• En réponse à un commentaire posté par StefSixty1 sur le Figaro de ce jour (suite)

    Venons en à mon analyse qui vient compléter l'échange décrit dans le précédent article:

    @StefSixty1 Tout votre argumentaire montre à quel point vous avez l'air de considérer comme négligeable ce que vos aînés ont fait pour vous. Etre bien payé ou recevoir une bonne retraite n'est pas un crime, un vol de la société. C'est le signe de reconnaissance d'une expérience acquise par la formation et le travail rigoureux, l'acceptation de la prise de risques, l'envie de prendre des initiatives dans son boulot, en une phrase ne pas avoir un comportement passif et enfin ne pas faire dans la compromission.

    Nous sommes au cœur d'un comportement propre à notre culture française: ce caractère envieux et cette façon de mépriser typique en particulier à gauche quand on fait face à quelqu'un qui a réussi et est mieux payé que soit.

    D'avance on fait un procès d'intention: s'il est mieux payé c'est qu'il fraude, fait de l'évasion fiscale et j'en passe et des meilleures.

    Non monsieur, dans 99% des cas (il y a des cas frauduleux ce serait être le dernier des imbéciles que le nier) vous avez à faire à des gens qui ont quels que soient leurs origines sociales fait tout leur possible pour se former continuellement, acquérir des connaissances toujours insuffisantes, pris des risques, n'ont pas compté sur le temps de leur travail, n'ont pas attendu qu'on les assiste:

    Deux exemples parmi bien d'autres: 

    Pierre Beregovoy, ministre de l'économie et des finances de Mitterrand : certificat d'études,  un CAP d’ajusteur,  un CAP de dessinateur industriel et diplômé de l'École nouvelle d'organisation scientifique du travail. Quasi self made man; quel talent, que de mépris de la part de certains, je ne citerai pas de nom, tout le monde sait à qui je pense. Je ne suis pas de gauche mais j'ai eu l'occasion pendant quelques minutes de côtoyer le ministre et ai immédiatement pris conscience de l'humilité de l'homme et de son savoir faire, on n'en serait sans doute pas là si on ne lui avait pas coupé l'herbe sous les pieds, le malheureux...

    Pierre Soulier, professeur en cardiologie, dont une rue de Paris 20e porte le nom et qui était un collègue et camarade de promotion de mon père également cardiologue, tous deux élèves d'un des maîtres de la cardiologie française, Charles Laubry, co-inventeur du brassard tensiomètre que tout médecin utilise de nos jours, fondateur de la Société Françàise de Cardiologie. Soulié était fils de cheminots! Quel parcours! Quel talent! Quel courage de faire certaines expériences hyper dangereuses pour sa vie, derrière sa radioscopie se voyant dans une glace comme me l'expliquât mon père! 

    On pourrait allonger la liste de ces hommes et femmes courageux et volontaires de toutes origines que l'on doit non seulement respecter et admirer, mais envier seulement pour leurs réalisations et non pas mépriser pour les rémunérations qu'ils ont reçus et que leurs épouses on reçu par leur pensions de reversions conséquentes grâce à leur travail acharné.

    Nous avons la chance de vivre dans un pays où l'enseignement est quasi gratuit, où le coût de l'enseignement supérieur est largement au dessous de ce qu'il devrait être pour permettre aux étudiants de bénéficier non seulement des meilleurs profs, mais des équipements indispensables pour leurs études et qu'ils puissent réussir. L'expérience que tente semble-t-il avec succès Niel le PDG de Free devrait faire des émules; cela s'appelle du Mécénat bien placé et qui mérite toutes les exonérations fiscales imaginables n'en déplaise à bien des gouvernants de toutes tendances politiques confondues.

    J'ai eu l'occasion de visiter un lycée public de la banlieue de Denver dans le Colorado. Les élèves disposaient d'une bibliothèque entièrement informatisée avec plusieurs postes de travail permettant d'accéder aux ouvrages et articles en ligne. En matière culturelle, chaque année l'école organise deux spectacles de comédie musicale donné dans le théâtre de l'école dont les élèves sont les réalisateurs à tous les niveaux, orchestre, chœurs, mise en scène avec un des profs principaux, ingé son et lumières , décors, costumes, chorégraphie. Le chœur me fit l'honneur de chanter l'Ave Maria de Schubert et je restais stupéfait par la qualité de l'interprétation et des voix.

    En France on fait à l'économie, on croit qu'en faisant dix minutes de chant on deviendra musicien, que la fête de la musique une fois par an fait des mélomanes. Les cours de théâtre sauf cas hyper coûteux sont donnés par des profs qui souvent n'ont jamais mis les pieds sur les planches. J'en ai subi, je sais de quoi je parle.

    Les conditions de la réussite dans la vie:

    1/ Dès son plus jeune âge apprendre, toujours apprendre. C'est un luxe inacceptable de ne pas apprendre quand on a la chance de vous donner cette opportunité

    C'est un comportement inacceptable quand un prof et il y en a (qu'ils ne viennent pas dire le contraire, j'en ai connu) ne fait pas l'effort de se former en continue tout au long de sa carrière pour pouvoir donner un enseignement toujours à la pointe des connaissances dans quelque domaine que ce soit à ses élèves, du primaire au supérieur.

    2/ C'est s'intéresser à l'histoire de son pays, même celle dont on n'a pas à être fier car là encore c'est riche d'enseignements et d'expériences vécues.

    3/ C'est regarder ceux qui ont réussi, qui en savent plus que vous et qui de ce fait gagnent effectivement plus d'argent que vous et peuvent par leur contact qu'il faut impérativement rechercher, vous apporter de nouvelles connaissance, vous éviter des pièges dans les activités que vous exercez.

    Si j'ai pas trop mal réussi dans la vie je le dois à ces hommes courageux de la seconde guerre mondiale qui m'ont appris la persévérance, sans les connaitre , l'envie de prendre des risques, de ne pas faire dans la compromission.

    J'ai failli perdre mon job au Gan quand je me suis révolté contre la note idiote de mon patron qui en prime allait me faire enfreindre la déontologie de mon métier d'analyste, règles de déontologie que lui-même avait fait voter par l'AG de l'association des analystes et que  rendu furieux par cette note d'organisation de mon travail, j'ai distribué à tout le département en y rajoutant en majuscules "vous avez oublié les pauses pipi et caca"!

    C'est parce que j'ai écouté les conseils de ce DRH d'une grande société française filiale d'un groupe verrier américain, m'engageant à apprendre l'informatique en 1972, alors que j'avais perdu par ma faute mon job, car je m'étais surestimé en termes de compétences, imbécile que je fus alors, que ma carrière à changé du tout au tout et que j'ai retrouvé un job en trois mois. Merci au Gan dont le patron ci-dessus me donna un budget de formation illimité pour pouvoir apprendre à programmer.

    Formation, toujours formation. Une entreprise qui n'y consacre pas des sommes importantes, a un comportement criminel. Elle empêche ses collaborateurs de progresser et de l'aider à être mieux gérée, être plus efficace, plus productive et donc de pouvoir par un chiffre d'affaire croissant et un bénéfice économique (et non fiscal) croissant, créer des emplois et de la croissance pour le pays donc créer du pouvoir d'achat pour sa population toutes catégories sociales confondues.

    Il est inacceptable comme je l'ai vécu dans la dernière entreprise où j'ai travaillé, grand groupe bancaire d'affaires, qui consacrait 8% de sa masse salariale à la formation, que l'on ait été obligé de menacer patrons et collaborateurs de leur supprimer leur éventuel bonus de fin d'année si soit le patron soit le collaborateur, soit les deux, n'avaient pas convenu d'un plan de formation annuel lors des entretiens de fin d'année.

    La formation ne s'arrête pas quand on part en retraite, loin de là. Elle permet de se trouver des activités dans bien des domaines, y compris ludiques. Je me forme au montage vidéo avec un des grands du secteur en la matière, Adobe pour le citer. Cela me coûte 60 euros par mois, ça vaut mieux que d'aller boire au café du coin parce qu'on est désœuvré ou de jeter l'argent par les fenêtres avec la cigarette même électronique, ou de s'abrutir devant des programmes télé insipides et vides. En prime dans les forums on rencontre des hommes et des femmes exceptionnels par leur capacités créatives et ils vous apprennent les ficelles de leur métier et tout à coup vous vous apercevez que vous aussi vous êtes pas si idiots que ça et pouvez en faire autant; un exemple parmi bien d'autres.

    En un mot ces aînés que vous méprisez, que vous considérez comme des privilégiés à l'instar du comportement de Macron et de son gouvernement, méritent leurs retraites, c'est grâce à eux qu'aujourd'hui vous bénéficiez de moyens de communications hors du commun, de possibilités d'aller où bon vous semple à des tarifs compétitifs. Quand j'étais jeune étudiant aller aux USA coûtait une fortune. Pour venir passer ses premières vacances en France, William Shirer un des grands journalistes américain, auteur d'une histoire du IIIe Reich référence encore aujourd'hui près de 60 ans après, fit la traversée de l'Atlantique sur un bateau transportant du bétail dont il assurait l'entretien, imaginez dans quelles conditions de puanteur!

    Oui je ne rougis pas de l'excellente retraite que je reçois, c'est grâce à la génération qui m'a suivi que je l'ai mais c'est aussi parce que j'ai payé celle de la génération qui m'a précédé et dont l'expérience m'a permis de gagner du temps dans mon apprentissage de financier.

    Merci à mes profs de lycée et cela vous surprendra, merci à Bernard Shaw et à l'adaptation de Pygmalion en My fair lady qui m'a permis enfin de comprendre que pour prononcer les H, on ne devait pas aspirer l'air mais le souffler comme le montre le plan entre Rex Harrison et Audrey Hepburn dans ce merveilleux film, ce qui fait que je suis bilingue entre autres, car là encore s'imaginer qu'on puisse réussir en s'en tenant à sa langue maternelle est un luxe coûteux.

    Merci à mes collaborateurs, à mes étudiants du DESS ASSAS finances qui sans le savoir m'ont aussi appris bien des choses, donné des idées pour améliorer mes compétences en analyse financière.

    En conclusion de ce long plaidoyer, non Monsieur Macron, Monsieur Philipe, Monsieur Le Maire, Monsieur Darmanin et autres membres de LREM vous n'avez pas le droit de diviser comme vous le faites depuis 18 mois, pour satisfaire à vos seules ambitions, ce pays entre jeunes et vieux, entre riches et modestes voire pauvres, par des mesures de tous ordres, fiscales ou non, alors que vous jetez l'argent par les fenêtres au plan national comme local, parce que soudainement vous avez découvert qu'avec de l'argent on pouvait avoir un train de vie sans trop se fatiguer.  Commencez comme on dit par nettoyer les écuries d'Augias, elles en ont sacrément besoin et peut-être qu'ensuite vous pourrez donner des conseils et faire de beaux discours.

    Mais comme le disait Talleyrand avec justesse:  "on voit bien qu'il n'y a pas très longtemps qu'ils marchent sur du parquet..."

     


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  • Commentaires

    1
    Mercredi 12 Décembre 2018 à 01:54

    Je suis toujours d'accord,

    tu peux en rajouter, mais là je vais aller me coucher.

    De plus l'attentat de Strasbourg m'a bouleversée.

    Mais Macron va se servir de ça pour se faire mousser s'il y arrive!

    Douce nuit et bisous Claude.

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