• J'ai écrit ce texte le 10 février 2009 en rentrant de l'hôpital de Villejuif où un copain avec que je faisais du sport s'est éteint à 40 ans victime d'un cancer du poumon suivi de métastases osseuses et cérébrales. Il parle de lui-même et je ne peux oublier cette date qui en plus est celle de l'anniversaire de ma fille agée aujourd'hui de 44 ans et qui refuse de me voir depuis 12 ans sans que je saches ce qu'elle a à me reprocher, mais cela est une autre histoire...

    posté sur Blogspace le mardi 10 février 2009 18:21

    Je t'avais connu sur internet. On avait sympathisé sans la moindre ambiguité.Une simple amitiée. On a bien ri. J'étais devenu ton confident. Tu jouais les durs et les cyniques par moment, ça m'exaspérait car je savais bien que tout ça c'était du vent.

    Trois années ont passé, on faisait de la gym ensemble le samedi quand en Juillet 2007 tu as commencé à te plaindre de ton dos.

    J'ai mis cela sur le compte d'efforts musculaires trop intenses et te conseillais de ne pas trop pousser.Un ostéopathe t'as remis en forme.

    Puis en septembre tu as curieusement coupé les ponts sans raisons. J'étais blessé, furieux, il y eut des propos amères dans mes mails à l'époque.

    Un soir de février 2008 vers 22h tu m'appelles .La voix est sourde et tu m'annonces que tu es gravement malade. Ton mal de dos de septembre à février était devenu intolerable au point de t’empêcher de dormir la nuit. Mais tu as laissé les choses trainer pris  par ton nouveau job qui te passionnait. A la fin tu as vu ton généraliste et en quelques analyses elle t'a envoyé à Cochin ou la nouvelle est tombée: Cancer du poumon et métastases osseuses.

    En m'annonçant cela au téléphone ce soir de février 2008 tu m'as demandé de t'épauler, d'être présent. Bien sur que j'allais être présent, devant la douleur, la crainte du pire qui pourrait garder des rancunes.

    J'ai interrogé sans que tu le saches un ami médecin et son verdict fut effroyable: il te restait m'a-t-il dit au plus 18 mois à vivre.

    Pendant cette année qui s'est écoulée, tu as fait face avec un immense courage et une volonté sans pareille à cette terrible épreuve. On était optimiste en Juillet a la fin des chimios. Et puis en Août l'horrible maladie à pris le dessus et tu t'es effondré de façon fulgurante, Néanmoins avec toi je jouais la comédie.

    La comtesse, tu m'avais vu jouer au Funambule le rôle de la comtesse Polaki du Sexe Faible d'Edouard Bourdet,  comme tu me surnommais essayait de te rassurer.

    Il y a 15 jours sans doute on a du t'annoncer que tu avais une metastase au cerveau. Tu n'as pas voulu me dire ce que les médecins t'avaient dit mais tes troubles de l'élocution et de l'équilibre ce dimanche là quand tu as voulu m'emmener voir ton futur nouvel appartement, ne me laissaient aucun doute.

    Et puis on t'a emmené à l’hôpital quelques jours plus tard...Je voulais aller te voir mais j'ai du renoncer à la suite d'une conjonctivite et d'une bronchite au cours de ces deux dernières semaines.

    Aujourd'hui n’étant plus contagieux je suis allé te voir.

    Tu étais là dormant je pense, le souffle court et l'inévitable sautait aux yeux.

    L'inévitable s'est produit devant moi. Tu as ouvert les yeux , tu m'as regardé fixement comme si tu voulais me parler; je crois mais est-ce mon imagination, tu as murmuré ou plutôt articulé "au revoir..." et puis tu as pris deux grandes bouffées d'air et tu es parti.....Tu avais 40 ans...

    Didier ton compagnon, parti se reposer car il passait depuis plusieurs jours ses nuits à tes coté, n’était pas là. Ta maman non plus en route pour Paris et encore dans le TGV de Lyon. Ton papa, tes tantes, ton ex femme étaient là. J'ai essayé de garder mon sang froid et mon calme, mais là rentré chez moi, je craque.

    Alors pour toi, en ultime témoignage voici ces vers que j'aime tant du grand Musset, j'ai juste changé deux mots que j'ai mis entre guillemets. Je les dédies à ton copain, à Didier à qui tu vas manquer terriblement:

    Se voir le plus possible et s'aimer seulement,s

    ans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge,

    Sans qu'un désir nous trompe, on qu'un remords nous ronge

    Vivre à deux et donner son cœur à tout moment,

     

    Respecter sa pensée aussi loin qu'on y plonge,

    Faire de son amour un jour au lieu d'un songe,

    Et dans cette clarté respirer librement,

    Ainsi respirait « tu » et chantait « ton » amant.

     

    Vous dont chaque pas touche à la grâce suprême

    C'est vous, la tête en fleurs, qu'on croirait sans souci,

    C'est vous qui me disiez qu'il faut aimer ainsi.

     

    Et c'est moi, vieil enfant du doute et du blasphème,

    Qui vous écoute, et pense, et vous réponds ceci :

    Oui, 1'on vit autrement, mais c'est ainsi qu'on aime. 

     

    Adieu Jean-Seb ou au revoir peut-être...Qui sait....


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  • L'extrait ci-aprés est cité par les fréres Jules et Edmond de Goncourt dans leur célèbre journal. Il caractèrise à merveille l'esprit et la truculence de l'auteur des Trois mousquetaires qui fut pour beaucoup d'écrivains français ou étrangers un monstre sacré à juste titre:

    « Mais que voulez-vous ? quand on ne fait plus d'argent au théâtre qu'avec des maillots qui craquent... Oui, ça été la fortune d'Hostein : il avait recommandé à ses danseuses de ne mettre que des maillots qui craquassent, et toujours à la même place ! Les lorgnettes étaient heureuses... Mais la censure a fini par arriver : les marchands de lorgnettes sont dans le marasme... Une féérie, ce n'est que ça, il faut que les bourgeois disent en sortant : "Les beaux costumes, les beaux décors ! Mais qu'ils sont bêtes les auteurs !" C'est le succès quand on entend ça ! »

    Merveille dans son synthétisme que cette déclaration et qui reste toujours vraie, non pas pour la censure (et encore) mais pour l'accroche que nombre de nos contemporains, cinéastes ou metteurs en scène mettent dans leurs productions....Pour ceux que cela interessent feuilletez l'excellent site internet de la Société des Amis d'Alexandre Dumas:

     http://www.dumaspere.com/index.html


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  • Parcourant les articles que je veux sauver de la cloture imminente de Blogspace je tombe sur un article où je faisais part de mon angoisse à la veille de mon opération à coeur ouvert en avril 2010.

    D'un coté j'avais eu un copain cardiologue qui trois jours avant l'intervention me recevant à dîner chez lui me sortit en plein repas, " d'ailleurs moi je n'envoie plus de patients à la Salpétrière ils me reviennent tous avec des nosocomiales! ".  Je restais interloqué, lui ne comprenant pas où était le problème (!!!) et rentrant chez moi lui envoyais un mail sanglant qui mit fin à notre soit disant amitiée.

    Par contre je reçus quelques jours avant l'intervention cet email de mon ami Mike Buchheit, directeur du Grand Canyon Field Institute, à qui je dois d'avoir pu faire de magnifiques randonnées et si ma santé reste stable de pouvoir faire une seconde descente en raft en Avril 2017 pendant trois semaines sur le Colorado avec l'institut qu'il dirige. Je la laisse en version originale car le style de Mike et de sa femme Kim fait partie de leur personnalité et de leur gentillesse et grande sensibilité. Toute traduction si bien faite soit elle et je n'en serai qu'un très mauvais rédacteur, viderait ce mot du but qu'il poursuivait. Encore Thanks Mike, Dear Buddy! 

    Dear Claude,

    You will be in our thoughts and prayers throughout your ordeal. Your strong will and the talented team that will be delivering your care gives Kim and I every confidence that you will have a successful procedure and a speedy recovery.

    I will take a hike into the canyon on the 14th in your honor, and do what I can to transmit the positive energy from your sacred canyon over the miles.. Don't despair my good friend. If there is a purpose to the universe, it will surely see the wealth of joy and love you have brought to so many people around our fair planet, and see that there has never been a time when we need you more. For this reason alone you are bound to emerge stronger than ever. I look forward to raising a glass with you in the not-too-distant future, and extracting the meaning of your experience in the humorous and thoughtful way that only Claude can do. 

    Good luck my friend. You are a brave and beloved soul.

    Mike and Kim


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  • J'ai écrit cet article quelques semaines après avoir subi une opération à coeur ouvert dans le but de réduire une fuite de ma valve mitrale. Eh oui cette petite chose se comportait comme un robinet qui aurait décidé de temps en temps de voir ce que ça fait quand il aspire l'eau au lieu de le déverser dans le lavabo. Dans le fond ma valve se comportait comme le ressac au bord d'une plage. C'est embêtant car on est moins irrigué et c'est source de hausse de tension, palpitation, essoufflement en tous genres...

    Enfin sorti de l'hôpital et renvoyé pour cause de squatt inutile de la clinique de réadaptation cardiaque, oui parait que je me rétablissait trop vite et faisais perdre leurs temps aux charmants kine de la clinique, me revoici en ce mois de Juin 2010 dans mes pénates.

    "Dimanche 13 Juin, j'ai passé une mauvaise nuit.

    La veille aprés un diner avec copain, celui ci m’emmène prendre un pot dans un bar qui fait aussi boite. C'est une façon de consacrer si je puis dire mon retour à la vie activehappy!Le bar est surpeuplé, comme toujours hommes ou femmes sont sans gêne et mieux vaut pas être dans leurs trajectoires car ils vous marcheraient dessus plutôt que de dévier d'un centimètre; quant à l'expression "excusez moi" , elle leur est totalement étrangère!

    Je m'installe donc de telle façon qu'un malencontreux coup de coude n'aille pas me couper la respiration et endolorir mon thorax encore fragile et parfois douloureux sans cela.

    Nous finissons par rentrer chacun chez soi vers les minuit trente.

    Ce n'est que vers les deux heures du matin que je m'endors pour être joyeusement réveillé en sursaut par mes voisins du dessus tirant leurs meubles vers 2h30 du matin.

    Eh oui! C'est paraît-il l'heure idéale pour faire son ménage, voire réorganiser son deux pièces quand on a décidé de fêter l'anniversaire du petit morveux de fils le dimanche aprés midi!

    Quelle idée aussi de ne pas avoir mis mes bouchons dans les oreilles avant de m'endormir, je le sais pourtant que j'ai un trio de sauvages parfaitement représentatif de la société française post-soixantehuitarde, sans gêne, sans scrupules et qui a décidé une fois pour toutes de faire ce qu'elle veut, quand elle veut et où elle veut et qui considère que passés 40 ans vous êtes bon pour l'hospice, voire le Père Lachaise!

    Je finis par me rendormir vers les 3h du matin aidé par 1/4 de lexomil pour calmer la sourde fureur qui me prend chaque fois que ces sauvages du dessus me perturbent mon sommeil.

    Reveil vers 9h. La matinée se passe curieusement sans trop de nuisances sonores. Sans doute que le déménagement de la nuit à épuisé ces pauvres gens!

    Déjeuner vers 13h et je me dis naïvement que je vais reprendre mon roman policier, étendu dans ma chambre et me reposer une bonne petite heure et pourquoi pas deux.

    Oh!Illusion!Oh naïveté éternelle qui me poursuit depuis 68 ans! Non je ne me rajeunis pas j'avais 6 ans de moins. Comme dit Christine Scott Thomas dans une pub; J'adoooore qu'on me demande mon âge!

    C'était sans compter sur la générosité de mes chers voisins!13h30 tapantes début du branle-bas de combat!

    Hurlements, rires, vociférations, courses poursuites dans le petit deux pièces du dessus, je devrais dire cavalcade.

    Eh oui! Je découvre que l'on reçoit en ce dimanche 13 Juin chez les K.....!J'essaie de garder mon sang froid comme le héros journaliste détective amateur du roman que je lis et qui découvre dans la salle d'autopsie le corps mutilé de la femme assassinée dans le PLM=PARIS LYON MEDITERANNEE comme s'appelait à la fin du XIXème siècle la ligne Paris - Marseille.

    N'allez pas croire que je ne comprenne pas que l'on souhaite recevoir chez soi le week end, mais enfin on peut recevoir sans pour autant transformer son appartement en cours de récréation de lycée d'enseignement secondaire ou cour d'école primaire! Les gens ont aussi le droit de pouvoir se reposer voire tout simplement d'avoir du calme chez eux pendant le week end.

    Peine perdue, au bout de prés d'une heure de calvaire, je décide de monter demander aussi calmement que je le peux à Mme K.... de mettre sinon en sourdine disons en baissant le volume sonore de ses invités à 50% du niveau de saturation atteint à ce moment là.

    Je sonne, elle ouvre toujours avec cet air souriant qui ressemble au rictus d'une hyène faisant face à sa proie!

    Moi: bonjour, pourriez vous s'il vous plait faire un tout petit peu moins de bruit?

    Elle, avec son air carnivore: C'est l'anniversaire de mon fils!

    Moi: Oui mais vous comprenez , j'essaie de me reposer un peu; je viens de subir une opération chirurgicale à cœur ouvert, il y a à peine deux mois, vous êtes infirmière vous....

    Elle, me coupant net: Eh bien vous n'avez qu'à retourner à l'hôpital!

    Et elle me claque la porte au nez! Oui vous avez bien lu et je n'invente strictement rien.

    Vous avez là un exemple concrêt de la courtoisie et de la compassion humaine en France en ce début de XXIème siècle où toute une frange de notre société passe son temps à prôner la solidarité!

    SOLIDARITE! Tu parles!!!

    Et le comble c'est que cette virago est infirmière dans un grand hôpital parisien! Pauvres patients!

    Humilié, me demandant jusqu'à quand je devrais supporter ce genre de comportement de mes concitoyens, je redescends chez moi.

    Je me dis tristement en descendant qu'il eut été de loin préférable que lors de mon opération on n'eut pas rétabli les battements de mon cœur et m'eut laissé dans ce silence, cette absence de conscience si merveilleuse qu'est l'anesthésie générale en la prolongeant ad infinitum! Pas de voisins, pas de soucis, pas de douleur physique, pas de cauchemars, rien, le vide, le néant.

    J'essaie de me remonter le moral en appelant un ami,espérant le trouver chez lui pour lui demander si je peux passer l’après midi avec lui loin de ce tumulte; hélas il est sorti en cet après midi ensoleillé. Il habite à trois stations de métro de chez moi.Je suis trop fatigué pour aller me promener aujourd'hui et subir la pollution sonore des touristes et des voitures dans Paris.

    J'appelle ensuite mon fiston.Celui ci me suggère la seule solution effectivement capable de faire obstacle à cette envahissement de mon espace vitale, prendre mon lecteur mp3 et d'enfoncer les écouteurs à fonds dans mes oreilles et de mettre le son à un niveau suffisant pour couvrir la fiesta imposée.

    Et bien vous ne me croirez sans doute pas, mais poussé à fond, le volume des poèmes symphoniques de Franz Liszt ne suffit pas à couvrir le vacarme du dessus et dieu sait que le compositeur n'y est pas allé de main morte avec son orchestration qui requiert quelque 120 musiciens! N'est-il pas le digne successeur de notre grand Berlioz!

    La farandole imposée, le carnaval de Rio made in Paris XXe a duré ainsi jusqu'à 17h30.

    Là j'eu droit à la salve finale, au coup de cymbale digne de "L'homme qui en savait trop" d'Hitchcock, la descente de la Courtille de Wagner, à savoir les monstres descendant l'escalier de l'immeuble hurlant telles les sirènes du Samu, des pompiers et de la police réunies.

    Par curiosité malsaine je me penchais à ma fenêtre et voyais sortir 7 personnes, deux adultes et trois gamins.

    Ainsi cet orchestre symphonique d'un nouveau genre se composait de 7 instrumentistes!

    Je pense qu'en toute équité, on devrait les inscrire dans le livre des records au chapitre nuisance sonore car ils l'ont bien mérité!


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  •  When you enter the House of Lords, you realize that there's Life after Death!happy


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