• Après nous avoir bouleversé avec sa pièce Père jouée par le grand Robert Hirsch, Florian Zeller récidive avec sa nouvelle pièce "Avant de s'envoler".

    Il fait un nouveau sans faute au théâtre de l'Oeuvre et réunit une distribution de 6 acteurs de talent dont à nouveau le grand sociétaire honoraire de la Comédie Française du temps où ce théâtre avait de la tenue.

    Le sujet de la pièce qui tourne une fois de plus autour de la vieillesse et de la solitude est moins sombre qu'il ne peut y paraître. Nous sommes en présence d'un vieux couple qui par delà les années et le vicissitudes de la vie s'aiment comme au premier jour faisant face à la jeunesse représentée par leurs deux filles et le copain de la cadette. Au travers du dialogue la question se pose de savoir lequel des deux vieillards est toujours en vie, Zeller laisse au spectateur le soin de répondre à la question. Il le fait avec subtilité, tendresse, déclenche le rire à bon escient.

    Robert Hirsch : André

    Isabelle Sadoyan : Madeleine

    Claire Nadeau : Une femme

    Anne Loiret : Anne

    François Feroleto : Un homme

    Léna Bréban : Élise

    Avant de s'envoler de Florian Zeller

    (source: L’avant-scène théâtre )

    Hirsch nous époustoufle une fois de plus. A 91 ans il a gardé cette vitalité, ce punch, cette diction que bien des jeunes aujourd'hui qui se prétendent acteurs même à la comédie française n'arrivent pas à atteindre. Il est bouleversant et je ne cacherai pas qu'à la fin de la pièce l'émotion m'ait saisi au maximum.

    Isabelle Sadoyan elle aussi âgée de 88 ans nous offre un florilège d'émotions.

    Les quatre autres comédiens n'ont pas à rougir devant leurs deux aînés et savent faire passer ce conflit de générations.

    C'est  Ladislas Chollat qui a assuré la mise en scène de la pièce dans un décor efficace et montrant l'intérieur d'un vieux couple de tous les jours.

    Pour ceux qui n'ont jamais vu Hirsch en scène ceci est une nouvelle occasion et ne nous leurrons pas peut-être une des dernières de voir cet immense comédien souvent décrié par des confrères jaloux de sa capacité à tenir des rôles diamétralement opposés, passant sans difficulté de Scapin, à Raskolnikov, Arturo Ui, Tartuffe ou un Arlequin d'un Marivaux.

    Courez voir ce spectacle qui est à l'affiche en principe jusqu'au 15  janvier 2017.


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  • J'avais il y a un certain temps fait part ici de la scandaleuse décision de Monsieur Lissner directeur de l'Opéra de Paris de supprimer les cloisons des loges de l'Opéra Garnier, outre qu'il s'agissait d'une atteinte à un patrimoine classé aux monuments historiques, le patron de l'opéré pris sa décision et l'a mis à exécution en passant par dessus les autorités devant obligatoirement être consultés et donner l'autorisation de tels travaux. 

    Une pétition fut lancée par des spectateurs outrés et une  saisine de la justice fut faite qui vient de donner en partie raison au public comme le montre l'article ci-dessous.

    1 NOV 2016 — Chères signataires, Chers signataires,

    Le Tribunal Administratif a rendu une décision qui récompense en partie les efforts déployés, puisque l'Opéra de Paris a bel et bien été condamné pour la destruction des loges du Palais Garnier. L'Opéra de Paris devra notamment indemniser les requérants, et verser 3000 euros à la SPPEF.

    En revanche, le Tribunal Administratif n'a pas suivi - fait rare - le Rapporteur Public qui proposait d''annuler aussi l'autorisation préfectorale donnée APRES que les travaux eurent été effectués. 

    La SPPEF a annoncé sa décision de faire appel dans un communiqué dont copie est donnée ci-dessous.

    En tout état de cause, il faut poursuivre ce combat dont une partie importante a été remportée. La plainte pénale qui est en cours sera de toute évidence nourrie par cette condamnation devant le tribunal administratif. 

    Nous ne manquerons pas de vous tenir informés et vous remercions de votre soutien renouvelé.

    COMMUNIQUE DE LA SPPEF : 

    Opéra Garnier : le Tribunal administratif reconnaît l’illégalité de la destruction des cloisons

    On se souvient que les référés de notre association visant à faire suspendre les travaux de destruction des cloisons d’origine des loges, remplacées par des panneaux en accordéon, le plus souvent repliés, avaient échoués au motif principal qu’ils ne satisfaisaient pas à la condition d’urgence propre à ces actions.

    L’affaire était appelée au fond le 29 septembre 2016 devant le Tribunal administratif, qui avait à se prononcer sur deux questions : d’une part sur la décision de l’Opéra de supprimer les cloisons d’origine, décision dont nous demandions l’annulation, d’autre part sur l’autorisation délivrée par la Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France (DRAC), dont nous réclamions également l’invalidation, décision intervenue, souvenons-nous en, l’avant-veille de notre premier référé !

    Le rapporteur public, à l’unisson de nos demandes, concluait à une double annulation.

    La première décision rendue par le tribunal le 13 octobre 2016 annule effectivement la décision de l’Opéra de détruire les cloisons d’origine (une première pour cette institution), ce qui revient à considérer que des travaux illégaux ont été menés durant près de 6 mois, avant leur ratification par la DRAC, mise devant le fait accompli. Le tribunal considère ainsi que « la décision du directeur de l’Opéra national de Paris de procéder à l’enlèvement de certaines cloisons des loges sans avoir obtenu préalablement l’autorisation prévue à l’article L. 621-9 du code du patrimoine est irrégulière en droit, sans qu’il soit besoin de statuer sur les autres moyens des requêtes, [et doit] être annulée« . L’Opéra national de Paris est, en outre, condamné à verser 3000 euros à Sites & Monuments au titre des frais de justice.

    Cette décision est évidemment encourageante s’agissant du volet pénal de notre action pour lequel aucune régularisation a posteriori ne sera possible.

    Lire la décision du 13 octobre 2016 relative à la décision de l’Opéra de détruire les cloisons

    Le tribunal déboutait cependant, et contrairement aux conclusions du rapporteur public, notre association de sa demande d’annulation de l’autorisation donnée par la DRAC, s’alignant sur la volonté de la puissante administration de l’Opéra de Paris.

    Nos arguments portaient, à la fois, sur la modification de l’acoustique et de l’aspect de la salle historique, arguments repoussés par le tribunal au motif que « l’administration pouvait tenir compte du fait que les cloisons pourront être laissées en place pendant les représentations si une dégradation acoustique non remédiable était constatée » et que « la possibilité de remettre rapidement en place les cloisons dans leur disposition d’origine » devait être prise en compte…

    Nous ferons évidemment appel de ce dernier jugement qui, suivant la thèse de la DRAC, consacre - au mieux et si l’on fait abstraction de la destruction des cloisons d’origine et de l’abaissement des plafonds de 20 cm - une notion de « monument en kit » ou de « monument à éclipses ».

    Rappelons que l’Opéra de Paris exploite par ailleurs une salle modulable, l’Opéra Bastille, l’Opéra Garnier étant son fleuron patrimonial. Doit-il être victime de son succès en devenant également modulable – pour gagner 30 nouveau sièges - au risque de tuer la poule aux œufs d’or ?

     

     


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