montré et l'a fait fonctionner devant moi. Mais tout à coup, oubliant, peut-être , ma présence, l'un de ses neveux s'est écrié:

    "Oncle Hermann! faites donc sortir le train français!"

    Le train en question sort du hangar. Alors sur un des fils qui dominent le paysage, le neveu fait à son tour, glisser un avion minuscule et, de cet avion, tombent des bombes garnies d'amorces, avec lesquelles le jeune garçon s'efforce d'atteindre le train français...Chez les Nazis, il n'y a pas de jeux innocents!..."

    (Fin de citation)...

    Epuisé et n'en pouvant plus de voir ce qui se passe François Poncet quittera Berlin pour Rome en 1938.

    Un livre à lire absolument.


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  • IKEA  m'a livré ce matin ma commande en DOUBLE!
    Oui vous avez  bien lu! En plus depuis 12h47 j'en  suis au quatrième sms m'annonçant que le livreur arrive alors qu'il était là à 8h30!!!!!! On devait me livrer deux tiroirs dont un en échange suite à une erreur de livraison et me voilà avec un stock de quatre!! Donc il faudra encore que je poireaute pour qu'un livreur vienne chercher ceux dont je ne veux pas!

    Vous comprenez maintenant pourquoi la France est en crise permanente?.....


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  • Retour d'Ikea ce matin pour compléter les meubles que je monte et qui comme d'habitude ne comportent pas des éléments essentiels vendus en options ce qui permet d'augmenter le prix de l'article, dans ce cas l'augmentation est de 15.4% entre plinthe, pieds et poignées  rapportées au prix total par rapport au prix de départ; imaginez Airbus vendant l'A380 et disant au client que les hublots, le système de pressurisation et les trains d'atterrissage sont en options!

    Mais l'objet de cet article est tout autre que cette escroquerie caractérisée.

    J'arrive à la caisse avec 5 petits articles dont 4 identiques; devant moi un chariot lourdement chargé mais sans propriétaire à coté ou du moins je l'ai cru; tout le monde peut se tromper. Je passe donc devant le chariot et à la caisse la caissière commence à établir ma facture et en même temps j'entends dans mon dos "que voulez-vous c'est l'âge!"; me retournant il s'agit du propriétaire du chariot environ 25 ans.

    J'aurais pu faire un esclandre et remettre à sa place ce jeune homme pour sa grossièreté et son manque de respect d'un de ses aînés.

    Ce petit morveux qui me donne des leçons de savoir vivre,  pourrait être mon fils voire petit fils.

    Ce mépris qu'il affiche pour un homme de près de 50 ans son aîné, il oublie que sans lui et toute sa génération, lui ne bénéficierait pas de bien des avantages qui lui paraissent aller de soi; j'irai même plus loin, la génération qui m'a précédée par son courage fait qu'aujourd'hui lui comme moi sommes dans un pays LIBRE.

    Des garçons plus jeunes que lui comme Gwen-Aël Bolloré ont à moins de 17 ans décidé en 1940 de rejoindre les forces françaises libres par tous les moyens, se sont engagés comme Bolloré dans les commandos Kieffer et ont été les premiers à débarquer sur Sword, 80% du commando fut fauché par les balles Nazis et y ont laissé leurs peaux pour que nous soyons libérés du monstre de Berlin,

    Cette génération et la mienne a eu le courage d'affronter l'inconnu de l'espace qui a permis des découvertes majeures en électronique, en miniaturisation entre autres qui font que ce jeune homme qui trouve cela normal, évident et un dû peut se servir d'un ordinateur, d'une tablette tenant dans la poche ou d'un mobile lui permettant de s'abrutir des heures durant dans la rue et ailleurs sur des jeux vidéos,

    Ces hommes en découvrant les possibilités de l'atome, hélas certaines bien sinistres, ont permis néanmoins de créer des Scanner, des IRM qui font que ce jeune pourra peut-être un jour être sauvé à temps d'un cancer ce qui ne fût pas le cas hélas de mon ami Jean-Seb dont je parle dans un précédent article, et qui lui n'a pas eu la chance de pouvoir atteindre mon âge, mourant à 40 ans en pleine jeunesse.

    Je pourrai allonger la liste de ces bienfaits considérés comme un dû par une jeunesse méprisante de ses aînés et dont je doute au vu de ses réalisations actuelles et de son peu de curiosité et d'envie de vraiment travailler quelle que soit la situation de l'emploi, et sont de parfaits jouisseurs.

    Qu'ils sachent ou plutôt gardent en mémoire que la jeunesse passe à la vitesse de la lumière, que ces 50 ans qui me séparent de mes 25 ans me paraissent avoir été une année et que je rends hommage ici à des hommes et des femmes d'un courage exceptionnel comme une Simone Weil, seule rescapée de toute sa famille des camps Nazis, et à qui les femmes aujourd'hui doivent une éternelle gratitude pour avoir affronté les insultes de l'Assemblée française lors du débat sur l'IVG.

     

    Merci à tous on vous doit nous d'avoir pu atteindre que voulez-vous cet "âge"


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  • posté le lundi 29 janvier 2007 sur blogspace

    Hier au soir vers 22h lorsque le rideau s'est refermé sur les deux scènes du Sexe faible d'Edouard Bourdet, que je jouais avec un de mes camarades de la troupe de Cour et Jardin, j'ai de nouveau éprouvé cette extraordinaire jubilation qui fait que l'on voudrait que tout s'arrête pour savourer indéfiniment ces minutes oh combien trop courtes de communion avec le public.

    Il faut être monté sur un plateau, être là derrière le rideau avant qu'il ne se lève ou ne s'ouvre pour comprendre ce que l'on ressent.

    Il y a bien sur le trac d'abord; cette impression de quelques secondes qui fait que l'on croit ne plus connaître son texte. On est vraiment maso!

    Il y a le brouhaha confus du public qui finit de s'installer et qui vous en demande chaque fois davantage.

    Ensuite le silence se fait et l'on est là sans parachute devant le vide et le silence rompu seulement par le bruit des anneaux du rideau qui glissent sur ses tringles et la lumière aveuglante des projecteurs à laquelle il va falloir s’accoutumer en quelques millièmes de seconde pour ne pas se déconcentrer.

    Il y a les pulsations de son cœur qu'on doit immédiatement occulter pour que le trac ne s'installe pas davantage et finisse par vous bloquer.

    Au même instant sans que vous sachiez comment ni pourquoi, vous avez une sensation enivrante qui fait que vous savez que le public va "marcher", que vous allez le mettre dans votre poche! Et là le trac disparaît instantanément et vous lancez votre première réplique et tout s’enchaîne. Que la scène dure 3 minutes ou 1 heure, tout semble hors du temps et fuir à la vitesse de la lumière!

    Les éclats de rire, quand vous jouez la comédie, le silence pesant quand vous jouez un rôle dramatique, sont autant de catalyseurs, de coups de pouce qui vous incite à donner le meilleur de vous même.

    Et puis la lumière s'éteint, le rideau tombe, les applaudissements éclatent.

    Vous avez gagné, vous jubilez de bonheur. Vous vous êtes peut-être dépassé, vous savez bien sûr ce qu'il faudra retravailler pour la prochaine fois, mais vous voudriez que le temps suspende son vol et qu'il n'y ait pas de retour à la réalité quotidienne.

    Vous voudriez embrasser votre public, embrasser l'auteur et votre metteur en scène de vous avoir permis de savourer ces minutes de bonheur qui vous ont permis d'être un autre, loin de tous les soucis quotidiens.

    Quand ça ne marche pas , et cela aussi arrive, c'est d'abord la gifle car vous savez que cela vous plaise ou non, que le public a eu raison et que vous avez failli à ce cadeau unique et éphémère dont vous avez la chance de bénéficier.

    Vous vous êtes en quelque sorte trahi, vous avez trahi l'auteur qu'il soit vivant ou mort, vous n'avez pas rempli votre contrat avec le public qui vous faisait confiance, vous lui aviez fait une promesse et ne l'avez pas tenu.

    Mais dans tous les cas vous savez que vous ferez tout pour revenir et pour vous faire pardonner ne fut-ce que pour vous droguer de ces feux de la rampe!

    Merci public, merci Edouard Bourdet, merci Raphael, tu a été un merveilleux partenaire hier au soir...

    Pour ceux ne connaissant pas la pièce en voici un court résumé:

    La scène se passe au Ritz le soir du bal de l'Interallié. Nous avons bien entendu modernisé la situation mais il faut savoir que Bourdet écrivit cette pièce dans les années 20 avec comme créatrice principale du rôle de la comtesse la grande Marguerite Moreno.

    Antoine est le maître d'hötel. Nous sommes dans la galerie de l'établissement menant au bar. La comtesse prise les jeunes gens à qui elle veut bient rendre des petits services à condition que ces derniers lui témoignent une certaine affection. Son mari le Comte lui moisit à Vichy, laissant son épouse libre de faire ses fredaines.

    Quand le rideau se léve, seuls sont en scène Cristina Leroy Gomez épouse de Philippe Leroy Gomez dont elle s'est séparé du fait des infidélités de son mari, et Carlos Pinto un des nombreux gigolos fréquentant l'hôtel et amoureux fou de Cristina qui lui avait donné autrefois une bague (un saphir) mais que cette dernière à repris au cours d'une de leurs disputes. La comtesse entre en scène et surprend la conversation entre les deux amants et le retrait de la bague. Philippe le mari de Cristina qui va susciter l'intérèt de la comtesse, est l'amant d'une certaine Louba, une émigrée russe qui a joué au baccarat une rolls qu'elle devait livrer à son propriétaire et bien entendu si Philippe ne trouve pas un moyen de racheter la Rolls au joueur gagnant, Louba ira en prison. Avant la scène que nous avons joué, Philippe s'est confié à Antoine. Où trouver l'argent? Mais voilà que la comtesse passe dans le fond de la galerie ce qui donne l'idée à Antoine toujours serviable, de proposer à Philippe de les faire se rencontrer , ce que ce dernier accepte à contre coeur car  Antoine lui a fait comprendre qu'il faudra "qu'il donne de sa personne" en échange du petit service demandé. "Ca va être affreux" réplique Philippe en voyant l'allure de la dame! Antoine cynique lui répond "je vous donne ce que j'ai Monsieur Philippe"! Nous somme donc arrivés au moment où la comtesse Polaki rejoint Antoine demeuré seul et qui a donné le conseil à Philippe de passer par là quelques minutes plus tard pour donner l'occasion à la comtesse d'apprécier le corps du délit!

    Au troisième acte on retrouvera la comtesse furieuse car Philippe lui a posé un lapin. Il faut dire qu'il a rencontré dans le hall son ex femme, s'est confié à elle et celle ci s'est mise en tête de lui trouver une solution elle-même. Entre les deux choix son coeur n'a pas balancé évidemment. La comtesse viendra se plaindre à Antoine et lui lancera cette délicieuse réplique : "La prochaine fois Antoine, vous m'obligerez d'envoyer vos pauvres, ailleurs". A quoi Antoine imperturbable répondra " Oui, madame la comtesse" tout en s'inclinant avec déférence. La pièce fut reprise en 1957 à la Comédie Française à l'Odéon qui était sa seconde salle. Jacques Charon interprétait le rôle d'Antoine et Denise Gence celui de la comtesse. La distribution éclatante comprenait entre autres, Robert Hirsh, Georges Descrières, Gabrielle Dorziat, Micheline Boudet, Jean Piat, François Chaumette et bien d'autres dans des décors somptueux de Suzanne Lalique qui avait reconstitué à l'identique la galerie du Ritz. C'est Jean Meyer qui avait réalisé la mise en scène. La pièce faisait alors son entrée au répertoire de la troupe. J'ai eu la chance de pouvoir assister à cette superbe production d'un théâtre qui avait une bien autre tenue que celle déplorable qui le caractérise aujourd'hui. Pendant la même saison un autre très grand succés était donné: Ouragan sur le Caine au théâtre en rond mise en scène par Jean Mercure un autre très grand nom du théâtre de l'époque. 

     


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